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Dim 9 Sep - 19:25
Pandora A. O'Sullivan
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Pandora A. O'Sullivan
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There was no black staining the walls of my memories
Pandora & Skyler






Étant gamine, j'avais le trac du début de concert, l'angoisse de la première fausse note, la terreur du regard du public sur moi. Qui ne serait pas un peu flippé à l'idée de voir des dizaines de paires d'yeux curieux en train de vous fixer ? Cette sensation m'a quittée avec les années, l'expérience, la prise de confiance et surtout, quand j'ai compris que si le public me voyait, moi je ne pouvais pas les voir. La semi-pénombre dans laquelle ils sont plongés me permet de ne pas croiser le regard désapprobateur d'un mélomane jamais content.

Tout ça a changé et désormais, le simple fait de monter sur scène me grise, comme une décharge d'adrénaline qui me secoue au premier geste du chef. Elle est belle, cette harmonie quand les coups d'archet se synchronise et il est beau, le son de la cohésion. Tout ça serait sûrement encore plus beau à mes oreilles si j'arrêtais d'être aussi préoccupée par tout et n'importe quoi. Le tout étant l'asticot qui grandit dans mon ventre et le n'importe quoi étant l'incapacité chronique de Calixte à savoir ce qu'il veut.

J'ai troqué mon air soucieux pour un sourire de circonstances et, quand vient le moment d'entrer en scène, quand les applaudissements retentissent, plus rien d'autre ne compte à part la musique, pas même l'étrange rendez-vous qui m'attend à la sortie. Ce soir, c'est Mahler qui retentira dans cette grande salle londonienne et c'est bien tout ce qui importe pour le moment. Le silence se fait, le chef lance la partie et j'oublie ce qui nous entoure. C'est beau, c'est poignant, c'est terriblement bien écrit et le temps passe soudain trop vite à mon goût. Il me semble que cinq minutes se sont écoulées entre le moment où je suis entrée et celui où nous avons salué un public visiblement content de la prestation.

Le retour en coulisses se fait, comme d'habitude, dans un brouhaha de commentaires et impressions sur le spectacle, tandis que d'autres se donnent déjà rendez-vous pour aller boire un verre ensuite. Ça discute, ça rigole, les instruments sont rangés et, petit à petit, la loge se vide. C'est lorsqu'il ne reste plus que quelques musiciens que je m'aperçois qu'une personne n'a rien à faire ici. Une personne qui n'est ni de l'orchestre, ni de la production. Une personne qui a trouvé l'endroit parfait où me retrouver pour discuter sans que qui que ce soit ne vienne nous interrompre. Je fais alors mine de prendre mon temps, salue les derniers musiciens qui sortent et, lorsqu'il ne reste plus que nous deux, je lui adresse un sourire tout en rangeant le bazar de partitions que j'ai dans les mains.

« Le concert vous a plu ? »

Les partitions rangées, je me lève et m'approche de la jeune femme pour lui tendre la main en signe de bienvenue. Elle a le visage juvénile et d'une finesse étonnante, à tel point qu'on pourrait la croire tout juste sortie de l'adolescence, mais les cernes qui creusent son visage la vieillissent un peu. En fin de compte, je suis bien incapable de dire quel âge elle peut avoir.

« Vous êtes Deirdre, j'imagine ? Je suis Lucy, nous avons été en... contact. »

Simple, clair, précis, le petit mensonge qui va bien et ça passe tout seul. De toute manière, elle m'a connue grâce à mon pseudonyme et nous savons l'une comme l'autre que les prénoms que nous utilisons sont des faux. À quoi bon nous mettre en danger maintenant ? Je tire une chaise, m'y installe et me penche légèrement vers elle.

« Alors vous... vous vouliez me voir ? »

C'est le genre de rencontre qui m'angoisse... j'ai toujours peur du moment où la vérité rattrapera le mensonge et où je serai dos au mur sans le moindre espoir de m'en sortir.

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Mar 11 Sep - 6:39
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Ce n’est pas la plus belle suite de l’hôtel, mais c’est au moins la deuxième, un plaisir qu’elle se pait. Pendant des années elle a vécu dans des caves, des immeuble abandonnés, parfois même des égouts. Il est temps de se faire un peu plaisir, pas trop tout de même il ne faudrait pas que le personnel s’interroge sur qui elle est exactement pour pouvoir se payer la plus luxueuse des suites de l’hôtel. Ici elle s’appelle Charlotte Jonson, elle a toujours trouvé que ce nom sonnait aristocrate. Après tout la princesse fille de William s’appelle ainsi. Elle porte une perruque d’ondulation vénitienne, des lentilles vert kaki et un maquillage de parisienne, des lèvres carmin et un teint diaphane. Devant son miroir elle hésite encore sur la tenue à porter pour un concert de musique classique, elle n’a jamais été dans un tel lieu. Elle s’admire dans une robe verte en velours mi-longue, elle n’est pas si mal habillée et pas trop sexy avec des escarpins ça ira. Moue boudeuse, elle observe ses cernes, même un bon matelas ne l’aide guère à dormir mieux. La nervosité ne la quitte jamais, le moindre bruit la réveille, elle a tellement peur d’être attrapée et d’être jetée en prison, voir pire. Elle ne doute pas que la police use de tous les moyens pour faire parler les mutants rebelles. Son déguisement est parfait, sa perruque, ses lentilles sont de très bonne facture et les lumières tamisées de la salle de concert la protégeront. Elle attrape un sac Dior noir qu’elle a subtilisé en possédant une inconnue. A l’intérieur pas d’arme, c’est inutile, se serait la pire chose à faire, le meilleur moyen de se faire remarquer. Il n’y a qu’un téléphone qu’elle jettera dès qu’elle l’aura utilisé, un portefeuille, son billet, un peu de poudre Guerlain, du parfum l’impératrice de D&G et un rouge à lèvre Chanel.

Skyler jette négligemment une veste en cuir sur ses épaules et sort de sa chambre. Pour le moment elle laisse ses affaires, elle disparaitra demain. Un garçon lui appelle l’ascenseur et elle lui donne un pourboire correct.  Elle croise les bras et ne le fixe pas plus que quelques secondes. Son rôle de mondaine elle le joue parfaitement, froide et inaccessible.  Elle sort et hèle un taxi, elle monte et indique la salle de concert. Elle sort de son sac le prospectus, Mahler…Elle ne connait pas du tout, il faut dire qu’elle n’a pas vraiment une éducation de la haute, elle sait faire planer l’apparence, mais mieux faut éviter les conversations trop pointues. Une fois arrivée elle laisse une hôtesse la placer à sa place.  Elle éteint son portable, la moindre des politesses. Le concert commence, elle repère Lucy. Est-ce son vrai nom ? Elle n’en sait strictement rien et ce n’est pas bien grave. Elle ment, qui serait-elle pour en vouloir à son interlocutrice de faire de même. La musique est agréable, c’est le genre de concert que Bryan aurait aimé elle en est certaine. La musique ne lui déplait pas, si elle n’en écoute pas vraiment c’est juste qu’elle ne se laisse que rarement distraire par autre chose que sa mission : la protection des droits mutants. Le concert se finit et elle se glisse dans les loges. Elle repère Lucy qui se semble se débattre avec ses partitions avant de lui tendre la main. Skyler serre doucement la main qu’on lui tend.

Oui c’est bien Deirdre. Enchantée de vous rencontrer. J’ai bien aimé le concert, mais je ne suis pas certaine d’être une bonne connaisseuse, pour dire vrai c’était mon premier concert de classique.

Elle a un sourire un peu contrit, puis passe une mèche de cheveux derrière son oreille.

Je vous invite à boire un verre, je ne connais pas les environs, mais je suis certaine que vous saurez me conseiller. J’aimerai bien en effet discuter, certain de vos talents me seraient particulièrement utile.

PS : Vu qu'elle est presque toujours déguisée, voici sa tenue. Cheveux blond vénitien ondulé jusqu'à la poitrine, yeux kaki, rouge à lèvre vermillon, escarpin noir, robe en velours verte courte, sac dior


Dernière édition par Skyler R. Dwight le Dim 23 Sep - 18:40, édité 1 fois

(Skyler) | There was no black staining the walls of my memories Empty Re: (Skyler) | There was no black staining the walls of my memories

Dim 23 Sep - 18:15
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Par réflexe et par habitude, je scrute la demoiselle qui me fait face. Des cheveux presque roux comme les miens mais tirant sur le blonds, de belles boucles qui brillent... si c'est une perruque, elle est d'excellente facture. Après tout, elle aurait tout intérêt à se déguiser ou à transformer son identité, puisqu'elle m'a demandé des faux papiers... ce n'est sûrement pas pour se promener au nez et à la barbe de tous avec une allure reconnaissable. Je la détaille, m'attarde un instant sur ses escarpins que je lui piquerais bien tant ils sont beaux et lui fais mon plus innocent sourire. Dire que nous allons jouer cartes sur table ce soir serait bien présomptueux. À vrai dire, nous allons toutes deux devoir mentir pour notre propre bien mais l'avantage, c'est que nous en avons conscience. Enfin moi, en tout cas, j'ai parfaitement conscience que je devoir lui mentir pour désamorcer de potentielles situations fâcheuses.

« Oh c'était votre premier concert ? Ce n'était peut-être pas le programme le plus simple pour commencer mais je suis ravie que ça vous ait plu. Qui sait, vous y prendrez peut-être goût ? »

Ça serait bien trop facile de rester en terrain connu et d'aborder la musique ou la prestation mais ce n'est pas pour ça qu'elle est venue. Hochant la tête, je hisse mon violoncelle sur mon dos et lui indique la sortie.

« Pas de souci, je connais un petit café pas très loin où nous serons tranquilles. Suivez-moi ! »

Dehors, l'air est frais et humide, comme toujours à cette période de l'année. Si j'écoutais mon choix habituel, je me rendrais dans ce petit pub sympa de la vieille ville mais l'ennui, c'est que là-bas, le barman et les habitués me connaissent. Alors je fais une croix dessus. Le petit café deux rues plus loin sera très bien, d'autant que je n'y ai pas mis les pieds depuis des lustres.

« J'aime beaucoup Londres la nuit... c'est tellement lumineux, tellement... vivant, vous ne trouvez pas ? »

Elle doit les connaître, les petites questions bateaux qu'on se pose entre gens des milieux illégaux : des questions pour faire la conversation, qui n'implique rien de bien personnel et d'ailleurs, c'est le genre de question à laquelle on peut répondre par un mensonge sans trop se mouiller. C'est dans ce genre de moment que je me dis que c'est vraiment un monde dangereux et délicat. Une poignée de minutes plus tard, nous voilà dans le café, donc la chaleur est plus que bienvenue. Lui indiquant une petite table à l'écart des autres, je m'installe face à elle et cale mon instrument derrière le siège. L'habituée des cocktails colorés que je suis se retrouve à parcourir la carte des boissons soft avec une moue concentrée. Ça va se terminer avec un thé, cette histoire. Une fois la carte reposée, j'esquisse un sourire et joins les doigts sous mon menton.

« Alors ? De quoi devons-nous discuter ? J'espère d'ailleurs que les quelques échantillons que vous avez reçus vous ont convaincue... »

C'est un peu ce qui me turlupine. Mon terrain de prédilection est celui de la contrefaçons d'œuvres d'art... Si elle me demande une copie d'un Picasso, je risque de faire la tête. Le serveur s'approche de nous, je commande un thé noir et, lorsque nous nous retrouvons vraiment seules, me tourne vers mon interlocutrice. C'est maintenant que les choses sérieuses commencent...

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Ven 28 Sep - 4:52
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En effet c’était mon premier…

Pas le peine de démentir, mais inutile non plus de rajouter des détails, pas besoin de se dévoiler plus que nécessaire. Elle n’a pas honte de ses origines, mais moins elle en dit sur son vrai elle, mieux elle se porte ou du moins plus elle est en sécurité. D’ailleurs elle ne cherche pas non plus à savoir si « Lucy » lui ment, dans son sac à main elle a le programme de la soirée, son interlocutrice doit être nommée et il n’y avait pas tant que ça de violonistes. Elle jettera le papier à la sortie, elle estime que le respect doit être à double sens, Hunter ne serait pas d’accord, il voudrait à tout prix l’avantage, mais il n’est pas là et elle n’est pas son frère.

J’ai pas mal de temps à tuer, pourquoi pas retenter…

Peut-être pas ici, peut-être pas sous le même déguisement, mais il n’y avait aucune raison qu’on lui porte plus d’attention que dans la rue, tout le monde souhaitait regarder le spectacle ou flirter avec son partenaire. Elle ne voyait pas pourquoi on s’intéresserait à elle et au pire si on se montrait insistant elle n’aurait qu’à s’éclipser. Skyler opine et remet sa veste en cuir qui casse le côté guindé de sa robe en velours, elle a le sens du style dirait certain. Skyler est une as du déguisement un jour elle peut-être la fashionista la plus pointue et le lendemain une jeune campagnarde naïve.

Je vous suis, j’ai toute confiance en vous.

Polie, mais sincère, elle ne connaît pas les environs et Lucy en sait probablement plus qu’elle sur les meilleurs endroits à fréquenter. Skyler ne va jamais deux fois au même endroit, elle est terriblement paranoïaque, c’en est quasi maladif par moment. Cela ne l’ennuie pas vraiment, si elle ne l’était pas elle ne ferait pas autant attention, si elle ne l’était pas elle serait probablement déjà derrière les barreaux pour perpète. Malgré les escarpins elle marche avec aisance dans les rues de Londres, c’est une ancienne gymnaste alors le sens de l’équilibre elle le possède parfaitement. Elle n’est pas vraiment du genre maladroit au contraire elle est félinement agile.

J’avoue préférer le jour, plus il y a de gens moins on fait attention à ceux nous entourant, la nuit est traîtresse en réalité. Néanmoins si je n’écoutais que mon côté sentimental, j’aurais également une préférence pour la nuit, je dors peu et j’ai tendance à mieux réfléchir dans le calme de la nuit.

Skyler ne ment pas et c’est assez rare, sa paranoïa la pousse à mentir le plus possible pour assurer ses arrières, même si les meilleurs mensonges sont ceux les plus proches de la vérité. Les deux femmes entrent enfin dans un café. Il y fait bon et Skyler retire sa veste. Avec l’éclairage meilleur qu’à l’opéra on peut apercevoir des taches de rousseurs sur son nez et ses joues, elle les a dessinées pour maintenir une illusion parfaite. Elle est morte alors qu’elle avait 14 ans, sans maquillage et artifice son visage n’a pas tant changé que ça en 10 ans, moins rond et plus anguleux peut-être, mais toujours aussi diaphane et lisse. Elle pose sa veste sur le dossier de sa chaise et hèle un serveur.

Une bouteille de votre meilleur vin blanc… Vos échantillons m’ont semblé parfaits autrement je n’aurais pas donné de réponse. Vous aimez le vin blanc ou je vous commente autre chose ?

Son frère n’aurait pas apprécié qu’elle boive en « mission », mais il n’était pas là au mieux ou mort dans le pire des cas. La vie était plus supportable avec un peu d’ivresse. Elle croise ses jambes et tapote le bord de la table songeuse, elle cherche ses mots.

Il me faudrait plusieurs échantillons avec des images et des mots différents, peu importe le prix, je trouverais le moyen de me payer vos services, nous sommes toutes deux pleines de ressources il me semble.

Elle la flatte, c’est naturel, un calcul tant répété qu’elle n’y fait pas attention et que ce n’est presque plus un mensonge, mais plutôt une attitude.

Je peux récupérer la marchandise progressivement ce n’est pas un soucis, pas besoin de me livrer tout en une fois.

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Dim 14 Oct - 19:11
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La situation a quelque chose d'étrange. Je n'ai pas pour habitude de me montrer et encore moins d'aborder des sujets aussi délicats de vive voix et en public. En général, tout se passe par téléphone avec des carte prépayées ou via des interfaces cryptées de communication en ligne. Des trucs difficilement traçables, en soit. Et cette fois... je ne sais pas. M'a-t-elle parue plus sympathique ou digne de confiance ? Ou est-ce l'étrange demande qui a attisée ma curiosité ? Elle joue un jeu dangereux et moi aussi mais il y a un avantage à ce que nous nous retrouvions dans un café du centre-ville : chacun vis sa vie et personne ne fait jamais attention à ce que dit le voisin. C'est comme dans cette rue, finalement. Les gens passent, nous croisent, sans s'arrêter, sans faire attention à nous mais le fait de savoir que notre rencontre est un complot plus qu'autre chose me rend particulièrement méfiante. J'ai l'impression que les regards se tournent vers nous, qu'on nous écoute, qu'on nous observe... c'est détestablement angoissant. Fort heureusement, cette discussion légère sur le jour et la nuit détourne mon attention.

« C'est sûr... étrangement, plus la foule est danse et moins on a de risques d'être entendues ou vues. Mais Londres a cet avantage : je crois bien que de nuit comme de jour, il y a toujours autant de monde ! »

Et puis la curiosité me dévore, j'ai envie de savoir à quoi elle réfléchit la nuit, ce qui la maintient éveillée... mais lui poser la question me rendrait suspecte alors que c'est juste de la curiosité mal placée. Disons que dans le petit monde des faussaires, nous avons tous une histoire, un petit quelque chose qui nous a conduit jusqu'ici et c'est ce petit quelque chose qui donne tout son sens à nos actions. Dans mon cas et celui de Marcus, c'est l'histoire larmoyante et terriblement convenue d'un frère et une sœur qui n'ont rien trouvé de mieux pour financer les traitements de leur aîné. On a vu plus original mais nous n'avons rien trouvé de mieux et de plus rapide. Enfin si, j'aurais pu épouser un riche héritier et Marcus une vieille noble ou l'inverse mais bizarrement, cette perspective ne nous a vraiment pas emballés.

Lorsque nous nous retrouvons installées dans le café, j'observe un moment, méfiante, les gens qui nous entourent. La musique est assez forte pour couvrir nos voix mais pas assez pour nous forcer à crier, la table est à l'écart, tout va bien. À l'exception du serveur qui vient prendre notre commande, on ne risque pas de venir nous importuner, alors je secoue la tête.

« J'aime beaucoup le vin blanc mais la journée a été chargée, je vais me contenter d'un thé, merci. »

Et pourtant, j'aime ça, les bons vins blancs liquoreux avec leur arôme sucré. Mais il y a mon passager clandestin qui n'appréciera pas trop la plaisanterie et mieux vaut que j'évite de préciser à Deirdre que si je ne bois pas, à c'est à cause d'une grossesse surprise. Alors je commande un thé vert parfumé aux fruits et me résigne à ne pas toucher au vin. Tant pis.Et puis si c'est leur meilleur vin, ça ne peut pas être mauvais, j'imagine ! Tout en grignotant une poignée de cacahuètes apportées par le serveur, je hoche la tête en écoutant Deirdre.

« Hum... à vrai dire, je suis loin d'être la prestataire la plus chère sur le marché et si vous le souhaitez, vous pouvez payer en plusieurs fois. Je demande juste un paiement au moment de la commande. »

Un genre de garantie, de bonne foi de la part de l'acheteur et si ça fait parfois grincer des dents, en général, je finis toujours par obtenir ce que je veux. Après avoir vérifié que personne ne s'intéresse à nous, je farfouille dans l'étui de mon violoncelle et en sort une pochette rigide et opaque dans laquelle se trouve les premiers essais réalisés.

« C'est du papier ordinaire pour le moment, mais j'ai effectué les corrections que vous vouliez alors voici deux nouvelles versions de la carte avec deux photos différentes. Pour le passeport, en revanche, ce sera plus long car je dois encore me procurer certains matériaux. »

Je sors un crayon de la pochette et commence à pointer certains éléments sur le papier.

« Tout est au point pour ce document, des surimpressions en relief aux filigranes. Quant aux données informatiques, elles seront rentrées dans les bases de données du pays dès que j'aurai votre validation. »

Et dès réception du paiement final mais hè ! Il faut bien que j'y trouve mon compte également, non ?

« Je peux vous livrer ce document dans une semaine si tout est bon vous. Pour l'autre, il faudra compter trois semaines de plus. Je peux essaye de faire ça plus rapidement, mais c'est vraiment un problème matériel que je rencontre pour le moment. »

Trois semaines sans pouvoir mettre un pied hors du territoire, ça semble rien pour quelqu'un qui a une existence légale mais pour une personne qui cherche à effacer ses traces, ça peut vite être long. Je referme alors la pochette pour éviter de la laisser au nez et à la barbe de tous et la tends à Deirdre.

« J'espère sincèrement que ce que vous fuyez ne vous rattrapera pas. Non pas que je cherche à savoir ce que c'est, simplement... je me doute qu'une personne aussi discrète que vous, qui cherche à s'acheter une nouvelle identité et qui use de ruses pour rencontrer les gens ne ferait pas ça pour le plaisir. »

Je bois une nouvelle gorgée de thé, consciente qu'un jour, il est possible que je me retrouve dans la situation de Skyler, à devoir fuir, me cacher et m'inventer une nouvelle identité. Et je n'ai absolument pas hâte ! Un silence s'installe, silence durant lequel j'hésite à lui parler d'un projet que j'ai en tête et qu'il me tarde de concrétiser. Finalement, lorsque je repose la tasse sur la table, c'est pour me pencher vers elle et chuchoter.

« En réalité, je suis train de réfléchir et travailler à la conception d'une encre de tatouage semblable à celle utilisée dans les laboratoires du gouvernement qui tatouent les citoyens comme du bétail. Avec une synthèse parfaite de leur encre, on pourrait tatouer n'importe quoi à la demande et adieu les contrôles délicats ! »

Et surtout, adieu les endroits dont on refuse l'accès aux non tatoués par pure discrimination. Cette idée me trotte dans la tête depuis un moment et le pauvre Marcus me sert de cobaye mais pour le moment, impossible de parvenir à trouve tous les ingrédients qui composent cette encre. Il y a bien les principes actifs habituels des encres de tatouage, mais il y a les ingrédients cachés, ceux qui rendent le procédé impossible à copier pour le moment.

« Peut-être pourrions-nous unir nos ressources et connaissances dans la concrétisation d'un tel projet, qu'en dites-vous ? »

Parce qu'il n'est pas né, celui qui arrivera à me forcer à me tatouer ma mutation sur le front !

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Mer 19 Juin - 11:33
Skyler R. Dwight
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La femme refuse le vin, mais cela ne perturbe pas Skyler. Des gens qui ne boivent pas ça existe, cela ne veut rien dire, du moment qu’elle a le sien. D’habitude elle prend plus fort, mais pour une fois elle n’a rien à perdre. Pour une fois, elle n’est pas avec l’ennemi, elle est avec une personne comme elle qui contourne parfois les lois. Enfin comme elle, non elle est pire. La jeune femme en face d’elle a du talent, ce n’est pas un monstre comme elle, elle le ressent. Skyler ne peut pas expliquer pourquoi, mais elle le sait.

- Je ne suis pas une experte en ça, elle veut dire les faux papiers, mon frère s’en occupait pour moi avant. C’était simple de pouvoir se reposer sur autrui, mais j’imagine qu’il faut grandir parfois. Je pense avoir 5000 livres sur moi, mais s’il faut plus, j’ai cette montre, un prêteur sur gages m’en donnera 30 000 au minimum. Je ne suis pas assez prévoyante, comme je vous les disais on s’occupait de ça pour moi avant.

La princesse des Titans, leur arme secrète, la fille morte, sans existence, voilà ce qu’elle était avant. Maintenant, elle n’était qu’un fantôme solitaire cherchant à survivre et à poursuivre sur la voie que lui avait tracée son frère aîné. Le vin blanc arrive, elle y goutte et ses sourcils qu’elle a déteints puis teint pour son rôle se haussent assez surpris de le trouver à son goût. Si elle avait une vie normale, probablement qu’elle repasserait à cet endroit. Mais elle n’a pas une vie normale et repasse rarement deux fois à un endroit. Lucy sort sa première commande et Skyler se penche, ses doigts aux ongles bordeaux ont terriblement envie d’y toucher, mais elle se retient. Skyler a hâte avec ses faux papiers elle va pouvoir s’ouvrir de faux compte en banque et la vie va devenir plus simple. Attentive elle écoute les explications de Lucy comme une élève sage. Elle assimile, cela pourrait lui être utile, de ne pas rester naïve sur ce sujet.

- Ça me va parfaitement…

Elle n’y connaît rien, même s’il y avait des défauts elle serait incapable de les détecter. A vrai dire compter sur sa seule chance n’est pas une manœuvre des plus fines, mais elle n’a pas le choix, elle n’a personne de confiance pour lui apprendre. Hunter a commis une erreur, en la laissant dans l’ignorance. Lucy pense qu’elle fuit quelqu’un et Skyler songe que c’est une bonne idée de la laisser dans cette certitude, sa réelle situation étant certainement moins attendrissante.

- Ne vous inquiétez pas…Cela ira bien pour moi.

Puis soudain son interlocutrice lui dévoile un plan et quelle agréable surprise elle entend. C’est une occasion, elle cherchait quelque chose à faire et cela lui semble parfait.

- Vous êtes ambitieuse et j’avoue être intéressée. Elle prend une respiration, elle est hésitante. De quoi avez-vous besoin exactement ? De fond ? D’information ? Vous avez pris un risque en m’en parlant…

Pourquoi l’a-t-elle fait ? Elle a du mal à comprendre, s’est-elle trahie ? Lucy sait-elle qu’elle est mutante ? Y’a-t-il des dons pour deviner cela. Elle doit en avoir le cœur net. A son tour elle baisse son ton.

- Êtes-vous une mutante ? Ou est-ce juste le business qui vous intéresse… Dans tous les cas je suis intéressés, mais j’aime en savoir plus quand je prend des risques.

HRP : un peu court, le temps de me relancer….

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