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Ven 4 Mai - 21:50
Helena M. Percy
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Lorsque le portable se mit à vibrer dans sa poche, Helena était à deux pas de franchir la porte de son appartement de rez de chaussé, tenue de sport enfilée, cheveux soutenus par un élastique fin. La jeune femme se stoppa net pour s’emparer de son portable avant de lire le message qui s’affichait sur l’écran. 

Intriguée plus qu’inquiète, la belle blonde relu plusieurs fois le SMS avant de peser le pour et le contre pendant un moment. Avec le temps, la jeune fille avait apprit à se méfier de ce genre de message venant de Calixte. Plus encore le jour de son anniversaire ! Ce n’était clairement pas le genre de termes qu’il aurait employé s’il avait été réellement en danger ou dans le besoin. Ce n’était pas non plus comme s’ils s’étaient réellement quittés en très bon termes... 
Et si à priori le jeune frère des Seymour ne lui tenait pas rigueur pour le verre qu’Helena lui avait jeté au visage, elle, en revanche, lui en voulait toujours pour l’alcool. La mémoire vacillante mais la rancune tenace. La jeune femme n’avait pas oublié que Calixte n’était que très peu fiable, elle avait juste perdu la mémoire un instant, elle s’était laissé distraire et il l’avait fait boire. Une gorgée d’alcool alors que ça faisait huit ans qu’elle n’en avait pas touché une goutte. Ça lui avait rappelé pourquoi tout ce temps elle avait fuit son ancien ami comme la peste. Dire qu’il ne lui avait fallut qu’une soirée, peut être même pas une heure, pour la faire boire de nouveau - intentionnellement ou non, ça n’avait pas beaucoup d’importance. Presque une décennie de combat menacée par une pauvre heure avec lui... Alors l’aînée des Percy avait décidé de ne pas venir à son anniversaire. Il l’y avait invité, elle savait qu’il serait déçu de ne pas l’y voir, mais ce n’était pas comme s’il n’avait pas toute une flopée d’autres amis qui lui sortiraient bien vite Helena de la tête...
Au fond, Hel savait bien qu’il n’avait pas voulu être cruel. Cal ne comprenait juste pas tout. Ou sûrement ne voulait il pas tout comprendre... Calixte était loin d’être bête, c’était juste un grand enfant.
Mais en tout cas elle était certaine qu’il n’avait à aucun moment voulu lui faire du mal... C’était peut être pour ça qu’Helena avait tout de même acheté un cadeau...
Jetant un regard au petit paquet soigneusement emballé sur la table de l'entrée près du panier à clefs, la belle blonde tiqua. Et si elle allait le voir ? Juste pour lui donner le cadeau et ensuite elle s'en irait... Tu ne crois pas à toutes ces conneries, Hel! Non, bien sûr, tant que Calixte était resté loin d'elle, vexé, tout s'était passé à merveille... C'était leur danse, c'était ce point là sur lequel elle n'aurait pas dû céder. Quoi qu'il en soit c'était trop tard, Helena appréciait le jeune Seymour quoi qu'il fasse, elle était trop gentille et si c’était un piège, alors la belle blonde fonçait droit dedans.



Au moment de sonner à la porte du manoir des Seymour, Helena hésita. La dernière fois déjà elle s’en était voulu d'avoir cédé à Calixte... Est ce qu’elle aurait du faire demi tour ? Est ce qu’Helena était du genre à faire plusieurs fois la même erreur ? Quand ça concernait Calixte : plutôt trois fois qu’une ! 
Toujours en tenue de jogging, le petit présent coincé dans son sac à main, la jeune femme appuya sur la sonnette et attendit, comme elle l'avait fait des dizaines et des dizaines de fois étant enfant. Comme elle l'avait encore fait de nombreuses fois adolescente.
Quand la porte s'ouvrit sur le visage de Calixte qui avait l'air en parfaite santé, Helena afficha une mine renfrognée, celle qu'elle utilisait quand elle n'avait clairement pas digéré quelque chose.

‹‹ Alors, qu’est ce qu'il y a ? ››

C'était une très mauvaise idée, elle le savait déjà, mais elle était venue. Pour lui. Qu'il considère donc ça comme le complément à son cadeau d'anniversaire.
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Dernière édition par Helena M. Percy le Lun 7 Mai - 6:40, édité 1 fois

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Dim 6 Mai - 11:25
H. Calixte Seymour
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C’était une catastrophe. Une véritablement catastrophe. Pire encore qu’une catastrophe, c’était un drame, un drame que Calixte, du haut de ses presque-bientôt-dans-quelques-heures trente ans n’avait pas vu venir. Peut-être cherchait-il les problèmes, peut-être avait-il même tendance à se les créer mais celui-là, de problème, ce nœud insoluble, trop fermement serré, il n’arrivait tout simplement pas à le faire disparaître. La nature du problème ? Calixte sortait de la douche, il était en peignoir, les cheveux encore trempés, devant sa penderie, devant un dressing grand ouvert, devant une vingtaine de chemise – un camaïeu de couleur – et devant le double de cravates. Indécis ; il était tout simplement incapable de choisir. Et sur son lit, sur son lit on trouvait déjà une demi-douzaine d’essais, jetés négligemment face à sa désapprobation et au large et haut miroir qui le contemplait d’un regard noir. C’était une catastrophe, Calixte ne savait pas comment s’habiller pour ce soir. C’était une catastrophe, la cravate noire avec des reflets argentés était magnifique mais bien trop sombre ; la plus fantaisiste l’était peut-être trop ; et celle bleu marine était bien, bien trop sage, franchement, il n’allait tout de même pas à une conférence. Après, il y avait à rigueur celle ornée d’une portée et de cet extrait de partition – faite sur mesure pour ses vingt ans, mais c’était Abigaël qui la lui avait offerte, et ce n’était peut-être pas de bon ton. Sachant qu’elle avait déjà dix ans, cette cravate, et qu’il fallait tout de même un soupçon de nouveauté pour ce soir. Et puis, le gris clair ne s’accordait pas du tout avec le bleu qu’il avait fini par choisir pour sa chemise. Sachant qu’il fallait être honnête, le bleu était tout de même bien trop convenu, et Calixte était tout sauf un homme convenu. Vraiment. C’était une catastrophe, la soirée, qu’il souhaitait parfaite, tournait définitivement mal avant même d’avoir commencé, c’était à pleurer et à hurler de rage.

Et aux grands maux, les grands remèdes : Calixte se résolut à appeler à l’aide en voyant l’heure qui tournait, encore et encore. Il sauta dans un jogging et un tee-shirt, attrapa son téléphone et envoya un SMS à celle qui était certainement la mieux placée pour sortir de ce mauvais pas. Avant de se souvenir, une fois le message envoyé, qu’Helena lui avait pourri sa dernière chemise avec un verre de jus d’orange – et le lin n’aimait vraiment pas le jus d’orange comme tout un chacun ne pouvait que le savoir – et qu’elle n’avait peut-être même pas envie de le voir. Défait, Calixte se laissa retomber sur son lit, bras étendus de part et d’autre, à regarder son plafond ponctué d’étoiles phosphorescentes pour les besoins de son achluophobie. Et si Helena ne répondait pas ? Et si elle le laissait seul face à tout ça ? Est-ce qu’il pouvait se permettre d’appeler Pandora ? Ou Kaisa ? Non, Kaisa, c’était celle qu’il s’était fait un objectif d’impressionner, ce soir, afin de poser une étape supplémentaire dans la danse qu’il faisait avec elle depuis qu’il l’avait croisée pour la première fois. Une cousine d’Abigaël, une cousine éloignée mais si proche, bon sang, si proche qu’à leur première rencontre, il avait cru voir son ex revenue d’entre les morts pour se faire tentatrice. Et fascinante. Et hypnotisante. De quoi lui faire oublier ses doutes et ses inquiétudes face à Pandora, d’ailleurs. Et de quoi, aussi, faire de son incapacité à se choisir une tenue un drame d’une envergure sans précédent : il était hors de question que Henry Calixte Seymour se présente à sa fête d’anniversaire sans être le roi de la soirée. Hors de question qu’il ne marque pas les esprits, qu’il… la sonnette résonna dans la résidence secondaire des Seymour, Calixte fut dans les escaliers en un rien de temps, tonnant à l’attention de Leopold, qui lui faisait office de majordome et qui faisait en sorte, surtout, qu’en l’absence de Maman le manoir ne s’effondre pas sous l’inconscience de Calixte et Alice, tonnant à Leopold donc qu’il se chargeait d’ouvrir et qu’il ne devait surtout pas se déranger.

Sans faire le moins du monde attention à sa tenue des plus décontractées – son tee-shirt à l’effigie de Mozart n’avait rien à envier à son pantalon de sport, contrastant de manière frappante avec l’allure qu’il pouvait avoir en public – Calixte ouvrit la porte et soupira de soulagement en reconnaissant non seulement Helena mais plus encore Helena Percy. ‹‹ Alors. Qu'est ce qu'il y a ? ›› Calixte joignit les mains comme en prière pour remercier le ciel, accueillit son ancienne meilleure amie d’un Dieu merci, Helena, tu es venue ! avant de la tirer à l’intérieur comme il avait pu si souvent le faire lorsqu’il s’agissait de lui montrer une cachette secrète lorsqu’ils n’avaient pas dix ans. D’un mouvement de main, il ferma la porte. Tu es LA personne dont j’avais besoin. Tu veux boire quelque chose ? Sans attendre de réponse, parce que Calixte était chez lui, dans son domaine, et qu’il ne posait en règle générale ce genre de question que par politesse, il chercha l’ombre de Leopold. LEOPOLD ! Tu peux faire monter de quoi boire dans ma chambre s’il te plait ? De l’eau, des jus de fruits, et un café pour moi. Et toujours sans laisser le moindre répit à Helena, il l’entraîna dans les larges escaliers du hall pour grimper à l’étage, remonter le couloir qui ouvrait sur sa chambre, le tout dans un pas qui trahissait sa nervosité et son affolement.

Parce qu’on pouvait vraiment parler d’affolement. Une fois arrivé dans sa chambre, face au dressing ouvert, face aux chemises essayées, délaissées, aux cravates sorties et abandonnées, il fit face à Helena. Air défait, visage désespéré. Je ne sais pas comment m’habiller pour ce soir. J’ai presque rien à me mettre. J’ai pensé à cette chemise, motifs losanges discrets qui font ressortir un mélange de bleu gris et de bleu canard, mais c’est bien trop sage, et comme je voulais mettre mon costume bleu saphir… Non, le bleu c’est bien trop sage, et ça enlève toute une dizaine de cravates possibles, et il ne faut pas que j’aie l’air sage, non plus. Et ce soir, il faut que je sois parfait, tu vois ? Kaisa, Kaisa Howard sera là, je veux qu’elle ne voie que moi dans la soirée. Tu comprends ? Son regard se fit presque suppliant. Tu crois que tu peux m’aider ?

 
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Lun 7 Mai - 23:22
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Pas de bonjour, pas de joyeux anniversaire, quand bien même cela piquait Helena dans sa politesse et sa bonté. Mais même si elle savait que c’était vain d’essayer de faire comprendre au jeune Seymour qu’il avait mal agit lors de leur dernière rencontre, la jeune femme ne pouvait se débarrasser de cette petite pointe de rancoeur en elle. Au moins pendant les premiers instants, pour faire semblant de lui en vouloir encore à mort, juste un peu... 

‹‹ Dieu merci, Helena, tu es venue ! ››

Mais la colère allait certainement être difficile à garder, Helena le sût au moment même où la porte ouverte révélait un Calixte terriblement fidèle à lui même, plongé dans un état entre la panique et l’euphorie qui manqua de laisser la jeune Percy hilare dans l’entrée. Pourtant la belle blonde se retint, ravala même son sourire avant de se faire tirer à l’intérieur de la gigantesque résidence. 

‹‹ Tu es LA personne dont j’avais besoin. Tu veux boire quelque chose ? ››

Helena allait refuser mais Calixte la devança avec une rapidité qu’elle lui connaissait bien. Cet homme était une tornade. Une incroyable tornade. 

‹‹ LEOPOLD ! Tu peux faire monter de quoi boire dans ma chambre s’il te plait ? De l’eau, des jus de fruits, et un café pour moi. ››

Pas d’alcool. La jeune femme se détendit un peu. Pas qu’elle ait eu peur d’une rechute, non, elle savait qu’il en faudrait bien plus pour sombrer à nouveau, quand bien même la ligne pouvait être si vite franchie... Plutôt qu’elle avait eu peur de l’insistance de son ami. Alors si la guerre n’était certainement pas terminée, cette bataille là au moins, n’aurait pas lieu. 
Quoi qu’il en soit et toujours sans qu’Helena ait le temps de réagir, son ancien ami la traîna derrière lui jusqu’à l’étage avec une précipitation pas même contenue. Dans les escaliers, Helena fut contente qu’il la tienne par le bras , elle n’aurait pas sut monter dans le cas contraire, pas à cette vitesse tout du moins. Mais la belle blonde ne dit rien : elle devait combattre sa peur des hauteurs... et de toute façon, tout allait mieux quand elle n’était pas seule. Arrivés à l’étage, Calixte ne laissa pas le temps à la jeune femme de se rendre compte de l'altitude qu’ils avaient atteint. De toute manière, elle avait rarement eu le temps d’être saisie par son acrophobie en compagnie du jeune homme... L’instant d’après ils étaient dans la chambre de Cal, tandis qu’Helena attendait, quelque peu suspicieuse, qu’il lui expose le problème qui lui avait valut de se déplacer. 

‹‹ Je ne sais pas comment m’habiller pour ce soir. J’ai presque rien à me mettre. J’ai pensé à cette chemise, motifs losanges discrets qui font ressortir un mélange de bleu gris et de bleu canard, mais c’est bien trop sage, et comme je voulais mettre mon costume bleu saphir… Non, le bleu c’est bien trop sage, et ça enlève toute une dizaine de cravates possibles, et il ne faut pas que j’aie l’air sage, non plus. Et ce soir, il faut que je sois parfait, tu vois ? Kaisa, Kaisa Howard sera là, je veux qu’elle ne voie que moi dans la soirée. Tu comprends ? Tu crois que tu peux m’aider ? ››

Alors c’était pour ça, le message d’alerte, l’air désespéré, la mine déconfite ! Cet homme était définitivement la pire dramaqueen de la connaissance d’Helena... ou la meilleure. Quoi qu’il en soit, la jeune femme dû une nouvelle fois se retenir de rire. Heureusement, une autre remarque vint attirer son attention et la distraire de toute cette mascarade. Alors si la belle blonde s'avait s'empêcher de rire parce qu’elle connaissait le faible seuil de vexation de son ancien ami, elle n’avait pour autant que très rarement mâché ses mots en sa compagnie. 

‹‹ Minute papillon... Kaisa Howard tu dis ? Rien de sérieux j’espère... Non parce que bonjour la belle famille ! ››

En particulier un certain Louciane, qu’Helena ne portait pas beaucoup dans son cœur, mais ça allait puisque c’était parfaitement réciproque ! S’ils prévoyaient un mariage, l’ambiance de la cérémonie promettait d’être électrique...
Mais au delà des plaisanteries, il ne fallut pas longtemps à la jeune femme pour constater que son ami, même s’il avait tendance à apprécier l’exagération était réellement désemparé. Elle se devait de l’aider. Se parant d'un doux sourire, Hel s'adressa gentiment au jeune Seymour.

‹‹ Ne t’inquiètes pas on va te trouver quelque chose pour éblouir le tout Killingworth ! ››

Abandonnant son sac à main sur le lit du héros de la journée, prenant ses aises comme elle avait eu l'habitude de le faire, la belle blonde s'approcha du dressing qui trônait royalement au beau milieu de la chambre à la taille disproportionnée.

‹‹ Bon, aller Princesse Calixte on va jeter un coup d’œil dans ton armoire. ››

Une armoire ! Le dressing à lui-seul aurait pu correspondre à un rayon de magasin bien fournit. Mais la jeune femme connaissait les goûts du brun et bien qu'elle ne pouvait pas affirmer connaître l'intégralité de sa garde robe (elle était bien trop importante et sûrement très largement renouvelée depuis les huit dernières années), elle avait déjà une petite idée d'où elle comptait aller.
Commençant à fouiller entre les dizaines et les dizaines de chemises, Helena s'attela sérieusement à sa tâche. Concentrée, presque absorbée par sa tâche, à l'image de l'attention qu'elle donnait à son travail, l'ainée des Percy cherchait quelque chose de précis. Il fallait quelque chose qui attirait l'oeil. Quelque chose de classe mais qui saurait capter le regard.
Un blazer bleu nuit aux bord légèrement encadrés de pailletes attira suffisamment l'attention de la blonde pour qu'elle décroche la veste avant de l'étaler sur le lit. Elle fit de même avec une chemise argentée, presque brillante tellement elle prenait facilement la lumière. Ca, avec une veste de costume noire.
Puis soudain, coupant la jeune femme en plein élan, la porte s'ouvrit devant le majordome chargé de boissons en tout genre.

‹‹ Bonjour, Léopold. ››

La jeune femme salua. Elle le connaissait bien, l'homme de maison des Seymour qu'elle avait de si nombreuses fois croisé étant enfant... Il l'avait vu grandir, peut-être même plus que son propre père d'ailleurs et la jeune Helena avait toujours affectionné cet homme calme et attentionné.

‹‹ Miss Percy. ››

Elle lui sourit avant de se détourner du majordome, pour retourner à ses occupations dans le dressing démesurément grand. Attrapant une chemise bleue claire, trop simple, du bout des doigts, Helena laissait son esprit vagabonder d'idée en idée.

‹‹ Ou une cravate... ››

‹‹ Une cravate ›› elle répéta, concentrée alors qu'elle s'approchait du tiroir dédié. La main posée sur la poignée, Hel se tourna vers Calixte, curieuse.

‹‹ Tu as encore celle que je t'avais offerte pour tes dix-huit ans ? Celle qui brille dans le noir. ››

Un cravate fluorescente... Helena avait toujours su avoir des idées lumineuses avec son ami effrayé par le noir...

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Dim 13 Mai - 23:19
H. Calixte Seymour
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Ce n’était pas pour rien si Calixte avait acquis, au fil des ans, une solide réputation de princesse. A le voir ainsi perdu, ainsi dépassé, ainsi catastrophé devant le drame qui se jouait sous ses yeux – trop d’habits, pas assez d’habits, trop de choix, pas assez de choix – le terme de princesse était le seul suffisamment explicite pour le décrire. L’appel à l’aide envoyé par SMS à Helena était peut-être un peu exagéré, mais aux yeux du Seymour, c’était justifié. Pleinement justifié. Parce que son agitation, sa nervosité croissante et son visage catastrophé n’étaient pas feints, malheureusement, c’était précisément l’état dans lequel il était. Affolé. Aussi, quand on sonna à la porte, il devança et de loin Leopold pour aller lui-même ouvrir la porte, s’emparer de sa sauveuse et trouver enfin une solution à ce problème insoluble dans lequel il était coincé depuis quoi… une, peut-être deux heures maintenant ? Alors que l’horloge refusait d’interrompre son tic-tac anxiogène, alors que le monde se liguait contre lui, et que plus rien n’allait ? Pas de bonjour, pas de joyeux anniversaire de la part d’Helena, mais il ne s’en offusqua pas : l’important c’était qu’elle se tienne devant lui, prête à venir à son secours. Dieu soit loué, elle était venue, Dieu merci, elle n’était pas restée bouder dans son coin comme elle savait si bien le faire, et Dieu soit mille fois remercié, elle semblait presque soucieuse de son état. Ce qui était un excellent point de départ pour la suite. Dans une tornade de décisions, Calixte ne lui laissa pas le temps de se moquer de lui – parce que c’était ce qu’il lui pendait au nez, à être ainsi affolé pour si peu de choses, héla Leopold pour qu’il leur amène de quoi boire, veillant à ne citer aucun alcool dans le lot, il fallait lui reconnaître ça, et acheva sa tempête en saisissant la main d’Helena pour l’inviter à le suivre dans les étages, jusqu’à cette chambre qu’elle connaissait si bien dans le temps, et si peu depuis trop d’années maintenant. Ce ne fut qu’une fois parvenu sur les lieux du drame que Calixte s’autorisa à se calmer, à respirer, et à exposer à quel point, vraiment à quel point il était dans une posture des plus effroyables, à quelques heures à peine de la soirée de l’année, celle qui devait être parfaite et pour laquelle il se devait être encore plus parfait, remarquable et mémorable qu’à son habitude. Calixte aimait qu’on le voie, aimait qu’on l’observe, ne pouvait nier qu’il appréciait un peu trop lorsqu’on l’admirait et on l’enviait. Il ne pouvait juste pas choisir sa tenue au pied levé. Ce serait inacceptable. D’autant plus que ce soit, Pandora allait être présente, Kaisa également et c’était de Kaisa, tout particulièrement, qu’il souhaitait avoir l’attention.

Est-ce qu’elle voyait un peu mieux dans quelle tourmente il était plongé ? D’un regard noir, sévère et particulièrement susceptible, Calixte la vit se retenir de rire au milieu de ses explications, et d’un regard noir, sévère et particulièrement susceptible, il ne put que noter le changement d’expression à la fin de ses explications. Quoi ?! Qu’avait-il dit de si notable ? Elle n’appréciait pas qu’il projette de courtiser une autre fille, peut-être ? (enfin, courtiser… draguer était un terme bien plus adéquat) ‹‹ Minute papillon... Kaisa Howard tu dis ? Rien de sérieux j’espère... Non parce que bonjour la belle famille ! ›› Il leva les yeux au ciel en se laissant tomber sur le lit tout en restant assis. Je n’ai pas encore vu qui avait répondu oui aux invitations, avec un peu de chance, j’aurais la surprise de ne pas avoir la clique des vieux… Il lui jeta un sourire. Pour ce qui est du sérieux, on verra ça ce soir. Et quiconque l’avait connu dans les bras d’Abigaël ne pourrait que noter la ressemblance frappante qu’il y avait entre Kaisa et sa lointaine et défunte cousine. Calixte se mordit la lèvre, tout en se recoiffant du bout des doigts. Enfin bref, est-ce qu’Helena voyait une solution, même sans tenir compte des plans de séduction du cadet des Seymour ?

‹‹ Ne t’inquiète pas on va te trouver quelque chose pour éblouir le tout Killingworth ! ›› Et le sourire qui en profita pour éclore sur les lèvres de Calixte fut le plus sincère du monde : Je savais que tu étais LA personne adéquate. Et oui, il en était sincèrement persuadé. Lorsqu’elle s’approcha du dressing, il se leva pour la suivre. ‹‹ Bon, allez Princesse Calixte on va jeter un coup d’œil dans ton armoire. ›› La grimace face au surnom ne fut suivie d’aucune remarque : il l’avait bien mérité. Bras croisé, adossé à son bureau, Calixte l’observa fouiller en silence, mettre de côté quelques tenues, en considérer d’autres. Œil attentif, assez fasciné par une scène qu’il n’avait plus vue depuis des années, il n’osa pas interrompre la concentration de l’aînée des Percy. Et manqua de sursauter quand Leopold arriva avec les rafraîchissements. Leopold, tu aurais pu frapper ! Tout à son reproche, Calixte dégagea malgré tout sur une commode une place pour le plateau, qu’il désigna à celui qui maintenait la demeure en un seul morceau à la force de sa détermination. Et grâce à une patience acquise au fil des ans au contact des trop énergiques Seymour – Edward étant exclu naturellement du lot. ‹‹ Bonjour, Léopold. ›› ‹‹ Miss Percy. ›› Calixte nota le regard narquois posé par Leopold devant les chemises, costumes, blazer, pantalons sortis, fronça les sourcils. Merci… sa voix traîna un peu, l’invitant à les laisser tranquille, ce qui ne fit que lui attirer un nouveau regard narquois et moqueur de la part de cet homme qui l’avait vu grandir. Il s’en serait bien passé. La porte refermée, il put enfin reporter son attention sur Helena, tout en lui servant d’autorité un verre de jus de fruit. Pomme ? Orange ? Mangue ? Poire ? ‹‹ Ou une cravate... ›› Elle délaissa l’armoire, s’approcha de la commode à laquelle il s’était appuyé, le poussant à se décaler. ‹‹ Tu as encore celle que je t'avais offerte pour tes dix-huit ans ? Celle qui brille dans le noir. ›› Un large sourire fendit son visage à ce souvenir, il ouvrit de lui-même le tiroir pour exposer bien trop de cravate soigneusement pliées. Oui, bien sûr !

C’eut été un mensonge que d’affirmer avec certitude que cette cravate était sa préférée depuis lors, mais elle faisait assurément partie de celles qu’il ressortait régulièrement, avec joie et amusement. Parce qu’Helena avait toujours été, parmi son entourage, celle qui prenait sa phobie le plus au sérieux et avec le moins de mépris. Papa reconnaissait la terreur de Calixte pour mieux la lui reprocher, Edward s’en jouait et s’en moquait dès qu’il le pouvait, quant à Alice et Maman, il avait par moment l’impression qu’elles ne considéraient ses angoisses que comme des moyens supplémentaires de se faire remarquer. Helena, elle… et bien peut-être était-ce son acrophobie tout aussi violente qui l’aider à comprendre ce qui tourmentait Calixte, mais au fil des ans, elle lui avait fait bien des cadeaux aussi finement trouvés qu’originaux. Et toujours utiles. Cette cravate en faisant bien évidemment partie. Il mit finalement la main dessus, et la tendit dans un sourire à Helena. Tiens, la voilà ! Bon, j’admets qu’elle a un peu souffert, mais comment aurais-je pu m’en séparer ? Il en profita pour l’examiner de plus près, s’agaçant de voir le tissu fatiguer par endroit, et les filins phosphorescents se désorganiser à d’autres. Tu penses qu’elle irait avec le blazer ? Du bout des doigts, il effleura l’ensemble des cravates, avant de tendre un verre à celle qui avait été, à une époque, l’une de ses amies les plus proches. Maintenant qu’elle était là, et qu’il était assuré d’avoir une tenue plus que convenable, Calixte sentait sa panique se résorber pour ne laisser que l’envie de renouer avec Helena. Et d’éviter encore un petit malentendu comme la dernière fois. Tu sais comment tu vas t’habiller, toi, ce soir ? Parce que même s’il n’avait pas eu de réponse positive de sa part, malgré tous ses efforts, Calixte n’était pas connu pour accepter si facilement les non. Et les trop nombreux livres qui composaient sa bibliothèque et qui discouraient, en français comme en anglais, des différentes batailles navales – et terrestres également – qu’avaient pu donner, et remporter, l’Angleterre –, tous ces livres n’affirmaient qu’une seule chose : Calixte n’acceptait aucune bataille perdue comme une guerre achevée.

 
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Mer 30 Mai - 21:30
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La compassion, voilà quelque chose dont Helena était dotée. A tel point qu'elle comprenait le jeune homme dans sa panique presque irrationnelle. Il voulait que tout soit parfait, il voulait que ce jour soit exceptionnel et son ancienne amie refusait de ne pas le lui accorder. Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider en tout cas. Parce que c'était un jour exceptionnel, on avait trente ans qu'une fois. Et on ne vivait qu'une fois. De ce qu'Helena en savait.
En revanche, ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'il y avait quelque chose entre Calixte et la fille Howard. Une gentille fille de ce qu'elle avait entendu, une fille bien qui avait suivit le chemin de la médecine. Mais surtout la fille de l'effroyable Louciane. Si elle n'avait pas prit son goût pour la chasse et le sang, ça irait. Et si le paternel n'était pas invité aux festivités, ça irait encore mieux.

‹‹ Je n’ai pas encore vu qui avait répondu oui aux invitations, avec un peu de chance, j’aurais la surprise de ne pas avoir la clique des vieux… ››

Un instant, Hel se retrouva rassurée de ne pas venir à l'anniversaire. Elle n'aurait pas voulu y croiser papa Howard. Et rassurée aussi qu'il n'ait pas vu qui avait répondu positivement à l'invitation... De peur de se trahir, la belle blonde détourna le regard. Ca allait se lire sur sa tête qu'elle cachait quelque chose, il fallait donc qu'elle regarde ailleurs avec son visage traitre.

‹‹ Pour ce qui est du sérieux, on verra ça ce soir. ››

Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Pas qu'elle ne croyait pas au sérieux du fils Seymour - il le serait, un jour, certainement, comme tout le monde finissait par l'être... - mais pour l'instant elle n'en avait jamais eu d'exemple. Lui si volage, lui si immature... Adorablement immature. Et si c'était ce qu'il souhaitait, de plaire à Kaisa, alors Hel l'aiderait.

‹‹ Je savais que tu étais LA personne adéquate. ››

Le sourire de la jeune femme s'agrandit plus encore alors qu'elle se détournait pour fouiller dans les affaires du charmant brun. Helena se mit à la recherche de l'ensemble parfait. Mais tout de même, elle ne pouvait pas laisser tomber ce sujet si rapidement !

‹‹ Donc tu y as pensé, à du sérieux ? ››

Les yeux pétillants de malice, s'amusant un peu à taquiner son ancien ami... Comme au bon vieux temps, sous-entendant avec son air taquin que ça ne lui ressemblait pas beaucoup.

‹‹ Tu lui as déjà montré ta chambre ? Ou bien tu as peur qu'elle s'y perde ?  ››

Pour creuser encore un peu plus et savoir où en étaient les deux éventuels tourtereaux... Et puis parce que c'était bien connu, si les Seymour voyaient toujours les choses en grand, les Howard eux n'avaient plus la fortunes des grandeurs...
Puis plus sérieusement, Hel se concentra, se retrouva hypnotisée par son travail... Jusqu'à ce que le majordome entre dans la pièce pour servir les boissons. Alors Helena se détourna de sa mission, l'espace d'un instant, pour le saluer,  avant d'y retourner avec plus d'assiduité encore. Ce qu'il y avait autour n'avait pas d'importance, ça n'en avait plus. Hel se laissait absorber, obnubiler par ses choses à faire, jusqu'à se souvenir de la cravate. L'avait-il encore ?

‹‹ Oui, bien sûr ! ››

S'écartant de l'armoire, elle observa le jeune Seymour chercher le vêtement en se disant que ça faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés là, tous les deux à chercher quoi se mettre pour la fête à venir. Sauf que cette fois-ci, Helena ne serait pas de la partie.

‹‹ Tiens, la voilà ! Bon, j’admets qu’elle a un peu souffert, mais comment aurais-je pu m’en séparer ? ››

La belle blonde leva les yeux vers ceux de Calixte en prenant la cravate qu'il lui tendait. Un petit pincement au cœur l'agita alors qu'elle se rendait compte qu'elle était réellement heureuse qu'il l'ait gardée, même après plus d'une dizaine d'années. Une amitié pouvait-elle rester intacte après tant de négligences ?

‹‹ Je devrais t'en offrir une nouvelle... ››

Elle dit, pensive, les mains glissant sur les bords élimés du tissus. Il semblait l'avoir portée souvent, ça aussi ça lui réchauffa le cœur.

‹‹ Tu penses qu’elle irait avec le blazer ? ››

‹‹ Oui. ››

Sincèrement. Bien sûr qu'elle irait avec, cette cravate faisait toujours une sacrée impression. Simple au premier abord, surprenante une fois la nuit tombée. Puis relevant les yeux vers son ami :

‹‹ Mais tu n'es pas obligée de la mettre, c'était juste une idée. ››

La belle blonde tendit de nouveau la cravate à son propriétaire, prête à reprendre ses recherches quand la question tomba :

‹‹ Tu sais comment tu vas t’habiller, toi, ce soir ? ››

Il fallait s'y attendre. Que ça finirait par arriver sur ce terrain là. N'aurait-elle pas simplement pu venir, l'aider à choisir ses vêtements et repartir incognito ? Peut-être n'aurait-il même pas remarqué son absence le soir même, il y aurait sûrement foule de toute manière...

‹‹ Je... Non ? ››

Suivit d'un petit rire nerveux tout en se mettant à fouiller plus rapidement parmi ce qu'elle se rendit bientôt être les chaussettes. Haha, Hel, menteuse hors paire.
La belle blonde sortit une paire de chaussettes – puisqu’elle y était – et la tendit à son ami.

‹‹ Alors ? Tu vas essayer tout ça ou tu préfères garder la surprise ? ››

... Pour ce soir, tu sais, quand je ne serai pas là....

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Mer 20 Juin - 19:57
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Oui, on pouvait le dire, Calixte avait - et admettait avoir - une légère tendance à l’arrogance entremêlée de cette assurance que l’on pouvait lui refuser. Lorsqu’il avait une idée en tête, il s’y tenait en général, surtout lorsqu’il s’agissait d’une conquête féminine. Lorsqu’il avait une idée en tête, il ne s’en détachait pas, ou que très peu, ne voyait que son objectif, composait en fonction de cet objectif et perdait, bonté divine tout sens commun. Oui, on pouvait lui accorder ça : lorsqu’il affirmait pouvoir profiter de cette soirée pour approcher, voire plus qu’approcher, Kaisa Howard, c’était qu’il allait le faire, tout mettre en oeuvre pour le faire, et en profiter pour chasser de son esprit tous les doutes et les interrogations qu’il pouvait avoir - et nier avoir - quant à une autre femme, plus rousse, plus musicienne, plus tentatrice encore que le sosie d’Abigaël. Et lorsqu’il affirmait vouloir que tout soit parfait et bien… et bien, ça pouvait expliquer sa nervosité et sa panique face aux imperfections, ça pouvait expliquer la crise de colère et d’angoisse qui l’avait poussé à appeler Helena, et ça pouvait expliquer son soulagement à l’idée de savoir la situation en main, maîtrisée par quelqu’un qui s’y connaissait en style et en élégance, du moins, aux dernières nouvelles.

Calixte était anxieux. Il avait besoin de sa meilleure amie, il avait besoin de son avis, de son point de vue. Mais pas vraiment de son opinion quant à ses plans de drague. Enfin, si, un peu, le minimum, mais… oui, elle avait raison, les Howard, même si Calixte avait grandi avec la branche aînée, avec des branches cadettes, n’étaient pas les plus abordables mais soit, d’un geste de la main, Calixte lui fit comprendre que pour le moment, cela lui importait peu. Louciane, Cassidy, et même Anthony, ce n’était pas l’important à ses yeux. Kaisa en revanche… non, il n’y avait rien de sérieux. Pour le moment. Mais peut-être que… ? ‹‹ Donc tu y as pensé, à du sérieux ? ›› Calixte haussa les épaules sous la question, pendant une fraction de seconde, il songea à la rousse, se reconcentra sur Abigaël, ou plutôt Kaisa, soupira. Je ne dirais pas que… Il croisa son regard chargé de malice, et à sa susceptibilité s’opposa la joie simple de retrouver sa meilleure amie dans la moquerie - et la lucidité - qu’elle lui chuchotait sur un ton taquin. ‹‹ Tu lui as déjà montré ta chambre ? Ou bien tu as peur qu'elle s'y perde ?  ›› Il se laissa tomber sur le dos, bras étendus de part et d’autre, pendant une fraction de seconde, comme crucifié par la question et surtout, par les sous-entendus d’Helena, avant de se redresser. Nan, pas encore, on a juste… le contact est bien passé, je crois. Et pour du sérieux, vraiment, Hel ? C’est bien trop tôt pour envisager ça, même si j’ai… hum… Comment formuler ça à un esprit aussi libre qu’Helena, qui s’était arrachée à la ronde des mariages arrangées juste en s’y opposant, quand Calixte y était encore enchaîné, pieds et poings liés, sans oser faire un mouvement pour le moment, tout en espérant que ça change ? On va dire que j’ai l’accord de principe de Maman, je crois. Mais si le mariage d’Eddie et Diana a lieu, nous aurons déjà une alliance avec les Howard donc ça risquera d’être compromis… enfin bref. Calixte plissa les yeux en se relevant, chassant une nouvelle fois d’un geste de la main le sujet de discussion, inintéressant et conflictuel selon lui. Tu vois l’idée, et du coup, t’imagines bien qu’il y a plus que des questions de sérieux là-dedans. Et qu’il y avait bien plus que ça, ses propres sentiments n’avaient pas à entrer dans l’équation pour le moment, de cela Calixte en était convaincu. Donc non, rien de sérieux, aucun arrangement, juste… juste Calixte qui était incapable de faire le deuil d’Abi.

Inutile de préciser que Léopold fit une diversion des plus appréciées, malgré le regard noir d’un Calixte qui aurait préféré - plus que préféré même - qu’il ne les interrompe pas aussi abruptement. Sans lui laisser le temps de s’attarder - et de commenter la garde robe exposée de Calixte, le Seymour le mit à la porte et se reconcentra sur Helena qui cherchait à présent une cravate adéquate et pas n’importe laquelle. Il fallut quelques minutes au brun pour remettre la main dessus, une cravate usée, patinée mais dont il prenait grand soin malgré les années. Elle avait un peu souffert, comme tout vêtement porté plus que de raison, assurément. ‹‹ Je devrais t'en offrir une nouvelle... ›› Il lui lança un regard complice. Si jamais tu n’avais d’idée de cadeau pour ce soir… commença-t-il avant de feindre la vexation : Même si j’espère que tu as déjà tout prévu, et d’enchaîner sans plus tarder sur la raison de sa présence ici : les tenues déposées sur le lit, sorties pour être essayées. Est-ce que la cravate allait convenir, avec le blazer ? ‹‹ Oui, mais tu n'es pas obligée de la mettre, c'était juste une idée. ›› Levant les mains en signe de reddition - à moins que ce ne soit de la soumission, Calixte la rectifia sans attendre : Hellie jolie, si tu es là, c’est pour justement me donner des idées ! Et il lui faisait confiance, voilà tout, sur tout le domaine des tenues. Et il voulait aussi, renouer avec leur complicité d’antan, qui survivait, il en était certain, malgré les années de silence. Et à propos de silence, à propos de tenue, il poursuivit d’une voix curieuse. Est-ce qu’elle avait déjà en tête sa tenue pour ce soir ? ‹‹ Je... Non ? ›› Elle rit, Calixte, lui, ne rit pas. Pardon ? Il fronça les sourcils en s’appuyant à la commode, ne plaisantant plus du tout, tandis qu’elle fouillait maintenant dans les chaussettes - primordiales puisqu’il fallait les assortir, bien évidemment, aux lacets, à la cravate et éventuellement aux boutons de manchette s’il les choisissait colorés. Primordiales, donc, mais... Il attrapa les chaussettes, les lança sur le lit à côté de tout le reste. ‹‹ Alors ? Tu vas essayer tout ça ou tu préfères garder la surprise ? ›› Il agita légèrement la tête en signe de négation. Non quoi ? Non, il n’allait pas abandonner aussi vite la partie. Tu es en train de me dire que tu n’as pas prévu ta tenue pour ce soir ? Mais… C’était presque aussi inconcevable que lui hésitant sur quelle chemise porter : inconcevable, mais bel et bien possible. Et catastrophique. Et elle ne semblait pas s’en inquiéter. Ce qui voulait dire que… Ses doigts agrippèrent son haut, ses yeux accrochèrent l’heure qui tournait. Oh, et puis zut, il pouvait faire deux choses en même temps, il n’était pas empoté à ce point. Et trop peu pudique, également. Son tee-shirt partit rejoindre le sol, le laissant torse nu face à Helena, les doigts glissant vers la chemise pour commencer à l’enfiler. Tu… on est d’accord que tu viens, ce soir, hein ? Je veux dire… oui, tu viens ce soir. Lui poser la question, pour la répéter comme s’il s’agissait d’une évidence : Calixte voulait s’en convaincre. J’ai… tu connais la salle, totalement de plain-pied, ou presque, c’est là où on a fêté nos vingt ans, tout est totalement sécur’, y’a rien en hauteur, et j’ai prévu large niveau soft. Et… Et qu’oubliait-il pour achever de la convaincre ? Rien. Si ce n’était sa vexation, et sa susceptibilité qui n’accepteraient assurément pas qu’elle le plante comme ça. C’est la soirée de mes trente ans, bordel, ça fait des mois que je la prépare, tu peux pas me planter là, hein ? Non, oui, tu viens ce soir, Sixtine sera là en plus. Tu n’as… tu n’as aucune raison de te défiler… Tout en parlant, il batailla avec les boutons, pestant, puis sitôt sa chemise correctement mise, il commença à enlever son pantalon de sport, toujours sans aucune gêne. Après tout, son caleçon green lantern n’avait rien de honteux.

 
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Sam 23 Juin - 23:57
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Calixte et Kaisa... La jeune Percy était loin de vouloir juger, autant de la qualité d'une relation que de ses chances de réussite, c'était juste qu'en cas de mariage, elle aurait du mal à aller à la cérémonie sans se faire lorgner hautainement ou ignorer royalement et lourdement par papa Howard. L'ambiance que ça mettrait ! Mais c'était déjà se projeter, se projeter très loin. Helena secoua la tête pour elle-même mais distilla tout de même quelques questions curieuses.

‹‹ Je ne dirais pas que… ››

Pas de sérieux encore, Hel sourit gentiment en se souvenant des nombreuses conversations qu'ils avaient pu avoir sur des filles qui intéressaient Calixte. Des avant soirées alcoolisées, riantes, dansantes, des après soirées aussi, à construire des plans, des idées, des éventualités.

‹‹ Nan, pas encore, on a juste… le contact est bien passé, je crois. Et pour du sérieux, vraiment, Hel ? C’est bien trop tôt pour envisager ça, même si j’ai… hum… ››

La belle blonde continua à porter son rictus, même s'il s'était fait plus faible. Son ami avait l'air perdu soudain, affalé sur son lit comme un adolescent au bord du gouffre. Qu'est-ce qu'il ne lui disait pas ? La jeune femme stoppa ses mouvements pour observer le beau brun.

‹‹ On va dire que j’ai l’accord de principe de Maman, je crois. Mais si le mariage d’Eddie et Diana a lieu, nous aurons déjà une alliance avec les Howard donc ça risquera d’être compromis… enfin bref. ››

Oh ma parole, c'était ça !
S'en était donc vraiment allé jusqu'à là ?

‹‹ Non mais... Je ne pensais pas... T'en as parlé à ta mère ? ››

Helena n'avait pas la langue liée mais à ce moment là, elle ne savait trop que penser. Un peu perdue elle aussi. La jeune femme avait raté trop de passages de la vie de Calixte, elle s'en rendait compte maintenant. Et le rappel du mariage d'Edward et de Diana n'était pas pour arranger les choses. Le visage d'Helena s'assombrit. Qu'un de ses meilleurs amis soit impliqué dans les affaires tordues de la haute société était déjà suffisant, que son frère suive n'était certes pas étonnant, mais intolérant pour la belle blonde.

‹‹ Tu vois l’idée, et du coup, t’imagines bien qu’il y a plus que des questions de sérieux là-dedans. ››

La jeune femme acquiesça doucement. S'il le disait... De toute manière la belle blonde n'allait pas continuer plus longtemps à l'interroger à ce propos, même si cela faisait un bien fou de lui parler à nouveau, de reprendre le cours de sa vie. L'important maintenant était de l'aider à se vêtir pour qu'il puisse faire son petit effet escompté auprès de la demoiselle.
La cravate magique qu'Helena lui avait acheté il y avait de ça plusieurs années saurait faire le travail. Mais elle était élimée, elle devrait lui en acheter une autre.

‹‹ Si jamais tu n’avais d’idée de cadeau pour ce soir… Même si j’espère que tu as déjà tout prévu. ››

Un rire nerveux s'échappa d'entre les lèvres de l'ainée des Percy. Oui, bien sûr, j'ai effectivement prévu de ne pas venir... Encore une fois elle évita son regard en espérant avoir l'air innocente, crédible. Prends la cravate Calixte et arrêtes de poser des questions s'il te plait ! La jeune femme lui indiqua qu'il n'était pas obligé, pour la cravate, que ce n'était qu'une idée, tentant en même temps de recadrer la discussion sur la raison de sa venue. Il lui suffisait juste de choisir sa tenue, d'éviter encore le sujet et de rentrer chez elle bien sagement.

‹‹ Hellie jolie, si tu es là, c’est pour justement me donner des idées ! ››

La belle blonde sourit, de nouveau dans son élément, rassurée. Ce fut de courte durée, car bientôt Calixte parla de sa propre tenue pour la soirée. Mais bordel était-elle réellement un foutu livre ouvert ? Car elle sentait qu'il tenait quelque chose, qu'il commençait à se douter, alors que la jeune femme lui répondait qu'elle ne savait pas encore.

‹‹ Pardon ? ››

L'ainée des Percy lu sur son visage qu'il voyait bien que quelque chose clochait. Alors elle saisit une paire de chaussette qu'elle lui lança. Une diversion. Une diversion, vite. Allait-il essayer ses affaires ou non ?

‹‹ Tu es en train de me dire que tu n’as pas prévu ta tenue pour ce soir ? Mais… ››

Ca ne marchait pas. Comment faire pour se tirer de là avec les compétences hors paire d'actrice d'Helena ? Soudain appuyée contre l'armoire, la jeune femme regardait son ami se dévêtir. Pas comme si elle ne l'avait pas déjà vu ainsi à de nombreuses reprises. Les habitudes ça se reprenait vite... Quoi que Calixte avait tout de même prit un peu de muscles depuis.

‹‹ J'ai encore le temps, non ? Enfin si tu te décide assez rapidement. ››

Petit rictus crispé. Oh Helena, tu ne sais même pas fausser un sourire !

‹‹ Tu… on est d’accord que tu viens, ce soir, hein ? Je veux dire… oui, tu viens ce soir. J’ai… tu connais la salle, totalement de plain-pied, ou presque, c’est là où on a fêté nos vingt ans, tout est totalement sécur’, y’a rien en hauteur, et j’ai prévu large niveau soft. Et…››

La jeune femme s'avança, sans rien dire alors que son ami semblait avoir un conflit passionné avec ses boutons de chemise. Pour l'instant, aucune autre blague capable de la tirer d'affaire ne lui venait. Bien sûr qu'elle avait envie de venir, bien sûr qu'elle mourrait d'envie de fêter ses trente ans avec son ancien meilleur ami. Mais c'était tellement risqué, il avait été d'une telle influence sur elle...
Helena avança encore.

‹‹ C’est la soirée de mes trente ans, bordel, ça fait des mois que je la prépare, tu peux pas me planter là, hein ? Non, oui, tu viens ce soir, Sixtine sera là en plus. Tu n’as… tu n’as aucune raison de te défiler… ››

Sixtine serait là ! La phrase fit tiquer Helena. Eh merde... Pourtant elle aurait du s'en douter ! La benjamine des Percy n'était-elle pas de toutes les fêtes ?
A force, la belle blonde était arrivée juste devant son ami qui depuis avait perdu son pantalon au profit d'un magnifique caleçon à l'égérie de Green Lantern. Helena n'y fit pas plus attention que ça, la proximité n'était depuis longtemps plus une gêne pour les deux jeunes gens. Elle saisit la cravate et vint la nouer doucement avec des mains expertes autour du cou de Calixte, tout en prenant soin d'éviter son regard. La jeune femme essayait de gagner du temps, de trouver un échappatoire, mais elle voyait bien que cela devenait impossible.

‹‹ Calixte... ››

La belle blonde remonta le nœud de la cravate et s'écarta d'un pas et leva enfin les yeux vers le charmant brun.

‹‹ Tu sais que je ne peux pas venir n'est-ce pas ? ››

Sondant son regard. Il allait mal réagit, Helena le savait, elle le connaissait si bien. Mais elle aurait voulu qu'il en soit autrement.

‹‹ Je... J'en meurs d'envie, vraiment. ››

Et c'était sincère : elle n'avait pas apprit à mentir en faisant un nœud de cravate.

‹‹ Mais je... ››

Helena inspira plus profondément, douloureusement. Elle sentait les mots au bord de ses lèvres, la vérité qui ne pouvait que s'échapper, toujours.

‹‹ Il va y avoir de l'alcool partout et il y aura toi. J'ai peur d'avoir une impression de déjà vu. Je... Calixte je ne veux pas rechuter. ››

Ca faisait huit ans. Huit longues années et Helena allait bien, tellement mieux que pendant son adolescence. Bien sûr qu'elle avait des ennuis, comme tout le monde, mais rien qui pourrait la remettre dans l'état d'autodestruction qu'elle avait subit à la mort de sa mère... Et en même temps, tout pouvait basculer si rapidement... Surtout quand son plus charmant démon était dans les parages.

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Jeu 2 Aoû - 22:17
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Du sérieux. Avait-il déjà un jour songé à du sérieux dans ce domaine-ci de sa vie ? Oui, bien évidemment. Calixte, contrairement à ce qu’on lui reprochait bien souvent, savait être sérieux, savait où étaient ses priorités. L’enfant turbulent qui courrait pied-nu dans le manoir, qui revenait crotté d’un après-midi en pleine nature, qui coupait les adultes dans leurs discussions, oubliait sa place et la politesse, mettait de côté ce qu’on attendait de lui pour favoriser ce qu’il souhaitait, lui, cet enfant-là, voilà bien des années qu’il avait été réduit au silence par les exigences de Papa, les attentes de Papa, la sévérité de Papa, et la crainte, naturelle, mêlée de respect et d’une loyauté infinie que Calixte pouvait avoir pour Papa. Une loyauté apprise, innée, inculquée… il ne savait plus trop, mais elle était là, et elle gonflait sa poitrine de douleur et de regrets, de fierté et de rancœur, à chaque fois qu’il en venait à mettre de côté tout ce qu’il pouvait souhaiter pour accepter ce que Papa souhaitait, à chaque fois qu’il s’égarait à songer à tout ce dont il n’avait pas le droit pour la seule raison que ce n’était ni sa place, ni son rôle. Combien de fois, à ce propos, avait-il couvert Helena d’un regard jaloux, envieux, face à la liberté qu’elle pouvait avoir sous prétexte qu’elle était une fille, d’une part, et par son caractère, d’une autre, qui l’avait vu s’élever contre la volonté fragile de Jeremy ? Combien de fois, à ce propos, avait-il envisagé de faire de même et s’était-il rétracté aussitôt opposé au regard froid, rigide et ô combien intimidant de Papa ? Combien de s’en était-il donc voulu d’être aussi lâche, aussi couard, et aussi faible face à Papa quand Helena, bien au contraire, ne semblait accepter d’ordre de personne ? Trop, bien trop de fois pour qu’aucune rancœur ne s’immisce entre l’aînée des Percy et le cadet des Seymour. Trop, bien trop de fois pour qu’il puisse être capable d’ignorer tout ça. Trop, bien trop de fois pour qu’il puisse ignorer également tout ce que la question d’Helena sous-entendait. Calixte soupira. Du sérieux, avait-il songé à du sérieux depuis Abigaël ? Non, oui, non ; s’il l’avait fait, il avait aussitôt mis de côté cette possibilité. Pour mieux l’enterrer derrière les ordres et les attentes de Papa et sa position de cadet, de joker disséminé dans la manche, de roue de secours à préserver intact. Un soupir, il se laissa tomber sur le lit, crucifié par le trouble de ses pensées. Du sérieux, avec Kaisa ?

Bonté divine, il la connaissait si peu ! Et en même temps, il avait tant l’impression de la connaître, de pouvoir prévoir ses sourires et ses fossettes que c’en était déroutant. Il se redressa devant les autres sous-entendus d’Helena, se réfugia derrière une évidence pour s’épargner la peine de trop réfléchir à tout cela. Avant même d’envisager du sérieux, tout trentenaire qu’il allait bientôt être, les faits resteraient les mêmes : Papa et Maman devaient donner leur accord. Et au grand jeu des échiquiers de pouvoirs et de mariage, il était une tour restée dans son coin, que l’on attendait de dégainer au bon moment. Une alliance avec les Howard alors que celle forgée par Edward et Diana était déjà fermement ancrée dans les esprits… d’un geste de la main Calixte balaya le plateau d’échec imaginaire. ‹‹ Non mais... Je ne pensais pas... T'en as parlé à ta mère ? ›› Sous la question presque surprise d’Helena, Calixte se surprit à ricaner, avec un brin de moquerie. Disons que Maman a un don certain pour remarquer ce que je ne veux pas lui dire. Il préféra biaiser plutôt que d’avouer à Helena que Kaisa… et bien… Kaisa ressemblait bien trop à Abigaël pour que quiconque ayant encore en tête le visage de cette dernière puisse ne pas faire le lien entre les deux jeunes femmes et l’attirance évidence que Calixte pouvait avoir pour la fille de Louciane. Enfin bon. Enfin bon, n’en parlons plus, tu as une tenue à me choisir ! Et ce n’était pas une mince affaire.

Après l’intervention de Leopold, fort bienvenue aux yeux de Calixte comme une nouvelle – et nécessaire – distraction, Helena prit sa mission très au sérieux et trop vite, Calixte se mit à devoir chercher dans ses trop nombreuses affaires cette cravate qu’elle lui avait offert, des années plus tôt. Une cravate marquée par l’usage, éliminée, toujours aussi douce au toucher et toujours aussi belle de l’attention qu’elle camouflait derrière les fils phosphorescents qu’elle cachait en son sein. Elle avait souffert, et sous la proposition d’Helena de lui en offrir une nouvelle, le regard de Calixte se fit aussi complice que malicieux. Si elle n’avait pas d’idée pour ce soir… mais elle devait, bien évidemment, en fille de bonne famille, avoir déjà tout prévu. Jusqu’à sa tenue. Jusqu’à… le silence d’Helena se fit éloquent, la voix curieuse de Calixte se fit tendue sous le silence, l’esquive évidente qu’elle lui opposa. Jusqu’à ce que son ton se fit bien plus incertain alors que son tee-shirt allait rejoindre le sol pour lui permettre d’essayer chemise et pantalon de soirée qu’elle lui avait sortis. Comment ça, elle ne savait pas encore comment elle allait s’habiller ?

Appuyée contre l’armoire, Helena subit sans plus tarder le regard inquisiteur, et menaçant, du cadet des Seymour. ‹‹ J'ai encore le temps, non ? Enfin si tu te décides assez rapidement. ›› Et la pique ne trouva pas preneur dans le regard trop sombre de Calixte qui décortiqua non seulement les boutons de sa chemise - grand Dieu tout puissant, pourquoi y en avait-il tant ? – mais également toutes les raisons qui rendaient impossible le moindre refus de venir de la part de la Percy. Elle avança vers lui, Calixte s’énerva sur les boutons mais en rendit en aucun cas les armes : des arguments il en avait, il en avait pléthores, même. Tout ce qu’elle avait à faire… c’était écouter. Et le rassurer. Rassurer son ego, rassurer sa susceptibilité, rassurer les vestiges d’une amitié qui avait du mal à disparaître malgré les années, qui avait du mal à revivre malgré leur passé ensemble. La chemise vaincue, son pantalon de sport tomba sur ses chevilles, comme une invitation à passer plutôt le pantalon étendu sur le lit. Un pantalon que Calixte ne glana pas immédiatement, préférant river ses pupilles foncées sur une Helena trop proche pour que ce soit innocent. La cravate se déplia sous ses doigts experts, pendant une fraction de seconde, il se demanda s’il devait craindre pour sa vie mais préféra faciliter la tâche d’Helena en relevant le menton et en se redressant. Les lèvres pincées de tension. ‹‹ Calixte... ›› Il chercha son regard, réajustant par réflexe le nœud – parfait – qu’elle délaissa autour de son cou. Helena. Vas-y, hurlèrent ses lèvres pincées, vas-y, dis moi que tu ne veux pas venir, crièrent ses doigts nerveux.

‹‹ Tu sais que je ne peux pas venir n'est-ce pas ? ›› Calixte déglutit pour mieux se retenir de réagir. Vivement. Trop vivement. ‹‹ Je... J'en meurs d'envie, vraiment. ›› Sa mâchoire se contracta : évidence de l’explosion à venir. Elle était peut-être sincère, Calixte n’était pas de ceux qui s’embarrassaient de ce genre de détails. Il n’aimait tout simplement pas lorsque les gens n’agissaient pas comme il le prévoyait. ‹‹ Mais je... ›› Un agressif Tu ? lui échappa et le fit trahir son vœu de silence. Elle soupira, Calixte sût qu’il n’allait pas apprécier ses mots. ‹‹ Il va y avoir de l'alcool partout et il y aura toi. J'ai peur d'avoir une impression de déjà-vu. Je... Calixte je ne veux pas rechuter. ›› Et surtout il y aura toi. Je suis donc un problème, maintenant ? Il faisait l’innocent, le bougre, tout à sa mauvaise foi, tout à sa vexation ; il faisait l’innocent, reléguant au placard celui qui faisait boire Helena contre son gré par tous les subterfuges possibles. Désolé, mais oui, je serai à ma fête d’anniversaire, je ne peux pas vraiment décommander pour tes beaux yeux. Et toute sa voix était crispée des efforts qu’il faisait pour ne pas hurler. Il recula d’un pas, laissant au sol son survêt, attrapant son pantalon pour mieux le passer et en attacher le bouton, sans savoir encore pour quelle ceinture il allait devoir opter. Ce n’était plus sa priorité.

Tu te rends compte de ce que tu dis, Hel’ ? Nom de Dieu, bien sûr qu’il va y avoir de l’alcool ! Mais je te l’ai dit, il ne va pas y avoir que ça ! Et il va y avoir une super piste de danse, et de l’animation et… je ne te demande pas de venir à une de ces orgies étudiantes pour lesquelles tu excellais, je veux juste… Etait-il en train d’aggraver son cas ? Très certainement, oui… mais… mais ? Calixte n’était plus à ça près. Il se rapprocha, pour poser ses mains sur les épaules d’Helena. Je ne sais plus ce que l’on est l’un pour l’autre, Hel… Helena. Le surnom ne lui semblait plus comme allant de soi. Mais je sais ce qu’on a été, et j’ai… j’ai vraiment envie que… que dis-je, envie, j’ai besoin que tu sois là ce soir. Tu étais ma meilleure amie, tu es la seule qui sache me comprendre au point de choisir pour moi mes tenues, tu… Il ne savait pas trop ce qu’il essayait de lui dire. Mais il savait ce qu’il essayait de faire : ne pas exploser. Ne pas l’accuser. Ne pas l’agresser et la braquer définitivement. Helena, si tu ne sais pas quoi te mettre, Alice sera ravie de te prêter une robe ! Et… ce n’est pas ton genre de me faire sciemment de la peine, je te connais. La connaissait-il vraiment ? Encore une fois, non. Mais une chose était certaine, Helena n’était pas méchante. Helena n’était pas comme lui, à blesser sans s’en soucier, sans même le remarquer, ceux qui pouvaient l’entourer ; et en jouant sur ça… peut-être…

 
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Sam 18 Aoû - 22:16
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Il y avait des moments où Helena avait envie de sauver tout le monde. Elle voulait prendre un bateau, y jeter sa sœur et les frères Seymour et fuir, loin des responsabilités auxquels ils ne savaient pas s’arracher, loin de ces familles dont ils ne savaient pas se détacher. Ces notions de devoir, d’honneur stupide qu’on leur avait inculqué et dont ils étaient maintenant prisonniers, Hel avait su s’en affranchir. Mais eux, eux en étaient les esclaves. Alors de nombreuses fois la belle blonde avait voulu les en arracher de force pour les libérer enfin... Mais comme des enfants n’ayant jamais vu qu’une façon de voir le monde, elle craignait qu’en le faisant elle-même, ils ne soient que plus perdus encore, loin de leurs repères immoraux. Qu’ils ne soient que plus malheureux. C’était à eux tous de se libérer de leurs chaînes et si l’aînée des Percy pouvait les y aider, elle ne devait pas le faire à leur place. Ils avaient grandit ainsi, Edward et Calixte en tout particulier, parce qu'on leur avait dit ce qui était bon ou non et peu importait à quel point on détestait ses parents, pour tous les enfants leur instruction ne pouvait être ignorée. Ce que l'absence de Papa Percy dans l'enfance d'Helena avait beaucoup facilité...
Mais à vrai dire en ce qui concernait Calixte, la belle blonde avait déjà fait une grande part quand, quelques années plus tôt, elle avait refusé leur mariage arrangé. Et pourtant ce que ça aurait arrangé tout le monde et surtout les Seymour ! Cette maison qui aurait été liée à toutes les autres grandes familles de Veilleurs, prenant enfin racine sur tous les fronts. Mais au delà des intérêts du Duc de Somerset et des conséquences que cette liaison aurait pu avoir sur le monde de l’aristocratie, c’était le principe archaïque du mariage forcé qu’Helena avait refusé. Au fond d’elle, la jeune femme était certaine que malgré ses impressions de manque de maturité, Calixte ferait un excellent mari. Il cachait sa douleur derrière une attitude juvénile et irresponsable, tout comme elle avait tenté de tout noyer avec la drogue. Mais ce n'était pas comme ça que la belle blonde voulait vivre, pas en suivant un chemin qu'on lui traçait, pas en courbant l'échine à chaque fois qu'on le lui demandait. Helena voulait cette liberté pour ces amis autant qu'elle les admirait pour leur loyauté. C'était un sentiment partagé, rien n'était jamais ni tout blanc ni tout noir, une question de choix de perspective, là était tout le soucis.

‹‹ Disons que Maman a un don certain pour remarquer ce que je ne veux pas lui dire. ››

L'ainée des Percy acquiesça comme si elle comprenait, mais comment pouvait-elle ?

‹‹ Enfin bon, n’en parlons plus, tu as une tenue à me choisir ! ››

Il avait raison et Helena sauta sur la porte de sortie qu'il venait de lui ouvrir pour se remettre à la recherche de vêtements adéquats.
Mais elle ne le fit pas assez bien ou il l'interrompit avec ses questions. Quoi qu'il en soit, la jeune femme se retrouva bientôt dos au mur avec l'inévitable lui pendant au nez. Calixte se doutait qu'elle n'allait pas venir. Malgré ses tentatives de sauvetage, malgré celles de diversion, rien n'y fit.

‹‹ Helena. ››

Il allait s'énerver, il n'avait pas changé, c'était pour la jolie blonde comme s'adresser à un membre de sa famille tellement elle le connaissait. Et pire encore que d'être piqué à vif, pire encore que d'être vexé, il allait invoquer sa pitié, sa gentillesse et la convaincre de venir tout de même. Helena n'avait même pas encore commencé le combat qu'elle avait déjà envie de déposer les armes à terre avant de fuir en courant. Pourtant elle tenta une explication, la plus sincère qu'elle le pouvait, allant jusqu'à révéler ses plus grandes peurs.

‹‹ Je suis donc un problème, maintenant ? ››

L'ainée du Duc de Northumberland soupira sans aucune retenue. Elle avait bien vu les yeux du beau brun s'assombrir au fil de ses mots. Comme une scène qui se répétait.
La jeune femme laissa ses mains retomber le long de son corps et s'éloigna un peu pour jeter un dernier coup d'oeil au dressing, plus pour se donner de la contenance qu'autre chose.

‹‹ Calixte, tu es un problème sur pattes. ››

Pas vraiment un reproche, plutôt une boutade – qu'il prendrait mal, évidemment, mais au point où elle en était, Helena estimait ne pas pouvoir tomber plus bas. Après tout, le taureau avant déjà vu rouge à sa première phrase, alors à partir de là... Elle pouvait bien tout tenter.

‹‹ Désolé, mais oui, je serai à ma fête d’anniversaire, je ne peux pas vraiment décommander pour tes beaux yeux. ››

Tournant de nouveau la tête vers son ami, Hel secoua la tête.

‹‹ Ce n'est pas ce que je te demande... ››

Je veux juste que tu acceptes que je ne viendrai pas...
Mais le moulin à paroles du jeune Seymour une fois lancé avait bien du mal à se taire à nouveau et la belle blonde n'eut pas la chance de s'expliquer davantage avant la nouvelle avalanche de mots.

‹‹ Tu te rends compte de ce que tu dis, Hel’ ? Nom de Dieu, bien sûr qu’il va y avoir de l’alcool ! Mais je te l’ai dit, il ne va pas y avoir que ça ! Et il va y avoir une super piste de danse, et de l’animation et… je ne te demande pas de venir à une de ces orgies étudiantes pour lesquelles tu excellais, je veux juste… ››

Observant Calixte enfin entièrement vêtu, Helena remarqua qu'il manquait encore une ceinture pour parfaire sa tenue et elle faillit se mettre à sa recherche quand le brun réduit la distance entre eux pour poser ses mains sur ses épaules. La jeune femme plissa ses yeux d'un air entre la suspicion et le défi en attendant qu'il continu son plaidoyer.
Tu peux encore y aller parce que là, je ne suis pas du tout convaincue.
Elle avait la terrible impression d'avoir dix ans de moins, au même endroit, avec la même personne essayant de la convaincre de se joindre à des festivités adolescentes qui finiraient forcément mal pour au mieux, l'un des deux seulement.

‹‹ Je ne sais plus ce que l’on est l’un pour l’autre, Hel… Helena. ››

Eh merde... Pourquoi l'avait-il appelé par son prénom ? Il ne faisait pas ça. Elle ne devait pas l'écouter. Tout cela n'était qu'une triste tentative pour l’apitoyer, Hel ne devait pas se laisser avoir. Pas cette fois.
Et en même temps il avait raison. Pouvait-on reconstruire une amitié après presque une décennie d'absence ? De ce qu'elle en avait vu jusqu'à là, la belle blonde voulait croire que oui.

‹‹ Mais je sais ce qu’on a été, et j’ai… j’ai vraiment envie que… que dis-je, envie, j’ai besoin que tu sois là ce soir. Tu étais ma meilleure amie, tu es la seule qui sache me comprendre au point de choisir pour moi mes tenues, tu… ››

Re merde... C'était cuit. Il pouvait déjà arrêter son discours là, Helena était faite. Son petit cœur de chocolat avait fondu comme neige au soleil aux paroles chargées de nostalgie. Bien sûr qu'elle avait envie qu'ils soient amis comme avant. Bien sûr qu'elle ne voulait pas briser ce qu'ils semblaient reconstruire. Bien sûr qu'elle était faible et naïve quand il s'agissait de Calixte !
Un nouveau soupire s'échappa de ses lèvres mais cette fois-ci, c'était celui de la défaite. En présence du jeune Seymour, Helena en était presque au stade de soupirer du fait d'avoir soupiré...

‹‹ Helena, si tu ne sais pas quoi te mettre, Alice sera ravie de te prêter une robe ! Et… ce n’est pas ton genre de me faire sciemment de la peine, je te connais. ››

La belle blonde fini par baisser le regard et agiter la main pour lui faire signe de se taire.

‹‹ C'est bon. C'est bon ça suffit je... ››

Elle grommela plusieurs gros mots d'affilé. Fuir ou combattre encore ne serait que repousser l'échéance. Helena voulait faire plaisir à son ancien ami. Elle ne voulait pas le décevoir, même huit ans après. Elle ne voulait pas lui faire de la peine... Ne lui en avait-elle pas déjà fait assez en le fuyant pendant des années ?

‹‹ Je vais venir... Tu... ››

La jeune femme était agitée, submergée par sa propre impuissance. Ouvrant quelques tiroirs, elle fini par trouver celui où étaient joliment enroulées quelques dizaines de ceintures. Elle fini par en sortir une noire avec de légers motifs en forme de cercles de différentes tailles qu'elle tendit à son ancien ami.

‹‹ Tu vois ça commence par ça ! Tu m'influences de nouveau, sale... Sorcière ! Tu es une vieille sorcière Calixte et t'as des... pouvoirs sur moi ou je ne sais pas. ››

La belle blonde secoua encore une fois la tête, agacée d'avoir été bernée si facilement. Mais pouvait elle en vouloir longtemps à Calixte ? Pas plus de huit ans à priori.

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Dernière édition par Helena M. Percy le Mar 11 Sep - 21:07, édité 1 fois

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Lun 3 Sep - 22:19
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Mistakes on repeat

   helena & calixte
 
 
 
Pour bien des choses, Calixte n’avait pas besoin d’aborder le sujet avec Maman, elle s’en chargeait d’elle-même avec une certaine clairvoyance et justesse qui pouvait s’avérer des plus effrayantes, à bien y regarder de plus près. Pour bien des choses, Maman le prenait au dépourvu. Il suffisait qu’elle le voit le matin pour savoir quand il avait fait une terreur nocturne ou de simples cauchemars, il suffisait qu’elle le voit rentrer un soir où l’absence d’Abigaël se faisait omniprésente pour venir lui saisir la main et lui rappeler qu’elle était là et qu’il aurait à jamais son soutien, et il suffisait qu’elle l’observe une poignée de secondes pour comprendre que non seulement, il avait rencontré une fille mais plus encore, que la fille en question lui plaisait plus que d’autres. Elle n’avait pas mis bien longtemps à comprendre son intérêt pour Kaisa Howard. Elle n’avait guère eu à chercher plus loin pour devancer ce que Calixte lui-même n’avait pas encore osé imaginer. Elle n’avait fait qu’anticiper l’inéluctable, ce dîner malheureux avec Edward, lorsqu’elle avait osé évoquer l’ombre d’une alliance supplémentaire entre les deux familles de veilleurs. Mais était-ce une raison suffisante pour que l’affaire soit conclue et affublée d’un sceau de certitude ? Calixte en doutait, en doutait très fortement, et quelque part, il n’était même plus certain de le vouloir, puisque dans ses songes, au visage de Kaisa se substituait souvent d’autres prunelles, d’autres lèvres, d’autres sourcils froncés, d’autres sourires et éclats de rire… Calixte détourna le regard, secoua la tête, choisit plutôt de ramener la discussion, et leur attention à tous les deux, sur un sujet bien plus actuel et surtout bien plus prioritaire : la tenue qu’il comptait arborer pour la soirée de ce soir, une soirée qu’il attendait depuis des semaines, une soirée qu’il préparait depuis des semaines, une soirée qui se précipitait maintenant dans une lenteur impatiente et une rapidité précipitée. Une soirée pour laquelle Helena ne semblait pas aussi enthousiaste que le cadet Seymour aurait pu l’espérer.

Et soudain, au détour d’une chemise boutonnée, d’une cravate nouée avec savoir et douceur, Calixte sentit la colère naître dans sa gorge en même temps que la suspicion. Et la désillusion. Le prénom de son ancienne meilleure amie se fit grave dans sa gorge, comme pour mieux la mettre au défi de lui confirmer ce que son inconscient peinait à comprendre. Tu sais que je ne peux pas venir ; non, il ne savait pas. Parce qu’il ne voyait pas ce qui pouvait l’en empêcher, parce qu’il ne comprenait pas ce qu’elle pouvait tenter de sous-entendre, parce que pour un homme aussi égocentrique que Calixte, ça lui paraissait inconcevable qu’Helena se défile de cette manière. D’un mouvement aussi brusque qu’efficace, il réajusta le nœud de cravate, tira sur ses manches pour y glisser des boutons de manchette à l’effigie d’altos – offerts par Maman pour son vingt-cinquième anniversaire – sur lesquels il avait jeté son dévolu sans plus d’hésitation. Son regard se fit dur, lorsqu’il recula pour passer son pantalon, avant de s’immobiliser, à deux doigts de la ceinture qui viendrait forcément compléter sa tenue. Sa tenue qui pouvait rester incomplète quelques minutes de plus : elle n’avait plus sa priorité. La trahison d’Helena la lui avait volée, de la plus cruelle façon. Elle avait peur d’être entourée d’alcool, de fumeurs, de débauche. Elle avait peur de rechuter. Elle avait peur de sa présence. C’était donc lui, le problème ? ‹‹ Calixte, tu es un problème sur pattes. ›› Calixte serra les dents, se crispa. Préféra rétorquer que si c’était lui le problème, et bien, ce n’était pas son problème à lui. Et qu’il n’allait pas non plus se faire porter pâle à son propre événement pour les beaux yeux d’une Percy. ‹‹ Ce n'est pas ce que je te demande... ›› Il fit un pas en avant, comme pour mieux se faire provoquant, quand bien même il ne devait guère l’intimider, elle parmi tous les autres. Fort bien., cracha-t-il, son éloquence s’étant enfuie sous sa susceptibilité vexée, blessée, malmenée.

Une éloquence qui se transforma bien vite en logorrhée plaintive et irritée. La colère emplit ses mots de tension, des mots qui échappèrent à son contrôle, frôlant le familier pour se repaître dans la liberté de son impulsivité. Elle n’était pas sérieuse, dans ses tentatives d’explication. Elle ne pouvait tout de même pas être sérieuse. Il avait besoin d’elle. Ils gravitaient à distance l’un de l’autre depuis trop longtemps, il avait besoin, vraiment besoin d’elle. De son approbation, de sa présence, de son sourire, de son bonheur, il avait besoin de la voir graviter autour de lui, comme pour s’équilibrer, comme pour se confirmer qu’il avait certes trente ans, mais que quelque part, les choses n’avaient pas tant changé que ça depuis ses vingt ans. Qu’il avait toujours Cyrus sur lequel s’appuyer. Qu’il avait toujours Helena pour le comprendre. Qu’il avait toujours des alliés, des soutiens. Il avait envie de n’avoir que vingt ans, cette nuit, Calixte. Il avait envie d’aller en soirée avec ses plus proches amis, sans la présence pernicieuse d’Edward pour lui rappeler ce qu’il n’était pas, avec la présence attirante d’Abigaël, et celle plus controversée, moins compréhensible de Pandora. Il ne savait plus trop ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, Helena et lui, mais s’il y avait une chose dont Calixte était certain, c’était qu’il n’était pas du genre à lâcher prise, qu’il ne voulait pas baisser les bras. Et puis, putain, c’était de son anniversaire dont ils étaient en train de parler. Pas d’une vulgaire soirée lambda chez un péquin inconnu du grand public. Ils n’avaient, malgré tous ses efforts pour s’en persuader, plus vingt ans, tous les deux. Ils en avaient vingt-huit, ils en avaient trente, ils avaient une décennie de plus, de la maturité en plus, et, bonté divine, de l’orgueil à revendre – même si de cela, Calixte n’en avait jamais manqué.

Calixte inspira. Se retint de l’accuser, se retint de glisser vers la pente tentatrice de la colère violence, des insultes agressives. Il se retint, se laissa guider davantage par ses sentiments que par ses émotions. Et préféra conclure d’une voix aussi acide que suppliante que si c’était une robe qui lui manquait, Helena pouvait toujours fouiller dans la garde-robe d’Alice, ce n’était en rien un problème. Et qu’elle ne pouvait pas avoir changé au point d’en venir à vouloir sciemment lui causer le moindre tort, Calixte en était aussi persuadé que convaincu, et… ‹‹ C'est bon. C'est bon ça suffit je... ›› Il se tut. Prêtant l’oreille aux jurons et à l’incertitude d’Helena. La laissant seule avec sa conscience. ‹‹ Je vais venir... Tu... ›› Il arqua un sourcil. Croisa les bras sur sa poitrine, quand elle recula, ouvrit des tiroirs avec concentration et détermination pour s’arrêter sur celui qui lovait en son sein des ceintures multiples. Calixte décroisa les bras pour lui tendre sa paume ouverte, et refermer le poing sur la noire aux motifs divers qu’elle venait d’y déposer. Il se fendit d’un léger sourire, de l’ombre d’un sourire, tout en pestant de sentir son visage se dérider en même temps que le soulagement et la satisfaction assimilaient posément ce qu’elle venait de dire. Je vais venir. Bien, murmura une petite voix. Bien. Il avait ce qu’il voulait. L’enfant capricieux avait obtenu l’objet de ses cris et de sa volonté, avec l’égoïsme qu’on lui connaissait. ‹‹ Tu vois ça commence par ça ! Tu m'influences de nouveau, sale... Sorcière ! Tu es une vieille sorcière Calixte et t'as des... pouvoirs sur moi ou je ne sais pas. ››

Son sourire se fit lumineux. Et aussi brusquement qu’elle avait pu surgir, la colère reflua pour ne laisser là qu’un Calixte pleinement satisfait. Et pas le moins du monde touché par les accusations de sorcellerie dont il pouvait faire l’objet, vraiment pas. En quelques mouvements, la ceinture glissa dans les passants de son pantalon, Calixte se laissa tomber sur le bord de son lit pour faire venir à lui ses chaussures cirées et entreprendre de les lacer. Je veux bien être la sorcière la plus laide et la plus vieille du monde, si je parviens encore à t’ensorceler, Hel’, tu sais ? parvint-il à ricaner, les yeux rivés sur les boucles qu’il équilibra, dans un soupçon de maniaquerie et de préciosité qu’on lui connaissait si bien. Se relevant d’un mouvement vif, il fit claquer ses talons sur le parquet lustré de sa chambre, avant d’étendre les bras de part et d’autre, et de faire un tour sur lui-même, mannequin présentant ce qui n’était ni plus, ni moins, à ses yeux, qu’un trentenaire fin prêt pour aller illuminer une soirée en son honneur. La modestie n’étoufferait pas cette année non plus le Seymour. Reposant les yeux sur Helena, Calixte vint poser ses deux mains sur les épaules de sa meilleure amie, ou de celle qui en avait si longtemps tenu le rôle. C’est très important pour moi que tu sois là, tu le sais, n’est-ce pas ? Nous n’avons plus vingt, vingt-cinq ans. Nous n’avons plus… ces travers qui t’effrayent tant. Nous sommes deux adultes responsables. Et, tu sais, tu as le droit de t’amuser, aussi. Et on peut s’amuser sans boire, tout comme on peut, et je te l’affirme et je m’y engage, boire sans tomber dans l’excès. Ses bras glissèrent, se firent étreinte pour mieux lui offrir un câlin qui l’amena à lui souffler dans l’oreille, comme un secret d’enfant. Je te promets que cette soirée restera dans les annales, et que tu ne regretteras pas d’être venue.

Il s’écarta dans un sourire mutin, tout en regardant l’heure, tout en glissa ses doigts sur la douzaine de montres parmi lesquelles il lui restait à choisir l’accessoire final. D’autant plus que, merci bien, Edward n’empestera pas l’atmosphère de sa présence non demandée. De toi à moi, si sorcière il y a dans la famille, c’est à cet idiot que le rôle revient. Je suis certain que s’il n’avait pas à ce point été un petit trouillard à fuir l’attention et les médias, le rôle de Maléfique interrompant la soirée pour me jeter un sort et m’endormir pour mille ans de drames et de tragédie lui aurait sied comme un gant. Et à cette réflexion, Calixte fronça les sourcils, pour mieux rajouter dans un éclat de rire qu’il échoua à rendre sérieux : Helena, s’il lui vient à l’idée de faire ça, je te charge de m’embrasser pour me réveiller ! Avant de se tourner vers elle, montre en argent indiquant le cycle lunaire passée au poignet. Comment tu me trouves ?

 
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Jeu 13 Sep - 21:31
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Céder. Voilà ce qu’Helena avait fait une fois de plus. Lui céder, accéder à sa requête, plier sous ses envies et ses exigences. Comme pour un enfants, un trop grand enfant. Et la dernière fois qu’elle avait accepté une danse, il avait tenté de la saouler. Mais ça n’avait pas servit de leçon, rien était jamais assez suffisant. Parce que ça faisait trop longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu, parce que Calixte lui avait manqué, parce qu’elle s’efforçait de passer au silence tous ses défauts pour ne voir que les bons côtés. Et Hel faisait ça à chaque fois, elle ne pouvait s’en empêcher, elle ne pouvait lui résister, même si de temps en temps il aurait mérité un poing au milieu de son joli visage pour le remettre à sa place, même s’il continuait à être une menace. Helena l’aimait beaucoup trop pour reprendre le manège qu’elle avait su diriger pendant huit années et la punition avait assez duré.

A l’acquiescement de la jeune femme, le visage d’enfant comblé de Calixte eu irrémédiablement l’effet de l’agacer, et de la rendre heureuse en même temps. C’était pour ça qu’Helena était encore là. C’était pour ça qu’elle était de nouveau là. 
Puis la belle blonde observa son ancien ami saisir la ceinture de ses mains, l’enfiler et s’installer gaiment sur le lit pour mettre ses chaussures. Il avait de nouveau l’air heureux. 
Maudite girouette !

‹‹ Je veux bien être la sorcière la plus laide et la plus vieille du monde, si je parviens encore à t’ensorceler, Hel’, tu sais ? ››

Pour toute réponse, la jeune femme grommela plusieurs choses incompréhensibles pendant un petit moment. Mais elle n'était déjà plus fâchée, ni agacée d'avoir perdu la bataille, parce que Calixte avait l'air heureux et un sourire était apparut sur ses lèvres, auquel Hel fit bientôt écho.
Ayant enfin accepté son sort, l'ainée des Percy releva enfin son regard vers son ami qui avait terminé de se préparer. Elle allait dire quelque chose, mais une nouvelle fois, le beau brun traversa la distance qui les séparait pour poser ses mains sur les épaules de la jeune femme.

‹‹ C’est très important pour moi que tu sois là, tu le sais, n’est-ce pas ? Nous n’avons plus vingt, vingt-cinq ans. Nous n’avons plus… ces travers qui t’effrayent tant. Nous sommes deux adultes responsables. Et, tu sais, tu as le droit de t’amuser, aussi. Et on peut s’amuser sans boire, tout comme on peut, et je te l’affirme et je m’y engage, boire sans tomber dans l’excès. ››

Helena n'en croyait pas un seul mot, pas un seul. Pourtant, elle se laissa faire quand son ancien meilleur ami fini de la prendre dans ses bras.

‹‹ Je te promets que cette soirée restera dans les annales, et que tu ne regretteras pas d’être venue. ››

Ca non plus elle n'y croyait pas, pas pour la partie des regrets. Mais comme pour elle il était largement préférable de se taire plutôt que de tenter un mensonge (aussi petit soit-il), la fille ainée du Duc de Northumberland resta donc silencieuse.
Quand Calixte la relâcha pour tourner son attention vers les nombreuses montres qui s’affichaient dans un tiroir tout près deux, la belle blonde suivit son regard. 

« D’autant plus que, merci bien, Edward n’empestera pas l’atmosphère de sa présence non demandée. De toi à moi, si sorcière il y a dans la famille, c’est à cet idiot que le rôle revient. Je suis certain que s’il n’avait pas à ce point été un petit trouillard à fuir l’attention et les médias, le rôle de Maléfique interrompant la soirée pour me jeter un sort et m’endormir pour mille ans de drames et de tragédie lui aurait sied comme un gant. »

Sans détacher son regard des montres, cette fois ci Hel fit de son râlement un son plus audible, tout en secouant la tête, désapprobatrice.

‹‹ Votre façon d’interpréter votre amour fraternel me sidérera toujours.  ››

Et honnêtement, c’était peu dire. A croire qu’Edward et Calixte ne s’étaient jamais entendus. A croire qu’ils ne sauraient jamais s’entendre. Helena aurait voulu qu’il en soit autrement. Ils auraient mérité de se donner le droit de faire front ensemble. 
La jeune femme tira une montre de son coffret et la tendit à son ami avant de lui lancer un nouveau coup d’œil. 

‹‹ Un jour il faudrait qu’une pierre vous tombe à tous les deux sur la tête pour que vous réalisiez enfin ce que vous pourriez vous apporter.  ››

Et dans le regard de la belle blonde brillait une lueur qui indiquait qu’elle aurait été ravie de jouer le rôle de celle qui fait rouler la pierre jusqu’au point critique... Mais espérer à tout va, ce n’était pas vraiment le genre de l’aînée des Percy. Elle était plutôt dans l’analyse des choses et pour l’instant, elle avait deux têtes de mules qui s’insultaient par hiboux interposés et qui refuseraient sans aucun doute de faire le premier pas. Là dessus ils s’entendaient ! Et ça n’avait strictement rien d’arrangeant. La jeune femme laissa s’échapper un petit soupire entre ses lèvres dessinées d’un sourire triste. 

« Helena, s’il lui vient à l’idée de faire ça, je te charge de m’embrasser pour me réveiller ! »

Avec tout son talent d’actrice, Helena fit mine de réfléchir - pas assez longtemps - Et lança en peinant à cacher son amusement : 

‹‹ J’y réfléchirais, assurément.  ››

Calixte en belle au bois dormant... Etonnement, l’idée n’était pas du tout incohérente. Il ne lui manquait presque que la longue chevelure blonde à vrai dire.

« Comment tu me trouves ? »
 
Prenant à nouveau un air sérieux, la jeune femme recula d’un pas pour pouvoir attraper du regard une vue d’ensemble. 
Et elle lui fit une drôle d’impression. Helena eut soudain le sentiment qu’ils étaient passés de vingt à trente ans en l’espace de quelques minutes. Le temps avait filé comme si de rien était, ignorant leurs désaccords, ignorant les disputes et les non dits. Il avait passé sans tenir compte d’eux et du temps qu’ils perdaient. Il les avait fait passer de l’adolescence à l’âge adulte sans leur demander leur avis et maintenant ils en étaient là, avec des rôles à tenir, des devoirs, des responsabilités. Ils ne devaient plus se baigner dans l’immaturité. Ils étaient encore les mêmes, mais ils avaient tant changé. 
Le doux sourire triste se redessina sur les lèvres de la belle blonde. 

‹‹ Calixte, tu...  ››

Hel se reprit un peu, s’éclaircissant la voix avant de reprendre. Merde, elle n’était quand même pas sa mère l’envoyant à son premier bal de promo ! 

‹‹ Tu es irrésistible ! Ma parole, si tu ne fais pas tomber toutes les filles de la soirée tu auras le droit de m’en vouloir à vie... Mais soyons honnêtes, c’est impossible.  ››

Qu’il lui en veuille à vie, s’entendait. 

‹‹ J’espère que tu es prêt à avoir tous les regards tournés vers toi...  ››

Elle lança avec un goût de malice dans la voix. Bien sûr qu’il était prêt : il n’attendait que ça. Helena le savait, ce soir serait sa soirée et il était le meilleur à sa connaissance pour en assumer les conséquences.

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Mer 3 Oct - 23:55
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Céder. Lorsqu’Helena céda, Calixte se rendit compte que, comme trop souvent, il n’avait pas douté un seul instant de la convaincre. Oh, bien évidemment, il s’était énervé, il s’était agacé, il avait laissé sa susceptibilité habituelle prendre le dessus, bien évidemment. Mais au fond, il n’avait guère changé, guère grandi, depuis son adolescence, depuis ses premiers conflits avec l’autorité, depuis ses premiers caprices, même. Calixte était toujours cet enfant capricieux qui finissait trop souvent par obtenir ce qu’il voulait. Calixte était toujours cet enfant capricieux qui avait, bien trop, l’habitude que l’on cède, qu’on lui donne l’objet de son désir, qu’on lui concède la victoire, encore et encore. Une victoire qu’il ne faisait remporter. Une victoire qui ne cessait de se défiler dès lors qu’il s’opposait à Papa ou à Edward. Une victoire qu’Helena n’avait pas pu lui refuser. C’est bon, ça suffit, je vais venir. Céder, Helena ne pouvait que céder, Helena n’avait pu que céder, et aussitôt, presque aussitôt, le visage de Calixte se dérida. Se fendit d’un sourire. Les nuages noirs de l’orage et de l’ouragan qui grondaient s’écartèrent sous la brise de la concession et le ciel s’illumina sous son sourire, soulagé et plus encore : satisfait. Calixte était encore un enfant capricieux. Au crépuscule de la vingtaine, à l’aube de la trentaine, il n’était encore qu’un gamin capricieux. Qui n’apprenait pas, qui ne retenait pas, qui pestait, hurlait, chougnait jusqu’à ce qu’on lui cède et qui s’en allait alors, satisfait, orgueil gonflé à bloc et sourire torve et goguenard aux lèvres, glisser sa ceinture dans les passants de son pantalon et rire de l’agacement de sa meilleure amie.

Ex-meilleure amie : il ne fallait pas qu’il néglige ce point-là. Elle avait beaucoup accepté de faire un premier pas, il avait beau n’être qu’un gamin dans le corps d’un adulte, il n’en restait pas moins lucide. C’était lui, le problème, et aussi douloureuse que cette phrase pouvait l’être, elle n’en restait pas moins dramatiquement vraie. Il était le problème, dans leur relation. Elle était un problème également, dans sa vertu soudainement retrouvée, alors que lui plongeait, corps et âme, dans ces travers même dans lesquels elle l’avait entraîné de prime abord. Où dans lesquels ils avaient trempé le pied en même temps, aux aurores de leur vie d’adulte. Peut-être importait, à présent, le fait était qu’ils avaient grandi. Ou presque. Et qu’il n’était aujourd’hui plus qu’un souvenir de ce qu’Helena avait tant aimé, de ce qu’elle détestait maintenant. Mais ça n’était pas si dramatique : il pouvait bien être la vieille sorcière de Blanche-Neige qui tendait un panier de pommes à Helena, cela lui importait bien peu tant qu’elle acceptait d’y croquer, et de le rejoindre dans une fin alternative du conte déjà revisité de Disney, pour danser jusqu’au bout de la nuit. Comme un véritable démon.

Calixte se laissa tomber sur son lit, sans se départir un seul instant de sa satisfaction affichée. Ne regoûtant au sérieux que pour confirmer à Helena qu’elle avait fait le bon choix. Qu’elle avait fait le seul choix à sa portée. Qu’elle n’avait jamais eu le droit de le décevoir, qu’elle ne pouvait que venir. Parce qu’ils avaient été amis, fut un temps. Parce que rendu nerveux par les trop réguliers anniversaires de la mort d’Abi, il ne voulait que davantage encore retrouver ses marques. S’assurer qu’on ne l’abandonnait pas. Qu’on ne l’abandonnerait pas. S’assurer, aussi, d’être bien entouré. Abi aurait fêté ses trente ans un mois avant lui. Et pas qu’il ne se serait vu, à l’époque, fêter son anniversaire sans elle, le fêter sans ses plus proches amis étaient impensables. Véritablement impensable. Helena n’était pas seulement importante, elle était indispensable, indispensable au bon déroulement de tout le reste. Il ne mentait pas, pas un seul instant. Ils avaient beau être deux adultes responsables, il avait beau lui promettre une soirée sage, pas uniquement portée par l’alcool et toutes ces substances qui risquaient de circuler, ce n’était pas vraiment ça qu’il cherchait. Ce qu’il voulait, comme toujours, c’était d’être aimé. Envié. Admiré. Entouré. Et quand il l’enlaça, lui offrit tout ceci en secret d’enfant, soufflé à l’oreille d’Helena, ce fut dans un sourire. Aussi confiant qu’inquiet, aussi satisfait qu’incertain.
Et regardant l’heure, il en vint à la conclusion que le temps des effusions était passé, qu’il allait désormais devoir s’intéresser plutôt à la soirée qui approchait. Aux invités et aux non-invités. A l’atmosphère qui s’apaisait, qui allait devoir rester calme, aussi, et à tout ce qui risquait de ramener de nuages noirs de mécontentement dans le décor. Comme Edward par exemple. Ils parlaient sorcières, un peu plus tôt, et si Calixte s’était fait une joie de devenir la méchante reine de Blanche-Neige, Maléfique était celle qui convenait davantage à son frère. ‹‹ Votre façon d’interpréter votre amour fraternel me sidérera toujours.  ›› Calixte arqua un sourcil dans un ricanement. Parce qu’il n’y a aucun amour fraternel à interpréter, tu sais… Leur complicité d’enfant, si malmenée dès le départ par leurs caractères opposés, n’était que ruines désormais. Ruines sur lesquelles le vent de la discorde soufflait sans discontinuer. Il considéra les montres, tendit son poignet à Helena pour qu’elle y enroule celle choisie. Et se sentit d’ailleurs pris au piège quand elle reprit, tout en fermant le bracelet. ‹‹ Un jour il faudrait qu’une pierre vous tombe à tous les deux sur la tête pour que vous réalisiez enfin ce que vous pourriez vous apporter.›› Ses lèvres se pincèrent. Et Calixte se fit aussi sec que de mauvaise foi lorsqu’il rétorqua : La seule chose qu’Edward m’a apporté, c’est de la frustration et de la déception. Et je pense avoir fait le tour du sujet avec lui, merci bien avant de se faire sévère. Quelle mouche te pique donc, de défendre cet imbécile alors qu’il est bien connu que tu l’apprécies autant que moi ? Sincèrement, tu es une preuve supplémentaire que les femmes sont des énergumènes bien étranges… Calixte inspira.

Avant de se faire la remarque que ce n’était pas le moment de se brouiller une nouvelle fois avec Helena, les choses étaient déjà suffisamment compliquées comme ça. Il secoua la tête, préféra revenir sur le terrain de l’humour. Et ce genre de petites avances qu’il aimait à lui faire, avant, comme un jeu dont il était incapable de se lasser. Helena fit mine de réfléchir, sans qu’il n’accepte de se laisser prendre au jeu de son talent d’actrice, les yeux toujours aussi pétillants d’amusement. Il était loin, bien loin, le Calixte affolé d’un peu plus tôt, perdu sans les conseils d’Helena pour choisir la tenue adéquate… ‹‹ J’y réfléchirais, assurément.  ›› Au tour de Calixte de déployer ses talents de comédien… il se fendit d’une moue s’apparentant presque à une grimace. Une grimace qu’il voulut déçue, peut-être. Ou alors juste troublée. Attristée. Inquiète ? Mince alors, il ne savait pas ce qu’il était supposé ressentir… était-il supposé être vexé ? Oh, et puis zut. Il leva les yeux au ciel dans un éclat de rire, avant de balayer l’air d’une main amusée : mais bien sûr que tu m’embrasseras, on le sait aussi bien l’un que l’autre, que cette main taquine voulait dire.

Et Calixte claqua les talons, avant de tourner sur lui-même, pour la seconde fois. Alors, les choix de styliste et de designer d’Helena avaient-ils payé ? A se regarder du coin de l’œil dans le miroir, Calixte se trouvait – très humblement – diablement sexy et particulièrement mignon. Mais… Helena prit de la distance. Le jaugea avec une attention qui fit douter le Seymour. Et après d’interminables secondes, le doux sourire qui se dessina à nouveau sur ses lèvres prit une saveur aussi triste qu’amère aux yeux de Calixte. ‹‹ Calixte, tu...  ›› Il fronça les sourcils, fit un pas en avant. Hel’ ?… ‹‹ Tu es irrésistible ! Ma parole, si tu ne fais pas tomber toutes les filles de la soirée tu auras le droit de m’en vouloir à vie... Mais soyons honnêtes, c’est impossible.  ›› Dans un éclat de rire qui lui ressemblait si bien, il portant – dramatiquement – ses mains à sa poitrine : Diable, Helena ! Tu m’as fait peur ! Et bien évidemment, c’est impossible qu’avec toi pour me conseiller si efficacement, je ne fasse pas tourner toutes les têtes… Et surtout celle de Pandora. Ou plutôt de Kaisa. C’était à Kaisa qu’il voulait penser en priorité. N’est-ce pas ? ‹‹ J’espère que tu es prêt à avoir tous les regards tournés vers toi...  ›› Dans une petite courbette, Calixte ploya légèrement le genou. Lui, prêt à être le centre de l’attention de toute une foule ? Voyons… Je suis né prêt à attirer les regards… Il lui tira la langue, enfantin. Bon, et toi, maintenant… Il te faut une tenue. Tu préfères quoi ? Une robe, un tailleur ? Non, pas un tailleur, trop coincé. Une jupe ? Non, ou alors… Tout en se souvenant qu’il n’était plus en simple tee-shirt/jogging et que chaque mouvement était un risque de froisser ses habits – Calixte s’imposa à modifier ses gestes pour mieux éviter le drame – Calixte s’adossa à sa commode aux tiroirs à nouveau sagement fermés. Et croisa les bras. Tu n’as pas intérêt à me faire faux bond, hein, maintenant que tu as officiellement accepté mon invitation. Menace qu’il amoindrit d’un index de mise en garde : Et ne t’avise pas à avoir une tenue plus stylée que la mienne. Je te connais, hop, je te défie et tu m’éclipse en rayonnant dans la nuit. Après, tu as le droit de t’accorder à ma tenue si tu veux… et… Et ?

On l’interrompit dans sa tirade : son portable sonna et le numéro ne laissa planer aucun doute. Ah, mince, je dois prendre cet appel, c’est la directrice du Cosmic Ballroom…

 
 by marelle  

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Mer 10 Oct - 21:23
Helena M. Percy
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♛ Calixte & Helena
lovely pain in the a**

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Il y avait un gouffre qui s’était creusé entre ce qu’était devenu Helena et ce qu’était resté Calixte. Était ce la maturité ou la raison qui les avaient séparés ? Est ce qu’Helena avait oublié comment s’amuser simplement et s’inquiéter de choses futiles ? Et pourtant ils n’avaient de cesse, depuis quelques temps, de jeter de nouvelles échelles au dessus de leurs différences. Des ponts sur lesquels ils se rencontraient sans jamais vraiment les franchir totalement. Enfin Hel toujours plus que Calixte. C’était ridicule, au fond elle aurait du se sentir manipulée, parce qu’ils n’allaient plus dans la même direction et qu’elle le savait : Calixte ne ferait que la tirer vers le bas, il avait déjà essayé. Elle l’avait su dès sa rémission, elle l’avait su pendant les huit dernières années et le savait encore maintenant. Mais son affection pour son ancien ami était plus forte que toute l’appréhension qu’Helena pouvait ressentir, plus depuis qu’elle avait cédé pour danser avec lui à la soirée de leur ami commun. Même la rancoeur ne faisait plus le poids. Et pourtant elle avait la réputation d’une force inébranlable. Mais Calixte faisait presque partie de sa famille, lui et Edward avaient toujours représenté les frères qu’Hel n’avait jamais eu. Et à cette famille là, l’aînée des Percy avait presque envie de savoir pardonner.
Ce qui n’était pas franchement l’avis du Seymour. 

« Parce qu’il n’y a aucun amour fraternel à interpréter, tu sais… La seule chose qu’Edward m’a apporté, c’est de la frustration et de la déception. Et je pense avoir fait le tour du sujet avec lui, merci bien. Quelle mouche te pique donc, de défendre cet imbécile alors qu’il est bien connu que tu l’apprécies autant que moi ? Sincèrement, tu es une preuve supplémentaire que les femmes sont des énergumènes bien étranges… »

Souvent, Helena venait à oublier que leur jeu de haine avec Edward, malgré les piètres talents d’actrice de la belle blonde, avait était tellement bien intégré par les médias que même Calixte croyait à leur mésentente apparente. Mais c’était faux, tellement faux. Il avait suffit de donner quelques éclats de voix à la presse, un mot qui pouvait semblé envenimé et les journaux avaient établi leur haine mutuelle. 
Devant la remarque presque justifiée donc de Calixte, la belle blonde se mordit fermement l’intérieur de la lèvre, retenant la vérité, décidée à ne répondre qu’à la dernière phrase. 

‹‹ Tu n’as pas idée... ››

A son opinion, c’était plutôt le monde entier qui était étrange. Les relations humaines, les stratégies, les Hommes qui étaient leur plus grand ennemi... Mais ce n’était pas la discussion et le charmant brun sut de lui même reporter le sujet sur un ton beaucoup plus léger. Une taquinerie charmante, comme à l’époque, qui fit doucement rire Helena qui s’intima de garder sa rancoeur et ses regrets pour plus tard, quand elle irait faire un footing libérateur. La jeune femme manqua de jeter un coup d’œil à l’extérieur pour s’assurer du beau temps, mais de leur soudain de croiser du regard les branches d’un arbre qui lui rappèleraient trop vivement la hauteur à laquelle elle se trouvait, la jeune Percy renonça à l’idée. 
Quand le rire de son ancien ami s’éleva dans la pièce, celui de la belle blonde ne le rejoint que timidement. Sa sincérité ne revint que lorsqu’il s’agit d'apprécier enfin la tenue complète de Calixte. 
Helena détailla la vue d’ensemble, laissa planer le doute, quelque peu envahie par de lointaines reminescences. 

« Hel’ ? »

Avant de lâcher sans vergogne une quantité de compliments bien mérités. 

« Diable, Helena ! Tu m’as fait peur ! Et bien évidemment, c’est impossible qu’avec toi pour me conseiller si efficacement, je ne fasse pas tourner toutes les têtes… »

La jeune femme lui sourit, amusée. Peu en importait les raisons : Calixte avait quand même un égo incroyable ! 
Pourrait il supporter le fait d’avoir des centaines de paires d’yeux posés sur son impeccable faciès ? 

« Voyons… Je suis né prêt à attirer les regards… »

Comme si Helena avait pu en douter ! Elle secoua doucement la tête sans se départir de son sourire. 

« Bon, et toi, maintenant… Il te faut une tenue. Tu préfères quoi ? Une robe, un tailleur ? Non, pas un tailleur, trop coincé. Une jupe ? Non, ou alors… »

Étrangement, la fille du Duc de Northumberland était beaucoup plus à l’aise quand la discussion ne tournait pas autour d’elle. Ce n’était pas pareil quand ils étaient jeunes, mais là il s’agissait d’une situation inédite, d’un retour dans le passé étrange avec elle en personnage parfaitement différent. Elle n’avait plus ses repères plus ses réactions habituelles. Hel seclaircit la voix et reprit en confiance. 

‹‹ Je vais m’occuper de ma tenue, ne t’inquiètes pas j’ai de quoi faire. ››

Il n’était pas question qu’Helena emprunte quoi que ce soit à Alice, ce n’était pas comme si la jeune Percy manquait de robes de soirée. Bien que ça faisait un moment qu’elle ne les avait pas toutes sorties et que certaines devaient sûrement encore se trouver à la demeure des Northumberland. 

« Tu n’as pas intérêt à me faire faux bond, hein, maintenant que tu as officiellement accepté mon invitation. »

La jeune femme lâcha un soupire. 

‹‹ Cal, je t’ai dit que je viendrais. Tu sais que j’ai toujours été très nulle pour mentir n’est ce pas ? ››

Donc si elle avait dit qu’elle viendrait, la belle blonde y serait obligée. C’était comme ça, maintenant qu’elle avait cédé, il n’y avait pas de retour en arrière possible. Helena allait sûrement le regretter, mais pour le moment elle profitait encore un peu de cette proximité quelque peu retrouvée, quand bien même elle était tachée d’un sentiment étrange. 

« Et ne t’avise pas à avoir une tenue plus stylée que la mienne. Je te connais, hop, je te défie et tu m’éclipse en rayonnant dans la nuit. Après, tu as le droit de t’accorder à ma tenue si tu veux… et… »

La sonnerie d’un portable retentit soudain dans la pièce, coupant Calixte dans son élan.  

« Ah, mince, je dois prendre cet appel, c’est la directrice du Cosmic Ballroom… »

Helena venait de trouver sa porte de sortie ! 

‹‹ Vas y, décroche. ››

Elle prononça gentiment. 
Oui vas y, comme ça je file à l’anglaise.  
La jeune Percy regarda son ami prendre l’appel et se dit un instant que comme ça, dans son super costume et avec un air plus sérieux, il avait vraiment l’air d’un magnifique homme d’affaire. Helena était persuadée qu’il était capable de grandes choses, qu’il pouvait être meilleur encore, avec lui même en premier. Mais lui, le savait il ? Elle en doutait. 
Profitant donc de son appel et quasiment certaine que Calixte serait incapable de gérer sa soirée d’été de la retenir, elle fit un rapide geste de la main vers son ami pour attirer son attention et lui indiquer qu’elle partait. N’attendant pas de réponse, elle parcourut la distance jusqu’à la porte d’entrée de la chambre avec une vitesse raisonnable. Avant de sortir, elle lança au dessus de son épaule, sans savoir si Calixte l’entendrait : 

‹‹ Personne ne peut t’éclipser, Calixte. ››

Avant de refermer la porte derrière elle et de se diriger vers la sortie. 
Helena mit plusieurs minutes à atteindre le bas des marches. 
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