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Rosamund Anastazia Fraser • Do not stay silent Empty Rosamund Anastazia Fraser • Do not stay silent

Dim 14 Jan - 15:29
Rosamund A. Fraser
humaine
Rosamund A. Fraser
humaine
Messages : 366
Date d'inscription : 11/11/2017
Crédits : marley smith
Métier : Avocate au barreau
Rosamund Anastazia Fraser
Mia Wasikowska
©️Bluebelle

état civil

Nom : Fraser
Prénoms : Rosamund, Anastazia
Âge : 30 ans, née le 20 mai 1987 à Inverness
Classe sociale : classe moyenne
Origines : Britannico-polonaise
Emploi : Avocate
Situation amoureuse : Célibataire
Groupe : Humains
Mutation : Aucune
Tatouage : Un lambda sur le poignet gauche
Surdouée Ξ Travailleuse Ξ Idéaliste Ξ Mélomane Ξ Hypersensible Ξ Orgueilleuse Ξ Sociable Ξ Susceptible Ξ Peu encline aux concessions Ξ Âme d’enfant Ξ Amoureuse des animaux Ξ

Votre personnage en détails


Rosamund est diabétique de type 1, elle ne se promène jamais sans un stylo à insuline dans son sac à main et suit un régime assez strict.Ξ Elle a appris le piano et le chant avec sa mère et continue de faire de la musique de temps en temps.Ξ Pour s'entretenir physiquement, Rosamund se rend régulièrement à la salle de sport.Ξ Elle s'est perdue une fois dans la lande quand elle était enfant alors qu'un orage avait éclaté et elle en garde un très mauvais souvenir.Ξ Elle adore les danses de salon et maîtrise plutôt bien la valse et le tango. Ξ Pratiquant des tarifs bas et ayant besoin de beaux vêtements ainsi que d'un traitement médical de qualité, il lui reste peu d'argent pour vivre, elle occupe donc une petite maisonnette très simple, meublée principalement avec de la récup, soigneusement restaurée par ses soins.Ξ Elle a toujours rêvé d'avoir un chiot quand elle était enfant mais sa famille le lui a toujours refusé, faute d'argent pour prendre soin d'un animal.Ξ Rosamund a gardé une profonde affection pour les dessins animés et elle ne se refuse jamais un bon Disney après une dure journée de travail. Ξ Elle garde dans sa voiture quelques CD de son adolescence contenant des playlists qu'elle a elle-même choisies. Lorsqu'elle est seule sur les routes de campagne, elle pousse le volume et chante volontiers en conduisant.Ξ Bien qu'elle essaye de se tenir en société, elle a une forte propension à râler quand quelque chose ne va pas.Ξ

Allégeance de votre personnage

Neutre
Rosamund ne se sent pas tout à fait prête à prendre parti pour ou contre les mutants. Certaines fois, les histoires à propos de telle ou telle histoire catastrophique causée par un mutant lui font peur, mais elle se refuse à tout mettre dans un seul et même sac. Elle estime que les mutants ne sont pas responsables de ce qui leur arrive et qu'ils ne méritent pas d'être discriminés sur le seul motif de leur nature. Par contre, un mutant qui se servirait de son pouvoir dans un but allant à l'encontre de la loi et du bien-être de personnes innocentes mériterait un traitement égal à celui d'un humain normal. Habilité surhumaine ou pas, tout le monde doit avoir les mêmes chances devant la justice.

Qu'est ce que tu penses de tout ça ?

Un point caché dans la masse.
Rosamund essaye de se frayer un chemin au milieu de ce chaos, d'oublier les préjugés, les fais divers, les rumeurs. Elle essaye d'oublier que dehors, la fiction est devenue réalité. Petite fourmi dans une colonie gigantesque, elle essaye de s'acquitter de son rôle avec le plus de justesse possible et de continuer à apporter autant de bonheur autour d'elle que ce qu'il lui est possible d'offrir. Elle ne s'inquiète pas spécialement pour elle mais pour l'Humanité dans son entièreté. Elle craint un basculement dans cet équilibre déjà fragilisé depuis plusieurs décennies.


Dernière édition par Rosamund A. Fraser le Lun 27 Aoû - 11:50, édité 3 fois

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Dim 14 Jan - 15:30
Rosamund A. Fraser
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Rosamund A. Fraser
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Crédits : marley smith
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Histoire de votre personnage


Sweet child of mine
Inverness, 1987

Brian Fraser faisait les cent pas dans le hall de l’hôpital. Ce chirurgien dentiste d’une petite trentaine d’années était sur le point d’avoir son premier enfant. La grossesse ne s’était pas bien passée. Olga, la mère, avait dû rester au lit à partir du cinquième mois en raison de douleurs insupportables. La naissance, heureusement, était arrivée à son terme, mais pourquoi les chirurgiens prenaient-ils autant de temps !?
Enfin, il se redressa. Un cri dans la salle voisine lui tordit les entrailles de bonheur. Les premiers cris de sa petite fille. Il pensa pouvoir entrer. Mais en lieu et place, une sage-femme vint à sa rencontre pour lui expliquer la situation. Sa femme et sa fille étaient en bonne santé mais ils avaient dû procéder à une césarienne d’urgence suite à des complications. Pour la santé de sa femme, qu’une autre grossesse pourrait tuer, ils avaient décidé de planifier une ablation de l’appareil reproducteur, afin d’éviter tout accident futur.
Mr Fraser se rencogna dans son siège, à la fois soulagé et dévoré par sa propre impuissance face aux difficultés de son épouse.

Music was my first love
Inverness, 1992

Du haut de ses cinq ans, la petite Rosamund piétinait. Elle voulait jouer du piano, encore. Depuis toute petite, elle avait vu sa mère en jouer. Il fallait dire qu’en tant que musicienne professionnelle, elle passait le plus clair de son temps à travailler des partitions et recevoir des élèves chez elle. Fatalement, le bambin avait observé et réclamait maintenant davantage. En riant, Olga Wesendonck fit grimper sa chère tête blonde et commença par la laisser taper à sa guise sur les touches du piano, comme un enfant aurait pu vouloir le faire. Mais la petite fille hocha négativement la tête, avec un air boudeur.

- Non maman ! Je veux pas faire comme ça, montre moi les notes s’il te plaît !

La pianiste haussa les sourcils, visiblement surprise de voir son enfant si demandeur mais elle décida de se prêter au jeu, lui donnant ainsi son premier cours de musique. L’air concentré, la petite Rosamund écouta, ingurgitant point après point tout ce qu’on lui donnait à apprendre. Et après, seulement après, daigna-t-elle poser ses petits doigts sur le grand clavier, très appliquée.

Unhappy little girl blue
Londres, 1994

Le chiffre sur la feuille du médecin était clair. 140. Rosamund était bien trop petite et surtout bien trop occupée par ses livres pour se préoccuper d’une notion aussi abstraite que le quotient intellectuel. Mais pour ses parents, cela impliquait beaucoup. Son mal-être et son ennui constant à l’école étaient expliqués mais comment arriver à la placer dans un endroit qui lui convienne ? On conseillait les établissements pour enfants spécialisés, mais c’était bien trop cher et Olga ne souhaitait pas couper sa fille du « monde réel » comme elle l’appelait. Il faudrait appeler la directrice de l’école primaire et lui faire sauter une classe, peut-être deux. Le supporterait-elle ?

Il fallut bien s’y résigner, pourtant. Du haut de ses sept ans, la petite fille fut propulsée non pas une, mais deux classes en avant. Perdue avec son don qui n’enlevait rien à sa maturité, il était difficile pour elle de se faire accepter par ses camarades. C’étaient les regards lourds des enfants complexés, les soupirs agacés des professeurs devant ses questions incessantes. Rosamund ne s’ennuya plus, mais elle passa le reste de sa scolarité seule face à son bureau.

There was a boy
Londres, 1995

Elle l’observait, assise calmement dans le canapé de la salle d’étude, son livre de mathématiques entre les mains. Il était un tout petit peu plus âgé qu’elle. Il se tenait bien et il avait des yeux bleus qui lui rappelaient la mer. Elle ne savait pas comment il s’appelait, mais elle savait qu’il venait là, tous les mercredi après midi, pour prendre des cours avec sa mère. On lui avait dit qu’il venait d’une famille très riche, qu’il ne fallait pas le déranger. Mais qu’est-ce que ça voulait dire, être riche ? Est-ce qu’il jouait mieux du piano à cause de ça ? Elle ne savait pas, mais elle aimait bien l’entendre jouer. A force, ils étaient habitués à se voir, elle était là quand il arrivait, elle prenait sa place au piano quand il partait. C’était le dernier cours de la journée. Lorsqu’il se prépara à sortir de la salle, elle se leva pour prendre sa propre partition. Ils se croisèrent et il lui sembla que le garçon lui avait souri.

Sugar and honey is what I’d die for
Londres, 1999

Rosamund était aveuglée par les lumières blanches de la chambre d’hôpital. Elle ne se rappelait plus très bien comment elle était arrivée ici. Quelques semaines plus tôt, elle avait commencé à avoir soif, terriblement soif. Étant en plein mois de juillet, ses parents ne s’étaient pas inquiétés, pensant que cela passerait avec les chaleurs. Les jours suivants, elle s’était senti de plus en plus faible. Elle avait commencé à manger plus mais cela n’avait rien fait. Puis, la nourriture l’avait dégoûtée et elle n’avait plus mangé du tout. Incapable de comprendre ce qui se passait dans son corps, désireuse de ne pas alerter ses parents, elle n’avait rien dit, jusqu’à-ce que le manque de sucre ne la fasse s’évanouir en pleine rue. Heureusement, il y avait eu plus de peur que de mal et elle ne s’en était sorti qu’avec une petite coupure au niveau de la tempe.
Le diagnostic, cependant, restait sans appel. Elle en entendit des bribes, alors que l’infirmière semblait discuter avec ses parents à l’entrée, dos à elle.

- Les analyses sont formelles… Il s’agit de diabète de type 1.

Diabète. Ce mot qui l’enchaîna, le reste de sa vie, à des aiguilles préremplies d’insuline et à une surveillance drastique de son alimentation. Un faux-ami qui ne la quitterait plus jamais et dont le spectre s’étendrait à jamais sur le moindre de ses écarts.

I feel glorious got a chance to start again
Londres, avril 2003

L’enveloppe ouverte trônait sur son bureau. L’adolescente tremblait presque. A nouveau, elle respira le papier, délicatement nervuré, elle parcourut du doigt le blason, elle sentit l’encre, elle relut chaque mot pour s’assurer que tout était bien réel. Entre ses mains, elle tenait le billet qui allait lui permettre de prendre le contrôle de sa vie. La reconnaissance pour tous ses efforts, pour son travail, son acharnement. Le goût sucré de la victoire touchait déjà ses lèvres alors qu’elle saisissait son téléphone portable d’un geste fébrile.

- Allô ma chérie ? Tout va bien ?

- Maman, tu ne devineras jamais…

- Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air bizarre, tu es sûre que ça va ? Tu me fais peur !

- Je viens d’avoir ma certification pour la bourse Clarendon ! Maman je vais pouvoir aller à Oxford !!

Les sanglots de joie de sa mère au bout du fil se mêlèrent bien vite aux siens. Tant de choses restaient à préparer en si peu de temps. Bientôt, elle volerait de ses propres ailes.

Do you really want to hurt me ?
Oxford, décembre 2003

Rosamund se tenait très fière dans l’amphithéâtre ce jour là. La fin du premier semestre approchait et Oxford organisait, comme chaque année, un concours d’éloquence auxquels pouvaient concourir les élèves en droit. Arrivée en finale de sa catégorie, elle s’apprêtait à se mesurer à un adversaire de taille. Edward Seymour, un affreux fils à papa qui venait de la même promotion qu’elle. Elle ne lui avait jamais vraiment adressé la parole. Il lui avait apparu comme un garçon très snob, entouré d’une cour de petits pantins admirateurs, prêt à tout pour obtenir quelque chose de lui. Elle l’avait déjà suffisamment bien cerné pour comprendre qu’il était loin de porter les gens du peuple dans son cœur. Aussi s’était-elle contenté d’une froide ignorance et d’un jugement muet. Mais aujourd’hui, elle allait lui montrer de quoi elle était capable.
Le sujet était pour le moins épineux et les renvoyait au début du XXe siècle. Le débat simulait un affrontement entre des partisans pour le droit de vote des femmes et ses opposants. Rosamund avait évidemment été choisie pour tenir le rôle de la suffragette. Elle savait qu’elle avait l’histoire de son côté. Elle avait pu étudier de réels débats de l’époque et relever les arguments pertinents en faveur du droit de vote. Mais elle savait que l’environnement de l’Université restait très machiste et qu’à moins d’utiliser des idées novatrices et des prouesses d’éloquence, on ne lui accorderait pas la victoire. Il fallait dire que le jeune Seymour avait aussi la réputation d’être un élève au moins aussi brillant qu’elle. Elle ne devait pas se laisser démonter.
Tremblante dans sa robe noire, elle monta sur la scène et inspira un grand coup. Du haut de ses seize ans, elle ne pouvait nier que le jeune homme l’impressionnait. De deux ans son aîné, des yeux bleus, des cheveux d’un noir profond… Il était charismatique et il en jouait. Il n’hésiterait pas à la renvoyer dans ses cordes à la première occasion.
La compétition fut difficile. Edward connaissait très bien son sujet et jouait dans son plaidoyer avec des attaques à la limite de l’ad hominem, qui l’agaçaient terriblement. Il avait une façon de jouer avec les limites du règlement qui lui donnaient envie de hurler. Néanmoins, la jeune fille planta ses yeux verts bouteille dans ceux du jeune homme et résista. Ses longs cheveux bruns tressés en arrière lui donnaient un air plus vieux et plus assuré, au fur et à mesure qu’elle tentait de prendre le pas sur son adversaire. Le temps imparti s’écoula, lentement, sans qu’aucun n’ait pu convaincre l’auditoire. Une victoire ex æquo, une première depuis l’histoire du concours à l’école.
Cela aurait pu en rester là. Cela aurait dû en rester là. Mais alors que la jeune fille s’était retirée dans une salle pour rassembler ses affaires et se préparer pour le petit dîner organisé par les professeurs, elle le croisa.

- Qu’est-ce que tu veux Edward ?

Elle tenta de faire comme si son ton sifflant ne la touchait pas et elle termina de ranger ses affaires.

- De quoi tu te plains ? Tu as gagné.

Ses petits talons claquèrent sur le sol alors qu’elle tentait de s’approcher de la sortie de la salle.

- Je ne vais pas faire exprès d’être moins bonne pour te faire plaisir. Je sais que tu as l’habitude de voir tout le monde s’écraser et faire des pirouettes devant toi pour te persuader que tu es le meilleur, mais je ne rentrerais pas dans ton jeu, titre de noblesse ou pas.

Elle toucha un point sensible, peut-être trop. La discussion s’envenima encore plus et des paroles amères furent prononcées. Devant les rabaissements constants et les moqueries, Rosamund tenta de garder la tête haute et de faire comme si rien ne la touchait. Mais dès qu’elle pu quitter la salle, à grands pas rageurs, des larmes de colères et de tristesse s’abattirent sur ses joues. Cet imbécile de Seymour ne méritait vraiment pas le quart de l’attention qu’il recevait ! Il devait sans doute avoir peur d’elle… Oui, elle devait être celle qui noircissait son petit tableau parfait. Eh bien tant mieux !

And I swear I hate you when you leave, I like it anyway
Oxford, 2007

Il faisait beau et relativement chaud. Rosamund était de sortie avec quelques amis de sa promotion. Ses longs cheveux bruns flottaient derrière et elle arborait une longue robe à fleurs qui lui donnait un air de hippie des années 60. Elle discutait vivement de questions éthiques concernant le fonctionnement de la sécurité sociale anglaise. Elle était devenue, sans vraiment le vouloir, l’un des épicentres des cercles de discussion regroupant les étudiants d’Oxford qui se situaient plutôt à gauche. On considérait souvent qu’elle avait les idées parmi les plus mûres et réfléchies, tout en conservant un esprit de combativité rarement égalé.

Toute à sa discussion, elle ne fit pas attention au groupe près duquel ils s’étaient installés, jusqu’à-ce qu’ils ne se rapprochent avec l’air visiblement méprisant des élèves qui ne tolèrent pas les idées politiques autres que les leurs. Les oreilles de Rosamund rougirent de colère lorsqu’elle reconnut Edward Seymour. Bientôt deux ans que la guerre était déclarée entre eux. Beaucoup s’en amusaient, mais pour elle, cela n’avait rien d’un jeu. Évidemment, il ne put s’empêcher de l’attaquer personnellement en tout en se moquant de leur sujet de conversation. La jeune fille aurait pu laisser passer une réflexion contradictoire si elle avait été argumentée correctement. Mais une critique sur son physique, calée avec la plus grande mesquinerie après une moquerie méprisante, elle n’avait pas pu le supporter. Elle se leva avec un grand sourire et tourna sur elle-même, faisant virevolter les pans de son vêtement.

- Enfin, Edward, ce n’est pas la peine de te cacher derrière tes airs de grand méchant, je sais que tu adores cette robe. Oh, d’ailleurs, j’y pense. J’ai croisé le concierge tout à l’heure, il avait l’air bien embêté. Je crois qu’il est toujours à la recherche du balais que tu t’es carré dans le cul.

Un immense éclat de rire de la part de son assemblée acheva la discussion. Quand ils se retrouvèrent à nouveau entre eux, quelques uns ne purent s’empêcher de faire remarquer que la tension particulièrement violente qui existait entre le noble et la jeune demoiselle n’était pas sans rappeler certains films sentimentaux à l’histoire tarabiscotée, ce que Rosamund démentit bien sûr avec verve.

Look at where we are, remember where we started out
Oxford, 2009

La jeune femme ne savait plus trop quelle heure il était. A vrai dire, elle commençait à avoir un sacré coup dans le nez. Sa tête vrombissait encore des bruits de la fête de désintégration des étudiants de droit, alors qu’elle cheminait dans le campus vide. Sa robe en tulle rose et dentelle noire, à la crinoline généreuse, froufroutait doucement alors qu’elle s’accrochait d’une main au bras de son cavalier, qui semblait un peu dans le même état qu’elle. Les lourdes anglaises de son chignon brun commençaient également à se défaire. Des chuchotements, un rire commun. Jamais elle n’aurait pu se croire aussi proche d’Edward Seymour. Tant de choses avaient changé entre eux, depuis leur entrée dans cette école, cinq ans plus tôt. Il commençait à faire froid, malgré le mois de juin. Ils cherchaient un endroit où aller. La tension montait d’une façon qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Une proposition du jeune homme, certes un peu indiscrète, ne manqua pas de la faire réagir.

- J’ai toujours rêvé de visiter ton appartement.

Un clin d’œil, puis nouvel éclat de rire. Une main tendue, un taxi appelé dans la foulée. Serrés l’un contre l’autre sur la banquette arrière, c’était comme si le monde entier n’existait plus. Comme si l’alcool et l’ivresse de la danse avaient effacé des années de petites rivalités et de tensions. Cette soirée qui était d’abord apparue comme un défi prenait une drôle de tournure.

L’appartement du jeune Seymour était bien plus cossu que sa petite chambre d’étudiante boursière. Mais détailler le confort de vie de son aîné était bien la dernière des préoccupations de la jeune fille. Il ne fallu que peu de temps à leurs yeux pour se croiser et libérer tout ce qu’ils s’étaient attaché à refouler pendant cette soirée (ou depuis plus longtemps, qui sait.)
Leurs lèvres se rencontrèrent avec une force empreinte de tendresse à laquelle elle ne se serait jamais attendu. Bien sûr, Rosamund avait déjà entretenu ce genre de relations avec d’autres étudiants depuis la sortie du lycée. Mais cette fois, quelque chose était différent. Mais elle était encore trop embrumée par l’alcool pour pouvoir l’identifier clairement. Contrairement à ce qu’elle aurait pu imaginer, Edward ne chercha pas spécialement à la plier à ses désirs. Ce fut un échange fiévreux, passionné mais étrangement pas inégalitaire. Leurs gestes, ponctués de baisers, de rires, puis plus tard, de souffles saccadés, semblèrent harmonieux aux yeux de la jeune diplômée.
Lorsque leurs peaux se retrouvèrent l’une contre l’autre et qu’il la bascula sur son matelas, laissant ses boucles châtain s’éparpiller sur l’oreiller, la jeune Rosamund caressa du bout des doigts le visage souriant du noble. Elle le trouva incroyablement beau comme ça.
Quelques instants plus tard, alors que leurs corps se rencontraient vraiment, elle se surprit à prononcer son prénom dans un soupir d’aise.


I'm here to help you
Londres, 2012

Rosamund revêtait sa tenue d'avocate en serrant bien fort ses cheveux en chignon. Aujourd'hui elle plaidait une dernière fois contre un magazine people de forte influence qui avait ravagé la vie d'une jeune femme en osant publier des photos qui auraient dû rester privées. Elle hébergeait la victime en secret chez elle pour lui éviter les retombées du scandale. Depuis le début de l'affaire, Emilia était devenue son amie, bien plus que sa cliente. La jeune femme soupira une dernière fois en repensant aux circonstances de l'affaire. L'homme impliqué avec elle dans les clichés, qui s'était détourné dès que l'affaire avait éclaté, n'était autre que Calixte Seymour, le petit frère d'Edward. Quelque part, la jeune femme était soulagée que les charges pèsent entièrement sur le journal et pas sur ce grossier personnage, cela lui évitait de recroiser une fois de plus son fieffé connard de grand frère. En rassemblant ses papiers, la jeune anglaise fit une dernière fois le vide dans sa tête. Un ultime coup d'oeil dans la glace et elle se dirigeait d'un pas assuré vers la salle d'audience, bien déterminée à défendre les droits de sa cliente jusqu'au bout.

Le procès fut long et haletant. Elle manqua plusieurs fois de perdre patience devant la mauvaise foi flagrante des accusés, qui utilisaient l'influence qu'ils avaient dans les médias pour faire fléchir la volonté du jury. Rosamund dû s'armer de toute sa maîtrise d'elle-même, de son sens de la réplique et de ses facultés d'analyse pour démonter point par point l'argumentaire des accusés, qui étaient bien décidés à ne pas débourser un centime en dommages et intérêts. Plusieurs fois, pendant les pauses entre les audiences, la jeune femme dût rassurer sa cliente, tout aussi excédée qu'elle devant la malhonnêteté de ceux qui avaient dévoyé son image. Après plus de dix heures de plaidoyers, de délibérations et d'interruptions, Rosamund finit par infléchir le jugement en sa faveur, et entendit la sentence avec un air grave, bien que tout en elle souriait. Le soir même, elle fêta sa victoire avec Emilia dans un pub de la banlieue londonienne, bien à l'écart de la foule et de ses remous.

New days, new life
Killingworth, novembre 2017

- Mais oui papa, ne t'en fais pas, tout fonctionne, j'ai l'eau, l'électricité... Oui j'ai réglé le changement de domicile à la banque. Non il n'y a pas de délais. Oui, mon dossier médical a été transféré à Newcastle. Oui papa... Oui. Oui oui, je t'enverrai des photos quand j'aurais tout installé. Oui, c'est ça. Embrasse maman pour moi s'il te plaît !

Rosamund raccrocha son téléphone et le posa sur le plan de travail en pierre de sa cuisine, avant de se retourner vers son petit séjour, dans lequel étaient empilés les meubles et cartons de son déménagement. En soupirant, elle s'étira et commença à déblayer les conteneurs qui n'étaient pas étiquetés "LIVING ROOM" pour les déposer dans une autre pièce. Son regard s'arrêta sur la plupart des meubles qu'elle possédait. Assez éclectiques, ils avaient pour la plupart un côté rustique assez ancien. Pour faire des économies, Rosamund s'était en effet fournie dans les brocantes et les déchetteries, récupérant des meubles pouvant encore servir. Elle avait passé tout le mois d'octobre à les remettre à neuf et à leur redonner une certaine unité, en peignant tous les bois dans le même blanc mat et en refaisant toutes les housses dans un tissus moderne, avec un imprimé discret, dans les tons de turquoise. Elle était assez heureuse d'avoir redonné à ces vieilleries un côté presque moderne, sans avoir à débourser trop d'argent. Il fallait dire qu'elle n'avait jamais roulé sur l'or, préférant baisser ses tarifs pour offrir à tous une défense de qualité, plutôt que de s'en mettre plein les poches en ne privilégiant que les gros clients. En soupirant, l'avocate déposa un dernier carton dans ce qui serait sa future chambre et replaça une mèche de ses cheveux, devenus courts et blonds, derrière son oreille. Elle se dirigea vers la fenêtre et détailla les alentours. Le village minier de la vieille ville de Killingworth s'étendait, calme, sous un ciel désespérément gris. Passer du fourmillement de Londres au calme de cette banlieue avait quelque chose de presque inquiétant.
Pourtant, la jeune femme ne regrettait pas son changement de vie. Elle avait hâte de commencer à travailler avec Christian, son ancien directeur de thèse avec qui elle avait gardé d'excellents contacts. C'était lui qui avait demandé expressément qu'elle devienne son associé. Elle aurait pu refuser. Après tout, elle ne connaissait pas Killingworth et n'avait aucune attache en Northumbrie. C'était peut-être la lassitude de la vie londonienne, l'envie de voir autre chose et de se rapprocher géographiquement de son Écosse natale qui l'avaient poussée à accepter. Une chose était certaine, Rosamund n'était certainement pas en état de mesurer l'impact que ce changement d'environnement allait avoir sur sa vie bien rangée.

Derrière l'écran

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Prénom : Emeline
Pseudo : Bluebelle
Âge : 20 ans
Pays/fuseau horaire : Paris, pour les études :read:
Tu viens d'où : J'ai vu de la lumière et jsuis rentrée :mouche:
Un avis ? : ilébo ce bb :puppy:
Un dernier mot ? : Pioupiou ! <3
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