Histoire de votre personnage

L'histoire a pour but de nous donner un aperçu de qui est votre personnage : d'où il vient, quelle a été son enfance, sa vie d'adulte, son backgroudn en somme. Nous demandons 500 mots minimum ; ça peut prendre la forme que vous souhaitez, du moment que c'est un minimum rédigé (chronologie, histoire, journal intime, vidéos...) Il était une fois… Oui, bon, toutes les histoires de princesses commençaient de la sorte, et Alice, elle n’avait pas envie de la raconter ainsi. Princesse, c’était l’un des rares mots qu’on ne pouvait pas lui coller à la peau. Alors, reprenons depuis le début, avec cette histoire que je m’en vais vous conter.

Alice, c’était la petite dernière de la famille, le visage de l’innocence à l’état pur. Seule fille parmi les trois enfants, dans une lignée dont la fortune et la renommée n’étaient plus à prouver, elle fut chouchoutée par son père, protégée par ses frères. Contrairement à ces deux-là, jamais elle n’avait eu à souffrir d’une quelconque pression sur les épaules, à part pour son rôle en tant que veilleur. Alice, elle ne deviendra jamais duchesse, elle n’aura jamais de titre lui demandant d’être irréprochable, d’avoir une descendance, de rester entre quatre murs à élever des enfants ou coincer son corps dans des robes d’aristocrate.

Enfant chérie, par un père laissant passer nombres de ses bêtises, elle s’était trop tôt affirmée. Incapable de se retenir, sa franchise et son honnêteté étaient assez rares dans un tel monde pour être souligné. D’ailleurs, ce fut à cette époque-là qu’elle se mit en tête de devenir cavalière, refusant de s’enfermer dans de longues études et autres fantaisies. Pourtant, elle avait toujours été douée, ramenant des bulletins irréprochables au Duc. Et elle s’en était détournée, préférant le grand air et la liberté à un travail derrière un bureau, à la barre ou à analyser des chiffres pour connaître le futur d’une entreprise. Et contrairement à Calixte, on avait courbé l’échine devant ses désirs, sans jamais la remettre en question. Lui avait dû tout abandonner, elle, en tant que femme, avait pu fuir les responsabilités…

Puis Alice, elle avait continué sa vie, sans jamais un pas de côté. Elle avait enchaîné les compétitions d’équitation, remportant une floppée de trophées, jalousement cachés dans de multiples coffres-forts. Car la rousse, elle aimait se dire qu’elle avait réussi sa vie, en les détaillant, en les chouchoutant. Ils étaient la preuve que ses capacités lui permettaient de réussir d’elle-même, sans son nom, sans l’appui ou la protection de ses aînés. D’ailleurs, à ses 20 ans, elle eut le droit à un sublime étalon gris, prénommé affectueusement Cendre. Il fut son principal cheval pendant les compétitions sur ses huit dernières années, et celui avec le plus de titres… Même s'il y avait une sérieuse concurrente à tout cela : Sybil. Cette femme, c'était son pendant, celle qui lui ressemblait dans ce monde de strass et de paillettes, et pourtant, jamais Alice n'était parvenue à l'apprécier. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient rivales dans un univers où la rousse se rêvait en unique concurrente, seule sur le podium... Et puis, elle en savait rien la Seymour, se disait que tout était lié à la mutation de l'autre, qu'elle trichait, chose qu'elle-même avait en horreur. Alors, elle se dépassait Alice, elle cherchait à tout prix à devenir la meilleure. Parce qu'il y avait les JO en ligne de mire, aux bouts des doigts, et il était hors de question qu'elle laisse la place lui échapper...

La gamine, elle ne s’était jamais enfermée dans un rôle, ou dans une relation. Pendant vingt ans, elle avait fait tourner les têtes, avec son visage de poupée, son sourire toujours greffé à son visage, ses grands yeux verts. Les relations charnelles, les aventures d’un soir, elle connaissait, bien qu’aucun article ne soit paru sur elle. Il fallait l’avouer, la petite dernière intéressait bien moins les tabloïds que ses deux aînés, et cela lui allait très bien. Ainsi, elle pouvait faire ce qu’elle voulait, dans la limite du raisonnable bien sûr, sans en être particulièrement inquiétée, à part pour ses exploits sportifs. Et qu’on la reconnaisse pour cela, elle appréciait. Sauf que voilà, tout finissait par avoir une fin. Déjà, ce fut le père qui tomba malade, elle qui l’aimait tant, voyait en lui un super-héros, indestructible. Mais jour après jour, l’état se dégradait, et elle ne pouvait rien y faire. Et à cela, il fallait ajouter la merveilleuse idée d’Edward de vouloir la fiancer avec Anthony Howard, sans lui demander son avis. Ca devait faire quelques mois, mais bordel, ça lui restait en travers de la gorge. Il allait falloir qu’elle gère la mort de son père, et un mariage qu’elle refuse.

Cependant, c’était à ce moment-là que tout avait basculé. Elle savait qu’Anthony ne chercherait pas à la brider, mais y’avait trop de peur en elle. Puis les événements n’avaient fait que s’enchaîner. Elle avait appris pour son frère, sa mutation. C’était un secret lourd à porter, surtout qu’elle connaissait Calixte, elle savait que si lui devenait au courant, il tuerait Edward. Alors, elle cachait tout au maximum Alice. Elle faisait semblant, ces derniers mois. Elle souriait, elle parlait, comme si de rien n’était. Y’avait qu’une lueur d’inquiétude qui se glissait dans son regard, quand elle posait les pupilles sur l’aîné, et que personne ne l’observait. Cependant, Anthony, il en faisait les frais. Elle devenait plus froide, plus capricieuse avec lui, parce qu’elle connaissait son animosité envers les mutants, et son amitié avec Edward. Tiendra-t-elle après la découverte ? Elle n’en savait rien, mais elle tenait à l’en éloigner.

Enfin, y’eut les deux semaines d’horreur. L’anniversaire raté, auquel elle était, et Calixte dans le coma. Elle n’avait pas été touchée elle, elle n’avait rien eu, comme par miracle. Mais pas son frère, pas tous les autres qui étaient morts. Alors, Alice, elle avait repris son rôle d’aristocrate. Y’a eu des levées de fonds, de la générosité pour aider les familles et les proches. Elle avait même foutu un pied dans un hôpital, pour aller au plus près des victimes – et de son frère –. Pour une fois, elle s’était montrée humaine, elle avait tendu la main, abandonné les chevaux. Parce que finalement, peut-être que l’humanité était plus importante que ses animaux…