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Jeu 20 Sep - 11:03
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Skyler & Icare
La nuit était tombée depuis plusieurs heures sur Killingworth et comme toujours, la boutique R'lyeh n'était pas encore fermée. Ses horaires tardifs étaient parfaits pour les clients qui voulaient se faire discrets mais aussi pour les quelques touristes et autres visiteurs qui voulaient se faire des frayeurs en pénétrant dans les coins les plus sombres de la ville. R'lyeh, avec sa collection de bizarreries, était certainement un de ces endroits, et encore, les visiteurs ne voyaient pas tout. Les clients réguliers, habitués des choses curieuses, ceux qui avaient des commandes spéciales, pouvaient voir bien plus que cela. R'lyeh était non seulement un cabinet de curiosités rempli bocaux et d'ossements en tout genre mais également, dans une arrière-boutique tenue secrète, de biens illégaux et interdits dans une large majorité de pays...

Mais ce soir, point de clients particuliers aux exigences incroyables et malsaines, même pas de couples en mal de sensations fortes et de petites frayeurs. Icare soupira derrière son comptoir et s'occupa de fermer la boutique, il n'y avait pas grand chose à faire en réalité. Vider et fermer le tiroir-caisse, ranger l'argent dans le coffre de l'arrière-boutique jusqu'à demain où il l'apporterait à la banque, éteindre toutes les lumières des vitrines et de la salle et sortir enfin pour verrouiller la porte et tirer le rideau de fer. Pas grand chose à faire mais ça lui prenait quand même un peu de temps, le milieu de la nuit était passé depuis un moment et comme souvent, Icare n'était pas fatigué le moins du monde. Il regarda dans son sac, vérifiant que son matériel y était. Les bombes de peintures, le carnet à dessin avec les brouillons, les pochoires, oui tout était là, il ne lui restait plus qu'à trouver un mur adéquat.

Une cigarette entre les lèvres, le tatoué se promenait dans les rues sombres et désertes de la ville. Il déambulait comme toutes les autres âmes qu'il croisait, sa capuche sur la tête, les mains dans les poches, mais lui au moins n'était pas saoul comme la plupart des gens dehors à cette heure tardives. Enfin, un mur à peu près vide se montra, dans une rue perpendiculaire, où Icare s'engouffra aussitôt. Déposant le sac, il attrapa une des bombes de peinture qu'il commença à secouer énergiquement, faisant teinter la petite bille de métal à l'intérieur qui mélangeait le liquide. Relevant son kéfié sur son nez pour éviter les vapeurs de peintures, Icare commença à peinture le mur, au jugé comme ça, il avait l'habitude maintenant et savait faire ça à la perfection.

Il ne lui fallait pas beaucoup de temps pour que le tag commence à ressembler à quelque chose. Là présentement, il s'agissait d'une allégorie montrant l'injustice que subissaient les mutants au quotidien, sous la forme d'une oeuvre mythologique. Prométhée souffrant sur son rocher, le foie dévoré par l'aigle. Oh les dessins étaient suffisamment changés pour que Prométhée soit le mutant et l'aigle le système oppressant les mutants, jour après jour, avec les dépistages, les tatouages et toutes ces merdes qu'ils infligeaient aux mutants depuis que leur existence était connue de tous. Il entendit des pas derrière lui, des pas s'arrêtant dans son dos et une voix s'écrier soudainement : " Tu lâches ça tout de suite et tu te retournes les mains en l'air ! " Ça sentait la police ça et Icare n'avait pas vraiment envie d'avoir à faire à la police...

Le bruit de la bombe de peinture tombant au sol retentit dans la ruelle quand Icare la lâcha pour lever les mains au-dessus de la tête. Le policer renchérit : " Tu te retournes maintenant et tu te dépêches ! " Ce qu'Icare commença à faire, le kéfié toujours sur le visage, la capuche toujours sur la tête, on ne voyait que ses yeux, cerclés de noir et son piercing sur l'arête de son nez, brillant dans la lumière d'un lampadaire lointain. Le flic tenait à la main son arme de service, pointé sur lui, comme si Icare avait l'air menaçant...

code by bat'phanie

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Sam 22 Sep - 0:53
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Skyler sort rarement de nuit, plus la foule est dense, plus les gens sont pressés par leurs jobs, leurs enfants et autres activités plus quotidiennes moins on la remarque. La nuit a certes quelques avantages comme l'obscurité, mais la rareté de la foule à certain endroit la rende surprenante et donc mémorable. Sauf que depuis quelque temps les insomnies l'ont repris, elle pensait être guérie, mais la solitude devient chaque jour de plus en plus insupportable. Comme son frère l'a toujours désiré, elle est devenue un parfait fantôme, personne ne tient à elle, personne ne la connaît, au moins chez les Titans il y avait son frère, il y avait les membres et même si personne ne se doutait de sa vraie identité, c'était toujours des contacts humains amicaux. Ce soir, elle s'est déguisée simplement, quelques extensions lui faisant arriver ses cheveux à la poitrine, une fausse franche asymétrique et des lentilles hazel ajoutant des touches de vert à son regard brun. Côté vêtement elle porte un slim simili cuir, des doc bordeaux, un pull à capuche gris et le manteau en cuir à franche de son frère. Capuche mise sur sa tête elle erre dans les alentours sans vraiment de réels buts autres que celui de se fatiguer sainement et de se vider la tête. Le visage bas elle fixe uniquement ses pas, comme on compterait des moutons. Elle est en train de devenir folle elle le sent, régulièrement elle parle à son reflet, elle n'a personne au monde pour se confier.

Parce qu'elle a un peu mal à la tête, elle a quitté la foule pour des rues plus désertes. C'est un choix stupide lui crie sa paranoïa, mais ce soir elle n'est plus trop certaine de vouloir vivre plus longtemps. Skyler se sent à bout de force. L'être humain est un animal sociable et ses liens sociaux sont quasi-inexistant. Elle s'allume un clope, elle a presque terminé son paquet aujourd'hui, sa voix devient rauque, elle sait que ça va la tuer, mais cela n'a plus d'importance. Elle voulait reprendre le flambeau, poursuivre le combat de son frère, mais elle en est incapable, elle n'est qu'un soldat, elle n'a pas l'intelligence pour agir seule. Elle n'a rien d'un leader. Depuis bientôt un an, elle ne fait que fuir et noter des noms de gens à tuer, sans oser cependant en prendre la décision. Soudain une voix proche qui gronde des ordres. Instinctivement elle jette sa clope, pour ne pas se faire repérer par l'odeur du tabac. Pourquoi elle s'engouffre dans la rue ou elle entend la voix, elle ne sait pas pourquoi elle le fait, elle agit juste instinctivement. Son pas est léger comme sa personne, on ne l'entend pas, elle fixe la scène dans l'ombre en retrait. Un flic et un tagueur. Elle fixe le dessin, elle n'y connaît rien en art, le tagueur se retourne et il est impressionnant, pas intimidant cependant, il en faut beaucoup plus pour Skyler. Il la voit elle sent son regard. Il a un piercing et semble avoir les yeux maquillés, il porte un foulard sur le bas du visage et une capuche, elle ne voit pas trop bien. C'est la première fois qu'on la fixe comme ça depuis longtemps. Le policier se retourne alors, c'est trop tard, elle n'a pas le choix. Skyler saute sur lui plus vite qu'il n'a le temps de réagir, elle a de la chance. Son atout est habituellement la surprise, la discrétion, agir de front comme ça elle le fait rarement. Une fois qu'elle a pris possession de lui, elle range l'arme dans son holster. Elle ne peut pas le tuer ici, comme ça avec cette arme, cela ferait du bruit.

- Disparais, tu n'auras pas de problèmes.

C'est la voix du policier qui parle, elle a le contrôle total de son corps, elle doit maintenant le tuer. Mais pour cela elle doit s'isoler, elle commence à tourner, les talons, mais une pensée fugace la traverse, l'homme l'a vu et son déguisement est léger, assez pour tromper un regard fugace, mais pas plus.

- Ne parle jamais de moi, s'il te plaît.

Elle pourrait le menacer de le tuer si jamais il ose raconter ce qu'il a vu, mais elle n'a pas envie qu'il la regarde avec peur.

- Que veut dire ton dessin?

C'est sorti tout seul de ses lèvres. Pourquoi a-t-elle fait ça? Le policier dont elle a pris possession de son corps se mordille sa lèvre inférieure.
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