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Louciane | You were trouble when you walked in Empty Louciane | You were trouble when you walked in

Sam 1 Sep - 18:07
Rosamund A. Fraser
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Rosamund A. Fraser
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ft. louciane & rosamund

You were trouble when you walked in




Rosamund s'était installée à son bureau pour la première fois depuis plus d'un mois. Elle était encore convalescente et son médecin aurait préféré la voir garder la chambre, mais ses factures n'allaient pas se payer avec de l'air et des bons sentiments. Bien que sa respiration soit encore sifflante et qu'elle fasse le choix stratégique de l'ascenseur plutôt que des escaliers pour ne pas se fatiguer, elle avait plutôt bonne mine. Ses collègues eurent même l'air étonné qu'elle paraisse si calme et presque gaie après tous les événements qu'elle avait pu traverser... Qui se doutait que la raison de ce sourire en coin était causé par les prémices de quelque chose qui jouait dangereusement avec la relation adultère ? Oui, qui aurait pu imaginer que la si gentille et respectueuse Rosamund Fraser s'était abandonnée dans les bras d'un noble un peu trop pincé, fiancé au meilleur parti de tout le gotha britannique ?

Personne, assurément.

Elle soupira en s'installant dans son siège roulant rembourré, épousseta le bureau en acrylique blanc, résolument moderne, et ouvrit un tiroir pour en sortir un dossier. La jeune femme aimait travailler dans ce petit bureau clair. Malgré les meubles industriels, bon marché et profondément impersonnels qui le composaient, elle avait réussi à se l'approprier en ajoutant des rideaux de couleurs vives, des plantes vertes, cadres et autres bibelots décoratifs ramenés des voyages de sa mère. On s'y sentait à l'aise, entouré d'un certain professionnalisme sans tout le décorum associé aux grands cabinets d'avocats de Newcastle. Alors que son oeil virait dangereusement vers le dossier qui concernait le Poison Prince, dont elle avait gardé une copie soigneusement cachée au fond d'un classeur, son interphone sonna.

- Oui ?

- Miss Fraser, un client vient de se présenter, les autres avocats sont occupés ou en audition, puis-je vous l'envoyer ?

- Bien sûr, je vais le recevoir ! Merci Will.

L'homme de l'accueil était un homme au bord de la retraite, mais d'une gentillesse incroyable. On sentait bien qu'il avait peur de surcharger la trentenaire alors qu'elle revenait tout juste de congé maladie. Dieu qu'il allait lui manquer le jour où il partirait... En soupirant légèrement, Rosamund passa une main dans ses courts cheveux blonds, lissa le pantalon de son tailleur et attendit que l'on toque à la porte.
La personne qui se présenta avait un air intimidant qui la fit quelque peu froncer les sourcils. Il semblait d'une excellente constitution physique et quelque chose dans son maintien évoquait une attitude militaire.
Policier ? Ancien soldat ? Agent de sécurité ? Qu'est-ce qui pouvait bien l'amener ici... ?

Avec un sourire poli, elle s'avança pour le saluer et lui désigna un siège, alors qu'elle se rasseyait derrière son bureau et sortait un dossier vierge.

- Enchantée. Je suis maître Fraser et vous êtes... ?

Alors qu'elle s'apprêtait à noter le nom de son client sur l'espace prévu à cet effet avec un stylo au revêtement chromé, elle eut un instant d'hésitation. Il s'appelait Howard ?! N'était-ce pas le nom de famille de la fiancée d'Edward ?
Sa main trembla. Et si tout le monde était déjà au courant de leur histoire ? Et si ce n'était pas un client, mais quelqu'un venu expressément pour lui dire de quitter Killingworth afin d'éviter le scandale ?
L'avocate déglutit et gratta le papier avec la plume d'un geste un peu sec, comme si de rien n'était. Il fallait qu'elle se détende, ce n'était sans doute qu'un homonyme. Jamais Edward n'aurait permis que l'on vienne s'en prendre à elle directement... Enfin, le croyait-elle.
Reposant délicatement le stylo, elle déglutit et croisa ses mains sur le bureau en tentant d'avoir l'air le plus détendu possible, ce qui ne fonctionna pas trop mal.

- Bien, Mr Howard donc... Qu'est-ce qui vous amène ici aujourd'hui ?

En son for intérieur, elle pria pour que ce soit n'importe quoi mais pas ce qu'elle craignait.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.

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Lun 29 Oct - 23:24
Louciane J. Howard
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Louciane J. Howard
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You were trouble when you walked in
Louciane ft. Rosamund



Ce n'était pas la première fois que le Sergent-détective Howard devait faire appel à un avocat. Et ce ne serait très certainement pas la dernière, loin de là. Ce qui ne lui arrivait pas souvent, en revanche, c'était de ne pas vraiment savoir pourquoi il se trouvait là.
Tout du moins, il en avait une bonne idée, dans les grandes largeurs, mais question détails…
Louciane se souvenait avoir frappé un mec, dans un bar. Il se souvenait s'être retrouvé avec la lèvre inférieure fendue, le gonze avec la mâchoire coloré. Seulement ni l'un ni l'autre n'avaient quoi que ce soit de casser. Il se souvenait lui avoir payé un verre, après la rixe. De l'argent bien dépensé…. Mais sur le pourquoi du comment ça avait démarré, le trou noir… Il avait bien trop bu ce soir là et le brun ne savait même plus pour quelle raison il avait échoué dans ce bar. Cependant, par principe, on n’accepte pas un verre de la part du type avec lequel on vient de se fritter, pour le poignarder dans le dos après…
Parce qu'en revanche, ce dont il se souvenait parfaitement, c'est quand ce même mec s'était présenté au poste de Killingworth, pour porter plainte. Il se souvenait du regard de ce type, lorsqu'il avait croisé le siens, puis avait coulé vers sa plaque. Le regard satisfait de quelqu'un qui aura gagné sa journée, à venir foutre sa merde dans celle d'un autre. Il aurait peut être dû lui casser un peu plus la gueule. Juste histoire de lui faire assez peur, puis de lui faire passer l'envie de s'adonner à ce genre de bassesse.
Une tâche de plus ou de moins dans son dossier n'aurait pas changé grand chose pour lui, si cet enfoiré n'avait pas sortit la carte magique de la violence policière. Il avait peut être dérapé avec Tomasson, mais il n'était pas encore assez con pour aller s'enivrer, la plaque à la ceinture et le mot flic gravé sur le front. Bien sûr qu'il avait fait preuve de violence dans l'exercice de ses fonctions, mais jamais devant témoin, ou dans des cas où il savait que l'on ne pourrait pas le lui reprocher. En règle générale, sur interventions. Les choses peuvent toujours très vite dégénérer. S'il n'y avait pas eut l'incident avec l'inspecteur, sans doute que jeter le discrédit sur ce connard aurait été plus simple. Hélas, avec ça dans l'équation, sa hiérarchie lui avait conseillé d'aller voir un avocat, puis de juger de comment il pourrait le sortir de là. En clair ce coup-ci, ils jetaient le bébé avec l'eau du bain. Mais le Howard le savait. A trop tirer sur la corde, elle finie toujours par céder.

Ses doigts grattèrent machinalement sa joue, éraflant la tache rougie qui ornait sa peau, frottant les résidus de croutes qui se trouvait en son centre, alors que ses yeux observaient l’enseigne "Baldwin & Associés" qui se dressait au dessus de la porte. C’est fou ce que ça pouvait encore le démanger. Les derniers vestiges de l’empoisonnement du Poison Pleutre. Son médecin lui avait certifié que ça finirait par partir tout seul, avec le temps. A condition qu’il s’occupe bien de se peau, puis surtout qu’il arrête de maltraité ce qu’il pouvait bien rester de ses plaies, pour ne pas faire de cicatrice. Pour ce qu’il en avait à faire. Une de plus, une de moins…  
Poussant l’ouverture, le brun se présenta au réceptionniste d’un certain âge, qui le mira comme s’il semblait avoir vu un fantôme. Se reprenant, il lui demanda simplement s’il avait prit rendez-vous.
- « Non… Je devais prendre le thé avec la Reine, mais elle m’a posé un lapin… Qu’il rétorqua la mine sombre.
Evidemment qu’il n’avait pas rendez vous. Ici c’était comme vouloir appeler un service après vente, y avait bien que la musique d’attente insupportable de leur standard, qu’ils savaient soigner.
- « Je vais voir si je peux vous trouver quelqu'un. Répondit simplement le vieil homme, comme s'il n'avait rien entendu.
Qu'il fasse donc ça. Ce n'était pas comme s'il ne devait pas se trouver au boulot, à plancher sur l'affaire du mutant le plus recherché d’Angleterre, ou toutes celles qui s'accumulaient sur le coin de son bureau.
- Maitre Fraser va vous recevoir. Je vais vous indiquer où se trouve son bureau.» Lâcha le réceptionniste en reposant le combiné sur son socle, le tirant de sa torpeur.

Arrivé devant la porte, ses doigts tapotèrent la pochette du faible dossier qu’il avait été contraint d’emmener, tandis que ses paupières se plissèrent sur le nom inscrit sur l'écriteau : "R. Fraser". C'était étrange, ce nom lui disant quelque chose, sans qu'il ne sache quoi. Ça lui reviendra sûrement… Frappant contre le panneau, il attendit qu'on lui dise d'entrer avant de le faire. Mais quand la jeune femme s’avança pour se présenter à lui, ça lui revint. Rosamund Fraser. L'avocate qui avait travaillé aux côtés d'Edward, dans l'affaire du jugement du suspect présumé être le Poison Prince. Ce qui n'était pas le cas. Une affaire rondement menée ! C'était souvent ce qui se passait lorsque ces avocaillons de malheurs se targuaient de vouloir faire le travail de la police. Est-ce qu'il se prétendait avocat lui ?
Mais il se souvenait d'elle d’autre part… Au Cosmic Ballroom, elle était une des invitées du petit con prétentieux. Il l'avait aperçu dans la "Grande salle de torture". Puis l'agent White l'avait interrogé après ça, il avait lut le rapport d'interrogatoire. Encore un qui n’avait servit à rien. Comme tous les autres, elle n'avait rien vu. Espérons qu'elle lui soit plus utile pour son affaire. Et ça ne semblait pas gagner.
- « Louciane Jayden Howard. » Se présenta l'homme en lui serrant la main après quelques secondes d’hésitations.
Une poignée de main ferme mais brève, qu'il ne lui avait rendu que pour la politesse que leur incombait les règles en société. Bien que guérit, le Howard avait encore beaucoup de mal avec le moindre contact. Déjà que ça n'avait jamais été son fort, à l'origine, après un mois de douleurs plus ou moins supportable, ses reflexes d'esquiver tous effleurements mettront un certains temps à partir.
Alors qu'il prenait place sur la chaise en face d'elle, coinçant le dossier entre sa cuisse et l’accoudoir, sa réaction face à son nom le laissa perplexe, tandis qu’elle griffonnait un de ces papiers officiels, qu’il commençait à un peu trop bien connaitre. Fronçant quelque peu les sourcils, sa curiosité de limier le poussa à creuser le sujet, faisant fi de la question qu'elle lui avait posé plus avant.
- « Vous étiez présente au Cosmic Ballroom, n'est ce pas ? Une des nombreuses invitées du Seymour… Finit-il par dire, tentant d'avoir l'air à peut près agréable.
Laissant passer quelques secondes, il attendit de voir quelles expressions, aussi infimes soient-elles, allaient passer sur son visage. Louciane ne l'avait jamais rencontré, ou adressé la parole avant aujourd'hui. A moins que la gamine n'ait balancé quoi que ce soit à son sujet au cours de l'interrogatoire… Ce qui n'était pas très professionnel.
- Une chance qu'Edward n'est pas été présent. Je crois savoir que le cabinet aurait put perdre un très bon avocat… »
Tourner autour du pot n'était réellement pas son genre. Mais il la testait, il tâtait le terrain. Parce que non seulement il n’accordait pas aussi facilement sa confiance, surtout pour ce qui s’agissait de sa défense, mais surtout qu'il n'avait aucune envie de parler de ce qui l'amenait ici.

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Ven 30 Nov - 19:53
Rosamund A. Fraser
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ft Louciane Howard


Cet homme ne lui inspirait rien de bon. Il n'avait pas l'air agréable, elle le sentait réfractaire et dans le jugement. Ça n'allait vraiment pas être une partie de plaisir... Elle le fit asseoir et tressaillit lorsqu'il lui parla du Cosmic Ballroom. Quel besoin de mettre une telle horreur sur le tapis ?! Et cet usage du "aussi..." cela signifiait-il qu'il était présent parmi les invités également ? l'avait-il aperçue ? Mais que lui voulait-il à la fin ?! Cette dénomination de Calixte ne lui plut pas beaucoup. Bien qu'elle ne l'appréciait guère, elle trouva sa façon de le qualifier fort déplaisante et irrespectueuse. Elle fronça légèrement le nez et se racla la gorge.

- À vrai dire c'est une de mes proches qui était invitée par Mr Seymour... Je n'étais qu'une pièce rapportée. Et bien que je partage la détresse de la famille suite au drame, je ne connais que très peu le cadet des deux frères.

Elle blêmit lorsqu'il mentionna Edward. Et s'il avait été à cette soirée... ? S'il y était resté ? Elle en aurait pour toujours voulu à Calixte, elle aurait sans doute passé des années dans le deuil et la détresse ! Mais que lui voulait donc cet homme, à en parler comme s'il attendait une réaction précise de sa part ? À moins qu'elle ne devienne paranoïaque ?! D'une main un tantinet sèche, elle ouvrit le dossier vierge, saisit une feuille et un stylo à bille.

- Mr Seymour est, en effet, un excellent avocat. Cependant, il n'a rien à voir avec ce cabinet contrairement à ce que vous semblez penser... Ses bureaux sont au Palais de Justice de Newcastle. Quelque soit la tragédie qu'aurait pu être sa perte, je crains qu'elle n'ait aucune incidence sur notre cabinet.

Oh, bien sûr, l'incidence n'aurait pas été directe mais... Rosamund endeuillée aurait été cruellement moins efficace et aurait certainement mis ses clients dans l'embarras. Heureusement, il n'en était rien. Nerveusement, elle tapota e stylo sur le rebord de sa feuille, soupira et fixa son regard dans celui de son interlocuteur.

- Bien, Mr Howard, si vous m'entreteniez de la raison de votre visite ? Je suppose que vous faites appel à moi dans le cadre d'un procès... êtes-vous accusé ou partie civile ?

Plus vite ils auraient changé de sujet, mieux elle se sentirait. Elle ne savait pas pourquoi mais elle se sentait scannée par cet homme. Elle ne pouvait également s'empêcher de se demander ce qu'il avait vu et vécu lors de cette soirée si étrange. Elle commençait également à s'agacer de le voir tourner autour du pot. Visiblement, il ne voulait pas parler de la raison de sa visite. Il lui semblait qu'il était un homme secret et renfermé qui ne partageait que peu son ressenti et ses informations...
Aussi, elle se hasarda à le provoquer un tantinet. Si elle voulait des informations de cet espèce de bloc de glace, elle allait avoir intérêt à creuser longtemps !

- A moins que vous ne préfériez me parler de ce que vous avez vous-même vécu au Cosmic Ballroom...

Elle soupira et attendit un moment, en se rencognant dans son siège. Mais quelle purge ça allait être !

- Mr Howard, mon but n'est pas de vous être désagréable mais si vous ne me livrez pas les informations essentielles je ne pourrais pas vous aider à vous constituer une défense solide... Laissez-moi faire mon travail.

☾ anesidora

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Dim 20 Jan - 12:38
Louciane J. Howard
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Louciane J. Howard
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Louciane ft. Rosamund



S'il pouvait être ailleurs…
C'était détestable, pour un membre des forces de l'ordre, de se retrouver de ce côté-ci du bureau. Celui où l'on juge, celui ou l'on interroge… La place du coupable en somme.
Coupable, le sergent détective l'était quelque part. Coupable de ne pas avoir été assez convaincant, pour s'éviter de se retrouver une nouvelle fois, dans les jupes d'un avocat. Si seulement il se souvenait du pourquoi il en était arrivé là. L'alcool avait noyé ses souvenirs, engloutis dans les tréfonds d'une mer éthylique. C'était certain que ça ne jouerait pas en sa faveur.
"Ça vous arrive souvent de passer vos fins de soirées dans les bars mister Howard ?" "Ça vous arrive souvent d'assister, ou de provoquer des bagarres, sous l'emprise de l'alcool, mister Howard ?" "Vous buvez souvent, mister Howard ?" "Avez-vous un problème avec l'alcool, mister Howard ?" "N'auriez vous pas besoin de faire un petit tour au alcoolique anonyme, mister Howard ?".
… Toutes ces putains de questions, Louciane les connaissaient par cœur. Et il avait tout sauf envie de les entendre, car il n'avait aucun envie d'y répondre. Cet aspect de sa vie privée ne regardait personne d'autre que lui. Hélas, maintenant qu'il se trouvait dans cette situation de merde, ça regardait aussi son avocate provisoire.
"Pouvons-nous dire que vous êtes un homme colérique, mister Howard ?". Et mister Howard vous emmerde. Mister Howard irait bien botter le cul, de ce gonze mal embouché, et l'affaire serait vite réglée. Des fois, le flic se disait qu'il était né dans le mauvais siècle. Il aurait très bien put être chasseur de prime, Marshal ou même shérif, dans l'ouest sauvage du temps des westerns, de ce pas si lointain dix-neuvième siècles. Mais non. Il avait vu le jour dans ce bon vieux vingtième siècle, ou les lois défendent les criminels et les relâchent dans les rues. Et ou des petits trous du cul pouvaient lancer de fausse accusation sans fondement, et ruiner la carrière de quelqu'un. Ou au moins lui pourrir sa journée.
En tout cas, elle était pourrie pour deux. Il la plaignait d’avance, cette pauvresse qui s’était portée volontaire pour jeter un œil à son dossier. Si tant est qu’il veuille bien le lui donner. Elle aurait mieux fait de se casser une patte, ou d’attraper subitement la grippe, plutôt que d’accepter de le recevoir. On aurait dit une gamine à peine sortie de l’école, peu sûr d’elle et qui semblait avoir peur de se faire manger toute crue par le grand méchant loup. Qu’il était un petit peu, il fallait l’avouer.

Le flic ne l’écouta que d’une oreille distraite, lorsqu’elle lui répondit, en mentionnant les Seymour. La détresse de la famille suite au drame… Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre. Quel drame avait-il bien put vivre ? Une sieste de plusieurs jours, c’était pas la mer à boire. D’ailleurs il s’était réveillé aussi chiant qu’il ne s’était endormit. Ça ne changeait pas grand-chose à l’affaire. En revanche, sa réaction, lorsqu’il mentionna l’aîné, fut des plus intéressantes. L’avocate était déjà aussi blanche que son bureau premier prix, mais là, elle en devint presque transparente. Tiens dont. Edward la droiture ferait-il quelques incartades, à l’instar de sa nièce ? Ou ne faisait-il que provoquer quelques émois chez la jeune femme ?
L’homme leva les mains en signe de fausse capitulation, comme pour l’inciter à ne pas s’étaler plus à propos d’Edward.
- « Evidemment, je sais qu’il ne travail pas ici. C’est pour ça que j’ai dit le cabinet. Dit-il très calment. Pour le vôtre, il est juste un très bon partenaire… Je veux dire, collaborateur. » Qu’il se rectifia faussement en haussant les épaules.
Bien sûr qu’il cherchait la petite bête, c’était plus fort que lui. Une grosse déformation professionnelle, couplé d’un moyen de défense affreusement mal placé. Chaque fois qu’il observait une faille, il fallait qu’il s’y engouffre, qu’il la teste, jusqu’à son point de rupture. Et la jeune avocate lui en avait offerte une. Du moins c’est ce qu’il s’imaginait. Si ça se trouve, le brun ne se faisait que des idées infondées. Hélas pour elle, ce n’est pas qui ça qui l’empêcherait de continuer.

Mais lorsque la blonde lui "proposa" qu’il lui parle du Cosmic Ballroom, de son point de vue, machinalement ses doigts grattèrent de nouveaux les croutes de sa joue et un léger rire s’échappa de ses lèvres. Visiblement, il n’avait pas dû parler assez fort, ce soir là. Il aurait peut être dû réinterroger toutes les personnes présentes, lui-même.
- « Je n’ais pas vraiment besoin de m’étaler là-dessus. Sauf si ça vous amuse de m’entendre dire, que j’ai l’impression d’avoir un vitiligo, depuis ce soir là…
Ces putains de plaies… Le Veilleur en garderait des traces pendant des mois. Il le savait bien, il avait déjà conservé la marque d’une brûlure au fer pendant deux ans. Semblable à une tache de naissance, elle avait finit par disparaitre d’elle-même. Ça ne l’aurait pas dérangé plus que ça, s’il n’avait pas l’impression de ressembler à un putain de dalmatien.
- … Sinon, comme j’ai l’habitude de dire à la presse : aucun commentaire. En tant que principal enquêteur, sur l’affaire du Poison Prince, au département des enquêtes criminelles, je pense en savoir autant que vous, à ce sujet. Lâcha-t-il, s’efforçant de conserver un ton neutre, pour ne pas avoir l’air d’être sur la défensive. Mais la regardant tout de même droit dans les yeux, comme en défit de lui affirmer le contraire. Hélas, la collaboration entre avocats et enquêteurs étant ce qu’elle est, les informations ne doivent pas circuler aussi bien qu’il le faudrait. Ça devient compliqué pour chacun, de faire son travail comme il le devrait… »
Ou comment dire, plus ou moins subtilement, qu’il n’appréciait pas que des bureaucrates empiètent sur ses plates-bandes, alors qu’il faisait en sorte de ne pas le faire. Tout le monde réclamait une pleine et entière collaboration des services de police. Sauf que cette collaboration était un peu trop à sens unique à son gout. Ça leur donnait un peu trop l’impression d’être les putes de l’administration. Et se pencher en avant, puis dire amen pour que ça passe mieux… ça n’a jamais été son truc.

En réalité, bien qu’ils soient forts utiles – surtout à lui, sans mentir – c’était un peu comme les médecins, ou la moindre grenouille de bénitier : le Sergent-détective détestait les avocats. Mais pour généraliser, il détestait le moindre costard cravate. A se demander pourquoi le flic n’avait pas quitté la police, pour devenir un enquêteur à son compte. Sans doute parce que la "protection juridique" ne se trouvait pas la même.
Finissant par capituler – parce que de toute manière, elle finira tôt ou tard par le jeter dehors, et il ne pourrait pas vraiment lui donner tort – le Howard décoinça le dossier qu’il avait calé contre sa cuisse et l’accoudoir, puis le posa sur le bureau. Maître Fraser pourrait le consulter, si le cœur lui en disait…
- « Un type a déposé une plainte contre moi. Sous prétexte que j’aurais, soit disant, usé de violence policière contre lui. Cette soit disant violence, s’est passée hors contexte policier, hors service, hors présence de plaque et arme de service, et hors identification d’appartenance à la police. Enuméra-t-il de façon succincte, évitant les détails superflus. Cette histoire n’est juste qu’une sacrée pertes de temps, déclenché par un pommé en manque d’oseille. Qui n’a pas l’air de savoir que j’ai les baguenaudes à sec. Se renfonçant dans son dossier, il croisa les bras sur sa poitrine, sans la lâcher du regard. Mais je pense qu’un arrangement, avec ce crétin, ne serait pas difficile à trouver, et ne nous ferait pas plus perdre notre temps. »
Il n’avait rien à dire de plus. Parce qu’il n’y avait rien à dire de plus. Il connaissait par cœur ce genre de type. Un peu de radis dans les poches, et il lui foutrait la paix. Puis s’il s’imaginait le faire chanter, il se chargerait de lui autrement. Pas vu pas prit.  

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