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Dim 18 Mar - 4:13
Swann Weavers
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Let's have some drinks
Swann Weavers & Louciane J. Howard
La journée a été longue, vraiment, vraiment très longue. Trop. Sans même parler du fait que je me suis trouvé refourgué aux urgences aujourd'hui – ce qui en soit équivaut à la corvée ultime pour la plupart des employés de l’hôpital – j'ai dû me taper le service des urgences pédiatrique. Moi. Préposé au prélèvements sanguins et pose de perfusion en urgences pédiatriques. Moi qui ne peut pas blairer les enfants. La grosse blague. C'est physique, vicéral. Je déteste les gosses, et quand bien même les rares exceptions dotées de gentillesse, de silence et discipline, dés que je vois leur petites bouilles rondes et joufflues, ou que j'entends leur rires suraiguës, je sens toute ma faible pilosité s'hérisser comme le pelage d'un chat face à un pommeau de douche.
Je pose mes coudes sur le comptoir du bar, lorgne la carte un bon moment. Le Cocktail Colors. A 3£50 le cocktail, il y a de quoi se mettre une sérieuse mine, c'est franchement donné comparativement à d'autres pub. J'y avais jamais mis les pieds avant ce soir, mais suite à ma journée affreuse, j'ai décidé de suivre les conseils de la grosse Patrice.
Bon, j'avoue que c'est plutôt dégueulasse de la surnommer comme ça. Patrice est une fille gentille. Elle est postée l'accueil de l’hôpital, et elle me demande souvent des nouvelles de mon frère jumeau, inexistant soit dit en passant. Parce que oui, elle est loin de décrocher la palme de l'intelligence ou de la perspicacité, alors quand elle à découvert Sis, je lui ai balancé un bon gros bobard pour qu'elle me foute la paix. Enfin, elle à le mérite d'être serviable. Lorsque j'arrive le matin, c'est la première à accourir vers moi en faisant trembler les murs. Au sens figuré, évidemment. Elle a tendance à avoir une présence assez imposante et difficile à ignorer. La plupart de mes journées commencent par «  Salut Swann ! Je t'ai prit un Latte Macchiato au sirop d'amande avec nappage noisette et lait de soja comme tu les aimes, j'ai fais des cookies, tu en veux un ? » Alors oui, c'est assez agréable. Très souvent je l'en remercie par un grand sourire, un « merci Patrice t'es un amour » et lui demande ce qu'elle a fait de sa soirée ou de son week-end histoire de lui rendre un peu la pareille et de faire comme si j'en avais un minimum quelque chose à foutre de sa vie.
Je localise un cocktail avec du gin, du malibu, du jus de cranberry et du sirop de fraise. Tout ce que j'aime, en plus il y a un glaçon lumineux rouge dedans. Je passe ma commande auprès du barman, tape des doigts sur le comptoir en fixant toujours la carte, sans la regarder, cette fois. Pas plus tard que ce matin, elle m'a dit qu'elle avait été boire un verre ici, et que les cocktails étaient à tomber. Me sentant seul, déprimé et à cran ce soir, j'ai décidé d'essayer. En tous les cas, ça semble être le moment idéal.
J'avoue que j'ai un peu baddé en voyant une publication sur la page Facebook du bar, dans laquelle ils annonçaient vouloir organiser un événement pour la saint valentin le mois prochain. Parce que oui, quand même, avant d'aller quelque part je me renseigne un minimum avant de poser les pieds dans un endroit que je ne connais pas. L'unique saint valentin que j'ai passé avec quelqu'un comme un couple était assez cool. Je me rappelle avoir passé la journée au lit avec Jared, on avait joué à des jeux vidéos. Ou plutôt, il y avait joué pendant que je le regardais vaguement faire avec les mains baladeuses ; j'ai jamais été vraiment geek dans l'âme. Mais ça avait été sympa, même si j'avais dû m'arranger pour que Jesse ait un rencard ce jour là et ne puisse pas me déranger pendant que je m'envoyais son frangin.
Le verre arrive devant moi, je règle ma commande distraitement avant poser les mains sur le récipient de nectar rouge. Je passe l'index sur la buée glaciale qui s'y trouve, observe le glaçon tourner lentement dans son jus. Sis me l'a dit plus d'une fois, j'ai carrément merdé dans cette histoire. J'pense que peut-être, au fond, il a raison. Mais d'un autre sens... Je veux dire, quand il a découvert ma mutation, il m'a traité de monstre. Puis il s'est mit avec une nana, et il a arrêté de me courir après. J'ai bien essayé de le récupérer, sans succès. J'ai même voulu aller chez lui pour lui faire comprendre que je le voulais, plus que tout au monde en cet instant. Néanmoins mon double s'est pointé, et ça a mal fini. Jesse a fini par sonner à ma porte, me balancer les affaires que j'avais oublié dans l'appartement qu'il occupait avec son aîné, et m'a dit de ne plus approcher de son frère, ni de lui. J'ai perdu mon amour, et mon meilleur ami. Quelques mois après la fameuse "journée des amoureux".
J'avale une gorgée du cocktail, inspire profondément. Ouais, la grosse Patrice avait raison, c'est à tomber. Je pense que je ne vais pas me limiter à un seul verre ce soir, en plus, je ne bosse pas demain. Ce serait peut-être l'occasion de me bourrer la gueule, ça me fera toujours une autre occupation que de donner à manger aux chats et changer leur litière.
Je me redresse sur le siège de bar, balaye la salle du regard. C'est très fréquenté ici, visiblement, ce bar a autant de succès que ce qu'il laisse à penser. Le prix y est peut-être pour quelque chose, aussi.
Je passe la main dans ma chevelure trop longue, passe les doigts au travers des longueurs. Là où je me trouve, c'est à dire le siège face au bar lui-même, en revanche, il n'y a pas foule. En réalité, nous sommes quatre. Deux filles dans un coin en train de parler, moi, et un type, à deux assises de là où je me trouve. Je prend une gorgée de ma boisson en l'aspirant par la paille, mes pupilles rivées sur l'homme.
Son visage est marqué, mais il est loin d'être laid. Bien au contraire. De premier abord, je lui donnerais dans le quarante-cinq, cinquante ans tout au plus. Il a l'air seul, tout du moins, il n'a pas l'air ni la posture qui donne l'impression qu'il attend quelqu'un. Peut-être que lui aussi à passé une journée de merde ? En tous les cas, il est pas mal, vraiment pas mal du tout.
Je me lève, fait glisser mon verre le long du bar pour l'arrêter à côté de lui. Il a déjà un verre, visiblement bien entamé. Je tire le siège voisin, m'y installe en replaçant les manches de mon pull sur mes bras, les monte jusqu'au dessus de mes poignets. Je ne le connais pas, et aller parler à un inconnu de nos jours, c'est toujours un coup de poker, surtout dans le cas où l'on fait partit du pourcentage de la population marqué d'un tatouage hors du lambda. Je peux tout à fait tomber sur un simple humain, comme sur un mutant, ou bien même un traqueur. Je n'ai encore jamais rencontré, mais j'ai entendu dire que certains c'étaient donnés pour mission de nous trouver, et pas pour nous offrir des roses. Ni même de personnes dotés d'une mutation, d'ailleurs. Enfin, si c'était le cas, ils se sont bien gardés de me le dire. Vu la poisse que je me suis coltiné aujourd'hui, c'est franchement pas le moment de jouer avec le feu en lui révélant mon tatouage par mégarde.
Je replace vaguement mes cheveux, puis agrafe un sourire à mon visage. Mes avant bras se posent sur le comptoir, mon épaule frôle son bras. Je me penche vers lui, tente d'acquérir un contact visuel.
- Salut, tu bois quoi ?
Je pense que j'aurais sincèrement pu trouver mieux comme phrase d'accroche. Celle-ci est pourrie, pour ne pas dire à chier. Mais il faut bien commencer quelque part, au pire, je me prendrais un râteau. C'est pas le genre de truc qui me mettra en PLS ou me refroidira pour autant.

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Jeu 22 Mar - 22:31
Louciane J. Howard
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Louciane J. Howard
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Swann ft. Louciane



- « …tu devrais peut être songer à prendre quelques congés.
- Sans doute… »
Son nez se releva de sa paperasserie, les yeux clairs croisant les sombres. Le visage de son supérieur était grave, flottant derrière son bureau tel l'œil de Moscou. Le sergent ne l'avait pas écouté un seul instant, depuis qu'il était venu se planter sur son mètre carré de lino, comme un épouvantail. Il aurait peut être dû, mais à partir du moment où l'inspecteur avait commencé à le brosser dans le sens du poil, il avait décidé que ça ne méritait pas son attention. Puis il le connaissait depuis assez longtemps, pour savoir qu'une introduction de phrase commençant par "lever le pied sur l'affaire", ne concernait en rien le détective. Il était à l'image d'un bulldog, refusant catégoriquement de lâcher son os. Son interlocuteur n'en était pas encore à essayer le pied de biche, pour tenter au moins de le faire desserrer sa prise, mais il n'en était pas loin. C'est pour ça qu'il répondait toujours par "sans doute". Dans 60% des cas, ça donnait une réponse vague et à peu près convaincante, masquant le fait qu'il n'avait strictement rien écouté. Le Howard avait cette grande capacité, de fermer ses oreilles à toutes les conversations qui ne le concernait pas, ou n'en avait strictement rien à secouer. Sauf si c'était d'une importance capitale. Là, il revoyait le filtrage de son ouïe.
- « T'as rien écouté de ce que je viens de te dire ?
Soupir… Pourquoi se borner à mettre le ton de la question sur une affirmation, quand on connaissait parfaitement la réponse ?
Louciane croisa les doigts sur les feuilles de son dossier, puis soutint un peu plus son regard.
- On ne se demande plus pourquoi t'es passé inspecteur. Rétorqua-t-il avec insolence. Je tâcherais de changer ma formule…
A ses mots, son visage replongea dans les rapports, s'abimant les yeux sur une police trop petite à son goût. Il en méritait le Howard, des mises à pied pour insubordination. Mais ça n’arriverait pas. Le manque de personnel se faisait cruellement sentir, et Louciane ne croyait pas réellement en la culpabilité du suspect ayant déjà été arrêté. Alors en tout bon flic qu’il était, il fouinait, il cherchait. Mais ne trouvait toujours pas la moindre piste. Ça avait le don de le rendre fou.
Un peu comme se faire observer, comme le faisait son supérieur, qui ne semblait pas vouloir déterminer à le lâcher ce soir.
- Rentre chez toi Louciane. Tu ne le trouveras pas ce soir. » Lança-t-il d’un ton sévère, strict, non discutable.
De toute manière, s’il le voyait encore traîner ici dans la demi-heure qui venait, il n’aurait aucun scrupule à le mettre dehors, avec un arrêt maladie d’une semaine. Il lui ferait sûrement regretter, mais entre les deux hommes, c’était de bonne guerre. Après tout, il le connaissait depuis qu’il avait débuté dans le métier. Ils n’avaient que douze ans d’écart, ça n’empêcha pas l’Inspecteur de le considérer comme un sale gosse. Mais après tout, c’est bien ce qu’il était. Un sale gosse qui n’avait pas l’intention de rentrer chez lui.

Tourner en rond comme un ours en cage, c’est bien tout ce qu’il était capable d’y faire. Quant à dormir, n’en parlons pas… Il n’avait jamais été un gros dormeur. En débutant sa carrière ça ne s’était pas arrangé. Et passé quarante ans, il en était devenu presque insomniaque. Une chose qu’il partageait avec sa fille. Bien que la concernant, ça le dérangeait un peu plus. Sans doute devrait-il songer à une thérapie familiale, au point où ils en étaient. Néanmoins, ce n’était pas vraiment un point à aborder avec le Howard. Pourtant il en avait vu des psychologues de la police. Ça ne c’était jamais bien finit. Il faut dire qu’il n’avait jamais fait un bon patient, pour quoi que ce soit. Et pas la peine de songer à lui prescrire quelconque médicament. Le flic avait bien sa propre médication : le déni et l’alcool.

Finir dans un bar, quand on n’a pas envie de rentrer chez soi, tout le monde le faisait. Chacun cherchant à noyer ses problèmes dans le fond d’un verre. Ou de passer un bon moment entre amis.
- « Tu viens boire un verre avec nous, Sergent ? Proposa un de ses collègues d’uniforme, le tirant de ses songes.
Le Howard claqua son casier, enfermant sa plaque ainsi que son arme de service, dont il se sentait peu trop délesté, puis tourna à peine le regard vers son interlocuteur.
- Non, merci. Lâcha-t-il, sans doute un peu trop sèchement. J’avais prévus de faire un tour à la salle. »
Rien ne l’obligeait à se justifier, cependant il fallait de temps en temps savoir lisser. Bien qu’il savait pertinemment que ça ne les empêcherait pas de parler. C’était un mensonge, bien sûr, mais ils ne fréquentaient pas les mêmes bars. Alors ils ne risquaient pas de se croiser.
Il avait se réputation le Howard, dans son service et même ailleurs. L’homme ne se mêlait que très rarement à ses collègues, ce n’était pas sans raison : il n’était pas là pour se faire des amis.
Quand avait-il décidé d’arpenter un peu plus les bars, que de coutume, seul plutôt qu’accompagné ? A la perte de son deuxième coéquipier. Ça remontait à pas mal d’années maintenant. Mais il restait toujours des choses qui marquent. Refuser la compagnie en était la conséquence.

Son boulot s’était employé, à mesure des années, à laisser sa patte, aussi bien sur corps, dans sa psychologie, que dans ses attitudes. Chaque fois qu’il entrait quelque part, il notait toujours tout. Observant chacune des personnes qui s’y trouvaient, enregistrait toutes les issues possible, et surtout, il prenait toujours la place qui lui offrait la meilleure visibilité sur l’ensemble de la pièce.
Au Cocktail Colors le meilleur poste d’observation restait le coin banquette. Cependant, il détestait les banquettes, ça ne laissait la place à aucun espace vital.
Il y avait ses habitudes routinières, que ce soit en tant que flic, qu’en tant que client. Choisissant toujours un tabouret au centre du bar, lui offrant une vision périphérique sur le comptoir de gauche, comme de droite. Jamais il ne relâchait sa vigilance, même après une pinte dans le nez.
Le brun ne comptait jamais le temps qu’il avait l’intention de passer sur place. Celui-ci étant toujours proportionnel à son humeur. Et elle se trouvait particulièrement maussade…
Un léger parfum de cannelle vint troubler les effluves malté de sa bière, au dessus de laquelle son nez était penché. Un bref regard en coin, lui permit de lorgner une superbe jeune femme, qui devait avoir la trentaine. Elle se glissa à côté de lui, fit mine de commander un verre, puis lui adressa un petit sourire enjôleur.
- « Si vous comptez rendre jaloux votre compagnon, en faisant du plat à un parfait inconnu, qui pourrait être votre frère, je vous conseil de garder votre salive. Soupira le flic d’un ton posé, la coupant dans son élan.
- Mais je…
- Vous fatiguez pas. Je vous ai vu rentrer ensemble. Et je sens son regard, qui me perce le dos. Soyez gentille, réglez vos problèmes conjugaux toute seule. » Lança-t-il sèchement, en balayant l’air de sa main.
Si ça commençait comme ça, il allait sûrement changer de crèmerie. Le sourire de la jeune femme s’effaça d’un coup puis, récupérant ses consommations, elle partit rejoindre son homme, non sans le gratifier d’un « Pauvre type », auquel il ne sourit qu’à peine. Ce n’était pas au vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces, qu’il songea en profitant de sa seconde bière. L’amabilité ne se trouvait pas de mise ce soir. Si certains se trouvaient incapable de rester seul, ce n’était pas du tout son cas.
Cependant, tout le monde ne semblait pas vouloir l’entendre de cette oreille.
A peine un quart d’heure après avoir éconduit la fille, une autre se pointa. Il faillit en rire, cependant celui-ci resta intérieur. Surtout en constatant sa méprise. Louciane n’avait pas eu besoin d’entendre le son de sa voix, ses yeux tombèrent sur ses mains : celles d’un jeune homme. Il l’avait vu entrer, un peu plus tôt, mais n’y avait pas prêté plus d’attention. Il n’était pas en service après tout. Mais c’était qu’un gosse et il aura très largement pu être son père…
Le flic ne réagit pas un seul instant à sa tentative d’approche, digne d’un collégien timide. Il en aurait rit ouvertement, s’il avait été ce genre de connard à se moquer ouvertement des autres. Enfin, il l’était, cependant il savait encore un minimum se tenir. Venant d’un type de son âge, il aurait rit, sans aucune gêne. Dans cette situation, cela resta intérieur, parce qu’à son sens, ce pauvre gosse ne savait même pas ce qu’il faisait. Et encore moins à qui il s’adressait…
Le Howard aurait put le rembarrer, comme il l’avait fait tantôt. A la place, il opta pour une attitude plus… subtile. Topant la carte des bières, il la fit glisser dans sa direction, son doigt tapotant sur celle qui emplissait sa chope. Une leffe brune.
- « Enfin, si tu n’as pas besoin que je te fasse sauter sur mes genoux, pour te faire la lecture… J’ai passé l’âge. » Lâcha-t-il, rompant son propre silence.
Subtilité, n’est ce pas ? Cependant pour Louciane, le message était clair : quoi que tu t’imagine, ça n’arrivera pas.
Puis il ramena son bras vers lui, le positionnant sur l’arrête du comptoir. Au cours de sa carrière, le flic avait pu longuement observer le comportement humain. Et la gestuelle indiquait beaucoup de chose sur une personne. La peur, la gêne, le besoin de protection, l’agressivité… Lui était adepte de la posture défensive-offensive. La position nouvelle de son bras, lui indiquant clairement qu’il tenait à son espace, et ne tenait pas à avoir de contact avec lui. Défensif. Puis son dos se redressa quelque peu, se donnant un peu plus de présence. Offensif. Ainsi il se plaça quelque peu en position de force, face à lui. Par sa gestuelle, il lui envoyait le message qu’il tolérait sa présence. Mais il se pouvait qu’il ne reste pas sympas très longtemps…

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Dernière édition par Louciane J. Howard le Jeu 12 Juil - 1:11, édité 1 fois

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Dim 25 Mar - 16:07
Swann Weavers
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Des râteaux, je m’en suis prit, des tas. Parfois il n’y avait rien à en tirer, d’autres fois, le fait d’insister était suffisant. Je ne compte même pas le nombre de fois où Jared m’a envoyé chier à l’époque où il m'intéressait. Là où m’a balancé qu’il était pas de ce bord là, que le fait de savoir que j’étais un mec suffisait à le dégoûter, que j’avais l’âge de son petit frère à qui il avait changé les couches et que par conséquent, il trouvait ça carrément malsain, et que ça n’arriverais jamais, jamais, jamais. Pourtant j’avais réussi. J’avais largement dépassé les limites de l’acceptable en ce qui le concernait, je ne sais même pas exactement la quantité exacte, et conséquente, d’avances hors de la bienséance que je lui ai faites jusqu'à l’avoir. Mais l’important, c’est que j’y étais parvenu. Et c’était tout ce qui comptait. La honte, la pudeur, la dignité, il ne s’agissait que de synonymes à l’Ego. Or, j’ai appris avec le temps que l’Ego n’est qu’une notion de fierté égoïste et absolument stupide; savoir le ravaler permets bien souvent d’obtenir plus. C’est probablement pour ça que je suis difficile à vexer.

En l’occurrence, le fait d’être recalé aussi rapidement ne me perturbe pas plus que de mesure, y compris le fait qu’il m’ait implicitement traité de gamin. Premièrement parce que oui, j’avais cinquante pourcent de chance de me faire envoyer chier pour la simple raison que l’on ne se connait pas, et qu’on ne se soit même jamais rencontré, deuxièmement parce que… Ouais, bon,c’est un secret pour personne, je suis pas foutu d’être attiré par des mecs de mon âge. Le plus jeune devait avoir deux ans d’écart avec moi, et encore. Notre échange avait été concis, et s’était résumé à quelques heures en une soirée. Mais la plupart du temps, je choisi toujours ceux qui ont une nette différence d’âge avec moi. Je n’ai pas réellement d’explication précise à ce phénomène, tout ce que je peux en dire c’est des qualités. Ils n’ont pas ces tête de minets innocents a peine sorti du collège, encore candides et rêveur. Ils sont plus matures, plus classes, plus virils. J’aime leur côté vécu,le fait que leur visage soit un peu plus marqué, plus tracé. La vie, ce qu’ils ont déjà connu que je ne connais pas, se reflète non seulement sur leurs expression, mais principalement, surtout, dans leurs yeux. Je me souviens encore des iris de Jared, tiraillées entre le vert le jaune, elles témoignaient de l’impact que la vie avait eu sur lui. Les responsabilités qui lui avaient été données contre son accord, son obligation à cumuler plusieurs emplois, sa vie personnelle dans un état post apocalyptique. Il avait ce regard où l’on pouvait lire les fêlures, ainsi que la force, la volonté et la rage qu’il avait envers ceux qui les lui avaient faites. Une force que moi même, je ne possédais pas à l’époque, et ne possède pas à l’heure actuelle. Il était un véritable adulte.

Je m’installe plus correctement sur le siège de bar, bois une gorgée de mon cocktail en lorgnant vaguement sur la posture de l’homme. Visiblement, je suis tombé sur un type qui a envie d’être seul ce soir, et tiens à le rester dur comme fer. La manière dont il s’est décalé pour échapper à mon contact, ses épaules redressées, le fait que sans réellement se décaler sur sa chaise, il à l’attitude quelqu’un qui ne gardera pas patience très longtemps si je m’attarde de trop. Je n’ai jamais fait d’études de PNL, mais il n’y a pas besoin d’être une lumière pour comprendre qu’il préfèrerait que je lui foute la paix. Le problème, c’est que j’ai décidé de lui parler. Je passe un peu la main sur le verre, puis lui sourit avant de répondre :

- Ça va, je sais lire tout seul; en revanche si tu tiens à ce que je monte sur tes genoux pour me faire la lecture ça me va très bien de jouer l'illettré.

Je ris un peu, avale une nouvelle gorgée de ma boisson tout en le fixant. Cet homme a l’air de s’être tapé une grosse journée, je me demande dans quoi il peut bosser. Vu sa carrure, je pense que c’est quelque chose d’assez intense, il n’a pas l’air d’être bâti comme pourrait l’être un employé de bureau. A moins qu’il soit adepte des salles de sport. En tous les cas, s’il est sur les nerfs ou du genre à s’agacer facilement, ça vaut peut être mieux que je laisse le rentre dedans de côté le temps qu’il se décoince.

- J’aime pas vraiment la bière personnellement, mais chacun ses goûts. Tu as eu une grosse journée ? Je m’appelle Swann au fait, ça ne dérange pas si je te tiens compagnie ? Tu bosses dans quoi ?

Je tente un sourire, puis lève les bras vers mes cheveux pour les relier entre mes doigts comme pour les attacher avant de me raviser. En général, je ne les noue que pour le travail, en dehors, il n’y a que Sis qui a tendance à le faire. Il paraît que ça fait ressortir les angles de mon visage, et que le fait que je sois effeminé contraste davantage. J’me demande bien pourquoi il fait ça, pour le coup.

Je rabat une nouvelle fois les manches de mon pull sur mes poignets. Je sais pas pourquoi j’ai eu la débilité d’enfiler un pull aussi large ce matin. En soit, je l’aime bien, je le trouve assez sympa. De teinte beige, il est fait en maille assez espacé, et je dois dire que si niveau confort c’est le top, le fait qu’il soit aussi souple, c’est justement ce qui ne va pas dessus. Les manches remontent sans cesse sur mes bras, et niveau discrétion pour ce qui est de mon tatouage, on a connu mieux. J’ignore si beaucoup d’humains sont au courant de la signification des tatouages possédés par les mutants. Le mien, représenté par la lettre grecque “kappa” est un mode de classification donné aux chronologistes, à savoir ceux qui ont rapport avec l’espace temps et sa manipulation. Dans ce que j’en ai compris, les membres du DCRM qui ont statué sur mon cas en ont déduit que la place de ma mutation s’y retrouvait car je pouvais me trouver à deux endroit différents au même moment. J’aurais voulu le faire à un endroit plus discret, mais j’ai mal calculé mon coup. Ou plutôt, Sis l’a très mal calculé en se pointant à ma place, et en clamant qu’il n’y avait aucune raison d’avoir honte de notre don. Encore heureux qu’il ait choisi le creux du bras plutôt que le milieu du front.

Je pose le coude sur le comptoir, enfonce mon menton dans ma paume, mes yeux ne démordant pas du visage de l’inconnu, tandis que j’attends patiemment sa réponse. Les doigts de ma seconde main s’attardent sur le verre de mon cocktail, puis y plongent pour en extirper le glaçon lumineux rouge, que je porte à ma bouche avant de sucer lentement le liquide qui y est présent.

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Jeu 29 Mar - 13:46
Louciane J. Howard
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Swann ft. Louciane



On lui avait souvent dit que l’ignorance était la pire des violences. Ou l’avait-il lu quelque part ? Peu importe… Louciane avait souvent put vérifier cet adage. Parfois l’ignorance se trouvait bien plus efficace, que de se fatiguer à trouver une phrase bien sentie, pour arriver à ses fins. Cependant, il fallait également faire preuve de patience, pour se servir de cette technique afin de se débarrasser des importuns.
La patience il en avait. A revendre. Ce gosse pouvait bien lui parler pendant des heures, chanter des chansons paillardes, sur un registre particulièrement insupportable, ou faire preuve d’autres fantaisies… Il aurait bien le temps d’avoir du poil au menton, ou même sur des parties qui devaient être aussi lisse, que deux boules de billards.

Si on lui avait dit que, en venant ici ce soir, il se ferait draguer par un môme, il ne l’aurait pas cru. Même pas un léger rire, ni même un regard mauvais. A peine un haussement de sourcil. Pas qu’il ne l’aurait pas cru, non, il n’aurait même pas accordé le moindre crédit à de telles inepties. Il n’aurait même pas perdu de temps à écouter un idiot, capable de lui inventer de telles absurdités. Et pourtant, il en avait vu en trente ans de carrière. Surtout aux mœurs…
Ce qui l’y avait souvent le plus marqué : les réseaux de prostitution. Combien en avait-il vu défiler des gosses comme lui ? Drogués, brisés et mis sur le trottoir en échange de chimères. Difficile d’accepter ça. Surtout quand on devient parent.
Le Howard n’alla pas jusqu’à penser, que le blondin était un coureur de bitume. Il avait juste l’air d’un gamin pommé, qui ne savait pas du tout à qui il s’adressait.

Perdu dans ses pensée, ses doigts effleurèrent le poignet de sa chemise, relevé sur son avant bras. Lui n’était pas marqué du moindre cigle, attestant de l’appartenance de ses gênes. Bien qu’il soit Veilleurs, il n’acceptait pas de porter le Lambda. Car ça ne signifiait rien pour lui. "Fier d’être humain" ? Non… Quelque part il ne l’était pas. Puis quelle pureté pouvait-il bien y avoir dans les gênes des Howard ? Une de ses cousines était mutante. Sa propre fille avait du sang d’une mutante…
Le seul tatouage qu’il portait, se trouvait gravé à l’intérieur de son avant bras gauche. Inscrit dans sa chair en chiffre blanc, le numéro de sa toute première unité. Ça, ça signifiait quelque chose pour lui. Surtout la perte d’Hayden, son premier coéquipier. Il était discret sur sa peau pâle, et rare était les personnes qui s’étaient rendue compte de sa présence, car il faisait comme s’il n’était pas là. Mais ce soir, certaines choses lui faisait repenser.
Son pouce effleura distraitement le relief des derniers chiffres, qui dépassaient de sa manche, sirotant sa bière d’un air des plus distraits. Louciane n’avait pas du tout oublié la présence, de l’indésirable d’à côté, seulement qu’il avait daigné lui adresser la parole.

Ses mots le sortir de sa torpeur, mais le liquide ambré fit un également un aller-retour des plus rapide, de son gosier à la chope de verre. Pinçant les lèvres, il réprima l’accès de toux, qu’entraine une fausse route, puis s’éclaircit discrètement la gorge. Qu’est ce qu’il n’avait pas comprit dans "passer l’âge" ? Remarque, sa faute. Après tout, il avait tendu le bâton le pour se faire battre. Un simple : « Va voir ailleurs si je suis, gamin », aurait sans doute été plus efficace.
Sa pinte se reposa sur le comptoir de façon quelque peu sonore, signifiant une pointe d’agacement. Son regard balaya le bar à la recherche des différentes cartes, qu’il trouva de l’autre côté. Se penchant par-dessus, l’homme attrapa les trois autres et lui jeta presque.
- « Et bien, contente toi de regarder les images. Regarde, y en a tout plein. Lui lança-t-il, en lui parlant presque comme s’il avait affaire à un gamin de trois ans. Tiens, t’as le droit aussi à des cacahuètes, si tu les reconnais toutes. Et si ça peut te faire plaisir, t’as qu’à sautiller sur le tabouret, en t’imaginant que c’est ton sugar daddy. » Lui offrant un sourire des plus forcé, il posa un panier de cacahuète à côté de lui, puis retourna à sa boisson.
Au final c’était plus fort que lui. Se montrer cassant, c’était presque devenu comme une seconde nature. Louciane n’avait pas franchement envie d’être méchant. Ça ne lui faisait pas particulièrement plaisir. Du moins, pas tout le temps. Mais quand c’est non, c’est non. Il s’était déjà occupé de l’éducation de sa fille, au mieux qu’il pouvait faire, ce n’était pas non plus son rôle de faire celle des autres. Qu’il lui foute donc la paix, et retourne jouer dans son bac à sable !

Considérant la bière, il se dit qu’il aurait très certainement besoin de quelque chose de plus fort, et assez rapidement.
Malheureusement, son débit de parole, ainsi que sa curiosité, ne l’épargna pas. Machinalement, sa main droite glissa le long de sa hanche, écartant le pant de sa veste, puis effleura sa ceinture… désespérément vide… C’est vrai… Sa plaque se trouvait enfermée dans son casier. Avec son arme… Quel dommage, pourtant ça lui aurait bien servit. Des fois elles aidaient à faire fuir, ou à remettre à sa place. C’était presque un réflexe instinctif, de mettra à jour son insigne. Ça lui aurait sûrement envoyé un message percutant.
Comme ce qu’il aurait sortit en d’autres circonstances : racolage, tentative de corruption d’un agent, consommation d’alcool sans avoir l’âge… Bien sûr, deux des motifs se trouvaient faux. Cependant ce genre de chose ce vérifiait au poste, avec les papiers d’identité d’abord. « Mes excuses, vous faites si jeune… ». Pour ce qui était du racolage, ça arrivait plus souvent qu’on pouvait le croire, de se faire arrêter par erreur. Seulement cela se réglait souvent par de plate excuse, un sourire faux, puis une proposition d’être ramené chez soi, en voiture de patrouille. Non seulement ça envoyait un message d’avertissement, mais ça servait aussi à faire jaser un peu le voisinage. C’était particulièrement salaud, le Howard l’avait déjà fait, et il se trouvait prêt à le refaire, si ça s’avérait nécessaire.

Pour l’heure, en absence de plaque à exposer, le flic attrapa un mouchoir, au fin fond de sa poche, puis fit mine de se désencombrer les sinus, pour justifier son geste. Louciane aurait put rester muet, le laisser se lasser tout seul.
Ses doigts pianotèrent quelques secondes sur le comptoir, avant de se tourner quelque peu vers lui. Néanmoins, il s’était tout de même tut assez longtemps, pour assister à une scène digne de l’ouverture d’un mauvais film de charme.
Clignant longuement des paupières, en haussant les sourcils, il les re fronça aussitôt, plissant quelque peu des yeux. Sérieusement ? L’avait-il fait exprès, ou n’était-ce qu’un geste des plus innocents ? Puis est-ce que ça fonctionnait vraiment ce genre de stratégie ?
Débloquant de la scène, il soupira, ferma les paupières, puis se massa quelque peu les yeux. Bon, c’était mal barré…
- « Alors écoute, machin… Mon job c’est d’être un connard, parmi les connards. Et je crois que là, on est à un stade où, t’as pas franchement envie que je sois le boss, des connards. Dit-il d’un ton à peu près mesuré, mais où on pouvait tout de même sentir poindre son agacement. Alors je vais être plus clair : cause à quelqu’un d’autre et retourne jouer dans ton bac à sable. Puis il reprit place face au bar, avant d’ajouter : Merci ! »
Parce qu’il fallait tout de même rester un minimum poli. Mais juste un minimum. Remarque, dans pas longtemps, faudrait qu’il aille pisser. Avec un peu de chance, à son retour des toilettes, il sera partit. Enfin, à la fin de sa bière. Car il y avait bien une chose qu’il ne faisait jamais, en plus de tourner le dos à une porte : ne jamais laisser sa boisson sans surveillance.

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Ven 30 Mar - 0:52
Swann Weavers
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Let's have some drinks
Swann Weavers & Louciane J. Howard


Ma mâchoire grince légèrement, une moue se dessine sur mon visage, mes lèvres entrouvertes, ma langue caressant l'une de mes molaires. Non seulement, il se comporte clairement comme si j'étais un gosse, et plus encore, il vient de plus ou moins me raccoler à l'image d'un quasi-prostitué en recherche d'un daddy prêt à lui payer ce qu'il veut pour arriver à ses fins. En soit, ce serait mentir que de dire je ne suis pas comme ça. Plus au moins. Je ne cherche pas des types pour me payer ce que je veux ; je travaille pour ça et mon salaire me le permet assez si je me donne la peine d'économiser. En revanche, je ne crache pas sur les cadeaux, et si ça implique de passer une nuit de plus avec quelqu'un qui me plait, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais.

Je me redresse sur mon siège, relâche le glaçon encore entre mes doigts dans ma boisson avant de lorgner les cartes et le bol de cacahuète, puis observe à nouveau l'inconnu. Bien sûr qu'il veut que je dégage. Bien sûr qu'il veut que je lui foute la paix, je ne suis pas idiot, et je l'ai très bien compris à sa première phrase, mais l'amabilité ça existe, d'autant plus quand je fais l'effort de laisser le rentre-dedans de côté. Je repousse le bol d'amuse-gueule vers lui.

- Merci mais non merci, j'aime pas les cacahuètes et ça file de la cellulite.

J'attrape mon verre et en bois une nouvelle gorgée. J'en prendrais bien un second, mais si je dois passer la soirée seul ça n'a aucun intérêt. Je ne suis pas du genre à me bourrer la gueule tout seul. « Mon job c'est d'être le connard parmi les connards ». Eh bien, on ne me l'avait jamais sorti celle là jusqu'alors. Je ris un peu. Vraiment, je ne l'avais pas vu venir celle là.

- Laisse moi te dire, monsieur le big boss des connards, que j'ai vingt deux ans, soit l'âge au dessus de la majorité, donc si je retournais jouer dans le bac sable, on me prendrait, au mieux, pour un taré, au pire pour un pédophile, ce qui, en plus d'être totalement faux, est franchement pas flatteur.

Je me penche pour attraper le sac posé à mes pieds, fouille dedans. La dernière fois, un de mes collègues m'a dit qu'il était encore plus rempli que celui d'une nana. On y trouve tout et n'importe quoi, c'est un vrai puits sans fond. Un miroir de poche, une pince à épiler, des cartes de fidelité, des tickets de caisse, des mouchoirs, des préservatifs, des chewing gum, des emballages divers, des stylos, des post-it... Entre mon pass de l'hopîtal et mon casque audio, je trouve mon portefeuille et l'en extirpe avant de l'ouvrir, sortant un billet de 20 livres. Je le pose sur le comptoir, souris légèrement.

- Je t'offre ton prochain verre va, détends toi un peu.

Je tente un sourire avant de le sentir se griser lorsque mes yeux se posent sur ma main, en train de faire glisser l'argent sur le bar. Je tremble. Pourquoi je n'ai pas remarqué que je tremblais ? Mes tempes me font mal, j'ai l'impression qu'une affreuse migraine va poindre derrière mes globes oculaires. Putain, non, pas maintenant.
Ma respiration se bloque un instant, je laisse tomber mon sac au pied de du siège de bar, puis lâche précipitamment mon porte-feuille sur le comptoir. Je me lève, baragouine un « je reviens » puis m'enfonce dans la petite foule dérrière nous, avant de m'engager vers la porte des toilettes que je ferme brusquement.

Je jette un rapide coup d’œil autour de moi, prêt à observer le dessous des cabines pour vérifier si je n'y vois pas une paire de pied lorsque mes tremblements s'amplifient. Mon rythme cardiaque s'emballe, j'inspire lentement, tente de me calmer, pose les paumes sur mon front. C'est vraiment pas le moment bordel.

Une douleur dans ma main, puis sur ma joue, un claquement sec. J'entrouvre un œil en poussant une plainte, geins. Il m'a giflé ? Je pose la main sur la zone endoloris, le fixe avec les paupières écarquillées. Je m'égosille :

- C'est quoi ton putain de problème Sis ?!

Il m'observe, la pommette rosée, croise les bras avec les sourcils froncés. A chaque fois que je le vois se tenir devant moi, je ne peux m'empêcher de me demander comment c'est possible qu'il soit mon double. Je n'ai même pas l'impression de me voir, et ce, malgré notre similarité physique plus qu'identique.

- Et toi c'est quoi ton putain de problème à te comporter comme une trainée ? Ça t'amuse de nous ridiculiser ou t'as absolument aucune estime pour toi ?

Je grince des dents, l'observe en grimaçant.

- La gifle était franchement pas nécessaire.

- Ça m'a soulagé. T'aurais pu acheter un paquet de clope avec la thune que t'as donné pour payer un verre à ce type.

Je lève les yeux au ciel, puis m'écarte de la porte pour avancer vers le miroir, replace mes cheveux. Mon regard dérive un instant sur Sis en train de nouer les siens. J'ai vraiment pas besoin qu'il s'amuse à jouer les chaperons, j'ai passé une journée assez naze comme ça.

- A force de cloper tu vas finir par me filer un cancer. Si t'es pas content, t'as qu'à aller récupérer cet argent toi-même et allez te les acheter.

Je regrette ma phrase une nano-seconde après l'avoir prononcée. Je la regrette à l'instant où je remarque la silhouette qui s'échappe derrière moi, et laisse la porte des toilettes claquer derrière elle. S'il va voir le type et que j'arrive en même temps que lui, je suis foutu. Autant graver sur mon front que je suis un mutant.

Je geins et me laisse tomber contre le mur à côté du lavabo, les yeux fixés sur les urinoirs. J'espère vraiment qu'il va pas merder.


La porte des chiottes claque, je balaye la salle des yeux, puis avance vers le groupe de personnes qui s'entasse juste en face comme un banc de harengs. Je pousse un soupir en resserrant l’élastique dans mes cheveux, avance vers le bar pour y trouver mon cocktail abandonné avec mon porte-feuille ainsi que l'homme. D'un sens, j'aimerais l'engueuler un bon coup et lui balancer qu'avoir deux fois mon âge lui donne pas le droit de traiter les autres comme de la merde. D'un autre sens, si j'avais été à la place de ce mec ce soir, et que Swann numero 1 s'était pointé pour me draguer, j'aurais eu envie de lui faire boire son verre par les narines.

Je pousse un soupir, regagne la chaise. De toute façon, si je commence à gueuler après ce type et qu'il décide de m'en coller une, je risque pas d'être le vainqueur, alors autant assumer. Je pose les coudes sur le comptoir, attrape mon verre, le termine d'une traite. Si je dois réparer nos conneries, je vais avoir besoin de plus qu'un petit cocktail sucré. Et d'une putain de clope.



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Lun 9 Avr - 1:18
Louciane J. Howard
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Let's have some drinks
Swann ft. Louciane



En replaçant le mouchoir au fond de sa poche, ses doigts avaient rencontré son alliance, coincée dans la baguenaude à ticket. S’attardant quelque peu sur son relief, il se demanda, l’espace d’un instant, si ça aurait changé quelque chose, s’il l’avait porté à son annulaire. Brillant sous la lumière tamisé du bar, envoyant un message des plus clairs : je bois peut être seul, mais je ne suis pas libre. Alors barrez vous ! D’expérience, le flic avait eut le loisir de remarquer que cette stratégie fonctionnait une fois sur deux. Certaines personnes étant, hélas, attirées par l’interdit. Par ce qui n’est pas libre. Des fois ça ne fonctionnait pas trop mal. Il pouvait avoir une paix des plus royal. Cependant, la porter de nouveau, après vingt deux ans de divorce, ne serait qu’un gros mensonge. Plus pour lui que pour les autres, en vérité. Envers sa fille, ce serait trahir le fait qu’il est incapable de tourner la page, après toutes ces années. De toute manière, il le savait déjà lui-même, inutile que les autres le sachent. Cet alliance, c’était en partie sa punition, pour la plus grosse erreur qu’il n’avait jamais put commettre…
Au final, cette place, au fond de sa poche, se trouvait être des plus parfaite.

Au fond, ce gosse n’avait rien fait de mal, à part discuter. Ce n’était pas interdit de discuter, après tout. Dans quel monde vivraient-ils, si cela était le cas ? Excellente question… Cependant, c’était plus fort que lui. Etre toujours sur la défensive, agressif. Mais blondie était mal tombé. L’alcool qui coulait dans ses veines, tournoyant encore au fond de sa chope, ne l’avait jamais rendu joyeux. Il n’était pas comme ces types, qui se mettaient à rire pour rien, faire des blagues ne pouvant faire s’esclaffer que leurs homologues australopithèques, ou étant amoureux de la terre entière. Il ne se mettait pas non plus à nécessiter d’un camion de mouchoir, ou d’un bon psy. Bien que pour le psy, peutsans doute était-ce nécessaire, mais ça c’est une autre histoire. Non, Louciane faisait parie de ces charmantes personnes dont l’alcool rend grognon, voire particulièrement mauvais. Ceci dit, ça ne changeait pas réellement de son comportement habituel. A quelque variable près, cela réduisait simplement l’amplitude de son patientomètre. Puis le rendait un peu plus imprévisible, quand au départ plus ou moins prématuré d’un poing dans les chicots. Alors pourquoi boire en publique ? Et pas chez sois, pour éviter ce genre d’incident. Parce que, un : il faisait bien ce qu’il voulait, et deux : il savait encore se modérer. Et trois : tant pis pour ceux qui tentaient de se frotter à lui, alors qu’il envoyait tous les signaux du "dégage, connard".
Ce pauvre gosse en faisait les frais. Le Howard n’allait pas s’en excuser, il avait été prévenu après tout.

A sa réflexion, il sourit à peine par-dessus le bord de sa pinte, laissant couler le marc prononcé de la bière au fond de sa gorge. Si cela pouvait suffire à étouffer ses remarques acerbes…
- « Penses-tu… Souffla-t-il en haussant une épaule. Ou pour la charmante nounou de ces bambins, braillards et baveux. Ses lèvres trempèrent de nouveau dans sa boisson, l’air de rien. Adoptant l’attitude de celui qui se parle à lui-même.
Avec un tel discours, difficile d’imaginer qu’il avait lui-même engendré un charmant bambin, braillard et baveux.
Du coin de l’œil, le brun observa son manège, continuant de vider lentement sa boisson. Puis ses yeux tombèrent sur le billet qu’il poussa vers lui. Sérieusement ? A cet instant Louciane se demanda s’il devait plus rire ou pleurer. Avec vingt livres, il pouvait s’offrir huit verres de whisky, et un bon aspirine en rentrant chez lui. Mais au moins pourrait-il oublier cette soirée.
Ce coup-ci, le flic manqua bien s’étouffer dans son verre… Le reposant sur le comptoir, il s’essuya la bouche d’un revers de main, étouffant un rire. Ses yeux tombèrent sur la sienne, fébrile. Et après c’est lui qui devait se détendre, hein. Lui l’était plus qu’il ne pourrait le croire.
- Commence donc par suivre ton propre conseil. Raillât-il, pointant sa paluche du menton. J’suis assez grand pour régler mon ardoise. »
D’ailleurs, c’est ce qu’il allait faire. Ça le gonflait un peu trop cette histoire. S’il ne pouvait pas avoir la paix, il irait voir ailleurs. Sans doute dans un endroit où il pourra, un peu plus légitimement, envoyer son poing saluer un tarin. Soulevant une de ses fesses du tabouret, il attrapa son larfeuille, mais fut arrêter dans son élan. « Je reviens ». Mais pour quoi ? Son geste en suspend, Louciane le regarda partir, abandonnant là ses affaires. Fort bien… Et il faisait quoi lui maintenant ?
Haussant les sourcils, il considéra ses affaires abandonnées. Qu’en avait-il à foutre après tout, c’était pas ses oignons. Lâchant un profond soupir, il enfonça de nouveau le cuir dans sa poche arrière, puis se rassit. Qu’est-ce qui le retenait après tout ? Au pire il se ferait tirer son sac, et puis ? Ça ne le regardait pas. Ça lui apprendra à le laisser en plan, en s’imaginant que le type, qui l’avait si aimablement renvoyé paître, jouerait les bon samaritain !  

Il aurait put partir, mais à la place, l'homme décida simplement de se commander un autre verre. Whisky et puis tout va bien... Si seulement cette chanson pouvait être effective… Parce que ça n'allait pas forcement bien, après un verre de whisky.
Considérant le billet, délaissé sur le comptoir, ça le démangea de le prendre, pour régler son ardoise, lorsque le barman vint lui apporter sa consommation. Après tout, il lui avait été si gentiment proposé. C'était tentant… Mais non. Il n'allait pas déposséder un gosse de son argent de poche. Ce serait déloyal. Louciane paya avec son propre argent, il était assez grand pour ça, après tout. Du bout des doigts, il poussa le billet, comme s’il c’était agis d’un porteur de germe, et le glissa sous le porte-feuille. Loin des yeux, loin du cœur, comme on dit.
Entamant son nouveau verre, l'homme pria intérieurement pour que son voisin, indésirable, de tabouret, se soit noyé dans les toilettes. Néanmoins la couleur peroxydé qu'il aperçu en périphérie lui indiqua que non, il n'allait pas avoir la paix. Jouant quelques secondes avec le dessous de verre, sur le bar, le brun le repositionna avant de poser le récipient dessus, prenant bien soin de le centrer sur le bout de carton. Pas qu’il soit particulièrement maniaque, cependant c’était une façon comme une autre de meubler le temps, avant de subir un nouvel assaut de questions, auxquelles il n’avait absolument pas envie de répondre. S’il s’était "détendu", sa langue serait peut être un peu plus légère. La sienne par contre, elle se plombait un peu plus, à mesure que les minutes s’égrainaient.
Louciane ouvrit la bouche, prêt à lui demander s’il se sentait moins "fébrile", maintenant qu’il devait être un peu plus "léger", voir "délivré", néanmoins d’un rapide coup d’œil il cru noter quelques… changements. Quelque part, il se demandait s’il n’aurait pas dû vérifier dans son sac, s’il n’était pas échappé d’un quelconque asile…
Ravalant sa verve, le flic se contenta de ramasser le cure dent, qu’il avait abandonné quelques instants plutôt, pour le porter machinalement à ses lèvres. En tout bon fumeur qu’il avait été, et qu’il continuait à être, incapable de vraiment arrêter de façon pérenne, il en conservait toutes les attitudes. Et dieu qu’il ressentait en cet instant le besoin irrépressible d’une clope.

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Lun 9 Avr - 20:37
Swann Weavers
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Let's have some drinks
Swann Weavers & Louciane J. Howard

Mes doigts glissent sur le verre vide, puis sur le comptoir, dérivent vers le porte feuille gris qui à l'air d'avoir fait la guerre. Je hausse un sourcil en repérant le billet glissé au dessous. Simple et efficace, une façon détournée de renforcer le fait qu'il veuille que je lui foute la paix. Ça tombe bien, je ne suis pas sociable, et la fascination de Swann premier du nom pour les types plus vieux est loin d'être la mienne. Ça m'évitera aussi de passer pour un malpropre en reprenant le billet, accessoirement.

Je joue un instant avec le dessous de verre en me pinçant la lèvre, observe le glaçon lumineux. Au fond, nous ne sommes pas si différents. Bien qu'il aime à me surnommer Sis – merci Sherry pour cet adorable pseudonyme rappelant à la fois le terme « sister » et celui de « sissy » pour me qualifier comme un travelo – et en profite de ce fait pour se dédouaner de moi, on a beaucoup plus de points communs que ce qu'il aime à penser. Nous sommes la même base, le même raisonnement, le même être. La véritable grosse différence entre nous c'est qu'il est recouvert d'une couche de crasse que je ne comprends pas. Il n'apprécie pas les gens, tout comme moi, et pourtant, il se complaît à vouloir jouer le type sociable. Et quand il se rend compte qu'il ne les aimes pas plus que ça, il voit sur quel point il peut en tirer profit. Au fil de temps, c'est devenu automatique chez lui. Je pense qu'à force il a fini par passer directement à l'étape deux sans s'encombrer de la première.

J'échappe un soupir, puis fais un signe au bar tender. Concrètement, le cocktail sucré que Swann a prit est bien loin d'être ma tasse de thé. J'aime l'alcool et son goût, alors prendre un truc qui cherche plus à le masquer reviens à le gâcher plus qu'autre chose. Je préfère de loin siroter quelque chose dont la saveur restera, comme de la bière, ou du bourbon.

Le serveur approche de moi, me toise. Il doit en voir des vertes et des pas mûres depuis son bar. Entre les clients torchés qui lui racontent leur vie en long, en large et en travers ; les pilliers de comptoir qui arrivent à l'ouverture et repartent à la fermeture, ou encore ceux qui cherchent à draguer pour avoir une réduction, ou juste pour draguer tout court. Je me rappelle que l'époque où nous étions en couple avec Jared, il aimait parfois à raconter les joyeux lurons sur lesquels il tombait au bar. Sans compter une des première fois où Swann est allé trop loin avec lui, en commandant un verre alors qu'il n'avait même pas atteint la majorité, puis l'avais ensuite fait chanté en lui disant qu'il le balancerait au patron. Pas très étonnant qu'il ait fini par nous traiter de monstre.

- Un whisky, double. Et des cacahuète aussi, j'ai la dalle. Tu vends des clopes ?

Il hausse les sourcils puis hoche la tête avant de s'en aller à l'autre bout. Bah ouais, j'ai pas l'amabilité de Swann, je vais pas m'encombrer de politesses inutiles et de grand sourires. Et je ne suis pas non plus du style « excusez moi de m'excusez pourrais-je caresser l'espoir d'avoir possiblement un paquet de cigarette s'il vous plait ? » Non merci, très peu pour moi. Je ne vois pas l'interêt de jouer à ça en vérité, c'est même plus pathétique qu'autre chose. Je veux du scotch et de la nicotine, son job est de me les apporter. Problème résolu.

Il lâche ma commande sur le bar, me réclame son dû, je lui tends le billet sans un mot, attrape mon verre pour en boire une longue gorgée. Un léger sourire se dessine sur mes commissures. Rien qu'imaginer la gueule que doit tirer Swann enfermé dans les chiottes me fais franchement rire, il supporte pas ça. J'attrape le paquet, les déballe vivement, puis en extirpe une sèche avant de tourner la tête vers l'homme qu'on a importuné plus tôt, toujours assis au bar. Je pourrais lui en proposer une pour pardonner le comportement de Swann, mais vu comme il l'a envoyé paître, il risquerait de croire que je cherche à lui faire du gringue, ce qui est très, très, mais alors très loin d'être mon cas. Autant se rendre à l'évidence, à vue d'oeil, ce type pourrait être notre paternel. Bordel, je comprendrais jamais son obsession pour les daddys.

Je tends le paquet vers lui, sans m'embarasser d'un sourire. Histoire de lui transmettre une politesse en guise d'excuse, et lui dire bye-bye gentiment pour mettre fin à cette humiliation. Il a beau s'être comporté comme un sale con, l'autre lui a vraiment bien forcé la main.

- Je vais te foutre la paix va, t'en veux une ? Prends ça comme un gage de bonne foi.

J'attrape une poignée de cacahuète de ma main libre, en avale quelques unes avant de m'enfiler une nouvelle gorgée de whisky. Je suis pas à une clope près, mais je pense que si ma chance me laisse la possibilité de rester plus longtemps, je vais m'enfiler le paquet dans la soirée.


Je geins, approche du lavabo pour me passer de l'eau gelée sur le visage. Ça ne risque pas de faire revenir Sis à sa place d'origine, mais ça me permet de me calmer un tant soit peu. Je ne peux pas croire que ma journée s'achève de cette manière. J'étais vraiment pas d'humeur à me retrouvé relégué au second plan ce soir. Je voulais seulement me détendre un peu dans un bar, trouver quelqu'un avec qui passer la soirée, et ça se serait arrêté là. Quitte à finir un peu pompette avec un coup d'un soir, ça aurait pas été si dramatique. Je sens le goût de mon cocktail, serre les dents. J'aurais même pas eu le loisir de le finir. Le pire dans tout ça, c'est que cet empaffé à une sacrée descente. Si je m'en sors sans vomir, ce sera un miracle.

Je plonge la main dans ma poche, en extirpe mon téléphone portable. Je devrais en acheter un second, que je calerais au fin fond de mon sac. Pour des cas comme celui-ci, ça me permettrait de le joindre et de lui dire de déblayer la place pour que je puisse y revenir.

Je m'adosse à un muret, jette un œil à ma messagerie. Aucun message, évidemment. Enfin si, un. De Patrice. Elle m'a envoyé un mms avec une photo d'un cheesecake qu'elle a fait. A part me balancer des calories virtuelles, ça ne m'apporte pas grand chose.

La porte bascule, un homme rentre, me toise un instant avant de s'en aller vers les urinoirs. Je pousse un vague soupir puis range mon portable en avançant vers l'entrée des toilettes, histoire de voir si je peux potentiellement apercevoir ce que fais mon double. Je tire discrètement la poignée, lorgne un instant la pièce. Putain, il est retourné au bar.

Je penche la tête vers l'arrière, avance à nouveau vers le lavabo pour replacer mes cheveux. Pourquoi ça se termine toujours comme ça ? Je ne cherche même pas à le faire apparaître, et au final, c'est moi me retrouve à me planquer parce que j'ai pas envie d'être traité comme une bête de foire. Lui, il s'en tape. Parce qu'il estime qu'être un mutant n'est pas une honte, et qu'on devrait au contraire en côtoyer beaucoup plus, parce que c'est juste un facteur d'évolution. En soit, je ne suis pas tout à fait en opposition avec son avis, mais m'afficher moi, en tant que mutant ? Non, absolument pas. Je ne pourrais pas assumer les réactions des autres, et encore moins assumer si je tombais sur un taré extrémiste décidé à nous exterminer. Je ne me suis jamais battu, c'est pas maintenant que ça va commencer.

- Tu cherches à éviter quelqu'un ?

Je tourne la tête vers l'homme, à présent en train de se laver les mains. Je hoche la tête silencieusement, il me sourit. Il doit avoir la trentaine, tout au plus. Brun, les cheveux plaqué à l'arrière. Pas spécialement beau, mais pas spécialement moche non plus.

- Si tu veux, tu peux me donner ton numéro, et je t'envoi un message dés qu'il part. Il faut juste que tu me le décrives.

Je souris à mon tour, puis hausse les épaules. Après tout, je n'ai pas grand chose à perdre. Le goût du Whisky se répand dans ma gorge, je retiens une grimace. Oh non, pourquoi il a fait ça.

- C'est mon frère jumeau, il me ressemble, il a juste les cheveux attaché. Il aime bien s'habiller pareil que moi, c'est assez usant.

L'inconnu rit un peu, puis hoche la tête en me disant que ce ne sera pas trop difficile de voir de qui il s'agit. Je le remercie en souriant, lui donne mon numéro de téléphone, puis le laisse passer en lui faisant un léger signe de main, m'adosse à nouveau au mur des toilettes homme. J'espère qu'il tiendra parole et m'enverra un message quand Sis sera parti, au moins pour fumer sa clope. Parce que oui, je le connais assez pour savoir qu'il est capable de s'enfiler tout un paquet en une soirée, et que lorsqu'il s'agit de cigarette, il est prêt à marcher un moment pour en trouver.
Une nouvelle cascade de goût infâme me tords l'estomac, je grimace. C'est une vrai torture, des cacahuète, puis du scotch ? Il veut ma mort.

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Lun 23 Avr - 2:14
Louciane J. Howard
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Pourquoi est-ce qu’il était venu dans ce bar, ce soir, déjà ?
La réelle question était sans doute : fallait-il vraiment un pourquoi pour tout ? De manière générale, les gens viennent dans ces lieux pour passer un moment entre amis. Ou tout simplement parce qu’ils n’ont pas envie de rentrer chez eux. Se conforter dans l’idée, qu’il ne vaut mieux pas boire totalement seul. S’imaginer qu’ils pourront noyer un problème au fond du verre, niant le fait qu’il sera encore là au matin suivant. Attendant simplement qu’on lui ouvre la porte, pour s’infiltrer comme une créature intrusive.
Il y avait toute sorte de raison de se trouver seul dans un bar. Pour draguer, trouver son coup d’un soir, ou de plusieurs nuits… Avoir des circonstances atténuantes, pour avoir brisé les chicots de son voisin de tabouret…
Louciane se situait principalement dans la deuxième et la quatrième option. Avec pour circonstance : sa fille. L’homme préférait mille fois rentrer en étant déjà alcoolisé, que de boire chez lui et qu’elle le surprenne. Il était toujours plus facile d’inventer un mensonge, lorsque les choses se passaient à l’extérieur. Bien qu’il ne fasse pas la bêtise de dire, qu’il se trouvait avec des amis. Car il n’en avait pas… A part peut être Corey, mais le maître chien était un cas à part. Un inconscient de plus en ce bas monde. Cependant, cette situation ne le dérangeait absolument pas. Lui qui s’était employé à bâtir un mur autour de lui. Sans doute était-il l’ami de quelqu’un, hélas cette personne ne savait pas à quoi elle s’exposait.
Pour ce qui était des problèmes… le liquide ambré qui tournoyait paresseusement au fond de son verre en était déjà un. Mais à l’image de s’infliger un mal pour en oublier un autre, quoi de mieux qu’un problème pour en occulter un autre ?
Le Veilleur se trouvait adepte de cette coutume, depuis qu’il avait l’âge de commander whisky en public, sans qu’on ne lui demande sa carte d’identité. En somme, depuis qu’il avait quitté l’uniforme. Puis cette habitude c’était renforcé après son divorce. Si sa sœur et sa gosse semblait voir ça comme un vrai problème, lui n’en voyait aucun. Après tout, à qui d’autre faisait-il du mal à part à lui-même ?
Hormis, également, la personne subissant ses humeurs alcoolisées ? Cependant, c’était aussi mérité. Tout le monde sait qu’il ne faut pas venir chatouiller un homme, décidant de boire seul. Surtout après que ce même homme ait fait comprendre, à de nombreuses reprises, qu’il ne souhaitait pas engager la discussion. Devait-il s’excuser d’être rustre ? Non. C’était plutôt à l’autre de s’excuser, de lui casser largement les gonades…

Sirotant son verre, Louciane se mura dans le silence, laissant peu à peu sa conscience glisser dans d’autres éthers. Oubliant ce pourquoi il se trouvait ici, plutôt que chez lui, le nez plongé dans ses dossiers, jusqu’à l’usure. C’était certainement pour ça, qu’il se trouvait là. A cause de cette affaire, de cette peur qui envahissait les rues, celle d’être le prochain. La pression qui pesait un peu plus sur les épaules des forces de l’ordre, reléguée par les médias. Eux qui ne savaient rien faire de mieux, que de casser du sucre sur le dos de ceux se trouvant en première ligne. Ce qu’il pouvait détester ces sales rats. La peur se trouvait présente partout, et ils ne feraient que causer une véritable psychose. Le Howard se faisait assez de cheveux blancs comme ça pour sa propre fille. Si ça continuait, il finirait aussi immaculé que sa barbe…

Du coin de l’œil, l’homme ne put s’empêcher d’observer le manège du gamin. Gamin qui semblait subir quelques… changements… S’attacher les cheveux ne montrait pas vraiment un signe évident de bizarrerie, en soit. Si ça ne tenait qu’à lui, ça ferait longtemps qu’il aurait ratiboisé cette tignasse. Cependant, tout à l’heure il semblait apprécier de les avoir libre, car il en jouait assez. Surtout que maintenant, blondin ressemblait bien plus à une fille.
Soupirant, le flic remarqua que son verre se trouvait déjà vide, lorsque l’autre commanda un whisky, puis ce qu’il avait rejeté en bloc quelques minutes plus tôt. Une boisson forte, après un cocktail des plus sucrés ? Soit… Ce gamin était vraiment bizarre. Soit il était bipolaire, soit ce comportement cachait autre chose…
Ses sourcils se froncèrent doucement, puis d’instinct ses genoux se collèrent, le talon de sa chaussure se calant sur la barre horizontale du tabouret. Bien sûr qu’il n’allait pas se servir de son arme - qui se trouvait dissimuler à sa cheville – dans un lieu public. Même si ça le démangeait. Réflexe conditionné de flic, ça le rassurait de la savoir un peu plus proche de sa main. Même si en temps normal, il aurait déjà eut les doigts sur la crosse, si celle-ci se trouvait à sa taille.
Reniflant, le brun releva les yeux vers le barman, lorsque celui-ci lui demanda s’il souhaitait qu’il le resserve. Ses prunelles tombant dans le fond du récipient, une infime petite voix dans les tréfonds de son crâne, lui chuchota que ce n’était pas très sage. Le reposant sur le sous verre, il le fit glisser vers son interlocuteur.
- « S’il vous plait. Merci. »
Le visage de l’employé ses détendit quelque peu en le resservant, juste après son voisin, qui semblait avoir oublié sa politesse en même temps que ses propres principes. Le Howard était peut être un homme rustre et particulièrement franc du collier, il avait été élevé dans le respect des autres. Et bien qu’il ait, par maintes fois, envoyé son père se faire voir, il savait encore conserver un minimum de bonne manière, envers ceux qui le méritait. Ce qui n’était pas forcément le cas de tout le monde. Mais il y avait aussi que l’homme commençait à bien connaître le patron du lieu, et ses quelques employés. Malgré ses méthodes, il n’avait pas de raison de se mettre en mauvais termes avec eux.
- « Je vous le mets sur votre note. » S’enquit le jeune homme, devançant la sortit du porte-feuille, avant de lui adresser un léger sourire et de s’éloigner.
Le flic le remercia d’un signe de tête, puis se replongeant dans sa boisson et ses pensées, de plus en plus brumeuses.
Brume qui fut quelque peu balayée par une voix venant de sa droite. Ses paupières se fermèrent avec lourdeur, tandis qu’il se pinça l’arrête du nez entre le pouce et l’index, un soupir échappant de ses lèvres. S’il lui en collait une, il allait comprendre ? Remarque, c’était peut être comme les chiens particulièrement tête de bois. Il comprenait le non accompagné d’une tape sur la truffe. Bien que c’était plus une mornifle qu’il lui destinait. Sans doute le comprendrait-il un peu, en voyant ses poings serrés sur le comptoir…
Se tournant à demi vers lui, ses yeux clignèrent longuement de nouveau, soulignant un agacement profond, mêlé de fatigue. Louciane ouvrit la bouche, près à l’envoyer carrément se faire voir. Puis ses yeux tombèrent sur le paquet de cigarette, si généreusement proposé… Ses lèvres se fendirent d’un léger sourire, retenant une remarque acerbe. Sa main droite se leva, puis préleva sans aucune gêne deux clopes.
Attrapant son verre, il le vida cul sec, puis le claqua sur le bar. Pivotant sur son tabouret, le Howard reposa ses pieds par terre, attendit quelques secondes d’être sûr de ses appuis, puis se leva. Lui passant à côté, sans un mot, l’homme se ravisa, fit un pas en arrière, et un préleva une troisième. Sa main gauche se posa sur son épaule, la pressant un peu fortement.
- « En gage de ta bonne foi, je prend de l’avance pour la paix de mon esprit… et de ma soirée. Il marqua un temps de pause, puis porta son attention sur les cacahuètes. Et vas y mollo là-dessus, la peau d’orange sur les cuisses, à ton âge, pinçant les lèvres, il afficha une expression mi-figue mi-raisin, c’est pas génial. Puis faut pas te forcer si t’aime pas, ils servent d’autre chose fameuse. Sauf si t’as toujours besoin qu’on te fasse la lecture. »
Lui flanquant une bonne tape sur le trapèze, le Veilleur prit la direction de la sortie. Il avait fait plus ou moins exprès, de souligner tout ce qu’ils s’étaient échangé succinctement tout à l’heure. Voir si ça lui rappelait vaguement quelque chose. Parce que ce n’était clairement pas la même personne, qui avait prit place sur ce tabouret.

Poussant la porte du bar, le froid hivernal lui mordit les joues ainsi que la gorge. Rabattant son col sur sa nuque, Louciane referma son manteau. Soupirant longuement, il s’amusa quelques secondes du nuage qui s’échappa de sa bouche, avant de s’évaporer dans le vent. Coinçant la cigarette entre ses lippes, il se rappela d’un coup qu’il n’avait plus de quoi l’allumer. Après tout, il ne fumait plus, pourquoi avoir un briquet ? Pour les copains fumeurs sans doute ? Non, le Howard n’était pas homme à avoir ce type d’attention. Tant pis, en faisant semblant de fouiller dans ses poches, il tombera bien sur un passant, ou un autre client du bar, qui aurait la bonté de lui allumer…

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Jeu 26 Avr - 20:28
Swann Weavers
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Let's have some drinks
Swann Weavers & Louciane J. Howard

Que j'ai le sang chaud, ça, c'est un fait. C'était le principal point commun que je possédais avec Jared, et que Swann refoule tant bien que mal. Ce qui, en général, le rend tout bonnement imprévisible et franchement dur à supporter. Cependant, il y a peu de choses qui peuvent réellement me faire partir au quart de tour. Qu'on me prenne pour une fille en fait largement parti. Qu'on me traite comme une merde, également. Mais surtout, surtout, qu'on me taxe. De la thune ou des clopes d'ailleurs. On n'a pas un salaire de ministre, et on galère tout autant voir plus que certains. Sans compter qu'on a une chatterie à nourrir et que, bordel, la litière et les croquettes ça coûte un rein. Pour cinq chats de gouttière et un putain de Main-Coon qui ne mange et ne chie pas pareil que tous les autres. 
Alors oui, je lui ai proposé une cigarette. Une. Je lui en ai gracieusement proposé une parce que Swann l'avait fait chier et que je voulais essayer d'adoucir l'impact de la soirée. Oui, nous ne sommes pas réellement la même personne et ce type ne peux pas le savoir. Mais merde, si j'ai la gentillesse de lui en offrir une, la moindre des choses, c'est de l'accepter et de ne pas abuser de ma sympathie, franchement rare. 

La force de son appui sur mon épaule me donne l'impression de m'enfoncer sur le tabouret, et sa tape manque de m'en faire tomber. D'un sens ça semble assez logique, je suis épais comme une aiguille et dépourvu de muscle. Ouais, je risque pas de faire long feu dans une bagarre, encore moins face à ce type. Sa condescendance que me fait grincer des dents. J'ai tellement envie de lui décalquer la gueule, là tout de suite.

Puis sa phrase, là, est-ce qu'il faut vraiment en parler ? Tout à l'heure, quand Swann lui a sorti que les cacahuètes flanquaient de la cellulite, il a eut l'air de prendre ça comme quelqu'un qui aurait chier devant sa porte. Maintenant, il me ressort l'argument avec la bouche en cœur parce que je suis en train d'en bouffer. Il insinue quoi, que j'ai intérêt à m’inquiéter parce que j'ai un gros cul ? Sans même prêter attention à sa mimique qui me donne juste envie de lui enfoncer un cure-dent dans la rétine.

Je fulmine. Mes poings se serrent. Je descends de mon perchoir, enfile rapidement de quoi me couvrir pour me lancer à sa suite, abandonnant le sac près du bar. Trois clopes, et puis quoi encore. Il a cru que c'était noté mère Thérésa sur mon front ? J'fais pas la charité, et quand je tente d'être sympa, le minimum syndical, c'est de ne pas me prendre pour un con. Je vais lui faire ravaler ses poussées d'orgueil par les nasaux, à ce vieux con.

Je pousse la porte du bar sans ménagement, enroule vivement mon écharpe autour de mon cou. Dans le froid, une brume de chaleur s'échappe de mes narines. Je balaye l'espace du regard. Il est là, sur ma droite. Le col de son manteau relevé dans son cou comme s'il se prenait pour un bad boy, la clope déjà coincée dans la bouche. Éteinte. Tiens donc. Soit il compte l'avaler, soit j'en connais un qui est en dèche de feu. Je serais bien tenté de lui balancer un silex et des brindilles, mais j'en ai pas à ma portée, et vu son âge, il serait capable de s'en sortir. 

T'attends qu'un éclair te frappe pour allumer ta clope ou monsieur est en rade de briquet ?

Je coince une cigarette entre mes lèvres, sors rapidement le briquet de ma poche, en prenant soin de l'avancer très visiblement vers ma propre sèche. Ma bouche s'étend en un large sourire railleur, j'enclenche la pierre rapidement, laisse le temps passer un moment pour faire flamber la braise au bout de la nicotine en le toisant. 

Peut-être que si tu me refilais une des clopes que tu m'as piquées, je pourrais te passer le mien. Sait-on jamais. J'ai déjà grand cœur de t'en laisser deux, alors soit cool, et rends moi en une. 

Je tire sur la cigarette, inonde mes poumons de brume avant de la recracher lentement, bien lentement pour qu'elle arrive jusqu'à lui et qu'elle le nargue. De toute façon, il n'a pas le choix, sauf s'il veut se cailler le cul des plombes en attendant que quelqu'un d'autre daigne se pointer.

Pour ce qui est des cacahuètes, si c'est une invitation pour que je me nourrisse mieux et me payer à bouffer en échange des trois putains de clopes que tu m'as piqué, je suis partant pour ce deal. Mais sérieusement. T'as pas l'air d'être tant dans le besoin que ça, donc je pense que tu peux te payer des clopes facilement, Daddy

Ouais, bon. J'aurais pu me passer de cette dernière phrase, et encore plus du petit surnom qui fait bien pour lui rappeler le fait qu'il m'ait à la fois traité comme un gosse un peu plus tôt, et comme une pute, accessoirement. Ce mec est un connard, on l'a très bien compris. Mais j'ai de la dignité et je laisserais personne me marcher sur les pieds ou me manquer de respect. Encore moins quand j'essaie de rattraper les conneries de l'autre débile bloqué dans les chiottes. 


Je pousse un long soupir, m'adosse au mur une nouvelle fois. Combien de temps encore je vais devoir attendre ici ? Ma journée était vraiment, vraiment merdique. Si je ne compte pas le fait qu'on m'ait une fois de plus refourgué au service pédiatrie, j'ai eue la chance de me faire envoyer paître par une interne que j'ai tendance à assez souvent solliciter. La plupart du temps, ça se réglait en muffin et en café offert en échange, mais visiblement, j'ai poussé le bouchon trop loin ces derniers temps. Qu'elle refuse, en soit, je peux le comprendre. Une ou deux fois, voir trois. Mais me faire envoyer bouler encore une fois m'a largement soûlé, d'autant que j'ai dû manger le muffin que je lui avais acheté en échange. Je me promets déjà de lui rendre l'appareil.
Mon portable vibre, j'ouvre le message du numéro inconnu : « Hey, c'est Rory, le type des toilettes. Ton jumeau est sorti fumer... » 
Un léger sourire se trace sur mon visage, bien vite éteint. Au moins, la soirée aura été fructueuse quelques part. J'ai rencontré quelqu'un. J'ignore si je pourrais profiter de l'occasion de suite, mais en tous les cas, j'ai son numéro. Puis il n'était pas dégueulasse, si je me souviens bien.

Mon bras tremble un peu, une bouffée de chaleur grimpe en moi. Ce n'est pas toujours évident d'arriver à faire le tri quand Sis est de sortie. Ses réactions sont dignes de véritables montagnes russes. Il peut s'énerver d'un cou parce qu'un type l'a appelé « madame » ou s'en foutre totalement si quelqu'un le bouscule. On dit de moi que je suis imprévisible, mais il l'es tout autant, et en plus dangereux. Le pire que je puisse faire sera d'être odieux. Lui serait capable de frapper un mec qui fait deux fois sa carrure. L'expérience l'a prouvé, et mon nez s'en souvient encore. 
À l'heure actuelle, j'ignore s'il est excité, ou en colère. Les ressentis sont plutôt similaire dans son cas. S'il s’enthousiasme parce qu'il va fumer, ou s'il s'apprête à se battre, ce sera du pareil au même. La différence, c'est que je préfère encore sentir le goût du tabac dans ma gorge plutôt que celui du sang. Ainsi que d'être blessé, accessoirement.

Comme s'il suffisait de le penser pour que les choses arrivent, mes poumons s'emplissent d'une goulée de fumée charbonneuse, mes cordes vocales s'irritent. En soit, fumer ne me dérange pas tant que ça. J'aime bien en griller une de temps en temps, principalement des mentholées, histoire de décompresser ou pour me détendre en soirée. Mais Sis. Non seulement il les aime non aromatisées et fortes, mais en plus de ça, il fume comme un pompier. À croire qu'il rattrape son absence quand il décide de se pointer. Y a pas dire, ma mutation est une véritable tare. 

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Lun 14 Mai - 14:54
Louciane J. Howard
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Let's have some drinks
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Sans doute que conserver un briquet, quelque part dans ses poches, serait une idée éclairée. Histoire de ne pas se retrouver en panne, ou bête, dans une telle occasion. Cependant, pour l’ancien fumeur qu’il était, ce serait une incitation à retomber dans ce travers. Enfin, pouvait-on réellement le qualifier d’ancien fumeur ? Pour lui qui passait son temps à arrêter puis reprendre, trahissant le fait qu’il ne savait pas réellement gérer son stresse. Mais il valait peut être mieux retomber dans la cigarette, que de finir définitivement alcoolique. Bien qu’à son niveau, certain le voyait déjà comme tel. Une considération qui lui passait au dessus, aussi sûrement qu’un pet de mouche.
Quelque chose lui disait qu’il aurait bien mieux fait de rentrer chez lui. Marcher un peu, laissant l’air du soir lui rafraichir les idées, trouver quelqu’un qui pourrait lui allumer cette fichue taffe, se délecter de la nicotine qui emplirait de nouveau sa bouche, puis irriterait sa gorge, attraper un taxi, regagner ses pénates. Ainsi il aurait laissé derrière lui et sans regret, le bar et cet énergumène bipolaire, qui commençait sérieusement à lui briser les gonades, les genoux et peut être même les paturons, parce qu’il était en forme.

Cependant, Louciane n’avait pas franchement envie de rentrer chez lui. Sa soirée était à peine entamée, puis il n’avait pas encore ingurgité ce qui l’empêcherait de se réveiller en pleine nuit, pour la finir sur un programme insipide. Affalé sur le canapé et subissant les soupirs d’Yron, qui le veillerait comme le bon chien de garde qu’il était. Et surtout parce qu’en étant éveillé, il l’empêchait lui de dormir. Hélas, le malinois grognon s’avérait parfois pire que le maître grognon…
Mais sans doute passerait-il une nuit complète. Seulement il en doutait fort. Cela faisait quelques jours qu’il passait plus de temps à contempler le plafond, en se disant qu’il aurait bien besoin d’un bon coup de peinture, que de rester dans les bras de Morphée. Pour ça, il les regrettait ses dix huit ans. Cette époque où il n’était pas encore flic, juste aspirant. Ce temps où il n’avait pas vu tout ce qu’il avait vu, et vécu tout ce qu’il avait vécu. Ce temps où ses blessures n’étaient du qu’à l’entrainement au dojo, ou une chasse au mutant un peu négligée. Ce temps où son épaule ne lui faisait pas mal, lorsque la météo venait à se gâter, et où il pouvait dormir comme un bébé après être passé entre les mains douces d’Eavan. Ce temps où le tatouage, gravé dans son avant bras, n’avait pas lieu d’être.
Seulement, tout ça c’était du passé, le Howard était juste un vieux con, qui ne passait qu’une bonne nuit après avoir finit son service dans un bar, lorsque son corps et son esprit ne pouvait plus suivre avec juste quatre heures de sommeil par nuit.

Alors au final, non… Il n’était pas disposé à rentrer, parce qu’un morveux pensait que papa allait lui donner sa sucette. Le flic ne mangeait pas de ce pain là. Cette pensée lui était écœurante. S’il avait une petite idée de ce dont il avait put être témoin, en seize ans de service, au Vice Squad, ça lui passerait l’envie de se passionner pour les types ayant largement l’âge d’être son père. Et s’il le connaissait, lui, ça lui passerait aussi l’envie de venir encore traîner dans ses pattes.
Lorsqu’il entendit la porte du bar s’ouvrir et que son regard perçu en périphérie, la crinière peroxydée du blondin, un soupir s’échappa de ses narines, répandant un large nuage de buée devant son visage. Remarque, il était logique qu’en achetant un paquet de cigarette, il fallait bien sortir pour aller le fumer dehors, par la suite. Cependant, le Howard espérait qu’il ne sortirait pas tout de suite. Ou bien qu’il aurait eut le temps de trouver un moyen d’allumer sa propre clope avant ça. A croire que quelque chose lui en voulait ce soir…
Le brun pinça les lèvres à sa réplique d’introduction, baissant lourdement les paupières. Touché. C’était un peu mérité, en un sens, et quelque peu bien trouvé. Mais tout ce que son interlocuteur pourrait voir sur son visage, ne serait qu’un profond agacement.
- « Si un éclair pouvait frapper, j’en serais fort aise. » Répliqua-t-il, tirant la cigarette d’entre ses lèvres.
Quant à savoir si cette réflexion était destiné à sa propre personne, souhaitant être foudroyer pour ne plus l’entendre, ou bien que l’éclair tombe sur la caboche de l’autre, pour lui faire des vacances, visuelle et sonore, il laissa cette interprétation parfaitement libre. Au point où il en était, le concernant, les deux lui allaient très bien.
L’écoutant d’une oreille plus que distraite, ses sourcils se haussèrent, puis sa poire se fendit d’un sourire. Baissant la tête, sa main gauche se porta à son visage, massant ses paupières avant d’attraper son nez entre pouce et index. Un rire franc monta de sa gorge, pour s’échapper de ses lippes. Un rire un peu du à l’alcool, mais un rire sincère, nullement forcé. Mais aussi court qu’un de ses rires jaunes, qui n’étaient destiné qu’à la moquerie ou au mépris. Il aurait put lui balancer qu’il était franchement ridicule, que ça aurait eut le même effet.

Machin – car oui il ne connaissait pas son prénom, et il ne cherchait pas franchement à le connaître – détestait visiblement qu’on le traite de gamin, et il venait juste de se comporter comme un vrai gamin. Pourquoi est-ce que le sergent riait ? Parce qu’il avait l’impression d’être projeté des décennies en arrière. A l’époque du collège, voir même de la primaire.
« Oh allé c’est mon crayon, allé rend le moiiiiii. Mais c’est mon crayon ! T’es rien qu’un vilain ! Je vais le dire à la maîtresse ! ».
C’est, en substance, ce qu’il avait l’impression d’entendre. Franchement, même sa propre fille ne lui avait jamais fait autant de caprice pour un jouet, quand il lui en refusait l’achat, ou lui confisquait en guise de punition. Sans doute aurait-il du prendre sa carte d’identité et vérifier que ce n’était pas une fausse. Parce que là, le seul âge qu’il acceptait de lui donner, c’était onze ans. Et encore…
Franchement, qu’on ne veut pas être traité en gamin, on ne se comporte pas comme tel. Le comportement doit être à l’image de ce que l’on veut montrer. Un peu comme lui. Il était un connard, il savait qu’il était un connard, on le percevait comme un connard, parce qu’il se comportait comme un connard. A la différence, c’est qu’il s’en fichait d’être vu comme tel, car il savait l’être et ça l’amusait d’en jouer. Alors si ce gosse voulait qu’il le considère comme un adulte, qu’il en adopte donc le comportement. Seulement, dommage pour lui, mais avec près de trois décennies d’écart, quelque soit son âge, il restera un gamin. Et un gamin qui lui chauffait les esgourdes qui plus est.

Daignant se tourner à moitié vers lui, il planta ses iris gris dans ses pupilles, aussi froides que le temps hivernal de ce mois.
- « Alors pour remettre deux trois petites choses au point, gamin… Il fit exprès d’insister sur ce mot… Tu m’as offert vingt livres pour payer mes consos. Vingt livres que je t’ais refilé. Vingt livres avec lesquels tu t’es payé un verre et un paquet de clope. Donc, en quelque sorte, je peux considérer que ce billet m’appartenait. Par conséquent, une partie de ton paquet de clope, que tu m’as gentiment offert. Dit-il, en prenant bien soin de parler lentement, pour qu’il comprenne tout ce qu’il lui disait. Parce que depuis tout à l’heure, il devait sûrement causer gaélique. Et si je prends également en compte le fait que je t’ais dit non, quatre fois, estime toi heureux que je n’en aie pas prélevé plus. A la hauteur du préjudice, et d’une bonne foi que tu n’as visiblement pas. Donc, quand on a les moyens de claquer vingt livres dans un bar, dont le prix des alcools frise la concurrence déloyale, on a les moyens d’assumer ses conneries. »
A mesure qu’il parlait, Louciane sentait la moutarde lui monter doucement au nez. Une des raisons pour lesquelles il préférait boire seul, et n’acceptait que très rarement la compagnie. Il n’avait pas l’alcool marrant, ni l’alcool joyeux ou amoureux. Celui qui fait danser sur les tables, raconter des choses inconsidérées en faisant marrer les foules. Pousse à monter sur le bar et faire un strip-tease. Non, le Howard faisait partie de cette catégorie charmante de personne ayant l’alcool mauvais. Sauf qu’il ne cherchait pas particulièrement la bagarre, contrairement à certain de ses homologues du même genre. Il l’évitait en renvoyant si aimablement bouler les gens.
Malheureusement, il y avait en ce bas monde des énergumènes, comme ce gamin bipolaire, qui s’accrochaient comme une tique. Le pire, c’est qu’il ne prendrait aucun plaisir à le frapper. Compte tenu de la façon dont il s’était enfoncé dans le siège sous sa main, une bourrasque un peu trop forte et il s’envolait comme une feuille au vent. N’avait-il pas peur de sortir d’ailleurs ?

Néanmoins, il se dit que si l’approche parpaing ne fonctionnait pas, il allait en tenter une autre. De toute façon, il ne le supplierait pas pour le briquet, et il ne lui rendrait pas non plus une de ces précieuses clopes. S’approchant de lui, le Veilleur le surplomba de toute sa hauteur, posant une main sur le mur, juste au dessus de son épaule. Sans doute qu’il aurait du se passer d’ajouter Daddy à la fin de sa dernière réplique. Sans doute aurait-il du éviter de lui adresser la parole de ce soir.
Son regard se plongea dans le siens, indescriptible tandis qu’il empiétait largement sur son espace vital.
- « Mais si tu y tiens vraiment tant que ça, j’aurais bien un autre genre d’invitation à te faire…
Son index glissa sur sa joue, se faisant caressant d’une manière à la fois tendre et quelque peu malsaine, dérangeante. Se muant dans un rôle qu’il avait déjà joué sous couverture, afin de démanteler un réseau de prostitution. Puis après tout c’était ce qu’il voulait depuis le début non ? A moins qu’une de ses théories ne finisse par se confirmer. Ses doigts glissèrent sur sa bouche, descendant dans son cou, tandis qu’il rapprocha ses lèvres des siennes, faisant fi de la clope qui s’y consumait. Puis au dernier moment, il cala la sienne entre ses dents, puis tirant une longue bouffée, l’alluma sur les cendres rougeoyantes de son vis-à-vis.
- … Celle de faire un peu plus attention à qui tu t’adresse. Murmura-t-il à quelques centimètre de son visage. On ne sait jamais sur qui on peut tomber, et les interprétations que la personne peu en tirer. »
A ses mots, ses doigts se refermèrent quelques secondes sur son avant-bras, avant de se reculer pour lui rendre son espace. A lui de tirer les conclusions qu’il voulait en tirer. Le flic avait remarqué cette compulsion à tirer sur ses manches. Signe qu’on avait quelque chose à cacher. Des cicatrices, une marque… un tatouage ? Et si ce gamin n’avait pas de soucis psychiatriques, un tel changement de comportement ne pouvait s’expliquer que d’une manière.
Savourant la nicotine qui se rependait dans ses poumons, un faible sourire flotta sur son visage. Qui sème le vent récolte la tempête…

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Mer 23 Mai - 16:57
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Let's have some drinks
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De toutes les réactions auxquelles j'aurais pu m'attendre de la part du vioc au bar, je ne me serais absolument pas attendu à l'entendre rire. Non pas un rire jaune, ou forcé, mais bien un sincère, même si très bref. À croire que mon comportement le fait marrer. Qu'est-ce que je suis censé en conclure ? Est-ce qu'il trouve ma réflexion franchement bidonnante, ou bien le fait que j'en sois à le quémander pour qu'il me rende les deux clopes qu'il m'a allègrement chouré. Ou bien est-il tout simplement trop atteint par l'alcool et le fait qu'on lui ait tenu la jambe un paquet de temps tout à l'heure, et que cet enchevêtrement de choses qui n'ont pas lieue d'être ont fini par avoir raison de lui et l'ont fait sombrer dans la folie ?

Je hausse les sourcils en le toisant lorsqu'il se tourne vers moi, me givrant d'un regard glacial. Ouais, j'aurais vraiment dû m'abstenir de balancer le Daddy en fin de phrase, ça a l'air de l'avoir foutu encore plus en pétard. Suffit qu'il ait l'alcool mauvais et ça va mal se finir. Toutefois, je me retrouve forcé et contraint d'écouter sa tirade, la clope coincée entre mes doigts, le filtre contre ma bouche entrouverte. J'avale la fumée et la recrache sans même m'en rendre compte, comme si la nicotine était mon nouvel oxygène.

- Alors pour remettre deux trois petites choses au point, gamin… Tu m’as offert vingt livres pour payer mes consos. Vingt livres que je t’ai refilées. Vingt livres avec lesquels tu t’es payé un verre et un paquet de clopes. Donc, en quelque sorte, je peux considérer que ce billet m’appartenait. Par conséquent, une partie de ton paquet de clopes, que tu m’as gentiment offert. Et si je prends également en compte le fait que je t’ai dit non, quatre fois, estime toi heureux que je n’en aie pas prélevé plus. À la hauteur du préjudice, et d’une bonne foi que tu n’as visiblement pas. Donc, quand on a les moyens de claquer vingt livres dans un bar, dont le prix des alcools frise la concurrence déloyale, on a les moyens d’assumer ses conneries.

Bordel. Ce type sait poser les mots. Et, très clairement, les siens me laissent pantois. Je ne sais franchement pas quoi répliquer face à ça. Parce oui, il a foutrement raison. Du moins, il l'aurait s'il n'avait pas passé la première partie de soirée avec Swann, et la seconde avec son double. Mais ça, il n'est pas censé le savoir, et d'un point de vu extérieur, les choses sont exactement comme il les a décrites. Un gamin – même si ça m'arrache la gueule de l'admettre – dont il a deux fois l'âge est venu lui faire du rentre-dedans bien insistant, lui a proposé de lui payer ses consommations, pour ensuite se servir du billet refusé dans le but de se payer des clopes. Et lui en a proposé ensuite. Alors, ouais, il a plutôt raison.

Je sursaute lorsque la main de l'inconnu s’aplatit sur le mur, juste au-dessus de mon épaule, me faisant redresser le regard qui, malgré-moi, avait filé sur mon pull. Mes paupières s'écarquillent en le toisant, arcades sourcilières en plein dilemme entre le fronçage et le haussement. La surprise de son geste, et la certaine appréhension de se rapprochement si soudain, qui, très franchement, est loin de m'enchanter.
Nos regards se croisent tandis qu'il se rapproche, encore. Mon rythme cardiaque déraille sévèrement, je me liquéfie contre le mur, la main tenant ma sèche figée près de ma bouche. Bordel de merde qu'est-ce qu'il fout là ?

- Mais si tu y tiens vraiment tant que ça, j’aurais bien un autre genre d’invitation à te faire…  

L'index de l'homme effleure ma pommette, caresse ma joue. Mes globes oculaires semblent vouloir s'échapper de leurs orbites respectives, mon corps est crispé, mes muscles tendus à l'extrême. Un autre genre de proposition ? Non, non, non, non et non. Non putain. Non, je ne suis pas Swann et ça ne m'éclate pas de me taper des mecs aussi vieux.
Ma respiration en pleine agonie, la pulpe du doigt de l'inconnu glisse sur mes lèvres, continuant sa course sur mon cou, mon visage toujours dressé vers lui alors que le sien se rapproche dangereusement. J'ai le sentiment d'être paralysé, léthargique face à l'action qui se produit. Bordel de merde, est-ce que l'alcool a fait son chemin dans ses veines ? Est-ce qu'il se dit maintenant que finalement, il serait bien d'avis à me sauter à défaut du tabouret ? Pourquoi faut-il que ça m'arrive, à moi ? Évidemment, j'aurais pu tomber sur beaucoup plus laid, mais est-ce qu'il n'y a que moi qui trouve ça franchement malsain de baiser avec un type qui aurait aisément l'âge d'être mon paternel ?
Il coince la cigarette entre ses lèvres, puis appose le bout sur la mienne. Mon organe vital s'arrête de battre un faible instant, mes iris rivés sur son faciès, beaucoup trop proche.

- … Celle de faire un peu plus attention à qui tu t’adresses.

Alors qu'il lâche ses mots, la fumée présente dans sa bouche glisse sur mon épiderme, mon souffle vital en voie d'extinction. Je sursaute une nouvelle fois lorsque ses doigts se posent sur mon avant-bras libre, à savoir celui ne tenant pas le bâtonnet de nicotine, celui portant la marque de ma mutation. Le Kappa.

- On ne sait jamais sur qui on peut tomber, et les interprétations que la personne peu en tirer.

Il s'écarte, je coince vivement ma clope entre mes lèvres, plaquant ma main sur l'emprise de l'homme, juste après qu'il ne l'ait lâchée. Qu'est-ce que je suis censé en conclure ? Est-ce qu'il aurait remarqué mon tatouage tout à l'heure, à cause d'un mouvement que nous n'aurions pas contrôlé, ou bien, est-ce qu'il se doute de quelque chose concernant ma mutation, voir même, est-ce qu'il s'agirait d'un de ces chasseurs de mutants dont j'ai déjà entendu parler ?
J'avale ma salive difficilement, lorgne le type quelques secondes, puis reporte mon attention sur la braise au bout de ma clope avant de tirer une longue latte. J'ignore comment je peux réagir à ça. S'il se doute de quelque chose, il s'attend probablement à ce que je réagisse d'une manière qui confirmerait son hypothèse, ou l'infirmerait.
Si je prends mes jambes à mon cou et qu'il s'agit de quelqu'un dont le job est de buter des mutants, ce serait comme lui gueuler avec un mégaphone que j'en suis un, et j'ai plus de chance de me faire planter dans une ruelle sombre qu'autre chose. Si je l'envoie chier, il va bien se rendre compte que je ne suis pas dans le même état d'esprit que tout à l'heure. Putain, pourquoi a-t-il fallu que Swann décide de l'aborder ?

Je dissimule ma moue gênée sous une fausse toux, toise l'homme une nouvelle fois. Je ne peux pas non plus l'ignorer ou agir sous le coup de mon impulsivité qui a seulement envie de lui gueuler de ne plus poser ses paluches sur moi. Parce que tout à l'heure, c'est ce que nous semblions rechercher, de prime abord. Fais chier putain. Est-ce qu'il faut vraiment que je me demande comment Swann réagirait à ma place ?
Je force un sourire sur mes lèvres, puis approche une nouvelle fois de l'homme, la fumée tournoyant dans mes poumons. Je laisse glisser la brume entre mes lèvres, puis, après quelques secondes d'hésitation, je pose ma main sur son thorax, faisant courir mes doigts sur son sternum, jusqu'à surplomber ses clavicules. Je me dresse sur la pointe des pieds, puis pose ma seconde main sur sa joue en prenant soin d'écarter mon index et mon majeur tenant la cigarette allumée, puis étire mon sourire. Ce que cette manière d'agir m’écœure.

- Eh bien, félicitations, tu m'as complètement déstabilisé. Toutefois, si tu as d'autres suggestions à me faire, je serai ravi que tu m'aides à approfondir leurs différentes interprétations.

Ma phrase est volontairement à double sens, et principalement dans le but de le laisser penser que je suis bien la même personne que celle à laquelle il a affaire depuis le début de la soirée. Même si très franchement, je ne vois pas du tout comment je vais pouvoir me dépêtrer de la situation s'il a vraisemblablement changé d'avis. Dans le pire des cas, je prétexterais de devoir aller aux toilettes et forcerais Swann à assumer les conséquences de ses actes sans me mêler à la partie. En revanche, si cet homme et un dangereux criminel, là, je ne vois pas où sont nos chances. Je suis piégé comme un rat. La seule alternative serait qu'il rebrousse chemin et décide que mon comportement est trop écœurant pour qu'il puisse le supporter.
J'inspire une nouvelle goulée de tabac en jetant le reste de mon mégot au sol d'un mouvement de main rapide, puis remonte ma première prise derrière le cou de l'homme comme pour l'enlacer, et laisse filtrer la brume d'entre mes lèvres vers son visage. Dans quelle merde je me suis encore fourré.

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Jeu 12 Juil - 1:08
Louciane J. Howard
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Louciane J. Howard
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Let's have some drinks
Swann ft. Louciane



Les mots, Louciane avait toujours aimé les manier, pour mieux les manipuler à sa guise. En faire ce qu’il voulait pour se donner raison ou remodeler une vérité. Un mensonge n’en est pas vraiment un, lorsqu’il est dit autrement, pour que l’arbre masque plus aisément la forêt. Il aimait faire mal, il aimait déstabiliser, avec ses mots. Abattre plus bas que terre, et même continuer à piétiner s’il le fallait. Il avait été à très bonne école pour ça.
Son père, Cecil Howard, n’avait généralement pas besoin d’ouvrir la bouche, pour se sentir comme une merde face à lui. Mais lorsqu’il le faisait, à coté une bouse écrasée sur le macadam fumant, semblait bien plus valorisant. Son fils cadet avait tout prit de lui, pour ne serait-ce que surmonter son regard glacial, puis protéger sa petite sœur de ses foudres, puis se hisser à sa hauteur pour lui tenir tête et après le dépasser, rien que pour pouvoir lui dire merde. Il avait tellement prit de son père, que parfois la différence n’était même plus marquée. Un état de fait qu’il niait, tellement cette ressemblance le rebutait, les rares fois où il en prenait conscience seul.
Dans le cas de ce gamin, il ne connaissait pas son géniteur. Grand bien lui en fasse, pour sa survie en tout cas. Car le seul canon, appartenant au Duc qu’il aurait put admirer, fut celui qui lui aurait immanquablement collé une cartouche entre les deux yeux. A cette époque où le dépistage n’était pas encore de rigueur  et où l’instinct, ainsi que la recherche, primait, l’homme se trouvait plus du genre à tirer d’abord et poser les questions après. Fort heureusement pour lui, son instinct, concernant les mutants, ne l’avait jamais trompé. Encore une chose que Louciane avait hérité de lui. A la seule différence, c’est que lui avait renié cette partie de son éducation en épousant et aimant une mutante.

En revanche, celui-là aurait plus une fâcheuse tendance à lui taper sur le système, qu’à vouloir se faire ne serait-ce qu’un petit peu apprécier. A réclamer ses clopes comme un chiot réclamerait ses croquettes. Cependant, s’il c’était douté une seule seconde, que de lui mettre à ce point le nez dans sa merde lui clouerait à ce point le bec, ça ferait longtemps que le Howard aurait daigné gaspiller un peu de sa verve, au lieu de s’abaisser à un rôle qui le répugnait, pour en plus lui voler du feu. Le demander aurait été bien plus simple, seulement quelque fois, la fierté pouvait être réellement très mal placée.
Néanmoins, ce qui l’avait poussé à jouer ce stratagème de faux intéressé n’était pas tant dans le fait d’allumer sa cigarette de façon pernicieuse, ou de lui rabattre le caquet d’une quelconque façon des plus déstabilisante, mais plutôt de satisfaire sa curiosité. De mettre en pratique ce qu’il avait appris durant plus de trente ans. De rester plus dans ses devoirs de flic que de Veilleur. A savoir tirer de façon légitime. Ce gamin avait soit un sérieux trouble de la personnalité, soit il était un mutant, dont la mutation l’intriguait au plus haut point. Mais il lui paraissait surtout aussi inoffensif qu’un moucheron. Ne craignait-il pas de sortir, puis de se faire souffler par une brise d’hiver ? Quelque part, le flic voulait lui laisser sa chance. Celle de se barrer par la porte de sortie, qu’il lui offrait grande ouverte. Lui ne lui avait rien demandé, et cette partie de sa personnalité semblait être du même avis. Quoi qu’un peu plus revêche, en voulant se faire passer pour plus dure qu’elle ne l’était en réalité. Sans doute n’avait-il pas bouffé assez de poussière, pour comprendre quand lâcher l’os.  
Malheureusement, il existe des personnes pour qui le message à du mal à se frayer un chemin jusqu’au système nerveux. Sans doute aurait-il dû se faire plus explicite. Ce gamin était aussi doué pour faire des sous entendu, que pour les comprendre…

L’observant s’approcher, Louciane haussa les sourcils, à moitié surprit de le voir de lui-même mettre les deux pieds dans sa propre tombe. Réprimant un mouvement de recul, d’un pas complet hors de sa portée, son dos se cambra quelque peu en arrière, pour augmenter la distance de leur torse.
Le cinquantenaire le lorgna, dubitatif, la fumée s’échappant de ses lèvres entrouvertes. Hormis leur différence d’âge, depuis combien de temps n’avait-il pas eut ce genre de contact avec un homme, depuis Camden ?... La réponse se trouvait d’elle-même dans la question… Cependant cela le troubla assez longtemps pour baisser sa garde quelques secondes. Sentant ses doigts proches de son cou, ceux sur sa joue… Sa gorge se serra. Il n’aimait pas ce genre de jeu. Pas avec quelqu’un d’aussi jeune. Même si quelque part, il l’avait un peu provoqué…
Un léger rictus étira ses lèvres à sa réplique. Bien que ce fut plus le mot "félicitation", accompagné de l’affirmation de ce qu’il voyait bien tout seul, qui avait provoqué cette action de ses zygomatiques. Le gamin se serait répartit d’une moquerie, ou bien d’une blague carambar, que l’effet aurait été le même. Le Sergent détestait qu’on se paie sa tête, ou du moins d’en avoir l’impression. Et bien sûr qu’il avait d’autres suggestions qu’il serait ravi d’approfondir. Comme celle d’écouter ce que dise les grandes personnes, surtout lorsque ce sont des conseils avisés, pour sa propre survie. Parce que pour ce qui était de l’art et la manière d’enfoncer des portes ouvertes, le sujet paraissait parfaitement maîtrisé…
Sa nuque se crispa d’un coup, en sentant sa main s’y glisser, son visage si proche, cette façon de le regarder qui sonnait faux… C’en était trop pour lui. Trop pour ce qu’il pouvait supporter. Il en avait trop vu, de ces scènes qu’il préférait encore mille fois oublier.
Coinçant la cigarette entre ses dents, le Howard s’efforça d’adoucir son expression, même si ses yeux clairs se trouvaient aussi froid que la saison.
- « Déstabilisé, au point de ne plus comprendre les mots de sa langue maternelle ? Demanda l’homme, brisant son propre silence, sur un ton qui amenait plus à une affirmation qu’à une réelle question. J’aurais bien d’autres suggestions, que je m’efforcerais peut être de faire plus explicite que tantôt. Tirant une nouvelle latte, la cigarette se cala de nouveau entre ses dents, ses propres doigts se glissant à l’arrière de sa tête, pour attraper cette main qui n’avait rien à y faire. Pour l'heure, la seule chose qu’il me tarde d’approfondir, c’est ma curiosité. »
Lui attrapant le poignet, bien plus fermement que tout à l’heure, Louciane le tira de côté pour le forcer à le ramener devant son visage. S’il l’avait voulu, il aurait put le suspendre au dessus de sa tête, pendant comme un pantin à son membre frêle. Mais ça ne lui aurait apporté aucune satisfaction. Le sergent pouvait se montrer sadique, cependant c’était un aspect de sa personnalité qu’il savait parfaitement tempérer, n’éprouvant pas un réel plaisir à en abuser. Se contentant simplement d’attraper sa manche, il tira dessus d’un coup sec, révélant le tatouage de mutation qui s’y trouvait.
- Ca par exemple… Lança-t-il, forçant la surprise, tandis qu’il reporta toute son attention sur lui, la tête penchant légèrement de côté. Avec une telle discrétion, peut être aurais tu dû te le faire tatouer sur le front. C’est aussi facile que de tirer sur une vache dans un couloir… »
Par conséquent, s’il en déduisait bien, ils étaient deux. Ce qui expliquait le changement radical de comportement. Ce ne devait pas être très commode. Néanmoins, il fallait avouer que quelque part, il préférait encore passer sa soirée avec celui qu’il tenait au bout de sa main, comme un appât, que l’autre casse pied planqué aux toilettes.  

Alors qu’il se demanda ce qu’il allait bien pouvoir faire de lui, le porte du bar s’ouvrit sans discrétion sur un client sortit pour se sustenter de son cancer en barre. Leur regard se croisèrent quelques secondes. Celui de Howard se fit poignard, le forçant à détourner la tête de la scène se déroulant sous ses yeux. Avait-il lui aussi vu son tatouage ? Ou était-ce un lâche de plus, qui préfèrerait s’enterrer la tête dans le sable, plutôt que de risquer de se prendre quelques mandales pour venir en aide à une personne dans le besoin ? Sans aucun doute, la seconde option.
Toisant de nouveau le gamin, il relâcha sa main, comme s’il c’était agit d’un vieux mouchoir. Qu’il voit donc cette intervention fortuite, comme une seconde chance de foutre le camp. De toute façon, il ne savait pas quoi faire de lui. Sans doute se renseigner avant d’agir. Pour l’heure, d’autre impératif l’attendait.
- « Faut que j’aille pisser. » Lâcha Louciane sans aucune classe ni retenu, comme il aurait put dire « passe moi le sel », marquant la fin de cette aparté des plus gênante.
Tirant les dernières lattes de la clope, il la laissa tomber sur le sol, puis l’écrasa sous son talon, dardant un regard vers le môme, comme pour lui envoyer un message, pas si subtil. Le flic passa à côté du dégonflé, trop occupé à chercher son propre paquet de clope pour se hasarder sur sa personne, puis ouvrit la porte pour rentrer de nouveau au chaud.
La différence de température, comme d’ambiance, le saisirent tout entier. Marquant un temps de pause sur le pas de l’entrée, ses yeux balayèrent la salle, s’arrêtant un peu plus sur le bar. Puis, repliant le col de son manteau, l’homme se dirigea vers les commodités. Ce n’était pas un prétexte pour échapper à la moitié de mutant, qu’il avait planté au dehors – peut être en partie – mais après une pinte et demi, sa vessie avait réellement besoin d’être vidée.

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Sam 18 Aoû - 0:28
Swann Weavers
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Let's have some drinks
Swann Weavers & Louciane J. Howard

Je ne m'étais jamais adonné a ce genre de jeu de séduction pathétique et ô combien risible avant ce soir. Loin de moi le fait d'être une vierge effarouché pour autant. J'ai déjà été attiré par des personnes, j'ai même déjà eu des coups d'un soir. En règle général, je ne passe par quatre chemin, et je ne m’encombre pas de minauderies. Si quelqu'un me plait, je me contente de lui parler, et si je vois qu'on est sur la même longueur d'onde, je passe la cinquième. Je n'ai pas besoin de passer la seconde pour débrayer et retourner en première avant d'entamer la troisième, ce type de technique n'appartient qu'a Swann, et c'est pas plus mal. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas la phase de drague mi-explicite mi-sous-entendu.

En terme de goûts, je dois dire que les miens sont totalement différents de ceux de mon originel également. Je n'ai pas spécialement de préférence sexuelle, d'ailleurs. Si une fille me plait, le fait qu'elle soit pourvue d'attribut féminins ne m'arrête pas pour autant, et si  les choses doivent se faire, elle se font. Je n'agis pas d'une façon étrange et particulière, comme s'il s'agissait d'une sorte d'expérience pour la science. Ou pour assouvir une quelconque curiosité ou pulsion profiteuse. Contrairement à Swann. Je me dis parfois qu'il aurait du faire pute plutôt qu'infirmier, ça aurait été plus payant et je suis quasiment certain qu'il aurait fait une bonne gagneuse.

Je frémis quand l'homme s'empare de mon poignet, pour repousser ma main. Au moins, ça a l'air d'avoir marché pour qu'il me foute la paix. Il a probablement dut faire ça pour me faire flipper, et à présent, il est prit à son propre jeu. De quoi me laisser tranquille un moment. Cependant, mon faux sourire ne tarde pas à se figer derechef.

Mon bras suspendu en l'air, je grimace en tentant de me reculer lorsqu'il retiens mes membres. Bordel, il a une sacré poigne pour son âge. Je commence à me demander s'il ne fait pas vraiment parti de ces types qui chassent les mutants, ou bien s'il ne serait pas dans un taff du style militaire, ou tout autre chose bon a entretenir une certaine musculature.
Il soulève la manche de mon pull d'un geste sec, et je sens tout mes membres se raidir. En temps normal, je ne suis pas du genre à avoir peur de montrer le fait que je suis un mutant, mais honnêtement ce mec est loin d'attirer ma confiance, et je commence à me demander si je ne ferais pas mieux de partir en courant.

- Ca par exemple…  Avec une telle discrétion, peut être aurais tu dû te le faire tatouer sur le front. C’est aussi facile que de tirer sur une vache dans un couloir…

Je me liquéfie sur place, sentant mes pommettes s'empourprer. Bordel de merde. Son regard me fait flipper. Ce qu'il vient de dire encore plus. Manquerait plus que ce type soit un dangereux psychopathe et ce serait le pompom. Je tire un peu sur mon bras lorsque la porte s'ouvre, m'arrachant un sursaut.

Un homme d'une trentaine d'année se tient dans l'encadrement, son regard s'attarde sur nous, et je me demande un instant de quoi la scène peu bien avoir l'air vu de son œil. Une part de moi se fait la réflexion que vu d'où il est, on pourrait croire à un père en train d'engueuler son morpion.
Il regarde un instant l'homme du bar puis détourne la tête, avant de s'allumer sa clope. Mes joues flambent un peu plus et le plus vieux relâche mon bras. Je replace mon pull d'un geste presque frénétique, baisse le regard avant de m'éloigner d'un bon pas vers l'arrière. Il faut que je me barre de là.

Mon agresseur m'informe qu'il doit aller pisser, ce à quoi je ne réponds rien. Qu'il aille donc, tant qu'il me fous la paix. Je ne tiens pas à passer une minute de plus en sa compagnie, au delà je serais à deux doigts de pisser dans ma froc. Il me fait putain de flipper là tout de suite.

La porte s'ouvre à nouveau, je porte la cigarette à mes lèvres. Tant pis pour mes clopes, et tant pis pour la survit de Swann, ça ne me regarde pas. Moi, tout ce que je veux c'est rentrer, même si c'est pour supporter la chatterie entière et leurs abominables miaulements.
Une voix se fait entendre derrière moi, je tourne la tête vers le nouvel arrivant, celui qui, sans le vouloir, m'a sauver de cette situation des plus embarrassantes.

- Il fait frais ce soir.

Je hausses les sourcils avant de le toiser de la tête au pied. Il a une gueule à s'appeler Harry. Un beau nom de vainqueur pour une tête de vainqueur. Je tire à nouveau sur ma clope avant d'en lâcher le cadavre sur le trottoir.

- Ouais y'a plus de saison, on sait pas comment s'habiller et tout le tralala. Merci j'suis pas intéressé bisous bonne soirée, si tu veux causer le cendar et les murs sont tes amis.

Sans m'attarder plus que ça je plonge les mains dans mes poches et m'enfonce dans la ruelle, sans trop savoir vers où je vais. Le principal, de toute façon, c'est que je me casse de cet enfer au plus vite.



Je frissonne légèrement puis m'approche du lavabo une nouvelle fois, fixe mon reflet quelques instants, d'un œil morne. Vu la sensation que je ressens, je pense pouvoir supposer que Sis commence à avoir froid. Par conséquent, qu'il doit être dehors depuis assez longtemps pour ressentir la fraîcheur au delà du sweet ou de la veste qu'il a du me piquer, enfin, si tant est que cet abruti ait pensé à se couvrir. Il manquerais plus que je me chope une grippe.

Le goût de la clope dans ma gorge se fait de plus en plus virulent, j'ai même l'impression que si je souffle, une brume grisâtre va s'en échapper.  Mon cœur s'emballe un peu, comme un pleine panique. De quoi me faire moi-même paniquer. Je passe la main dans mes cheveux comme pour les replacer, tente de calmer mon aorte en plein sprint.

Mon portable vibre, ma main viens aussitôt fouiller ma poche pour l'en sortir. Un message de l'homme de tout à l'heure. Je déverrouille l'écran rapidement, me retourne pour m'adosser contre le lavabo.

« Ton jumeau, est dehors, je suis parti fumer pour le tenir à l'oeil Wink il est en train de partir, la voie est libre pour toi »

Je pousse un soupir de soulagement. Il était temps. Je commençais à croire que j'allais passer ma soirée là. D'ici une minute je vais pouvoir retourner au bar, et pourquoi pas jeter mon dévolu sur mon sauveur de la soirée à défaut d'avoir été recalé un peu plus tôt par celui qui m'avais tapé dans l'oeil. De plus, si Sis c'est barré avec mon sac, je vais avoir besoin de quelqu'un pour me payer des verres, il faut vraiment que je décompresse.

Je me tourne une nouvelle fois vers le miroir pour m'y observer, passe les doigts entre mes longues mèches platines pour les replacer. Il m'a déjà vu mais ça ne me coûte rien de faire un léger effort de présentation, ça ne pourra me faire des points en plus.

Après un ultime regard plutôt satisfait, je me dirige vers la porte des toilettes, la tire vers moi, prêt à en sortir. Jusqu'à ce que je tombe nez à nez avec l'homme rencontré en début de soirée. La poignée m'échappe des mains, mes yeux croisent les siens. Une moue s'agrafe sur mon visage, je recule, m'écarte comme pour le laisser passer. Tout ce que j'espère c'est qu'il aura trop bu pour percuter la présence de Sis dehors.

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Lun 15 Oct - 23:15
Louciane J. Howard
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Swann ft. Louciane



Louciane ne comptait plus le nombre de fois où il se demandait ce qu’il pouvait bien faire là ce soir. La meilleure solution pour lui, aurait été de rentrer directement chez lui, puis de profiter de la gratuité de son bar, ainsi que de la tranquillité de son antre. Il n’aurait eut qu’à supporter le regard des deux chiens, qui en soit n’était pas si difficile que ça à ignorer, puis ensuite le regard inquisiteur de sa fille. Qui l’aurait surpris assoupi sur le canapé, un verre vide à côté de lui. Une sacrée mauvaise habitude, certes, cependant c’était parfois le seul moyen qu’il trouvait pour passer un semblant de nuit complète. Autrement au moins cinq heures de sommeil d’une traite. L’homme pourrait aussi bien se tourner vers la médication. Néanmoins, des médicaments pour l’aider à dormir signifiaient rendez-vous avec un médecin pour ajuster le traitement et sans doute une trace écrite dans son dossier. Mais cela voudrait dire également, qu’il acceptait de remarquer qu’il avait un problème. Ce qui était autant hors de question, que d’accepter que ses supérieurs puissent être au courant de ce dit problème. C’était comme admettre une faiblesse qu’il avait toujours rejeté. Et la faiblesse n’avait jamais été le maitre mot de la famille Howard.
Et sa faiblesse, ce soir, avait été de laisser ce gamin s’approcher un peu trop près de lui, alors que la causette de comptoir n’avait jamais été son fort. Plus les accrochages et escarmouches de bar, ce qui n’était guère mieux que de s’octroyer un verre à chaque fin de soirée. Sans doute que si ce gamin était un peu plus âgé et ne possédait pas une carrure de brindille, les choses auraient tourné autrement. Et auraient même très mal tourné. Au lieu de ça, il se retrouvait à jouer au jeu du chat et de la souris. Un jeu absolument pas équitable, auquel il était absolument sûr de gagner. Surtout maintenant qu’il le tenait au bout de son bras, comme un poisson au bout d’une ligne.
Pourtant ce n'était pas faute de l'avoir prévenus de lui foutre la paix. Le flic mordait, très fort, seulement il grognait toujours avant. Sans doute ne l'avait-il pas fait assez fort pour se faire entendre. Il fallait dire que blondi avait sa ténacité pour lui. Il aurait facilement put le tuer, répondant aux instincts que son éducation familiale lui avait inculqué. C'était très simple, et sans se fatiguer. Cependant, non seulement son humeur du moment estima qu'il ne valait pas une balle, mais en la présence d'un témoin, ça ferait désordre…

Le brun pouvait lire la peur dans son regard et quelque part, ça l’amusait un peu. C’était un peu tard pour avoir peur. Peur de finir avec une balle dans le corps et abandonné dans une ruelle sombre, comme la pauvre victime d’une agression qui aurait mal tourné. Seulement l’inconnu lui avait sauvé la mise sur ce coup-là, et fallait vraiment qu’il aille aux toilettes.

De retour à l’intérieur, son regard s’attarda sur le bar, remarquant que le sac du gamin se trouvait là, sans aucune surveillance. S’il s’imaginait que personne ici n’allait en profiter pour lui faucher, c’était avoir bien confiance en l’espèce humaine. Quelle naïveté. Haussant les épaules, les Howard décréta que de toute manière, ce n’était absolument pas son problème. S’il se le faisait voler, il ferait comme tout le monde : il viendrait porter plainte.
Traversant la salle, Louciane se dirigea vers les toilettes sans aucun détour. Quand faut y aller, faut y aller, comme dirait l’autre. Alors qu’il s’apprêtait à actionner la poignée, pour ouvrir la porte, celle-ci bougea d’elle-même, s’ouvrant sur une tête blonde dont il pensait bien s’être débarrassé il y a quelques secondes. Un profond soupir s’échappa aussitôt de ses lèvres, sans qu’il ne cherche vraiment à le retenir, ses yeux se levant au plafond par agacement. Donc ils étaient bien deux. Et pas dans sa tête non – comme il avait commencé à le croire – mais bel et bien physiquement. Comme si un seul ne suffisait pas comme ça…

Déjà qu'il trouvait le premier pénible, puis le second aussi acharné qu'un sale morpion faisant une crise pour un jouet, qu'ils soient vraiment deux, c'était le bouquet. Encore si le gamin se trouvait être réellement bipolaire, le flic lui aurait pardonné - en partie - son manque de discernement à son encontre, puis surtout de posséder l'instinct de survis d'un moustique. Maintenant, il se demandait ce que ça ferait sur l'un s'il tuait l'autre. Juste parce qu'en plus de lui faire perdre son temps, il lui avait gâché sa soirée… Enfin, c'était sans doute une formulation un peu forte, cependant lui qui était venu ici pour se détendre, avant de regagner ses pénates, le voilà aussi énervé que si un de ces abrutis d'agent étaient venu trainer un peu trop dans ses pattes. La seul chose qu'il ne pouvait pas lui reprocher, c'est qu'il n'atteindrait jamais son taux d'énervement que lui faisait atteindre Tomasson…
- « Je ne pensais pas avoir bu, au point de voir double avec des effets retard… » Lâcha-t-il, brisant le silence pesant qui était tombé sur la pièce.
Une phrase lourde de sens, signifiant que s'il avait l'intention de lui casser les oreilles en le baratinant, ça ne servait absolument à rien. Et d'ailleurs, il n’en avait bien rien à faire de ce qu'il pouvait bien lui baver. Tout ce que l'homme souhaitait pour le moment, c'était soulager sa vessie, puis retourner au comptoir s'envoyer encore quelques verres, puis rentrer chez lui. Tout ça, dans la paix des plus royales…
Reniflant, Louciane lui passa devant sans plus de cérémonie, puis retroussa ses manches en se dirigeant vers les urinoirs. En temps normal, il se serrait enfermé dans une cabine, seulement, l'alcool faisait son lent effet, et l'envie commençait un peu trop à se faire sentir. Puis qu'est-ce qu'il risquait ? Qu'il vienne regarder ? Aucun risque… Blondi ressemblait plus à un lapin, sur le point de détaler hors de la vue du chasseur, qu'à un voyeur.
Une fois soulagé, il tira scrupuleusement la chasse, puis se dirigea vers les lavabos pour se laver les mains.
- « Tu voudras peut être, toi aussi, récupérer les clopes de ton frère ? Demanda-t-il finalement, insistant bien sur le mot frère, pour montrer qu'il ne croyait pas à cette théorie fumeuse.
Levant le nez du lavabo, son regard s'ancra sur lui, haussant les sourcils dans un air mi interrogateur, mi suspicieux. Se redressant, il attrapa du papier pour s'essuyer les mains, puis le balança dans la poubelle juste sous son nez.
- Il a d'ailleurs eut la bonté de se tirer sans ton sac. J'espère que vous faites tout ensemble, jusqu'au tatouage, sinon il y en a qui va se retrouver dehors.
Attrapant de nouveau la poignée de la porte, pour sortir de là, le Veilleur s'arrêta dans son élan, farfouilla dans ses poches, puis en extirpa deux pièces de deux livres, qu'il posa sur le bord du lavabo.
- Pour ton prochain cocktail, ça te réussiras mieux que le whisky. Parce que là, t'as vraiment une sale gueule.»
C'était foncièrement gratuit et ce qui s'appelait véritablement rendre la monnaie de sa pièce. Tout ce qu'il espérait, c'était qu'il ne revienne pas à la charge et lui foute la paix jusqu'à ce qu'il parte. Il est vrai qu'à la réflexion, un mutant comme lui pourrait lui servir. Seulement à quoi ? Le flic n'avait absolument pas envie d'y réfléchir ce soir. Surtout en ne connaissait pas du tout la teneur de sa mutation. Même si maintenant il s'en doutait un petit peu. A moins qu'ils trafiquent il ne savait quoi, il était étonnant qu'un des deux accepte de passer sa soirée caché aux toilettes comme ça. Puis des jumeaux, dans un bar comme ça, il les aurait remarqués. Pour l'heure, il n'avait qu'une envie : retourner s'assoir au bar pour achever sa soirée et rentrer chez lui.

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