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(nikhel) In all the good times I find myself longin' for change and in the bad times, I fear myself Empty (nikhel) In all the good times I find myself longin' for change and in the bad times, I fear myself

Sam 23 Fév - 13:26
Nikola D. Stepanovic
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In all the good times I find myself longin' for change and in the bad times, I fear myself

helena & nikola.

La journée, ces derniers jours même, toute la semaine avait été épuisante. Séminaire pour le travail, un ensemble de conférences et de discussions, un salon pour présenter les derniers projets de l’entreprise, des présentations, encore et encore, de la représentation, aussi, et le supplice double d’une cohabitation bienheureuse avec l’ensemble de mes collègues et l’éloignement angoissant de Polina, alors que Killingworth était plus incertain que jamais, avec ces manifestations qui dégénéraient et le durcissement des positions de chacun qui n’allait rien apporter de bon dans les mois à venir. Toute la semaine avait été éprouvante mais elle touchait à son terme et avec elle cette parenthèse. Et avec elle mes chances de trouver un peu de temps à passer avec Helena, comme un adolescent nerveux à l’idée d’inviter son coup de cœur au bal. Parce qu’il était effectivement question d’un bal, pour clôturer tout cela. Un bal, une soirée, hors de tout, hors du planning et de l’emploi du temps serré prévu par notre entreprise. Hors du temps, aussi.

J’ajustai nerveusement ma chemise, en me demandant comment la soirée allait se dérouler. Nous n’avions été que flou dans notre planification, juste l’envie de s’échapper un peu. Elle adorait danser, je le savais, elle adorait danser à l’époque, j’avais appris à aimer ça, à me perdre dans ses sourires, dans son regard, dans sa douceur et sa grâce, à oublier tout ce qui nous entourait ; j’avais appris à aimer ces moments arrachés au temps ; un bar, avec de la bonne musique ? Loin de l’hôpitel, loin du centre-ville, en périphérie ? J’angoissais à la seule idée d’être déçu par la soirée qui approchait désormais à grands pas. J’angoissais à l’idée de ne pas retrouver les douces sensations de l’époque, de ne pas retrouver l’Helena de l’époque, de me perdre dans une nostalgie en décalage avec notre présent. J’angoissais à l’idée que quoique ce soit me déçoive ou – pire encore – la déçoive elle. Qu’étions-nous désormais l’un pour l’autre ? Le flou nous environnait, le flou m’asphyxiait d’incertitude. Depuis que je l’avais embrassée, c’était pire encore, comme un sursaut de bêtise, comme un sursaut de courage, comme un pas en avant qui m’avait laissé en déséquilibre, apeuré à l’idée de continuer à avancer ou de reculer, de tomber définitivement. Je clignai des yeux, expirai. Loin de Killingworth, loin de Newcastle, c’était le bon moment pour voler l’un à l’autre une soirée, loin des regards, loin de mes souvenirs, loin de tout. Je me regardai une dernière fois dans le miroir, avec la mauvaise impression d’être un pingouin mal à l’aise dans des habits qui n’étaient pas fait pour lui. J’avais beau avoir suivi les conseils de Divna, je ne me sentais pas à mon aise, peut-être trop habillé, ou au contraire pas assez. Etais-je supposé mettre une cravate ? Non, tout de même pas. Mais… et si je lui faisais honte ? Foutaises, il fallait que je me raisonne un peu, il ne s’agissait que d’une soirée. Je secouai la tête. « Du nerf, tu es ridicule. » et je l’étais plus encore à parler de cette manière à mon reflet. Ridicule, je l’étais, ça oui. Mais je l’étais depuis toujours, ce n’était plus le moment de m’en inquiéter. Par crainte de me dégonfler d’une manière ou d’une autre, je sortis en vitesse de ma chambre d’hôtel pour rejoindre le rez-de-chaussée où on s’était donné rendez-vous un peu plus tôt.

Un des graphistes de mon équipe me lança un petit sourire. « Tu sors, Nikola ? » Je lui répondis par un sourire légèrement tendu. « Il faut bien profiter de la ville, Matthias. Tu étais déjà venu à Londres, toi ? » Entamer la conversation, pour attendre, jouer la montre et cesser de regarder avec impatience la porte qui menait aux chambres. « Oui, plusieurs fois, mais c’est surtout que je suis complètement claqué, perso. Et l’avion demain matin… » Je me fendis d’un petit rire en songeant à l’horaire bien trop matinal du vol qui nous raccompagnera dans le Nord du pays le lendemain. Beaucoup trop matinal. Était-ce bien sérieux de sortir ce soir, avec la fatigue de la semaine dans les pattes ? « … ce sera l’occasion de dormir. » A voir si ça allait nous convaincre l’un et l’autre. Matthias éclata de rire, secoua la tête et consulta sa montre. « Bon ben bon courage, moi, je vais voir si Jocelyn et Jeff sont dispos pour un billard… » D’un signe de tête et de quelques mots je lui souhaitai une bonne soirée, avant de commencer à feuilleter les brochures disponibles au rez-de-chaussée, me retenant de regarder l’heure. J’étais descendu avec de l’avance, c’était normal si… Mon téléphone sonna, me coupant dans mes réflexions. Je décrochai.

Et le croate envahit l’espace, mes parents. Je les avais vus dès notre première soirée de libre, je les avais fuis presque aussitôt, trop coupable de voir ce que les années leur avaient fait à tous les deux. Les années, et mon influence, la sensation de manque, mon abandon brutal, la plaie laissée à vif de l’absence d’Irina, tout ça les avait transformés au fil des ans en des personnes vieillies prématurément, consciences d’un manque mais incapables de le verbaliser, à la mémoire instable et défaillante, amputé d’une partie de leur vie, de leur cœur. Je laissai ma mère parler, dans un croate rapide, un peu étourdissant. Et c’est au milieu de son monologue que je vis Helena apparaître, me coupant le souffle comme toujours. Je lui fis un petit geste pour lui demander d’attendre, hésitai à couper ma mère, contemplai la femme que j’aimais tout en laissant celle qui m’avait donné la vie me faire promettre de repasser les voir le plus vite possible. Avec Divna si possible. Je répondis d’une voix que je voulus ferme que je ferai tout mon possible, hésitant comme toujours à lui parler de Polina, préférant couper court à la conversation. Elle finit par raccrocher, mon enthousiasme pour la soirée douché. Et une question s’imposant peu à peu dans mon esprit.

Est-ce que les séquelles que je constatai chez mes parents, Helena en était-elle aussi la victime ? Et surtout, comme le savoir, comment le lui demander ? Je déglutis. Essayai de chasser tout ça de mes pensées. « Tu es superbe. Comme toujours. » Etait-ce trop ? Est-ce qu’elle risquait de mal le prendre, est-ce que… stop. Juste être moi-même ; « Du coup, on va où ? » La bonne question… le meilleur moyen pour rester ici, incertain. « On peut déjà s’éloigner d’ici, et on réfléchit en marchant ? » S’éloigner des regards, des potentiels ragots qui naissaient déjà bien malgré moi, bien malgré nous. J’essayai de me détendre, je me contraignis à me détendre, en effaçant avec maladresse ma propre nervosité, ma propre crainte, pour me faire plus confiant et plus assuré ; plus bavard aussi. Tricheur. « J’ai pris mon appareil photo, ça ne te dérange pas ? Je me dis que tout dépend d’où on va aller, mais avec la nuit claire et les couleurs magnifiques qu’elle promet… »

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Dim 3 Mar - 0:04
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Une impatience juvénile. Une impatience grandissante qui agitait le cœur d’Helena. Ce soir semblait être loin de tout. Loin de tout le monde. Depuis qu’elle avait quitté Killingworth pour le séminaire de Londres, la jeune Percy avait le sentiment d’avoir laissé tous ces soucis derrière elle. Les mois de peur, d’inquiétude, la famille Seymour, Pandora, son père, sa sœur, Eleanor, le monde entier ne l’inquiétait plus pour l’espace d’une journée. D’une soirée maintenant. Et quelle soirée ! Plus tôt, Nikola lui avait proposé de sortir en ville. Helena n’avait pas réfléchi bien longtemps avant d’accepter. Le souvenir de leur moment passé ensemble au café était encore trop vif, leur baiser réchauffait encore ses lèvres. Depuis ce moment là, leur entente avait été plus cordiale, Helena était redescendue au rez-de-chaussée, coupant court à son problème de vertige et quelques regards un peu trop longs avaient été échangés. Des regards accrocheurs, des regards dures à couper. Et chaque nouvelle discussion avec Nikola avait été un vrai rayon de soleil dans les journées de l’ainée des Percy. Un moment hors du temps, même quand ils parlaient uniquement du travail. 
Dans sa chambre d’hôtel, Helena se sentait comme une adolescente. Elle se sentait même mieux qu’elle ne s’était jamais sentie adolescente. Elle avait enfilé une chemise bouffante et un pantalon de costume taille haute et réajustait quelques mèches de ses cheveux, le cœur battant à vive allure dans sa poitrine, répandant dans toute son âme une douce chaleur qui la réchauffait toute entière. Il n’y avait dans sa tête qu’une petite voix pour lui intimer qu’elle montait. Quelle montait beaucoup trop haut. Et qu’à monter comme ça elle risquait de tomber et de se faire très mal. Trop mal. Et si cette voix ne pouvait se taire, Helena essayait aussi bien que possible de l’ignorer. Alors elle allait vite, elle ne restait pas en place, pour ne pas être prise par quelques doutes et risquer de se recroqueviller dans un coin de sa chambre, prostrée et y passer le restant de sa nuit, jusqu’à l’avion du lendemain ou peut-être pour toujours... Pour une fois, la belle blonde devait se laisser porter par le courant, elle en avait envie, elle en avait besoin. Malgré l’armée de doutes qui créaient toujours une ombre dans un coin de sa tête, un point sombre de « je te l’avais dit Helena, je te l’avais dit que ça allait mal finir ». Avait elle le droit au bonheur ? Qu’avait elle fait pour ça ? Ne s’était elle pas toujours contentée de planer à ras du sol au lieu de risquer de voler au dessus du monde ? La vue était tellement moins belle mais la chute tellement moins douloureuse... 
La jeune femme secoua la tête, faisant danser autour de son visage les boucles blondes de ses cheveux. Il était temps de risquer quelque chose. Nikola lui donnait cette envie. De voir quelqu’un. Peut être de s’ouvrir à quelqu’un. De faire confiance à une nouvelle personne, une personne qui ne serait pas un de ses vieux amis. Une personne qui lui plairait plus qu’un ami... vraiment plus. Car si Hel avait eu des aventures dans sa vie, aucune relation sérieuse n’avait été entretenue. La jeune femme ne pouvait s’y tenir. Comment pouvait elle ? Elle n’en avait pas la force. Elle avait trop peur. Mais ce soir l’envie était plus forte. 
Enfilant son grand manteau et attrapant son sac, l’ainée des Percy s’échappa de sa chambre sans plus un regard en arrière. 

Arrivant dans le hall, Helena se sentait transportée, heureuse, légère, ailleurs. En croisant le regard de Nikola qui l’attendait déjà, elle ne pu contenir le sourire qui peint ses lèvres. Un sourire si incontrôlable, si sincère... Elle était ravie de le voir. Elle était ravie de l’expectative de cette soirée avec lui. Beaucoup trop heureuse pour sa propre sécurité. Tant pis, pour l’instant. Ses pas ralentirent un peu en voyant que le beau blond était au téléphone. Restant à une distante respectueuse, Helena capta tout de même quelques mots qu’elle comprit être en croate. En attendant que la conversation se termine, la belle blonde fit quelques pas dans le hall vide à cette heure là. Elle s’approcha des quelques œuvres d’art abstraites non signées qui ornaient les murs en y voyant des dessins que son imagination traçait. 
Quand Nikola raccrocha, la designeuse s’approcha de nouveau doucement de lui, comme pour lui laisser le temps de se remettre de la conversation. Il avait l’air quelque peu dérangé. Était ce ce coup de fil qui avait créer ce plissement sur son front ?

« Tu es superbe. Comme toujours. »

À quel moment Helena devait elle s’inquiéter de flirter avec un collègue ? À quel moment devait être s’inquiéter de s’attacher à son patron ? À quel moment devait elle espérer qu’aucun de leurs collègues ne les verrait ? Pas maintenant apparemment, parce qu’Hel n’en avait rien à faire. Vraiment rien. Un nouveau sourire, plus doux, lui fendit les lèvres. 

« Du coup, on va où ? On peut déjà s’éloigner d’ici, et on réfléchit en marchant ? »

La belle blonde acquiesça. 

‹‹  J’aime cette idée. Allons-y.  ››

Un peu de spontanéité. Aucune organisation, aucun plan, juste se laisser porter par le vent, la chance, les événements. Une seule fois. La jeune femme se mit en marche pour s’échapper de l’entrée de l’hôtel. 

« J’ai pris mon appareil photo, ça ne te dérange pas ? Je me dis que tout dépend d’où on va aller, mais avec la nuit claire et les couleurs magnifiques qu’elle promet… »

La belle blonde glissa un regard du côté de Nikola. 

‹‹  Pas de problème.  ››

Elle répondit doucement, alors qu’ils entraient dans la nuit londonienne. Le temps était plutôt clément pour l’instant, bien que la pluie avait menacé toute la journée. L’immeuble du centre ville fit bientôt place à une armée de bars, de restaurants et autres places de la nuit. Comme lorsqu’ils étaient rentrés du café, Helena laissa sa main traîner proche de celle de Nikola, en se complaisant dans la sécurité de leur distance et dans la tension de la proximité qu’elle ressentait. Le silence qu'ils partagaient n’était pas dérangeant, il était même agréable. Au bord de la Tamise, Helena fini par apercevoir un bar dont la terrasse était sortie et chauffée sous des lampes chauffantes. Des plaids étaient accrochés aux dossiers. Pas loin, un petit orchestre jouait du jazz. 

‹‹ Ca te dirait qu’on s’installe ici ?  ››

En désignant d'un coup d'oeil les tables encadrées d'une nouvelle ambiance hors du temps. Parfaite pour accompagner cette nuit loin de tout. 

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Mer 27 Mar - 0:17
Nikola D. Stepanovic
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helena & nikola.

Je me sentais… j’ignorais comment je me sentais, à dire vrai, mais une chose était certaine : l’excitation enfantine, l’impatience juvénile et l’appréhension saine et innocente prévalaient, alors que la journée s’achevait, alors que l’heure approchait, alors qu’agité de cent pas, je laissais les secondes s’égrener dans une lenteur exaspérante et que dans une conversation de convention avec Matthias, je m’efforçais de contrôler ma nervosité. La soirée approchait, effleurait même mon coeur de sa présence et de la nuit tombante par le biais de la silhouette d’Helena dessinée dans l’air, comme un spectre lui aussi trop impatient pour attendre son temps, en avance sur ce que les minutes à venir promettaient. Je me sentais… il n’y avait pas de mot convenable pour décrire comment je pouvais me sentir, à cet instant. Ce que je pouvais ressentir était inexprimable. Un mélange épicé de joie et d’anxiété, beaucoup trop de culpabilité mais également une tension croissante née d’un égoïsme dont je me découvrais chaque jour un peu plus le réceptacle. Qu’importait, quelque part, tout ce que me rapprocher d’Helena pourrait impliquer dans l’avenir, je voulais plus que tout la retrouver, qu’elle me retrouve ; qu’importait, au final, que ce ne soit ni éthique, ni moral, ni respectueux d’elle et de tout ce qu’elle pouvait mériter, tant que moi, mon désir et mon bonheur, étions servis à notre juste valeur. Je la voulais. Plus que tout. Je m’étais coupé de sa vie, brutalement, et tout aussi brutalement, avec force et impatience, je me découvrais capable de tout et même du pire pour recoller les morceaux et les fragments d’une relation perdue. Ses bras me manquaient trop. Son regard me manquait trop. Nos discussions, nos silences, nos coeurs battant à l’unisson me manquaient trop. Et mes bras couverts de tatouages, discrets mais néanmoins présents, avaient beau être des rappels incessants de tout ce que je supprimais - volontairement ou non - de mes pensées, je choisissais égoïstement de les ignorer.

Supprimés, les doutes. Supprimée, ma conscience. Supprimée, ma culpabilité. Supprimée, ma réserve. Supprimé, mon altruisme. Supprimées, dépecées, annihilées, toutes ces chaînes que je m’étais passées aux poignets pour me retenir, ces derniers mois. Nous n’étions plus à Killingworth et encore moins à Newcastle, j’avais suffisamment tenté de bien agir, pour le succès que l’on connaissait, il était temps de tenter autre chose. Une bien triste résolution, dont je découvris la fragilité en l’espace d’une poignée de battement de coeur : ma mère me rappela en quelques mots d’où je venais et qui j’étais. Adieu belle assurance. Adieu belles certitudes.

Quand Helena apparut dans le hall, je me sentis tiraillé entre l’envie brûlante d’être heureux, et la pression qu’exerçaient des doutes nouveaux, pas encore effacés, sur toutes les séquelles que j’avais pu, dans mon égoïsme et mon inconséquence, laisser dans son esprit. Son sourire aux lèvres fut plus destructeur que n’importe quelle mutation, je raccrochai précipitamment, délaissai croate et parents, pour m’approcher d’elle ; elle fit de même de son côté. Je ne parvins pas à m’empêcher de la contempler. Mes doutes, mon inquiétude, mes soucis s’évaporèrent alors que quelque part sur mon corps, un tatouage rongea un peu plus de mon épiderme. Superbe, le compliment m’échappa, je m’émerveillai intérieurement de mon impudence, sans parvenir à la regretter, tout en m’en sentant légèrement honteux. J’enchaînai sous son sourire, remontant mes lunettes, vers la sortie. Ne pas rester ici, nous délester des regards de nos collègues ; son acquiescement me coupa le souffle : je me demandai l’espace d’un instant si un jour je m’habituerai à nouveau à ces ensembles de petits gestes qu’elle faisait dans ma direction, comme des éclats de soleil dans la noirceur de tout ce que j’avais pu faire. ‹‹ J’aime cette idée. Allons-y. ››

Il ne nous en fallut guère plus pour fuir l’hôtel, pour commencer à nous en éloigner et à laisser la nuit citadine nous envelopper des éclairages discontinues, à la douceur et aux lumières envoûtantes. Appelant à tout, sauf à la retenue. Appelant davantage encore à la capture de ces ombres mouvantes et de cette atmosphère onirique qui se créait à chaque fois qu’un mouvement se surprenait à danser dans la douceur du soir. Si j’avais pris mon appareil photo, c’était peut-être davantage pour m’offrir une protection entre mon oeil amoureux et sa silhouette que par réelle envie de m’isoler dans ma passion, mais… l’excuse passa. ‹‹  Pas de problème.  ›› J’échangeai à nouveau un sourire avec elle, et inspirai du mieux que je pus, dans le silence d’une proximité que je considérai avec toujours plus d’émerveillement. Et de maladresse, maladresse combattant une mutation lui niant le droit d’exister.

Doucement, en silence, dans l’atmosphère fraîche mais non glaciale d’un printemps anglais encore balbutiant, je m’autorisai lentement à redevenir moi-même, à cesser d’effacer tout ce qui faisait de moi le Nikola authentique - et timide - et que j’étais venu à détester ces dernières semaines. Les mètres se déroulèrent, toujours dans le silence, alors que quittant les abords de l’hôtel, nous nous dirigeâmes vers la Tamise, vers les éclairages plus insistants des bars exposant leurs terrasses, ouvrant leurs fenêtres à leurs musiques et aux rires et discussions qu’ils hébergeaient. ‹‹ Ca te dirait qu’on s’installe ici ?  ›› Mon regard quitta l’épaule et l’ondulation des cheveux blonds d’Helena pour se poser sur le bar qu’elle venait de me désigner. ‹‹ Du jazz ? ›› Une question curieuse, amusée ; pas l’ombre d’une critique ou d’un reproche, ça non. ‹‹ Ca me semble parfait. ›› Et sans la moindre hésitation, mes doigts se nouèrent aux siens pour nous orienter en direction de l’entrée, faire signe à un serveur et nous laisser nous installer… ‹‹ En terrasse, je suppose ? ›› Le contact de ses doigts me brûla brutalement, lorsque mes yeux rencontrèrent les siens, j’entrouvris ma main comme pour l’inviter à choisir entre reprendre la distance et laisser ce contact se prolonger. ‹‹ En tout cas, je suis ravi que tu aies accepté mon invitation. ››

Un sourire, alors qu’on s’asseyait. Mes yeux effleurèrent la carte, sans lui porter l’intérêt qu’elle aurait mérité. A la recherche d’un moyen de lancer la conversation. ‹‹ Le séminaire était intéressant, non ? ›› Et d’un autre sujet de conversation que le travail. ‹‹ Je ne connais pas bien Londres, mais c’est une ville fascinante. Tu as déjà eu l’occasion de venir, je suppose ? Quel est ton endroit préféré ? ››

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Mer 1 Mai - 10:11
Helena M. Percy
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Si c’était avec sa famille que Nikola avait parlé quelques instants plus tôt, il n’avait pas eu l’air d’avoir l’intention ou le besoin d’en parler. Et d’ailleurs, le moment semblait déjà oublié. Passé. Helena ne souhaitait pas insister, pas s’immiscer, pas s’il ne le lui permettait pas. Mais elle pressentait qu’il y avait quelque chose qui clochait de ce côté là. Du peu qu’elle en avait entendu, du peu qu’il lui en avait dit, l’histoire des Stepanovic ne semblait pas des plus dénuées d’ombres. 
Mais la jeune femme n’aurait elle même eu aucune envie de parler de sa famille chaotique à cet instant. N’étaient ils pas là pour passer du bon temps ? Loin du tout, surtout loin de tout le monde. Et c'était comme ça que la belle blonde se sentait à cet instant. Flottant loin de tout, loin de cette pelote d'ennuis qui la maintenait douloureusement prisonnière de Killingworth. Mais pas ce soir. Pas maintenant alors qu'ils flânaient dans les rues londoniennes sous un ciel qui n'aurait pu gâcher l'humeur de la designeuse aussi menaçant puisse-t-il être. Et la légèreté de leurs pas les conduisit à un petit coin de Paradis sous la météo éventuellement infernale.
La Percy proposa de s'y arrêter.

‹‹ Du jazz ? ››

Hel leva des sourcils interrogateurs. N'aimait-il pas le jazz ?

‹‹ Ca me semble parfait. ››

Quelque part dans le cœur de la jeune femme, il y eu un petit souffle de soulagement. Tout avait beaucoup trop d'importance. C'était à la fois plaisant et terriblement inquiétant. C'était comme si un frisson menaçait Helena mais sans jamais voir le jour. Restant délicieusement tapis à la surface de sa chaire sans jamais lui glacer les os.
Et le froid se fit feu lorsque la main de Nikola vint saisir la sienne. Le cœur d'Helena manqua un battement dans une vive inspiration, une tendre excitation.

‹‹ En terrasse, je suppose ? ››

La main du beau blond s'ouvrit doucement. Il lui laissait le choix, encore une fois. Helena aimait cette prévenance, cette douceur. Helena acquiesça doucement pour la terrasse.

‹‹ En tout cas, je suis ravi que tu aies accepté mon invitation. ›› 

Doucement, les yeux accrochés à ceux de celui qu'elle ne devait plus vraiment voir comme son patron, la blonde referma sa main dans la sienne. Elle y était si bien. Comme dans un délicieux cocon protecteur qui semblait réchauffer tout son être.

‹‹ Moi aussi.  ››

Sincèrement. Et elle aurait sûrement pu rester là des heures si le serveur ne leur avait pas indiqué la table vide à laquelle ils ne tardèrent pas à s'installer. Hel copia son vis-à-vis en prenant le menu et en parcourant les diverses propositions qui s'étalaient devant ses yeux. Mais ce dont la jeune femme avait le plus envie à cet instant était de retrouver la chaleur de sa peau contre la sienne.

‹‹ Le séminaire était intéressant, non ? ››

La jeune Percy leva les yeux de sa carte un instant mais avant même qu'elle ait le temps de répondre, le sujet avait déjà changé dans les lèvres de Nikola.

‹‹ Je ne connais pas bien Londres, mais c’est une ville fascinante. Tu as déjà eu l’occasion de venir, je suppose ? Quel est ton endroit préféré ? ›› 

La fille de Veilleur prit le temps de réfléchir un instant en jouant distraitement avec un coin un peu décollé de la carte des boissons, laissant défiler dans son esprit les différents endroits de Londres qu'elle avait su voir dans sa trop courte vie de voyages.
Après un moment elle reprit :

‹‹ St James Park est magnifique.  ››

Surtout au printemps, quand les fleurs bourgeonnaient de toutes parts.

‹‹ Et toi ?  ››

La belle blonde quitta le regard auquel elle s'était trop accroché pour parcourir un peu la carte des yeux, puisqu'ils ne pouvaient décemment rester là sans commander quoi que ce soit. Son esprit trouva ce qu'elle cherchait un moment avant que le serveur n'arrive.
Helena commanda un thé noir avant de laisser son regard retrouver confortablement leur place sur les traits de Nikola. Jusqu'à ce qu'un trait à la base de son cou n'attire son attention.

‹‹ Nouveau tatouage ?  ››

Elle demanda, légère, les iris accrochés à sa peau, laissant la curiosité s'échapper en ce moment de douce liberté, en essayant de définir à quoi pouvait correspondre cette trace d'encre. Cela ne ressemblait pas à un des tatouages que l'on imposait pour différencier les mutants des non mutants et Hel aurait pu jurer qu'elle ne l'avait jamais vu avant.

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Ven 31 Mai - 12:10
Nikola D. Stepanovic
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helena & nikola.

Chaque seconde. J’entendais profiter de chaque seconde. Oubliées, ma mère et les conséquences de l’utilisation naïve, violente, débridée et monstrueuse de cette mutation dont j’étais le porteur. Oubliées mes inquiétudes sur l’avenir, oubliés mes doutes et l’ensemble de ce qui me poussait à mettre de la distance entre Helena et moi, entre les personnes déjà éprouvées par mon manque de confiance et surtout mon manque de maîtrise. J’entendais bien profiter de la moindre seconde de cette soirée, le moindre de ses sourires et chacun de ces instants où mes doigts, noués aux siens, effleurés sa peau et créaient quelque chose de nouveau. Une nouvelle confiance, une nouvelle amitié, un émerveillement renouvelé à l’idée de retrouver un peu de ce que je nous avais volé et un peu de tout ce que j’avais détruit dans ma panique. Doucement, nous nous éloignâmes de l’hôtel. Lentement, nous nous immergeâmes dans un quartier animé, aux musiques diverses s’échappant des portes ouvertes, à la vie bousculée d’odeurs, de personnes, de présences… Du jazz ? Le choix m’arracha une question surprise, que je m’empressai de désambiguïser dans un sourire. C’était parfait. Surprenant – je n’avais plus souvenir qu’Helena appréciait ce genre de musique – mais parfait.

Ce n’était qu’une raison de plus de réapprendre à la connaître, et de nous laisser du temps. Presque instinctivement, sans que la moindre hésitation n’ait le droit de m’effleurer, je saisis sa main, l’entraînai vers une table, dans une prise d’initiatives qui me dépassa mais me conforta dans un même temps. Ce n’était peut-être pas la vraie version de moi qui agissait, mais c’en était une plus légère. Libérée des chaînes de mes constants doutes, de mes perpétuelles inquiétudes. Sa main se referma sur la mienne, laissée entrouverte pour lui offrir le choix de s’en défaire, je frissonnai. Soufflai de soulagement également. Sans réussir à détacher mon regard d’elle. ‹‹ Moi aussi.  ›› Un sourire en réponse, sourire ému, ma poitrine se serra, contempla la fragilité de ce qui se construisait, conscient comme jamais qu’un faux pas, un seul, risquait de tout détruire. Je me mordis la lèvre avant de jeter un regard sur le menu, sur la liste des plats et des boissons sans parvenir à concentrer mon attention dessus. Mes yeux revenaient d’eux-mêmes sur Helena. Encore et encore. Silence, je relançai la conversation, avec maladresse mais détermination. Interdiction que cette soirée volée ne tourne mal, interdiction qu’il y ait le moindre malaise.

Et quoi de mieux pour relancer – ou lancer ? – une discussion qu’une question sur la ville, sur les couleurs de Londres, sur l’animation, les éclairages, les quelques jours écoulés et sur ceux que j’aurai aimé avoir pour me promener dans la ville, pour me perdre dans des ruelles et des recoins cachés, découvrir toutes les merveilles disséminées dans des angles morts et les jardins secrets invisibles aux yeux. Je n’étais venu dans la capitale qu’à quelques reprises, sans jamais avoir l’occasion de m’y attarder suffisamment pour apprivoiser la ville ; mais elle… elle avait forcément dû venir à de nombreuses reprises, ne serait-ce que pour suivre son titre, son père à la chambre des Lords, ne serait-ce que parce qu’elle devait connaître la plupart des personnes les plus influentes en ville… ? Pendant qu’elle réfléchissait, je m’autorisai le droit de la contempler. De graver, encore et encore, avec toujours plus de détails, le grain de sa peau, l’éclat de son sourire, le… ‹‹ St James Park est magnifique. Et toi ?  ››

Comme elle l’avait fait, je pris le temps de réfléchir, mon regard dérivant dans le vide, de l’autre côté de la rue, au fur et à mesure que je passais en revue mes souvenirs, avant que ne s’impose une évidence. « Un parc, comme toi. Primrose Hill, je pense ? St James Park est magnifique tout cmme Hampstead Heath et… » Un petit rire simple. « En fait, je crois que je pourrais en venir à te lister tous les parcs londoniens que j’ai pu parcourir. A croire que je ne connais qu’eux ! » Et pourtant, il y avait tant d’autres endroits, des éclats de photo volés, des instants de vie que j’avais pu capturés aux alentours des gares, lorsque j’attendais un train sans avoir l’occasion de visiter plus en profondeur Londres… Mais… un serveur vint interrompre le silence qui menaçait, je souris en l’entendant commander un thé, je me fendis d’un cocktail un peu plus alcoolisé, ajoutai quelques broutilles à grignoter, alors que le jazz en arrière-plan s’imprimait d’un peu plus de vivacité.  Je tournai la tête vers les musiciens.

Exposant mon cou. ‹‹ Nouveau tatouage ?  ›› Sursautant sous la question. Par réflexe, mes doigts coupables partir à mon cou cacher un tatouage dont j’ignorai jusque là l’existence, un tatouage qui portait tout ce que j’avais décidé d’ignorer pour la soirée. Une maîtrise dangereuse, un contrôle maladroit. Les tripes nouées d’une crispation marquée, une crispation qui se volatilisa sous une volonté terrifiée. Supprimer la crispation. Supprimer l’inutile, le superflu. Supprimer tout ce qui risquait de compliquer les choses. Brutalement, je me sentis bien moins angoissé à ce propos, bien plus libre, comme si on m’avait ôté un poids de la poitrine. Ma main se détacha avec nonchalance du tatouage, le rendant à nouveau visible, certainement plus intense que précédemment. On voyait d’ailleurs mieux sur mes bras, au travers du tissu léger de ma chemise, les marques d’un tatouage ravivé. « Hum, oui, il est assez récent, mais c’est un… tatouage éphémère, je voulais tester, voir ce que ça donnait. Il devrait s’en aller d’ici quelques jours normalement. » Un semi-mensonge, pour me protéger. Ma nouvelle assurance, factive, me poussa à poursuivre. « Tu aimes bien ? J’en ai également essayés sur les bras, l’un des avantages de travailler toujours en costume c’est qu’on ne les expose que très peu donc on peut faire des expériences. En dehors du tatouage imposé et de… deux accidents de parcours, appelons-les comme ça, je reste au temporaire pour l’instant. »

Mortifié, je me tus, sans comprendre tout à fait ce qui m’avait poussé à dire ça. Et ma mortification aussi, je finis par lui tordre le cou. Par réflexe. Sans même prendre en compte que ça n’allait que pousser le tatouage à se complexifier davantage encore. «  J’espère que tu n’as… rien contre les tatouages… ? »

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Dim 2 Juin - 21:05
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La discussion professionnelle avait été rapidement écartée et Helena en était bien heureuse par celui même qui l'avait préalablement lancée. Mais elle ne pouvait pas vraiment blâmer Nikola d'avoir essayé : elle aussi se retrouvait dans une situation inédite à laquelle elle apprenait à réagir à chaque instant. Mais cette découverte pas à pas était loin d'être désagréable. Au fond d'elle, la designeuse sentait bien qu'il lui restait une grande part d'ombre à éclaircir concernant Nikola. Il était certain qu'il ne lui avait pas tout dit, qu'il gardait des secrets et un passé tumultueux, mais Helena avait envie de découvrir tout ça. Et elle lui laisserait le temps de se découvrir... Autant de temps que sa curiosité le lui permettrait en tout cas. Mais n'était-elle pas déjà un peu étanchée cette soif de savoir, avec de simples discussions sur leurs préférences à Londres ?

« Un parc, comme toi. Primrose Hill, je pense ? St James Park est magnifique tout cmme Hampstead Heath et…En fait, je crois que je pourrais en venir à te lister tous les parcs londoniens que j’ai pu parcourir. A croire que je ne connais qu’eux ! »

Si, définitivement un peu. Car souvent, chaque nouvelle découverte les rapprochait, consistait en un nouveau point commun. Et en écoutant le beau blond, Hel se commémorait les parcs cités en souriant. Elle concédait bien volontiers qu'ils représentaient tous une des plus belles parts de Londres.
Ensuite leur commande fut prise et puis dans un mouvement de Nikola, celui-ci laissa se découvrir dans son cou un trait que l'ainée Percy connaissait pour en avoir un elle-même encré dans la peau. Si c'était là le marquage obligatoire, les traits en tout cas ne ressemblaient pas à ce qu'Hel avait déjà pu voir.

« Hum, oui, il est assez récent, mais c’est un… tatouage éphémère, je voulais tester, voir ce que ça donnait. Il devrait s’en aller d’ici quelques jours normalement. Tu aimes bien ? J’en ai également essayés sur les bras, l’un des avantages de travailler toujours en costume c’est qu’on ne les expose que très peu donc on peut faire des expériences. En dehors du tatouage imposé et de… deux accidents de parcours, appelons-les comme ça, je reste au temporaire pour l’instant. J’espère que tu n’as… rien contre les tatouages… ?»

Les sourcils de la belle blonde se froncèrent un instant. Il semblait y avoir une nouvelle ombre sur leur conversation. Un nouveau sujet de non dits...

‹‹ Non, non bien sûr... ››

Songeuse. Essayant de chasser les doutes, d'en faire abstraction.

‹‹ C'est juste que je ne te voyais pas comme un homme portant des tatouages éphémères... J'imagine qu'on ne cesse jamais d'être surpris par les gens. ››

Cette dernière phrase balaya la conversation alors que leurs commandes arrivaient à leur table.
Comme dans un automatisme, les mains de la jeune femme vinrent se refermer autour de sa tasse. Peu importait la chaleur qui s'en dégageait.
Mais cela la tiraillait toujours. Ca la démangeait. Hel devait poursuivre, reprendre ce qu'elle pensait avoir abandonné.

‹‹ Des accidents de parcours alors ? Rien de trop honteux ? ››

Avec un sourire qui se voulait malicieux, juste un peu ombré par une inquiétude au creux de son cœur qui ne semblait plus vouloir s'en aller.

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Dim 30 Juin - 17:01
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helena & nikola.

Supprimer mes doutes, supprimer mes angoisses, supprimer tout ce qui pouvait me retenir, me bloquer, laisser la conversation dépérir et le silence se poser entre elle et moi ; je n’arrivais à ne pas m’en vouloir, ni à regretter d’avoir fait ça. J’étais détendu, complètement détendu, presque apaisé, et même si c’était contrenature et bien… Je ne pouvais que savourer cette absence complète de retenue que je pouvais avoir. Je répondais à ses questions sans avoir besoin de peser mes mots, sans chercher à éliminer tous les double-sens qu’il pouvait y avoir comme j’avais pu répondre à Helena, il y avait déjà des années de ça, quand nous n’étions plus des étrangers, quand j’avais une confiance infinie en elle, sans réserve, sans ces liens de malaise qui m’enchaînaient désormais. Supprimer mes doutes, c’était une erreur, une erreur dangereuse, mais bon sang ; que c’était bon. Je n’arrivais même plus à m’inquiéter pour le manque cruel de contrôle que je pouvais avoir sur ma mutation, pour la bêtise que ça pouvait être que de la libérer de cette manière sans avoir la certitude de pouvoir lui remettre une muselière quand le besoin allait s’en faire sentir. Je préférais avancer même sans savoir où j’allais. J’étais incapable de faire marche arrière.

Helena, en deux petits mots, me prouva le contraire. Nouveau tatouage ? Deux mots, elle pointa du doigt le défaut de ma cuirasse, je me crispai aussitôt, cherchant à cacher le tatouage, cherchant à… Chassez le naturel, il revient au galop. L’espace d’une expiration, je me fis ensevelir sous tout ce que j’étais. Sous tout ce que je rejetai. Sous tout ce que je n’étais pas, plus, tout ce que je ne voulais pas être, tout ce que je ne voulais plus être. L’espace d’une seconde. Avant que le brasier réanimé ne soit douché, étouffé sous une chape de plomb qui noircit le tatouage. Ma poitrine se libérera, tout n’avait duré qu’une fraction de temps, la nonchalance prit le dessus, ignora avec dédain les marques foncées qui perçaient désormais sous ma chemise. Mensonge, dissimulation, assurance factice, ce fut un festival d’hypocrisie que je lui servis pour ravaler ce que j’étais et exposer ce que je n’étais pas. Mais celui qu’elle voulait voir. Accidents de parcours, expériences, tatouages éphémères, comme détaché de moi-même je me vis parader avec ces marques de mes erreurs, faire mention avec légèreté des seules traces qui subsistaient de tout un pan de l’existence de ma propre famille, de tout une partie de sa vie à elle. Et à nouveau, le remord perça la digue, m’envahit, me fendilla, détestablement. Dans une question bégayée, le temps que je ne reprenne le contrôle. Elle ne voulait pas de Nikola, celui qui hésitait, celui qui s’en voulait, celui qui craignait d’utiliser à nouveau sa mutation et de l’utiliser mal. Helena semblait vouloir l’homme assuré que je pouvais être, à condition de réprimer tous mes travers. Helena semblait voir l’homme amusé, légèrement fanfaron, qui se profilait à l’horizon. Un homme qui manipulait ses propres pensées avec doigté, avec maîtrise et surtout sans le moindre scrupule. Un homme qu’Irina avait voulu voir ressortir. Un jumeau bien plus semblable à sa jumelle que je ne pouvais l’être.

Et bien c’était l’homme qu’Helena allait avoir, je m’en fis le serment. ‹‹ Non, non bien sûr... ›› J’esquissai un sourire. « J’espère bien » je rajoutai, même, suspendu à un soupçon d’audace, de bravade gentillette. Ridicule. Pourquoi n’aurait-elle pas aimé les tatouages, après tout, n’était-elle pas l’une des héritières d’un des Lords qui avaient voté pour la mise en place des tatouages catégorisants ? ‹‹ C'est juste que je ne te voyais pas comme un homme portant des tatouages éphémères... J'imagine qu'on ne cesse jamais d'être surpris par les gens. ›› Un sourire. On ne cesse jamais d’être surpris… En effet. Si elle savait, si elle savait à quel point l’inconnu se déployait devait elle, devait moi, cachant dans ses ombres et ses reflets des surprises pas nécessaires positives… Je ne répondis pas tout de suite, coupé dans un élan que je n’avais pas par l’arrivée de nos commandes, me décalai pour laisser le thé s’installer, mon cocktail se poser, les quelques broutilles à grignoter entre les deux. Et avant que je ne puisse profiter du départ du serveur pour répondre, elle reprit, fragilisant une fois encore la digue bien trop fragile qui tenait au loin tout ce que je ne voulais plus ressentir. ‹‹ Des accidents de parcours alors ? Rien de trop honteux ? ››

Accidents de parcours. Honteux. « Oh, non, rien de tout cela ! Que vas-tu donc t’imaginer ! » Ce n’était pas moi qui parlais. Ou du moins une version de moi qui n’avait ni le poids des remords, dans l’anxiété des erreurs à venir. Et encore moins la réserve due à l’absence de sincérité. « Ce qu’il y a de honteux, si on peut le dire comme ça, ce sont les souvenirs qui y sont associés. Et pour les tatouages éphémères… on verra bien mais j’aime l’idée d’avoir réussi à te surprendre » Nouveau sourire, qu’il déploya avant de lever son verre pour inviter Helena à faire de même avec le sien. « Je te propose de trinquer. A notre soirée en tête à tête et… aux surprises qu’on se réserve l’un à l’autre ! » Encore un sourire. Avec le malaise qui suivit naturellement. Chassez le naturel, il revient au galop. Ce n’était pas moi, cette assurance, cette prise d’initiative.

Et en même temps, je commençais à apprécier ce que ça donnait. Une version moins misérable de moi-même. Plus semblable à Irina. Une version détachée de ses principes moraux. Libre Ma mutation se déploya autour de moi, l’agressant de la même manière que je m’agressai moi-même. La noirceur sur mes bras se durcit. « Mais si je t’ai surpris, alors ça veut dire que c’est à toi de me surprendre… donc… vas-y, raconte-moi quelque chose sur toi », mise au défi d’oser aller plus loin.

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Mer 17 Juil - 21:30
Helena M. Percy
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Il y avait quelque chose dans l’air qui faisait qu’Helena ne se sentait pas totalement tranquille. Était ce parce que c’était sa première réelle sortie avec cet homme qui lui plaisait ? Ou bien à cause d’une peur plus profonde. Une peur plus sombre que juste celle de ne pas savoir si la conversation allait se faire d’elle même, sans blanc, sans faille... Non, c’était un instinct plus viscéral qui agitait le cœur de la jeune femme. Une crainte de ces mêmes secrets qu’un instant plus tôt elle se promettait de découvrir peu à peu avec une curiosité presque enfantine. Encore une fois, la pensée que Nikola puisse être un tueur en série la traversa. L’homme était si changeant… Dangereusement séduisant. Parfois innocent, naïf, comme un enfant, parfois semblant clairement savoir ce qu’il faisait. Le supérieur hiérarchique ressortait, l’homme cultivé, intelligent, capable de diriger une équipe d’une dizaine de personnes. Deux personnes distinctes… Au moins. Qui était là ce soir ? Les yeux dans le thé, Hel se demanda si ça la dérangerait de finir dans un caniveau. Une nouvelle fois, la pensée de laisser sa soeur seule était l’unique chose capable de faire pression sur son coeur à cet instant.
Alors elle continua la conversation. La peur s’était de nouveau échappée. Comment pouvait-on craindre quand on valorisait si peu sa vie ? Sur la balance de l’existence, un poids venait de s’enlever. Peut-être finirait-il par revenir, par la force de nouvelles habitudes acquises après sa rémission.

« Oh, non, rien de tout cela ! Que vas-tu donc t’imaginer ! »

Le beau blond répondit à l’interrogation de l’ainée Percy. Quelque chose lui disait qu’elle n’en apprendrait pas beaucoup plus pour l’instant.

« Ce qu’il y a de honteux, si on peut le dire comme ça, ce sont les souvenirs qui y sont associés. Et pour les tatouages éphémères… on verra bien mais j’aime l’idée d’avoir réussi à te surprendre »

Et les soupçons de la jeune femme furent bientôt confirmés : elle n’allait rien apprendre de plus, pas clairement en tout cas. Maintenant qu’elle l’avait en tête, comment ne pas penser qu’il se comportait vraiment comme un tueur ? En dire le moins possible sur lui même. Charmeur et mystérieux. Dans deux minutes il allait sûrement s'intéresser de nouveau à elle… Helena se sentait plongée à l’époque où elle regardait s’envoler dans les airs la fumée des cigarettes sur lesquelles elle tirait inlassablement en ayant la vague impression de voir son âme s’échapper peu à peu.
Un geste dans sa direction fit se lever les yeux de la jeune femme. Un verre se tendait vers elle.

« Je te propose de trinquer. A notre soirée en tête à tête et… aux surprises qu’on se réserve l’un à l’autre ! »

Suivant le mouvement, le cocktail et la tasse de thé s'entrechoquèrent dans un sourire un peu terni par l’incapacité de mentir d’Helena et son humeur assombrie par ses mornes pensées revenues au galop. Rapidement, la belle blonde détourna le regard pour jeter un coup d’oeil aux tables alentours. Un instant elle se perdit dans la contemplation d’un autre couple sous un réverbère, imaginant un croquis ombré qu’elle finirait peut-être par poser sur papier un jour ou pendant une nuit d’insomnie…

« Mais si je t’ai surpris, alors ça veut dire que c’est à toi de me surprendre… donc… vas-y, raconte-moi quelque chose sur toi »

L’attention de la jeune femme fut détournée d’un potentiel dessin aux traits nostalgiques pour revenir aux magnifiques yeux de son supérieur. Avec précaution, elle se permit de réfléchir à la question de Nikola. Ne venait-il pas comme prévu de détourner la conversation vers elle, comme la jeune Percy l’avait prédit ? Aucune inquiétude ne la traversa pourtant. Aucune joie d’avoir eu raison non plus. Si on collait son oreille à Helena, il paraissait qu’on pouvait entendre la mer...
Alors comme ça, M Stepanovic voulait être surpris ? Loin d’Helena l’idée de ne pas le contenter sur ce point.

‹‹ Je pense… ››

Laissant un instant sa phrase en suspend, le temps de continuer à scruter doucement les traits de son vis-à-vis.

‹‹ Je pense que tu es un tueur en série.  ››

Pas un frisson, pas une corde vocale plus haute ou plus basse qu’une autre. La vérité, comme Helena savait la dire parce qu’après tout elle ne savait trop jongler avec le mensonge et les dissimulations en faisaient partie…

‹‹ Tu es changeant, j’ai du mal à ne voir qu’un seul visage chez toi, mais en même temps tu es charmant. Et puis il y a cet épais mystère autour de toi. Un passé qui semble sombre, une enfance à l’étranger, beaucoup de non dits…  ››

Lentement elle haussa les épaules. Une nouvelle fois, ce n’était pas qu’elle ne croyait pas ses paroles, juste qu’elle n’avait pas peur. Vraiment pas peur. Pas pour elle. Jamais.

‹‹ Je suis en bon chemin ?  ››


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Mar 6 Aoû - 23:18
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helena & nikola.

Depuis combien d’années n’avais-je pas été aussi détendu en sa présence ? Depuis… depuis que je l’avais trahi en retournant ma mutation contre elle, pour détériorer ses souvenirs, m’arracher de sa mémoire, saborder son esprit et son existence, cautériser maladroitement la plaie que j’aurais dans tous les cas laissée dans son esprit. Depuis bien trop d’années, en somme. Et je ne m’en souciais plus, désormais, de toute manière ; l’esprit trop allégé pour ça, les doutes et les angoisses volatilisées comme par magie. Je ne me souciais plus de rien, plus d’a priori, plus de crainte de faire le moindre faux pas, de déplaire, d’éveiller sa méfiance ou de vieux souvenirs de toute manière déchiquetés par ma mutation. Ce n’était pas moi qui parlais, ce n’était même pas tout à fait moi, cet enthousiasme, ce faux naturel, cette spontanéité. C’était un substitut de celui que j’avais pu apprendre à être en sa présence, des années plus tôt, quand Irina ne m’avait pas encore poussé à me transformer pleinement en monstre, quand j’avais encore un contrôle complet sur l’aberration génétique que je pouvais porter, quand j’étais heureux, tout simplement, heureux dans ma vie. Juste une pâle copie de cet homme, actuellement. Trop sûr de lui, à transformer les deux pires hontes de ma vie en de simples tatouages encrés de souvenirs. Trop sûr de lui, à faire des preuves tangibles de mes pertes de contrôle de simples tatouages éphémères, que je n’avais pas honte d’exposer, alors même que j’aurais dû les cacher. Un éclat de rire, un verre levé pour inviter au toast, je lui proposai de trinquer à ce que nous n’étions plus ; mon assurance se fendilla sous la vérité de ma culpabilité, se solidifia à nouveau en même temps que mes tatouages noircirent davantage encore sur mon épiderme. Nos deux verres tintèrent, sonnèrent le glas de ma conscience, je souris davantage encore.

Je souris davantage, indifférent à l’éclat assombri des yeux d’Helena, indifférent à ce que je ne pouvais pourtant que remarquer : quelque chose n’allait pas. Mais le Nikola artificiel ne s’en souciait pas, après tout, il n’avait pas à s’en inquiéter. Il n’était plus capable de s’inquiéter de quoique ce soit. Bien au contraire, j’enchaînai, me concentrant sur la facette de moi que je découvrais, de plus en plus semblable à l’insouciance égocentrée d’Irina. Plus simple, bien plus simple, allégé de tout ce qui pouvait m’enchaîner au sol. Libre. Une nouvelle question, posée d’un ton joueur, s’échappa de mes lèvres. Curiosité réelle, pas franchi avec l’aide de ma mutation, encore. Le regard qu’elle posa sur moi me fit frémir, j’effaçai tout ça par réflexe. ‹‹ Je pense… ›› Je souris, attentif, pour mieux l’inviter à aller au bout de sa pensée.

Curiosité piquée au vif, intérêt chatouillé. ‹‹ Je pense que tu es un tueur en série.  ›› Douche froide. Je me tétanisai. Sous mes yeux se rassemblèrent les ombres de tous ceux que je n’avais peut-être pas tués, mais que j’avais privé durablement de tout ce qui faisait d’eux des êtres humains. Mes yeux s’écarquillèrent, perdus quant à la réaction à avoir. Le bégaiement refit surface, momentanément. « Co… Comment ça ? » Léger rire nerveux. C’était risible. L’une de mes mains se serra autour du verre. L’autre se pressa contre ma cuisse. Risible mais si elle le pensait… alors c’était qu’il y avait une bonne raison pour ça. ‹‹ Tu es changeant, j’ai du mal à ne voir qu’un seul visage chez toi, mais en même temps tu es charmant. Et puis il y a cet épais mystère autour de toi. Un passé qui semble sombre, une enfance à l’étranger, beaucoup de non-dits…  ›› Un haussement d’épaules acheva de réveiller le vrai et le si méfiant, si inquiet Nikola. ‹‹ Je suis en bon chemin ?  ›› Et elle porta le coup fatal en une nouvelle question, n’invitant qu’à une réponse de ma part. Et non une nouvelle dérobade. J’étais empêtré entre mes inquiétudes qui tenaient à faire surface et la pression qu’exerçait sur mon esprit une mutation dont le seul et unique but semblait être de me protéger, quoiqu’il m’en coûte.  Je me mordis la lèvre, détachant mon regard d’elle pour mieux le reporter sur mon verre, y tremper mes lèvres.

« Si vous teniez à me surprendre alors oui, vous êtes en bon chemin… Je peux même dire que vous avez atteint votre destination… » Sourire gêné. « Mais non, bien évidemment que non, je ne suis pas un tueur en série… même si l’affirmer ne lèvera aucun de vos soupçons » Il fallait être lucide, chacune de mes réactions n’étaient que de l’eau généreusement apportée à son moulin. Et dans l’hésitation, je ne trouvai qu’une seule porte de sortie : celle qu’Helena prenait le plus souvent, celle de la sincérité. Les yeux rivés sur le verre, langage non verbal éloquent, je murmurai : « Je ne suis changeant que parce que… je ne sais pas comment me comporter avec toi. » avant de reprendre, en inspirant, en la regardant dans les yeux, d’une voix plus ferme. « Quant au mystère, pose moi des questions si tu veux. Je n’ai rien à cacher, crois-moi. J’ai grandi à Killingworth, je n’en suis parti que quelques années, ma sœur jumelle m’a demandé de l’aide pour son travail et comme nous sommes très… famille, je n’ai pas pu lui refuser ça. Il n’y a rien de… rien de… rien à dissimuler là dedans. »

Hormis la vérité. N’avais-je pas évoqué la porte de sortie qu’était la sincérité ? Je l’avais esquivée au dernier moment pour me réfugier dans un cul-de-sac : une vérité déformée. Un mensonge hideux. Une nouvelle protection. « En revanche… tu me trouves vraiment charmant ? » Je sentis mes joues chauffer, d’une rougeur timide que – j’espérais – l’obscurité croissante camouflait à ses yeux.

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