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"Long time no see, Captain." ft Camden A. Baxter Empty "Long time no see, Captain." ft Camden A. Baxter

Jeu 24 Mai - 13:23
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LONG TIME NO SEE, CAPTAIN.
Camden A. Baxter ft Johanna Von Schürmann



La journée passait bien trop vite à mon goût. J'avais encore une tonne de choses à faire, et il était déjà 4.32pm, ce qui ne m'arrangeait absolument pas, parce qu'il allait falloir que je fasse des heures suplpémentaires et encore une fois j'allais devoir faire une croix sur ma séance de course ou de fitness, chose que je déteste au plus haut point. Pourquoi fallait-il que les journées soit si courte ? Ou tout simplement que l'on me donne autant de travail ? Je sais bien que je suis un des meilleurs éléments du bureau, et c'est bien pour cela que je suis passé directement Surintendant en Chef sans avoir à gravir les autres grades. Bon, mes années aux FBI y était sans nul doute pour quelque chose, tout comme mon don, même si je me refuse à l'admettre.

Mais il faudra bien qu'un jour je l'accepte cette mutation, car malgré tout, elle est bien utile dans la plupart des situations. Comme ce matin par exemple, où une petite fille nous a appelé en pleur pour nous demander de l'aide sans rien nous expliquer avant de raccrocher. Il avait fallut trouver le propriétaire du numéro, qui s'agissait être un certain Mr Martins. Après un bon quart d'heure de recherche ainsi que dix minutes de route nous étions arrivés devant chez lui. Une petite maison de banlieue plutôt jolie, avec un jardinet et une clôture comme toutes celles autour. Encore une fois j'étais présent sur le terrain, parce que contrairement à mon collègue du même grade, je ne supportais pas de rester assis sur un siège à faire des papiers toute la journée. Alors j'aidais mon équipe. Et bien entendu le soir venu, j'avais des rapports à faire, du coup je finissais beaucoup plus tard. Mais là n'était pas la question. Je m'étais donc avancé jusque la porte après avoir franchi le petit portillon, et avait toqué à celle-ci avec fermeté.

-Mr et Mme Martins ? Surintendant Von Schürmann de la police de Newcastle. Ouvrez la porte s'il vous plais.

Le dit Mr Martins n'avait pas mit longtemps à ouvrir la porte. Il avait froncé les sourcils en me voyant ainsi que Gabriel, mon « Sergeant ».

-Qu'est-ce que vous voulez ?

Et bien, niveau amabilité on allait être servi. Gabriel sortit son insigne, je n'eû donc pas besoin de le faire. Martins sembla encore plus se renfrogner sur lui-même.

- Nous avons reçu un app..

- Pouvons-nous entrer s'il vous plais ?

Gabriel comprit aussitôt que je lui avais coupé la parole non pas par manque de respect, mais parce qu'il valait mieux taire la raison de notre visite ici. Il s'agissait de violence conjugale à coup sûr. Je savais reconnaître les signes assez facilement maintenant, bien que différents pour tous, cela se sentait. Et au vu des jouets présent dans le jardin, ce couple possédait au moins un enfant, qui était sans nul doute l'émetteur de l'appel.

Alors sans vraiment attendre qu'il nous autorise à entrer, chose qu'il n'aurait pas fait de toute façon, j'entrais en poussant la porte et passant à sa droite. Il avait parût offusqué, et s'apprêtait à rouspéter. Mais je lui coupais la parole à lui cette fois-ci.

-Où sont votre femme et votre fille ?

-Elles sont au parc avec des amies. Pourquoi cette question ?

Mensonges.

-Je vous ai demandé où étaient votre femme et votre fille. Je ne vous le demanderais pas une troisième fois.

- Je viens de vous dire qu'elles sont au parc, vous êtes sourd ou quoi ?

Encore des mensonges.

-Gabriel reste avec Monsieur.


Je lançais un regard à l'homme dont Gabriel se rapprochait, comprenant bien ce qui allait se passer.
Bien entendu je ne mis pas longtemps à trouver la petite fille, cachée en boule sous son lit dans sa chambre, puis sa mère qui elle était dans la chambre conjugale. Toute deux avaient les joues baignées de larmes, et des hématomes étaient visibles sur leurs bras et mollets. Il avait fallu que je les rassure du mieux possible, les calmer ne fut pas une mince affaire, la mère me jurant des choses que je n'entendais pas. Surement défendait-elle son mari. Après cinq bonnes minutes à insister sur le fait qu'il fallait qu'elles nous suivent, elle céda et me suivit, essayant de retrouver un air impassible.

Une fois redescendu dans l'entrée où Mr Martins et Gabriel nous attendaient, la réaction du père fut immédiate. Enfin, si on peut vraiment appeler ce genre de personne un père. « Je vais te crever » « Petite salope » « Sale ingrate ». Et j'en passe. Gabriel lui avait passé les menottes et nous étions repartis, eux deux dans une voiture, les deux victimes avec moi dans la mienne. Je les ai ensuite conduites à l'hôpital, les laissant entre les mains d'une infirmière que je commençais à bien connaitre. Et enfin je rentrais. Et après cela j'avais dû enchainer avec la déposition du mari, les papiers à remplir, le rapport à faire, et tout le blabla qui allait avec.
Si bien qu'il était déjà 4.00pm passé quand je pû enfin poser mon fessier et souffler un coup. Je n'avais pas pris le temps de faire une pause dèj. Et mon estomac commençait gentiment à me le reprocher. Je me levais donc de mon bureau et en sorti pour quitter le commissariat, mon repas à la main dans un petit sac.

Je m'approchais de l'accueil afin de prévenir ma jeune collègue de mon départ en pause. Et alors que je lui faisais signe en lui montrant mon lunch-bag, je ne pû que voir son visage dépité et un peu paniqué, me demandant de l'aide. L'homme face à elle était plutôt imposant de carrure et portait une veste de moto. Encore un lourd ou un fouineur d'embrouille à coup sûr. Un soupire m'échappa. Je n'étais encore pas près de manger visiblement. Alors je m'avançais vers eux deux, et me postait à côté de lui. Etrangement son parfum me sembla famillier, un peu comme son profil pour tout dire. Mais je n'arrivais pas à savoir, du moins, pas tant qu'il ne me regardait pas.

-Bonjour Monsieur, je peux peut-être vous aider ?

Je me plantais à côté de lui, légèrement en retrait, et croisait mes bras sur mon torse. Bras qui se décroisère aussitôt quand il se tourna vers moi. Il s'agissait là du Chef Camden Baxter. Du moins, mon ancien chef, lorsque j'étais au FBI à Chicago. Cet homme avait réellement été un modèle pour moi, et je l'admirais encore beaucoup aujour'hui, malgré son caractère pas si facile, et les erreurs qu'il avait pu faire dans le passé. Je m'approchais alors de lui pour lui serrer la main, un immense sourire éclairant mon visage.

-Chef Baxter ! Je suis à la fois surpris et heureux de vous revoir ! Que faites-vous ici ? Enfin à Newcastle je veux dire. Je savais que vous étiez venu en Angleterre, mais je ne pensais pas vous croiser un jour ici. Et que nous vaut le plaisir de votre visite ?

Oui, quand j'étais content, ou, il faut le dire, en admiration devant quelqu'un, je devenais peut-être un peu trop bavard. Mais cet homme était vraiment quelqu'un pour qui je portais vraiment beaucoup d'estime. Si bien que lorsqu'il était parti de Chicago, j'avais refusé de prendre son poste malgré ses recommandations, n'estimant pas être suffisamment être à la hauteur pour prendre sa place. Alors le revoir ici me rendait vraiment heureux, et je n'étais pas des meilleurs pour refouler mes émotions il fallait bien le dire.
Je venais à peine de me mettre à sa hauteur, face à lui qui était à présent dos au comptoir d'accueil, qu'un petit projectile s'écrasa dans un volute de fumée, chaleur, et cendre contre le mur face à moi, derrière ma collègue tétanisée. Et alors qu'un début de panique commençait à pointer le bout de son nez parmi les civils venus pour X ou y raison, je ne pû m'empêcher de regarder mon ancien supérieur dans les yeux en soupirant doucement pour moi-même : "Putain de mutant...".
Une voix s'éleva alors derrière moi, celle de l'homme que l'on avait arrêté ce matin. Il semblait vraiment remonté, et étrangement, je sentais bien que cette colère était dirigée sur moi. C'est fou ce que j'avais le don de m'attirer les défaveurs de tous les mutants que je croisais.

-J'vais te cramer Von Schürmann. Il est hors de question que j'aille en prison par ta faute.

Une nouvelle boule de feu s'écrasait de nouveau contre le mur. Je ne pû que soupirer, et fit un signe de tête à Camden avec un sourire un peu ennuyé. Levant lentement les mains en l'air, mon lunch-bag bleu turquoise toujours dans l'une d'elle.

-Je vais me retourner lentement Mr Martins. Calmez-vous s'il vous plais.

Je me retournais lentement pour lui faire face. Les civils s'étaient tous enfui ou mit à l'abri, et ils avaient bien raison, ce qui me soulagea un peu. Quelques un de mes collègues étaient arrivés, arme dégainées, pointant l'homme qui se tenait debout, une flamme au creux de sa paume de main droite.

-Tirez-moi dessus et je nous fais tous cramer.

-Personne ne va tirer sur personne aujourd'hui Mr Martins. Regardez, je n'ai pas d'arme en main.

Mais elle était sous ma veste, dans mon holster, et je n'aurais aucun mal à la dégainer et lui tirer dessus. Mais ce n'était pas mon but. Pour l'instant, ma seule intention était de protéger tout le monde, et surtout, le chef Baxter.




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Ven 25 Mai - 13:03
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Long time no see, Captain





Johana Von Schürmann
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Camden A. Baxter
Contrairement à la police de Killingworth avec qui j'avais prit rendez-vous sans trop de difficulté, celle de Newcastle à été bien plus difficile à contacter. Non seulement je suis tombé sur une secrétaire qui n'avais même pas l'air certaine de la personne en charge au poste, mais plus encore, elle semblait avoir débarqué de nulle part. J'aurais pu mettre ça sur le compte du téléphone, le fait qu'elle soit mal à l'aise. Mais malheureusement, mon arrivé au poste n'a pu que confirmer ma première impression.

Je gare ma Harley sur le parking - bien plus grand que celui auquel je commence à m'habituer à Killingworth, ôte mon casque pour le poser sur le siège en extirpant mon paquet de cigarette de ma veste. Je coince l'un des bâtonnet entre mes lèvres, levant le visage vers la bâtisse. Il n'y a pas à dire, c'est bien plus grand ici. Je me demande ce à quoi leurs locaux doivent ressembler, est-ce que, à l'instar du poste auquel je commence à m'habituer, les offices sont disposés en vrac avec pour seuls bureau solitaires celui des chefs, ou bien est-ce que chaque employé possède son propre lieu de travail, bien espacé de celui des autres ?
J'allume rapidement ma cigarette, laisse tomber mon briquet dans le fond de ma poche. Au final, nous avons conclu une horaire à seize heures trente, ce qui est bien loin d'être habituel lorsqu'il s'agit de rencontres importantes, en l’occurrence, celle mentionnée d'un agent de renseignement du NCA qui souhaite rencontrer le gérant du poste de Newcastle dont la secrétaire semble être incapable de donner le nom ou le grade.

Je tire sur ma cigarette en observant ma montre, une fois encore je suis arrivé bien à l'avance. Cela dit, je dois dire que je m'en suis plutôt bien tiré. Au final, le temps de fumer ma cigarette et je serais quasiment à l'heure.
Cette nuit encore, mes cauchemars m'ont mené la vie dure, et Neo tout autant. Si bien que lorsque mes yeux se sont ouverts, j'aurais juré de le voir assis à mes côtés dans le lit, à me sourire de la même manière que celle à laquelle il m'avait habitué lorsque je travaillais sous couverture au nom d'Alek, et que notre relation avait dépassé le stade du strictement professionnel.
Je n'ai jamais su si les sentiments que j'avais développé à l’égard du mutant avaient été une projection tordue de mon esprit, comme si mon rôle avait prit le dessus sur ma personne, ou bien si, aussi étonnant que cela puisse paraître, j'avais définitivement fini par lui céder. Car j'aurais pu le coincer, j'aurais pu l'arrêter bien plus tôt, bien avant qu'il me découvre, bien avant que tout dégénère. J'aurais pu fouiller davantage, profiter de moments où il était moins enclin à observer mes faits et gestes.

Je jette un œil au mégot déjà bien entamé, un rictus s'accroche à mes lèvres. A penser à cet enfoiré, je n'ai même pas réalisé que je l'avais consumé à ce point. Je lève la tête vers la porte du commissariat, puis pose les yeux sur un homme à côté du cendrier, également en train de fumer. Il a l'air et l'allure de celui qui tente de faire une pause mentale durant celle destinée à assouvir son tabagisme, mais qui sait pertinemment que les choses vont se corser lorsqu'elle va se terminer. En bref, il regroupe toutes les caractéristiques de celui qui passe une sale journée et redoute les prochaines heures.
J'expire ma dernière latte puis avance vers lui. Me contentant d'un vague hochement de tête en guise de salutation, j'écrase la nicotine dans le support, puis pousse le panneau d'ouverture.

Un bureau se trouve face à moi, où une jeune femme est assise, ses yeux filant de sa lime à ongle aux sièges qui se trouvent non loin de l'entrée. Sièges sur lesquels deux hommes sont assis. L'un vraisemblablement SDF, l'autre à l'allure de monsieur-tout-le-monde. Cependant, lorsque nos regards se croisent, quelque chose dans son regard me rappelle incontestablement mon paternel. Probablement un mari violent, ou un ivrogne.
J'avance vers l'office, déposant mon casque à mes pieds. La secrétaire d'accueil ne daigne même pas lever le regard vers moi. Je me racle la gorge, sans grand succès, puis fini par lâcher un discret soupir, plongeant la main dans la poche intérieur de ma veste afin d'en extirper mon badge pour l'appliquer sur le bureau dans un coup sec. S'il y a quelque chose qui m'agace, c'est les employés pas foutu d'être poli en plus d'être incompétent, et très franchement, vu son allure, je mettrais ma main à couper qu'il s'agit de celle que j'ai eu au téléphone.
Elle sursaute, puis fini par lever les yeux vers moi, avant de les reporter sur le badge. Je force un sourire – des plus forcé pour lui faire comprendre qu'il n'a rien à voir avec de l'amabilité – puis déclare :

- Camden Baxter, j'ai un rendez-vous avec votre supérieur à 4h30 p.m, aujourd'hui.

Mon interlocutrice semble piquer un fard en observant l'insigne, puis m'observe à nouveau, avant de lâcher sa lime à ongle sur le bureau.

- C'est que... ça va être compliqué. Le surintendant est intervenu ce matin et il n'a pas encore prit sa pause déjeuner... Il a été appelé sur une affaire...

Je hausse les sourcils. Alors quoi, je suis censé tenir compagnie à son chef pendant qu'il va casser la croûte au bistrot du coin ? Je sais comme le métier de flic peut être compliqué à gérer, je l'ai moi même été. C'est justement pour ça qu'on cale les rendez-vous tôt le matin.
Je jette un œil au badge apposé sur sa tenue pour y observer son nom, puis soupir une nouvelle fois, bien plus bruyamment que plus tôt.

- Bien, on va replacer les choses dans leur contexte, Jenny. Quand j'ai appelé pour prendre un rendez-vous avec votre supérieur, vous m'avez dit de « passer pour 4h30 p.m ». Sachez que lorsque quelqu'un appelle pour convenir d'un entretien avec un membre du personnel, vous êtes dans l'obligation de lui fournir une réponse précise, et, si elle ne l'est pas parce que vous êtes trop jeune dans le métier, eh bien il se doit d'assumer la responsabilité de votre incompétence, que ça lui plaise ou non, et ce, peu importe l'état de son estomac.

Ladite Jenny s'agite sur son siège, l'air de fouiller dans ses papiers. J'aurais pu être plus tendre. Mais je déteste perdre mon temps et il serait mentir que de dire qu'elle m'en fait gagner.
Je l'observe tourner les pages d'un large agenda, le bruit d'une porte s'ouvrant à ma droite. Alors que je m'apprête à lui dire que je vais me charger de trouver ledit surintendant moi-même et que le regard de la secrétaire se porte derrière moi, une voix qui ne m'est pas inconnue se fait entendre.

Je me tourne vers l'arrivant, non sans sentir mes sourcils de hausser. Décidément, les postes de polices alentours sont désormais peuplés de visages familiers. Car même s'il a bien changé en cinq ans, le sourire dont me gratifie mon ancien collègue lui est tout a fait propre.

- Johana Von Schürmann, je ne m'attendais pas à te croiser ici. C'est un plaisir de te revoir également. J'ai prévu de voir le surintendant du poste de police de NewCastle aujourd'hui, je travaille pour le NCA à présent, en temps qu'agent de renseignements. Et toi quel...

Avant que je n'ai pu terminer ma phrase, un projectile nous frôle, allant s'écraser sur le mur attenant, dans un volute de fumée. Je suis sa trajectoire un instant, puis reporte mon attention sur la personne qui se trouve derrière mon ancien sous-fifre. Les personnes présentes sur les sièges commencent à s'agiter, l'étranger au regard perturbant de tout à l'heure observant mon ancien collègue, juste avant de s'en prendre à lui par la parole. Je discerne un murmure de la part de mon homologue, un murmure qui électrise mes sens. « putain de mutant ».
Cet homme. Cet énergumène était un mutant. Et pas n'importe quel type de mutant. Un capable de créer du feu, tout comme mon géniteur l'était. Mon sang ne fait qu'un tour, mes poings se serrent, tandis que Joh' m'adresse un sourire ennuyé.

Les civils présents dans le poste dorénavant regroupés par groupe, accolés dans des coins, l'un d'eux ayant vraisemblablement décidé que le porte manteau était la planque idéale. Je pousse un soupire en me décalant de côté, tandis que le collègue fumant sa clope un peu plus tôt entre dans le commissariat, arme dégainée. Le mutant s'est à présent redressé, une flamme dans la paume de la main.

A nouveau, je fais un pas de côté, glissant peu à peu vers l'emplacement de l'homme, comme pour me réfugier parmi les personnes décidées à se cacher de la manière la plus logique comme la plus stupide.
Leurs regards se croisent, se fixent, en chien de fusil, la victoire allant à celui qui lâcherait les armes en premier. Les yeux du mutants passent de mon ancien collègue au présent policier à l'arme en joue.
Je ne supporte pas les pourriture dans son genre. Ce sont des déchets, des boulets au pieds d'une société déjà bien gangrenée à sa base. Que l'on accepte les mutants au sein de la population est déjà beaucoup, devoir tolérer ceux qui, comme cet homme, se servent de leur dons pour menacer des humains, ça ne rentre pas dans mes codes, ni dans mes principes. Ce genre de cas mérite d'être éliminé.

D'un geste rapide, mon coude s'abat sur la colone vertébrale de l'homme, la seconde emprise empoignant sa nuque. Mon pied cogne brutalement sur l'arrière de ses rotules pour le forcer à cèder,  le poussant à tomber à genoux.
Je m'empare de son poignet, plaquant la main à la boule de feu contre le sol du commissariat, puis viens aplatir mon genoux entre les omoplates de l'inconnu, passant son autre poigne au bas de ses lombaires. Dans un dernier mouvement, je le plaque contre le sol, son bras et son dos à présent coincé sous mes jambes repliées, mon flingue dégainé, le canon posé sur sa tempe. J'ignore si mon action est produite par l'adrénaline, le fait que cet homme possède la même mutation que celle de mon géniteur, ou bien tout simplement le fait qu'il agisse comme s'il se pensait au dessus de lois. Mon action est probablement démesurée, et en tant que simple agent de renseignements, je dépasse mes propres droits. Mais je suis un ancien flic, un ancien agent du FBI, et officieusement, un traqueur. Alors il m'est impossible de rester les bras croisés, et encore moins de contrôler mes mots face à cette ordure.

- Fini de jouer, ici t'es dans un commissariat et pas dans un putain de Freak Show. Fais cramer ne serait-ce que le plancher de cet établissement et je te fais sauter le crâne putain de mutant.


Dernière édition par Camden A. Baxter le Mer 27 Juin - 2:38, édité 1 fois

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Mar 29 Mai - 19:44
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LONG TIME NO SEE, CAPTAIN.
Camden A. Baxter ft Johanna Von Schürmann


J'étais loin d'être perturbé par la situation. Je m'étais retourné avec calme vers l'homme en furie qui ne semblait n'être autre que Mr Martins qui visiblement n'avait pas été enfermé en cellule ou salle d'interrogatoire comme prévu. Quelle bande d'incompétents... Je ne pouvais jamais rien laisser faire aux autres. Pourquoi fallait-il que je sois toujours tout obligé de faire ? Alors certes, il semblait avoir des menottes dont la chaine centrale avait été... fondue ? Mais il n'avait rien à faire dans la salle d'attente au milieu de tout le monde. Je dû me contenter d'inspirer un grand coup avant d'entrouvrir les lèvres. Je ne pouvais rien dire pour le moment. Mais pour sûr, ils allaient tous m'entendre une fois la situation sous contrôle.

-S'il vous plais calmez-vous Monsieur Martins.

Mais il n'avait pas l'air de m'avoir écouté. Il avait le regard fixé sur ma droite. Je tournais alors la tête et vit mon ancien chef se décaler lentement vers les autres civils. Je ne savais pas ce qu'il faisait ni ce qu'il avait en tête, mais j'avais pleinement confiance en lui. Il ne m'avait jamais déçu ne serait-ce qu'une seule fois en mission, il avait un bon instinct, de bons réflexes et surtout, il n'agissait jamais sans réfléchir ou inutilement. Il fallait que je fasse donc diversion, il fallait que son attention se porte sur moi.

-Les gens ici ne sont en rien liés à ce qu'il se passe entre vous et moi Monsieur Martins. Vous êtes le seul responsable de ce qu'il vous arrive. Et je suis celui qui vous ai attrapé. Détestez-moi autant que vous le voulez, mais cela ne changera en rien le fait que vous êtes un homme violent et abusif envers sa femme et sa fille.

Touché.

L'homme vit rouge et se tourna de nouveau vers moi, expulsant une nouvelle boule de feu de sa main droite, heurtant mon épaule de plein fouet. Ma collègue derrière moi poussa un petit cri de peur et voulu sortir de derrière son comptoir en s'exclamant un petit « Chef ! ». Mais je l'en empêchais d'un signe de la main, grondant intérieurement sous la douleur de l'impact et de la brûlure. Mais je me devais de rester le plus impassible possible. Je relevais la tête vers lui, avec un visage qui se voulait des plus calmes. La vérité était toujours ce qui blessait le plus et faisait réagir.

-Espèce d'enculé ! Je vais te cramer ! Tu vas voir si je suis un père violent et abusif ! Jamais je n'ai fais de mal à ma fille !

J'eu un moment de doute et me figeait totalement. Qu'est ce qu'il venait de dire ? Jamais il n'avait touché sa fille ? Et je l'avais clairement entendu. C'était impossible. Pourquoi la gamine était-elle dans cet état, couverte d'hématome aux endroits les moins visibles du corps ? Il ne pouvait pas m'avoir mentit. J'en étais certain. Ma mutation, aussi insupportable soit-elle, ne me trompait jamais. Alors il disait la vérité, forcément.

Je restais ainsi tétanisés plusieurs secondes, à réfléchir à toute vitesse. Jusqu'à ce que l'évidence me saute au visage. La mère. Je comprenais mieux pourquoi la petite ne voulait pas repartir du poste et laisser son père. Voilà pourquoi elle était tétanisée lorsque je lui avais dit qu'elle allait rentreravec sa maman et que son papa resterait avec nous. Peut être était-il violent avec sa femme, mais s'était elle qui était violente avec leur fille.

Je repris alors mes esprits, voulant lui confirmer ce que je venais de comprendre auprès du père. Mais je n'en eu pas le temps que Camden Baxter, avec toute son abilitée et sa dextérité attrapa l'homme dans une prise qui semblait toute droite sortie d'un film, et le plaqua au sol, son arme sur sa tempe.

- Fini de jouer, ici t'es dans un commissariat et pas dans un putain de Freak Show. Fais cramer ne serait-ce que le plancher de cet établissement et je te fais sauter le crâne putain de mutant.

« Putain de mutant », il avait reprit la formule exacte de celle que j'avais employée un peu plus tôt. M'avit-il entendu ? Il y avait de forte chance. Mais cela signifiait-il qu'il partageait mon avis envers les mutants ? C'était là fort probable au vu de son comportement avec le détenu. Je soupirais alors de soulagement en quelque sens et me penchait vers le père.

-Je vous crois quand vous dites que vous n'avez jamais touché votre fille, je sais que c'est votre femme qui le fait. Mais ce n'est pas une raison pour agir de la sorte. Vous venez simplement d'aggraver votre peine Monsieur Martins.
Je me relevais vers mon ancien chef et lui tendit mes menottes afin qu'il les enfile au mutant alors que ce dernier semblait s'être résigné en entendant mes mots. Il se laissa alors complètement faire. Une fois les menottes passées, je le relevais fermement et le poussa vers Gabriel qui était arrivé entre temps.

-Assurez-vous qu'il soit enfermé dans une cellule adéquat cette fois-ci.

Et alors que Gabriel me regardait avec un air désolé et un petit « Oui Chef. », je me retournais vers mon ancien supérieur et lui tendit la main avec un petit sourire désolé.

-Il me semble que l'on avait rendez-vous ensemble. Je suis le Surrintendant en Chef de ce commissariat. Désolé pour le désordre.

J'eu alors un petit rire un peu gêné en regardant autour de moi, avant de grimacer quand l'agent de la NCA me serra la main. Bien entendu il avait fallut que je tende la main droite, celle dont l'épaule avait été heurtée par la petite boule de chaleur. Je tournais donc le visage vers cette dernière. Bordel, j'étais bon pour un passage à l'hôpital, car même si ce n'était rien la hiérarchie était très pointilleuse sur les blessures. Qui plus est, mon nouveau costume était foutu.. Je lâchais un profond soupire, reporta de nouveau mon attention sur l'homme face à moi, sourit une nouvelle fois de manière désolée.

-Malheureusement je ne vais pas pouvoir vous recevoir tout de suite je ne le crains. Mais peut-être puis-je vous inviter ce soir qu'on discute de tout cela autour d'un repas et d'un verre bien mérité ? Vous n'avez pas le droit de refuser. C'est pour vous remercier et pour m'excuser du désordre occasionné.
Je lui fis mon plus beau sourire comme pour appuyer mes mots. Si Camden acceptait cette invitation je serais vraiment ravi. Il y avait si longtemps que l'on ne s'était pas vu, qu'un repas en sa compagnie était loin d'être de refus.

-Agent Juliet, appelez l'hôpital au numéro habituel pour les prévenir que je vais passer rapidement, et que je ne veux pas attendre. J'ai plus important à faire que d'attendre.

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Mes sourcils se haussent considérablement lorsque j'attrape la main de Johana Von Schürmann, comme pour le saluer une nouvelle fois. Surintendant ? Le dernier souvenir que je possède de lui demeure celui d'un très bon élément, tout à fait capable et apte à diriger une équipe avec brio, mais je n'aurais pas pensé le revoir un jour à Newcastle, encore moins en tant que dirigeant. A croire que j'avais visé juste en le recommandant auprès de mes supérieurs pour reprendre mon poste au FBI.

Je jette un œil au collègue policier de mon ancien subalterne, puis passe la main dans mes cheveux pour dégager une mèches. Au vu de mon expérience avec les mutants, je ne suis évidemment pas le plus tolérant envers eux. Mais en tous les cas, quelque soit le passif de cet homme, ou ses raison pour agir de manière aussi agressive, il aurait tout aussi bien pu être prête que je ne l'aurais pas accepté. Tout simplement pour la raison de sa mutation. Le fait qu'il s'agisse de la même que celle de mon géniteur ne risquant déjà pas d'aider, sa manière de l'employer n'a que renforcé mon idée que cet homme ne mérite rien de plus que l’échafaud.

Johana pousse un soupir, je lui répond d'un sourire bref. J'ignore combien vaut son costard, mais ça va coûter cher de réparer les dégâts. De plus, à y regarder de plus près, je pense qu'un passage par l’hôpital risque de lui être plus que nécessaire.

A nouveau, les sourcils se haussent face à la proposition de mon homologue. Je n'ai pas pour habitude d'être invité à dîner, et pour être honnête, je n'en ai jamais eu le besoin. Mes propres revenus sont bien assez suffisant pour que je ne m'en soucie pas. Le sourire qu'il m'adresse m'incite cependant à revoir ma façon de voir les choses. J'ai l'impression de me retrouver face au sourire d'un enfant devant son père. Un sourire que l'on ne m'a pas adressé depuis bien longtemps.

Je lui réponds d'un léger sourire, puis désigne sa blessure toute fraîche d'un mouvement de menton.

- Si tu insistes, ce serait malpoli de décliner. Je n'ai rien de prévu ce soir, je te laisse choisir le restaurant en revanche, je ne connais pas très bien NewCastle je dois dire. Mais avant va soigner ça avant que ça s'infecte.

Avec un sourire qui se veut des plus sympathique, je lui adresse un clin d’œil et me penche pour attraper mon casque avant de le caler sous mon bras. Coincant d'ores et déjà une cigarette entre mes lèvres, je m'empare d'un bloc note sur le bureau de la secrétaire, y appose mon numéro de téléphone avant de décrocher le post-it et de le tendre au plus jeune.

- Tiens moi au courant pour l'heure et l'endroit.

Je hoche vaguement la tête en guise de salutation, puis sors du poste, laissant claquer la porte derrière moi. Effectivement, je vais avoir besoin d'un verre.



Je jette un œil à ma montre, posté devant le restaurant. Je n'ai jamais vécu à NewCastle, alors autant dire que je ne connais absolument pas les environs. Cependant, l'endroit où ledit surintendant à fixé le lieu de rendez-vous n'est pas si loin du coin que je connais déjà, à savoir le poste de Police. Situé dans une ruelle non loin, j'ai facilement trouvé le chemin en suivant la route indiquée par le GPS. A se demander comment je m'en sortait auparavant pour me diriger quand tout n'était pas équipé d'électronique, de téléphone portables, de géo-localisation et de 4G.

J'inspire la nicotine un court instant, pose mon regard sur le trottoir en face, où l'enseigne d'un magasin brille faiblement. L'homme de tout à l'heure n'a pas quitté mes pensées. Ce serait mentir que de dire que je ne pensais pas qu'il était possible que des mutants développent la même mutation, même s'ils n'ont aucun liens de parenté. Pourtant, je n'avais jusqu'à l'ors jamais soupçonné la possibilité que je puisse être confronté à quelqu'un possédant la même déviance que mon paternel. Et visiblement le même type de caractère. Si ça n'avais tenu qu'à moi et que j'avais coincé cette pourriture une nuit, je n'aurais pas hésité une seule seconde à lui coller une balle entre les deux yeux.

Mon regard se porte sur la gauche, après avoir observé ma montre une nouvelle fois. Johana ne devrait plus tarder à présent. Mes vingts minutes d'avance ont bien vite été comblée. Le temps que je trouve un endroit où garer ma Harley sans risquer un quelconque vandalisme, ainsi que de rejoindre l'emplacement à pied, et de fumer deux cigarette tout en consultant mes dossiers depuis mon mobile. J'ai dernièrement épluché le dossier DCRM d'un mutant tenant un bar à cocktail sur Killingworth, je compte m'y rendre en repérage dans les jours prochains.

Je lève les yeux vers la rue, entendant des bruits de pas. La silhouette de mon collègue se dessine, mes lèvres s'arquent sensiblement. Je suis naturellement passé chez moi pour enfiler quelque chose d'un peu plus habillé que ma tenue de tout à l'heure, mais je n'ai pas sortit de costume pour autant. Je déteste ça, alors moins j'ai à en porter, mieux je me porte.

Je m'avance vers mon homologue, lui tends la main comme pour le saluer, visse la cigarette entre mes lèvres.

- Salut Joh', comment va ton bras ?

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Mer 1 Aoû - 18:39
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LONG TIME NO SEE, CAPTAIN.
Camden A. Baxter ft Johanna Von Schürmann



Le sourire de Camden quand il accepta ma demande me fit autant plaisir qu'une sucette que l'on offrirait à un enfant. J'avais toujours eu beaucoup d'admiration pour cet homme, même si nos relations à son arrivée au FBI était un peu tendu du fait de son tempérament sulfureux et un peu tête brûlé. Mais rapidement, je m'étais rendu compte qu'il était juste très investi dans son travail, à sa manière. J'en étais donc venu à rapidement l'admirer, et nous avons de ce fait beaucoup travaillé ensemble, ce qui me permis de beaucoup m'améliorer. Il était en quelque sorte celui qui avait fait de moi l'agent que j'étais aujourd'hui.

-Je vais faire ça oui.. A ce soir.

Alors quand il me tendit son numéro qu'il avait griffonné sur le bloc- note du comptoir sans que l'agent Juliet ne puisse rien dire, un immense sentiment de bien être m'envahit. Je le pris avec un grand sourire et le regarda quitter le commissariat, un sourire béa sur les lèvres.

Ce n'est qu'en entendant un petit « Chef.. ? » derrière moi que je me rendis compte que je devais avoir l'air d'une adolescente amoureuse, ainsi debout au milieu du hall, l'air absent avec un numéro de téléphone sur un papier dans la main. Je me ressaisis aussitôt, me raclant la gorge et me passant la main dans les cheveux tout en regardant la jeune fille de manière interrogative.

-Vous pouvez allez à l'hôpital, une infirmière vous y attend.

« Parfait ». Sans rien ajouté d'autre je retournais à mon bureau, attrapa mes clés de voiture ainsi que mes papiers puis quitta le poste de police. J'entrais dans ma Chevrolet qui me tenait tant à coeur et fit gronder le moteur avant d'aller vers l'hôpital. Plus vite j'y serais plus vite j'en serais sorti. Je n'avais jamais vraiment beaucoup aimé ce genre de lieu, ça sentait les médicaments, le vieux, la mort. Limite j'étais plus à l'aise dans une morgue. Au moins je ne risquais pas d'attraper a moindre maladie, et les morts restaient morts.

Un profond soupir m'échappait alors que je garais ma voiture et en sortait. Je me dirigeais vers l'entrée et à peine le seuil passé, cette odeur horrible vint me prendre au nez. Je dû retenir un haut le coeur alors que je m'approchais de l'accueil. Sans chercher midi quatorze heures, je sortis mon insigne.

-Bonjour. Chef Von Schürmann, j'ai rendez-vous avec une de vos infirmières.

Visiblement ici ils étaient plus compétent qu'au poste, car la jeune femme semblait être au courant et me donna un papier avec l'étage et la salle où l'on m'attendait. Je m'empressa alors de prendre les escaliers afin d'atteindre le deuxième étage, celui des consultations externes et urgences pédiatriques. Ne me demandez pas pourquoi, je ne savais pas.

J'entrais donc dans la pièce indiquée après avoir doucement frappé à la porte de cette dernière. C'était une salle de consultation des plus banales, avec des murs blancs cassé comme dans toutes les autres pièces et quelques appareils de consultation.

L'infirmière, ni jeune ni vieille, plutôt belle femme, me salua et m'invita à prendre place près de son ordinateur. Elle tapotait dessus avec vitesse, et quand elle eut fini, elle se tourna vers moi, retirant ses lunettes. Elle était vraiment belle en fait, avec son chignon châtain, et son très léger maquillage, et malgré sa tenue qui était loin d'être sexy, elle avait un visage de prof, à la fois douce et sérieuse.

-Surintendant Von Schürmann ? Ravi de vous rencontrer. Je suis le docteur Gonzales. Asseyez-vous je vous prie, et retirer vos vêtements du haut.

Oh, une portugaise, ceci expliquait son teint légèrement halé et ses yeux clairs. Après lui avoir répondu je pris place sur la table de consultation et fit comme demandé. Elle ausculta mon épaule quelques minutes, jugeant de la gravité de la brûlure et de l'impact. Le verdict tomba assez vite, me faisant grogné de mécontentement. Elle voulu me mettre un arrêt d'une semaine. Mais il en était hors de question. Je pouvais travailler même avec un seul bras. Et puis j'avais vu pire, ce n'était pas grand-chose. Une soirée était suffisant.

Après m'être gentiment fait remonter les bretelles, alors que je me rhabillais, une pensée me traversa l'esprit. Swann travaillait ici. Il m'avait dit être aide soignant ici ou quelque chose comme ça. Depuis cette nuit où nous avions presque franchit les limites, je n'avais pas eu de nouvelle. Peut-être m'en voulait-il de ne pas avoir continué ce que nous avions commencé ? Ou simplement m'en voulait-il d'avoir ne serait-ce que commencé alors qu'il était ivre. Sinon, il s'agissait peut-être bien du fait que je l'avais laissé seul à la maison le matin, ne voulant pas le réveillé. La seule chose que je sais, c'est que le soir à mon retour, il n'était plus là, et que depuis, je n'avais pas eu de nouvelles.

Il m'avait fallu pas mal de contenance pour ne pas faire de recherche sur lui. Je ne devais pas m'immiscer dans sa vie privée, tout cela ne me regardait pas. Cependant, il m'avait de lui-même dit qu'il travaillait ici. Alors, au moment où j'allais sortir, je me stoppais dans mon mouvement et me tournait vers le docteur.

-Dites moi Docteur, Swann Weavers travaille bien ici ?

Elle parut réfléchir avant d’acquiescer. « Il me semble oui, j’ai déjà entendu ce nom . »

-Pourriez-vous lui transmettre mes salutations je vous prie ?

Elle me fit un sourire et accepta. Avec un sourire je quittais donc l'hôpital, bien que mécontent de mon bras. Un peu empoté j’appelais le bureau pour leur dire que je ne reviendrais pas aujourd'hui, puis grimpa dans mon bolide. Un puissant soupire de bien être m'échappa en sentant l'odeur du cuir qui y régnait, remplaçant bien vite celui de médicaments qui avait imprégné mes narines.

Tant bien que mal, je regagnais ma maison afin de prendre une douche bien méritée, et de me changer. Je mis ma veste et chemise abîmé de côté. Je les emmenerai chez le tailleur plus tard. Après ce qui finalement était devenu un bain, dans lequel mes pensées avaient dérivé vers Swann, et son silence depuis près de deux semaines . La maison ne m'avait jamais paru aussi vide que ce soir où j'étais rentré et qu'il n'était plus là.

Et alors que mes pensées divaguaient, mon regard s'était posé sur mon pantalon au sol, du quel dépassait un bout de papier.. Mais oui ! Le téléphone du chef Baxter ! J'avais complètement oublié de lui envoyer les coordonnées du restaurant et l'horaire ! quel idiot, cela m'apprendra à autre chose que le travail ! J'attrapais alors comme je pû le petit morceau blanc, essayant de ne pas le tacher d'eau pour ne pas effacer le numéro, et attrapa au passage mon portable personnel qui était sur le rebord de la baignoire afin d'y taper un bref texto.

« Bonsoir Monsieur,
Pour ce soir, retrouvez-moi au « Frankie & Benny's » vers 20h. Je réserve une table pour deux.
A ce soir.
Johana Von Schürmann. »


Il était assez difficile pour moi, je devais l'avouer, de ne plus être aussi formel que l'époque où Camden était mon chef, mais je n'y pouvais rien, je l'admirais bien trop pour pouvoir le tutoyer. Je soupira de nouveau et composa le numéro du restaurant, réserva comme prévu, une table deux. Une fois fait, je vida la baignoire, sorti pour me sécher et m'habiller. Je mis bien dix minutes à choisir ma tenue, pire qu'une fille.. Mais je ne voulais pas paraître trop guindé, et encore moins négligé. J'optais donc pour une simple chemise bleue claire et un jean avec une veste de costume noire simple. En enfilant ma montre, je me rendis compte qu'il était déjà 19h30. Déjà ? J'étais resté si longtemps dans le bain ?

Je me dépêchais donc, grimaçant en enfilant ma veste, attrapa mes clés et quitta la maison rapidement. J'arrivais sur place tout juste à l'heure, heureusement, je détestais être en retard. Qui plus est, Camden était déjà là. Je souris en l'apercevant, je me rendais a présent compte qu'il n'avait pas du tout changé physiquement, et qu'il était toujours aussi charismatique et impressionnant qu'il l'était quand je travaillais sous ses ordres.

Je m'avança vers lui, et me pinça doucement les lèvres quand il me tendit la main. J'avais été contraint de mettre l'écharpe que m'avait fourni le médecin, car même si je refusais de l'avouer, j'avais mal. Alors je la lui serra, mais de l'autre main, la tournant de manière ridicule.

« Joh' » Il y avait bien longtemps qu'on ne m'avait pas appelé de la sorte, cela me fit sourire et me rappela de bons souvenirs.

-Bonsoir. Et bien comme vous pouvez le voir, j'ai écopé d'une écharpe pour un moment. Tendons froissés accompagné d'une brûlure au second degré.

J'haussais doucement les épaules et lui offrit un sourire.

-Mais j'ai vu pire, ce n'est pas bien grave. Vous n'avez pas trop attendu j'espère ?

Je lui fis un signe de tête et entra dans le restaurant qui était déjà bien remplit. Il ressemblait à un vieux bar, tout en bois, des banquettes rouges, et surtout son énorme comptoir derrière lequel trônait d'inombrables boutielles. Je donnais mon nom au serveur qui nous plaça tout de suite, et m'installa.

-J'aime beaucoup cet endroit, ce n'est pas des plus chic, mais l'ambiance y est très chaleureuse. J'espère que cela vous convient.



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Sam 18 Aoû - 22:42
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Je pose les yeux sur son bras en écharpe, examinant un instant les dégats. En effet, cet homme ne l'a pas loupé. Non seulement sa mutation était dangereuse, mais en plus de ça, Johana aurait pu être bien plus blessé, c'est presque un miracle qu'il ait seulement écopé de ça.

J'attrape sa main en souriant légèrement, me passant de lui lancer une moquerie sur la manière de me serrer la main. Il aurait tout aussi bien pu tendre l'autre de manière à m'inciter à tendre ma seconde afin de le saluer en bonne et due forme. Je prends la parole en enfonçant à nouveau mes emprises dans mes poches, après avoir balayer rapidement une mèche rebelle devant mon visage.

- Je vois ça, il ne t'a pas loupé. Fait pourrir ce chien quelques jours en garde à vue, ça lui fera les pieds.

J'accompagne ma phrase d'un rire comme pour adoucir la dureté de mes mots, ce serait mentir que de dire que je ne les pense pas le moins du monde.
Je hausse les épaules à mon tour, puis viens tapoter son bras valide dans un geste de sympathie.

- J'arrive toujours en avance alors ce n'est pas rare que j'attende, un peu plus un peu moins ça ne me change pas grand chose. Enfin, tutoie-moi ça fait un bout de temps que je ne suis plus ton supérieur, en plus, ça me fous un coup de vieux.

Et c'est peu dire. Lorsque j'ai été muté à Chicago, j'approchais doucement de la quarantaine, et Johana est entré dans les rangs effectifs de mes subordonné alors qu'il était au début de sa carrière. En soit, le simple fait de le revoir à présent, en tant que Surintendant en chef de Newcastle témoigne du nombre d'années qui se sont écoulées, mes cinquante ans fêté récemment me le prouvent encore plus. Au moins, je n'ai pas spécialement de problème de santé lié à mon âge, contrairement à Louciane.

Je m'engage à sa suite dans le restaurant, dont le nom m'étais aussi inconnu que l'emplacement. A dire vrai, je n'ai jamais pris le temps de me renseigner sur les restaurants de Newcastle. En terme général, les repas que je fais qui sont hors de ceux cuisiné par mes soins sont en livraison ou bien à emporter, c'est pourquoi les seuls établissements à ma connaissance disposent de ce genre de service. Pour ce qui est des restaurants à proprement parler, où l'on réserve une table, je n'en ai tout simplement pas trouver l'utilité jusqu'à l'ors. Diner seul dans de tel lieu me flanque le cafard, et si ce n'est pour des missions, je ne m'y rendrait jamais de mon plein gré. Quant à y aller avec quelqu'un, je n'en ai pas eu l'occasion depuis mon arrivée. Je ne vois d'ailleurs pas avec qui je pourrais. Même à l'heure actuelle. Je ne me verrais même pas proposer à Louciane. Non seulement j'ai bien trop d'égo pour le lui proposer, et il serait capable de me lancer à la figure que je ne dois vraiment avoir personne dans ma vie pour l'inviter. Ce qui, en soit, n'est pas si faux à l'heure actuelle.

L'endroit est éclairé par une lumière faible, presque tamisée. J'imagine qu'il doit s'agir d'un lieu très prisé par les jeunes couples. L'ambiance y est agréable et chaleureuse.

Je m'installe à mon tour, face à Johana, attrape dans la foulée la carte des boissons. La variété des whisky et bourbons n'est pas la plus grande que j'ai vu, mais au moins ils ne se contentent pas de Jack Daniel's et autre Clan Campbell. Mon choix se porte d'office sur un Aberlour lorsque je lève les yeux de la carte, pour les poser sur mon ancien collègue.

J'esquisse un sourire en refermant la carte, puis la pose sur la table en reculant un peu mon siège, croisant une de mes jambes de façon à ce que ma cheville repose sur mon genoux.  

- Je dois dire que je ne connaissait pas, mais j'ai rarement l'occasion de dîner au restaurant pour être honnête. Ne t'en fais pas, ça me va très bien. Je ne supporte pas tout ces resto's pompeux au noms de plats imprononçables et hors de prix où on ne bouffe rien.

Je prends la carte des menus et l'ouvre rapidement, la parcours en diagonale. Des burgers, des pâtes, des grillades. Effectivement, c'est assez loin de la haute gastronomie et ça me changera des salades qui sont, en soit, le peux de chose que je cuisine, par manque de motivation la plupart du temps. Car je sais cuisiner. Je ne me targuerais pas non plus d'être un cordon bleu, mais je ne me débrouille pas trop mal. Je l'ai appris, à mes dépends. Quand ma mère était trop amochée pour pouvoir faire le moindre mouvement, et mon père trop ivre mort pour être un tant soit peu utile. Il m'est arrivé également de cuisiner pour Norah lorsque nous étions marié, y compris une fois bien plus tard, où elle m'avait rendu visite à Chicago avec son enfant.

Je regarde à nouveau Johana, après m'être arrêté un instant sur un plat de ribs dont la description me  met en appétit. Je fais un signe à la serveuse qui arrive de pas pour prendre notre commande. J'annonce mes choix en les ponctuant d'un sourire, en hâte de voir mon verre de whisky arriver. Je m'installe sur ma chaise d'une manière un peu plus correcte, puis souris légèrement.

- Bien, parle moi un peu de toi, où tu en es depuis Chicago, et comment tu es arrivé ici ? Tu as trouvé une anglaise à épouser ?


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Jeu 6 Sep - 14:11
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Je ne pu m'empêcher de rire très légèrement à sa remarque mais ne la releva pas. Cet homme allait passé plus de quelques jours sous les barreaux, tout comme sa femme. Parce que s’il y avait bien un truc que je detestais sûrement autant que les mutants, si ce n’est peut-être plus, c’était que l’on touche aux enfants. Alors ils allaient tout deux passés de très mauvais jours en cellules avant d’être jugés et d’être réellement punis.

Mais je n’avais pas vraiment envie de penser à cela pour le moment. Nous étions là pour déjeuner et passer du bon temps avec mon ancienement supérieur et à présent… ami ? Bien que… je n’étais pas certain de la façon dont je pouvais qualifier Camden. Il n’était plus mon chef depuis longtemps, comme il venait de me le faire remarquer en me demandant de le tutoyer, ce qui, soit dit en passant, me surprit grandement, je ne m’y attendais pas vraiment. Il n’était pas non plus mon collègue, ne travaillant pas pour les même patrons, ni pour la même chose que moi. Et.. je n’étais pas certain d’avoir le culot de le considérer comme un ami, parce que certes, nous avions travaillé ensemble pendant plusieures années, nous nous entendions même très bien, maisnous ne sommes jamais réellement sorti, ni n’avions partagé quoi que ce soit comme des « amis ». J’étais assez confu avec la chose, il n’était donc alors qu’une très bonne connaissance… C’était plus simple ainsi, je présume.

Un fois installé je fus ravi d’apprendre que l’endroit semblait lui convenir et il avait l’air plutôt à l’aise et détendu, c’était bon signe dans ce cas. Un petit soupire d’aise m’échappa. L’endroit avait le don de me relaxer. Les gens ne parlait pas trop fort, les serveurs étaient vraiment souriants et cela sentait bon la nourriture et le vieux bois.

Je m’enfonçais alors un peu plus dans ma banquette, attrapant la carte des boissons en la regardant distraitement. Je savais déjà d’avance ce que j’allais prendre, n’aimant aps le moins du monde les boissons alcoolisés ni les gazeuses. Du coup je me portais généralement sur des jus de fruits ou de l’eau. Tous les restaurants en avaient et ainsi je ne jouais pas mon difficile.

Mon attention se porta bien plus rapidement sur la carte des plats, même si, pour le coups, je savais déjà plus ou moins ce sur quoi mon choix allait se porter.  Un bon vieux bruger ferait largement l’affaire, surtout que j’avais une faim de loup étant donné que j’avais sauté le déjeuné. Même si je n’étais pas friand de mal bouffe, de temps en temps, un bon gros plat bien consistant n’était pas de refus. Et puis, je n’aurais qu’à faire double exercice demain, ce n’était pas bien grave. Et de toute façon je le méritais bien après la journée pourris que je venais de passer. Du coup, c’est sans véritables regrets que je commandai un Burger au poulet, oignon et barbeccue, ainsi qu’un simple jus d’orange et une grande bouteille d’eau. La jeune serveuse reparti tout sourire, visiblement enchanté de nous servir. A bien y regarder, je pouvais comprendre pourquoi. Camden était plutôt bel homme, bien qu’un peu plus agé que moi, il paraissait plus jeune que son âge véritable. Et il était relativement bien batit. Et je savais que j’étais loin d’être laid aussi.

Donc il n’était pas étrange que les gens prennent plaisir à nous regarder, et c’était même plutôt flatteur. Et il n’était pas non plus pour me déplaire de passer du temps en agréable compagnie. C’est donc alors que j’étais en train de détailler distraitement mon vis-à-vis, qu’il reprit la parole, me sortant de ma rêverie.

-Bien, parle moi un peu de toi, où tu en es depuis Chicago, et comment tu es arrivé ici ? Tu as trouvé une anglaise à épouser ?

A ses mots, je dû prendre sur moi pour ne pas rougir, car, sans vraiment le vouloir, Swann me vint tout de suite à l’esprit, alors que je ne l’avais rencontrer qu’une seule et unique fois. C’était terrible, pourquoi fallait-il que j’en vienne à penser à lui maintenant… C’était tout sauf le moment adéquat. Je fut obligé de m’infliger une claque mentale afin de me sortir ces pensées de la tête. Mais ça allait être compliqué. Me syeux se posèrent de nouveau sur mon ancien chef et je me racla la gorge afin de prendre un air un peu plus détaché. Comment allait il pouvoir répondre à la question sans mentir, mais sans révélé quoi que ce soir sur sa sexualité des plus libérées.

-Et bien non, pas de petite anglaise à épousé. Je ne cours pas vraiment après les femmes pour tout vous dire. Mon travail me prends beaucoup de temps. Alors à part le poste et la maison, je ne sors pas spécialement pour autre chose que mon sport.

En soit ce n’était pas trop mal, il était plutôt content. Du moinsjusqu’à ce qu’encore une fois, il ne parle plus vite que son cereaux ne lui autorisait.

-Mais il y a bien quelqu’un qui attise mon interet.

Je sentais aussitôt le rouge me monter au joues, il fallait que je change de sujet tout de suite.

-Mais ce n’est pas pour cela que je suis venu ici. Je suis entré dans le FBI pour une raison bien particulière, et grâce à votre… pardon… ton soutien j’ai reussis à atteindre mon objectif. Mon frère vis à Killingworth, du coup je suis venu vivre chez lui et ai un peu par hasard obtenu ce poste. A part ça ma vie n’a rien de très palpitant. Et vous ? Pourquoi avoir quitté le FBI pour venir ici ?


Très bonne idée ça, détourner la conversation sur son interlocuteur et non pas lui-même. Du moins, c’est ce que j’espérais. Je ne voulais pas qu’il revienne sur le sujet précédent, où je risquai encore une fois d’être bien trop bavard, à mon grand désarroi. Et puis, j’étais également curieux d’en apprendre sur Camden, car malgré les années passées en temps que collègues, je n’en avais jamais vraiment appris plus sur lui que le nécessaire étant donné qu’il n’était pas très bavard au boulot. Et puis, depuis que j’avais quitté le poste, une question me tournait en boucle dans ma tête. Au vu de sa réaction face à l’homme que nous avions arrêté, il semblait ne pas vraiment apprécier les mutant. Était-ce le cas ? Si oui, j'avais tout intérêt à rester des plus silencieux sur ma propre mutation.


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Jeu 27 Sep - 20:54
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Alors que j'écoutais mon ancien subordonner parler, la serveuse déposa devant moi mon verre de whisky, que je m'empressais d'attraper. Sentant son odeur un court instant, je le porte à mes lèvres dans la foulée, savoure la douce brûlure que l'alcool y laisse. Ce réflexe, je l'ai ac quis un peu malgré moi. Dans un premier temps, j'agissais ainsi avec chaque boisson que l'on présentait, comme pour vérifier si elle n'était pas empoisonnée. Mais depuis que le bourbon est devenu mon pêché mignon, je dois dire que j'ai davantage tendance à humer son parfum pour vérifier sa qualité.

Je repose mon verre, penche la tête de côté en entendant sa réponse. La manière dont il réponds m'est étrangement familière. Cette manière de dire qu'il n'est pas intéressé par les femmes, avant de se rattraper vivement en incluant le fait que son travail lui prends beaucoup de temps. Cette façon de dire qu'il existe bien « quelqu'un » qui suscite son attention tout en évitant de mentionner un quelconque attrait ou genre à l'individu en question. Peut-être est-ce une simple projection de ma propre expérience, mais ce genre de discours, je l'ai tenu plus d'une fois auprès de collègues, quand je tentais de dissimuler mon homosexualité.
Cependant l'époque, la situation dans laquelle je me trouvais était bien différente d'aujourd'hui. J'étais marié à une américaine pour obtenir la nationalité et intègrer le FBI, nous étions dans les années quatre-vingt-dix, et les mœurs étaient bien différentes. Aux états-unis, c'était à peine s'ils envisageaient un jour la possibilité d'avoir un président noir. Et pourtant, avant que Donald Trump soit élu à la présidence dernièrement, Obama a tenu deux mandats. Comme quoi, ils ont fini par l'apprécier.

La différence entre ma propre expérience de vie et celle de Johana est justement là, l'époque. De nos jours, la mentalité collective c'est davantage actualisée, largement plus dans les grandes villes, mais l'homosexualité est loin d'être vue comme une tare. Bien entendu, il existe encore beaucoup de préjugés et de personnes qui aiment à se mêler de ce qui ne les regardent pas, mais il faut dire que globalement, le monde est devenu plus ouvert d'esprit à ce sujet.
Alors est-ce possible que le jeune Von Schürmann ne disent pas les choses parce qu'il a flashé pour la première fois sur une personne du même sexe que lui ? Ce serait bien possible. Et il ne serait pas le premier à qui ça arrive et qui en a particulièrement honte. J'en ai un beau spécimen dans mon entourage, un superbe exemple d'honnêteté sur à peu près tout, mais qui n'a jamais été foutu d'assumer le tournant que notre relation avait prit il y a des années.

- Quelqu'un ? Eh bien, quelque soit le nom de l'heureuse ou l'heureux élu – nous sommes en 2018 après tout – ne la lâche pas pour des broutilles et bats toi pour la garder dans ta vie, quitte a faire des choix difficiles.

Voilà que je me mets à parler comme un vieillard, à retranscrire mon expérience passée dans la génération suivante. Quelle horreur.
J'avale une nouvelle gorgée de whisky, laisse couler la liqueur dans ma gorge quelques instants. Ma propre vie sentimentale est un fiasco totale et je me permets de lui donner des conseils, décidément. Tombé amoureux pour la première fois à l'âge de dix huit ans, d'un homme qui plus est. Marié à quelques années plus tard à une femme que je ne m'aimais pas juste pour obtenir des papiers et rejoindre le FBI, père factice d'un enfant dont je n'étais pas le géniteur et que j'ai encore moins élevé, divorcé cinq ans plus tard comme convenu dans l'accord de mon mariage blanc avec Norah. M'éprendre d'un criminel recherché tandis que je suis sous couverture, débuter une relation étrange et tumultueuse avec lui pour finir par le tuer de mes propres mains.
Sans même parler de mon amour de jeunesse que j'ai fini par rencontrer pour mon travail, qui m'a clairement fait comprendre qu'il ne voulait pas de ma présence ici, que ça soit en tant qu'ami, connaissance ou même de simples collègues. Entre deux, toutes les opportunités que j'aurais pu avoir, je les aies laissées filer.

- Je suis ravi de savoir que j'ai contribué à ta réussite en tout cas, Joh'. De mon côté ma vie n'a pas grand chose de palpitant non plus. J'avais quitté Chicago pour rejoindre Bristol, ma ville natale. Ma mère étant décédée là-bas, mon père...

Je marque une courte pause. Mon paternel était une ordure, et il l'a tué avant de mettre le feu à sa maison. Il a eu ce qu'il méritait.

- … avait besoin de soutien. J'ai réglé les choses et j'ai rejoins le NCA, qui est en quelques sorte le FBI britannique, même s'ils avaient prit la fâcheuse habitude de me cantonner à des postes de bureaucrates, ce qui m'insupporte particulièrement. Enfin après avoir poussé ma gueulante ils ont fini par me proposer une affaire sur laquelle ils travaillaient depuis un moment, l'apparition de mort inexpliquées sur Killingworth et Newcastle. Ils suspectaient une sorte de drogue, c'est pourquoi je suis arrivé ici. J'ai trouvé un loft et j'y ai emménagé en commençant à faire mon enquête de mon côté. Depuis les événements ont prit une autre tournure, et j'ai été forcé de coopérer avec les forces de l'ordre avoisinantes.

Je m'écarte un peu sur mon siège, puis m'installe plus confortablement, en lorgnant mon verre déjà bien entamé, je vais probablement en prendre un deuxième.

- Je suppose que de ton côté les informations sur le Poison Prince sont tout autant houleuses que du mien. On a de plus en plus d’indices qui tendent à prouver qu'il s'agit d'un mutant, et pourtant ce type à l'air d'être une ombre. Du côté de Louciane...

A nouveau, je marque une pause. Décidément, je n'arriverais jamais à prendre l'habitude de l'appeler par son nom de famille.

- Du sergent-détective Howard, en charge au commissariat de Killingworth, il semblerait qu'eux non plus n'aient pas réuni plus d'informations.

Je bois une nouvelle gorgée de scotch, mes doigts passant le long du verre. Je pousse un soupir puis passe la mains dans mes cheveux.

- Si tu veux mon avis, ça planait au dessus de nos tête comme une épée de Damoclès. On aurait pas dut laisser tant de liberté aux mutants, on ne peut pas savoir ce qu'ils ont dans leur tête. La plupart des Hommes possèdent du bon et du mauvais je l'entends bien, mais file une arme à n'importe qui et tu verra ses pires côtés ressortir. Les mutants c'est exactement pareil, sauf qu'ils ont en permanence l'arme avec eux.

Je m'arrête sur ses mots, préférant ne pas insister davantage. J'ignore quel est l'avis du surintendant au sujet des mutants, et je ne préfère pas m’épandre sur le sujet s'il n'est pas du même avis que moi.  



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