▬ FERMETURE DU FORUM ▬
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Aller en bas

Louciane || Here I am I'm an angry man Empty Louciane || Here I am I'm an angry man

Lun 15 Jan - 12:09
Louciane J. Howard
non tatoué
Louciane J. Howard
non tatoué
Age : 57
Messages : 1437
Date d'inscription : 14/01/2018
Crédits : Avatar : Kurt Iswarienko
Métier : Det Sgt au sein du CID, il travail énormément sous couverture.
Louciane Jayden Howard
Timothy Olyphant
©️️Steve Schofield

état civil

Nom : Howard
Prénoms : Louciane, Jayden
Âge : 50 ans. Né le 26 avril 1967, à Norwich.
Classe sociale : Aristocrate. Bien qu’il ne se sente pas vraiment comme tel, compte de tenu de la ruine de sa famille, ainsi que du salaire allant avec son métier. Merci l’enquête Sheehy…
Origines : Anglaise
Emploi : Agent de police du CID, de grade Det Sgt. Plus précisément Sergeant-Detective, il travail en civil et opère énormément sous couverture.    
Situation amoureuse : Divorcé. Les engagements sentimentaux (d’ailleurs tous les engagements) ne sont pas vraiment pour lui. Il a plus tendance à les fuir, voir même ne pas assumer de s’attacher autant à quelqu’un. Les sentiments rendent faible, et dans son métier, il n’a pas le temps de s’inquiéter pour ça. Il a déjà sa fille, pour accélérer sa canitie. Fille qui n’a pas non plus besoin d’une seconde mère. Lui non plus d’ailleurs, il a sa sœur pour ça. En somme, le célibat lui va comme un gant. Ce qui ne l’a jamais empêché d’enchainer les aventures d’un soir.
Groupe : Veilleurs.
Mutation : Aucune, et préfèrerait se tirer une balle que de vivre en tant que mutant.
Tatouage : Comme tout le monde, il subit les dépistages, mais malgré le fait que les Veilleurs soient tenus de montrer l’exemple, il n’a jamais accepté de porter le Lambda. Par conviction que les Hommes ne sont pas du bétail, et parce que cela pourrait poser problème dans le cadre de ses missions.
Sévère Ξ Autoritaire Ξ Solitaire Ξ Cassant Ξ Protecteur Ξ Très observateur Ξ Violent Ξ Patient Ξ Méchant Ξ Mesuré Ξ Paranoïaque ΞQue très rarement affectueux Ξ Forte tête Ξ Indépendant Ξ Pragmatique Ξ Forte capacité à se fondre dans la masse Ξ

Votre personnage en détails


Enfant turbulent, il a toujours dénigré les codes de l’aristocratie. Apprendre à lire et écrire de la musique, le solfège, le piano, l’étiquette, le bien parler… Très peu pour lui. Le seul instrument qu’il ait accepté de joué c’est de la guitare, et il se débrouillait pas trop mal. Louciane était meilleur en activité de plein air. Il est excellent cavalier, et aussi très bon pour la chasse.01  Souvent en conflit avec son aîné, parfois attisé par les bons soins de leur cadette, leur père mettait à profit leur rivalité dans l’entrainement. Les deux frères avaient donc souvent pour habitude de régler leur différent sur le ring, au dojo Howard. Et ils y ont été souvent, remplissant un tableau aux victoires souvent inégales. Aujourd’hui encore Cassy et Louciane exercent ce rituel.02 Louciane n’est pas homme qui apprécie qu’on lui dise ce qu’il doit faire ou non. Ce qui donne de nombreuses situations conflictuelles avec ses collègues, ou sa famille. Surtout sa famille d’ailleurs, ce qui l’a fait considérablement s’éloigner d’eux. 03 Bien qu’issu de l’Aristocratie, et ayant grandit sans manqué de rien, il n’est jamais tombé dans l’outrance, ainsi que le matérialisme à l’excès. Il n’a pas besoin des Howard et de leur fortune, se contentant de son salaire de flic. Il pourrait vivre sous une tente, de façon spartiate, que ça ne le gênerait pas le moins du monde.04 Trop fier pour demander de l’aide, Louciane préfère faire les choses seul. Même ce qu’il ne sait pas faire, ou dont il n’a que peu de connaissance. Sa fille en a fait souvent les frais, surtout pour ce qu’il s’agit des costumes réclamés par l’école, ou pour Halloween. C’est lui qui les réalisaient, avec les moyens du bord, mais officiellement, c’est sa chère sœur "les doigts de fée". Affirmez lui le contraire, il le niera.05 Il est très exigent, envers sa fille surtout, lui laissant passer très peu d’écart de conduite. Comme tous pères célibataires, il s’inquiète énormément pour elle, peut être un peu trop. Louciane a souvent du mal à accepter ses petits copains, qu’il s’amuse souvent à tester, et à faire fuir. On ne peut pas vraiment dire qu’il soit un mauvais père, il ne sait juste pas comment s’y prendre.06 Ancien fumeur, il a eut énormément de mal à arrêter. Ce qui ne l’empêche pas de taper, de temps à autre, dans un paquet de secours. Mais il tâche de ne pas replonger.07 A l’inverse, la bouteille est une amie un peu trop présente, qu’il n’est pas prêt de chasser de sa vie. Il n’en ait pas au point de ne boire que du vin à chaque repas, oubliant l’existence du château la pompe. Il s’octroie quelques bières, voir des alcools un peu plus fort selon l’occasion. Cependant, il lui arrive également de boire plus que de raison, et d’en venir rapidement aux mains.08 Il a un berger belge malinois, du nom d’Yron, dresser par ses bons soins, ainsi que de ceux d’un de ses amis, maître chien de la police. Autrement dit, pas une bête à trop titiller. D’ailleurs, il n’hésite pas à se servir de l’animal pour faire fuir les indésirables, ou pour faire de mauvaise blague.09 Louciane peut parfois se montrer du genre autruche, préférant fuir certain conflit, et n’assumant pas certains choix. Ce qu’il regrette le plus étant sa séparation avec Elsie. Il ne l’a jamais oublié, et ne s’est jamais résolu non plus à bazarder son alliance. Si un jour il croise de nouveau son chemin, il préfèrera sans doute la fuite à l’affrontement.10

Allégeance de votre personnage

Engagé
Flic dans l’âme, il a sacrifié beaucoup de chose et donné trop de lui-même pour ne pas être totalement dévoué à son métier. Malgré les risques, qui ne vont que crescendos avec la plaine émergence des mutants, ainsi que les restrictions imposées par le ministère de l’intérieur. Ils sont en première ligne face aux mutants, et autres criminels notoires et plus à même d’agir. L’éducation des Howard à fait de lui un soldat, et c’est ce qu’il est. Ce même travail qui a, en partit, foutu en l’air son mariage, mais il ne s’en détournerait pour rien au monde. En un sens ses devoirs de flic et de Veilleurs vont de paire.
Sa fille est la première, au sein de sa famille, vers qui il se tourne. Il ne le montre que rarement, voir jamais, mais elle est son univers, celle qu’il protège de tout. Peut être d’un peu trop de tout, mais quel père ne réagirait pas ainsi ? Il serait prêt à mourir pour elle, et n’hésite pas à réparer chaque tort qu’on lui fait, usant et abusant de sa plaque. Il n’en a pas honte, pourquoi devrait-il ?
Sa sœur, Cassidy, est la seconde personne vers qui il se tourne. Après tout ils sont du même bois, et malgré certaines discordes, ils se sont toujours soutenus. Il serait prêt à lui confier sa vie, comme celle de Kaisa.
Son allégeance pour le reste de sa famille vient au dernier plan. Bien qu’issue de l’aristocratie, Louciane n’accepte pas leur monde, et leur mode de vie. Il s’est éloigné d’eux, mais ne leur à pas tourné le dos pour autant. Les Howard sont vraiment les derniers à qui il viendra demander de l’aide. Quoi qu’en pense sa chère mère, jamais il ne reverra l’ordre de ses priorités.  

Implication chez les veilleurs

Soldat
Parmi les familles de Veilleurs, les Howard ne sont pas connus pour être des enfants de chœurs. Au contraire, élevés dans la haine des mutants, la seule et unique chose qui est sûr les concernant : c’est qu’il faut les éliminer. Cette philosophie Louciane l’a apprise et intégrer. Enfant turbulent, il ne tenait pas en place, usant chaque parcelle d’énergie dans les entrainements dont on les dispensait, son frère, sa sœur et lui. Il a apprit à se battre, à se défendre, à utiliser des armes... Mais il a aussi apprit à se servir de sa langue, et surtout de son sale caractère.
Adolescent il a prit une autre voie, se mettant en conflit incessant avec son père, ainsi que son aîné, au grand dam de sa mère. Le gamin ne se voyait pas participer à la vie de la famille, ou de l’entreprise. Les mondanités l’ennuyaient tellement, qu’il finissait toujours par mettre le bordel, en invitant des cavalières d’un autre genre. Faisant tout pour décevoir son père, englué dans un défit constant. Quand il ne se faisait pas carrément porter pâle, lors des dîners. Ses affaires ne l’ont jamais intéressé, et il le lui faisait bien savoir. On leur avait apprit à être des combattants, en quoi rester derrière un bureau à compter des chiffres pouvait bien servir leur cause ? Il aurait put s’engager dans la voie militaire, mais il décida de s’intéresser au force de l’ordre. Bien que Louciane ait eut de mauvaises fréquentations, dans son adolescence, cette facilité à se fondre parmi eux l’a inspiré. Pour lui, c’est comme ça qu’il fallait combattre les mutants. C’est comme ça qu’il pouvait parfaitement servir la cause des Veilleurs.
Parfois, on pourrait plus le considérer comme un Traqueur, pour sa façon de voir les choses. Les surveiller ne l’intéresse pas, il préfère agir et n’hésite pas à se servir de son arme. Seulement il n’est pas non plus un meurtrier. Ses actes sont toujours réfléchis et calculés, ses années d’expériences en tant que flic y aidant pour beaucoup. Son rôle est utile, en tant qu’agent infiltré, car il peut mieux approcher ces êtres qu’il voudrait voir disparaitre.
Cependant, après avoir vécus une histoire, ainsi qu’un mariage avec une mutante, il s’est quelque peu adouci. Dans sa tête, Louciane reste un veilleur, mais dans son âme, il reste un flic, et un père. Et pour un flic, la loi prévaut avant la famille.    


Dernière édition par Louciane J. Howard le Mer 14 Mar - 12:47, édité 14 fois

Louciane || Here I am I'm an angry man Empty Re: Louciane || Here I am I'm an angry man

Lun 15 Jan - 12:10
Louciane J. Howard
non tatoué
Louciane J. Howard
non tatoué
Age : 57
Messages : 1437
Date d'inscription : 14/01/2018
Crédits : Avatar : Kurt Iswarienko
Métier : Det Sgt au sein du CID, il travail énormément sous couverture.

Histoire de votre personnage


------------------------------------------------
Manoir Howard, comté de Norfolk
1975
We don’t accept weakness
------------------------------------------------


Son poing partit, direct, sans la moindre sommation. Il put sentir ses phalanges s’écraser contre sa mâchoire, la fine peau s’égratignant contre les dents. Le gamin recula sous le choc, un petit sourire mesquin étira les lèvres de son cadet, en voyant le sang couler de sa lèvre fendue. Ah il ne l’avait pas vu venir ce coup-là. Le brun pouvait savourer sa victoire, tout en sachant la leçon qu’il prendrait en ayant eut sa garde brisée si facilement. Car c’est bien là la première chose qu’on leur apprenait : ne jamais baisser sa garde, se tenir toujours prêt. Et le deuxième de la famille se tenait toujours prompt à l’affrontement.
C’était ainsi entre les frères Howard, tous deux s’entendant comme chien et chat. Mettant chaque fois à profit leur entraînement en se chamaillant, à toute heure de la journée. Et ce n’était pas de petites disputes. Non, ils se battaient véritablement, cherchant qui aura le dessus sur l’autre. Cela rendait fier leur père, autant que ça ne l’agaçait. En effet, le patriarche Howard avait toujours mis un poing d’honneur à ce que ses fils sachent se défendre, en toutes circonstances. Néanmoins, il aurait aussi préféré que ces deux héritiers s’entendent un peu mieux. Qu’ils puissent communiquer sans en venir aux mains, ou s’engluer dans une lutte verbale ne menant à aucune issue. Sauf celle de finir par faire crier leur mère.
L’homme plaçait toutes ses exigences, et espérances sur son aîné. Depuis le début, il était sûr pour lui qu’il était fait pour diriger. Plus calme, polis, doué pour les arts mondains, excellent élève et déjà un très bon escrimeur. Malgré un caractère quelque peu affirmé, il savait parfaitement le tempérer. Son petit frère possédait également une âme de leader. Hélas, il était bien trop… turbulent. Ce gamin ne tenait pas en place, incapable de se concentrer à l’étude plus de quelques minutes. Plus occuper à se cacher qu’à se tenir tranquille, lorsque la famille recevait au manoir. Élève plus que moyen, il avait toujours un pan de chemise sortit et des cheveux aussi indiscipliné que son caractère. En revanche, il brillait à l’entraînement. Son père voyait en lui un parfait second pour son frère. Quelqu’un qui serait à même de le protéger en toutes circonstances. Bien qu’il soit censé être capable de la faire de lui-même. En bref, un destin déjà tout tracé alors qu’ils n’avaient, respectivement, que huit et seize ans.

Se frottant la mâchoire, il recula un peu plus, lui opposant une garde bien meilleure que tout à l’heure. C’est qu’il avait déjà un sacré crochet du droit, pour son jeune âge. Le faisant reculer à son tour, l’aîné finit par le mettre à terre, satisfait d’avoir enfin le dessus sur cette querelle, qui durait depuis trop longtemps aujourd’hui. Sauf que le plus jeune n’avait pas dit son dernier mot, lui assénant un coup de talon dans le genou. Celui-ci ploya violement, ramenant son adversaire à sa hauteur. Il souriait moins maintenant hein, monsieur parfait.
- « Louciane Jayden Howard ! Tempêta une voix caverneuse, sortie de nulle part, les faisant tous deux sursauter. Qu’est ce que je t’ai déjà dit ?
Sans se démonter, le gamin s’essuya le nez d’un revers de manche, puis planta ses iris dans les yeux de son père. Celui-ci avait toujours le chic pour débarquer quand on s’y attendait le moins. Comme s’il les observait, chaque fois qu’ils se trouvaient dans la même pièce, épiant la moindre erreur.
- Que face à un adversaire plus grand et plus fort, il faut toujours reprendre le dessus en frappant les points faibles. Répéta-t-il mécaniquement, comme un mantra.
C’est la première chose qui lui était venue à l’esprit, parce que c’est ce que leur rabâchait l’homme, encore et encore. Mais Louciane savait que ce n’était pas ça qu’il voulait entendre. Seulement, il n’était pas disposé à le dire.
- Mais encore ? Son ton était inquisiteur, seulement son fils se trouvait être bien trop têtu. De ne pas estropier ton frère. Comment ferait-il s’il est blessé de façon irréversible, ou ne peu plus marcher ? A quoi servira-t-il à la cause ?
- Oui, père… Répondit-il un peu moins assuré, en baissant légèrement la tête.
- Très bien. Maintenant allez vous débarbouiller, on dirait deux chiens galeux. On va passer à table. »
A ces mots, il tourna les talons, puis quitta la pièce. Cecil Howard était un homme pragmatique, qui ne s’encombrait pas des futilités. Il était dur, sévère, cassant, blessant même. Mais il n’avait de cesse de répéter que c’était pour leur bien. Louciane avait beau avoir de l’animosité pour son frère, il avait refusé de dire ce que le patriarche voulait entendre. Qu’affaiblit, Jensen ne servirait à rien. Il trouvait ça injuste... Car il y avait bien une chose que le Duc détestait, c’était la faiblesse. Un être infirme ou affaiblit ne ferait que freiner ses ambitions, et ternir son image. Alors ils pouvaient bien se battre, seulement il ne fallait pas qu’ils se blessent de façon irréversible.
Affichant une moue prononcée, le gamin se redressa et tendit une main à son aîné.
- « Pardon, Jenny… »
Parce qu’il pouvait bien s’excuser, mais par fierté, suivit d’une "insulte", ça passait mieux.


------------------------------------------------
Manoir Howard, Killingworth
1985
Don’t tell me what to do
------------------------------------------------


Plus les années passaient et plus Louciane détestait ce manoir. Bien trop grand pour ne pas s’y perdre… Hélas, il y jouait à cache-cache, avec ses précepteurs, depuis bien trop longtemps pour ne pas en connaître chaque recoin, chaque latte de parquet qui grince, chaque placard de rangement… Et le chemin qui menait au bureau de son père. L’adolescent le connaissait par cœur, pour l’avoir fait un nombre incalculable de fois. Il aurait pu s’y rendre les yeux fermés, sans même se prendre les pieds dans le tapis. Se stoppant devant la porte, le brun ajusta quelque peu sa chemise par-dessus son pantalon, et rangea une mèche légèrement rebelle. S’il appréciait un peu trop souvent défier son père, s’il pouvait s’épargner, de temps à autre, la froideur de ses iris verts dont il avait hérité, se darder sur une apparence bien trop négligée, avant de soulever un commentaire des plus vexant, et bien il l’évitait. Quelque chose lui disait que cette conversation allait être assez désagréable comme ça, pas la peine d’en rajouter d’avantage. Respirant un grand coup, il frappa à la porte d’un geste assuré.
Cecil Howard était assis derrière son bureau, le visage crispé par la contrariété, et il avait de quoi. Le soleil était haut en ce début d’après-midi, et son fils put aisément reconnaître, par transparence, le logo de son école. Pas bon… Déglutissant légèrement, il resta planté sur le tapis, attendant bêtement qu’il lui dise de s’asseoir.
- « Qui t’as permit d’entrer ? Finit-il par lâcher, d’un ton sec, marquant clairement la tournure de l’entrevue.
- Il me semblait t’avoir entendu répondre.
De toute façon, fichu pour fichu, autant ne pas se présenter en victime en s’excusant.
- Et bien il te semblait mal. Le patriarche laissa retomber les papiers sur le sous-main en cuir, estimant qu’ils ne méritaient même pas d’être rangés dans leur pochette. Mais puisque tu es là, ferme cette porte et assied toi.
Le cadet Howard s’exécuta, se calant dans le siège le moins nonchalamment possible, bien que ça le démangeait fortement d’afficher aucun air coopératif. Son père croisa ses doigts, et posant ses coudes sur les feuilles, il le transperça du regard.
- Dis-moi Louciane, je peux savoir ce que tu comptes faire ? Parce qu’à la vue de tes résultats, plus que déplorables, je me demande ce qu’on va bien pouvoir faire de toi. Pourtant, ta mère et moi t’avons payé des professeurs particuliers pour redresser ces notes. Comment expliques-tu que cela ressemble toujours à… une mauvaise blague ? Une feuille de chou dont je ne me servirais même pas comme papier toilette ? La médiocrité est telle, que je ne pense même pas que ces feuilles pourraient remplir cette fonction. J’ai grand-peine pour les arbres abattus, pour imprimer un tel désastre.
Les sourcils de l’adolescent se redressèrent à mesure que ses mots fusaient, déversant son venin comme il faisait à chaque fois. Le Duc détestait perdre son temps, surtout avec ses gamins. Et il en avait déjà deux sur les trois, qui partaient dans de mauvaises directions. C’étaient déjà deux de trop.
- Il se peut… que je me sois dispensé de cours supplémentaire ?
Insolence… Que lui restait-il pour ne pas ployer sous la méchanceté de son père ? Son visage se crispa un peu plus, et il se recala dans le fond de son siège.
- Tu préfère passer ton temps avec ces traînes savate, qui ont plus leur place en prison que dans les rues ? Je vois… Si tu as envie de perdre ton temps, Louciane, je ne vais pas perdre pas le mien plus longtemps. »
Son calme était glaçant, ses mots parfaitement posés et détachés déroutant. Mais il était comme ça, pareil à serpent qui étouffe lentement sa proie. La sentence allait tomber, il le savait. Il ne savait seulement pas où, quand, et comment. Ses yeux scrutèrent son visage, que le temps et ses expressions sévères creusaient de plus en plus. L’adolescent pouvait deviner sa colère, bouillonnant au fond de ses tripes. Contrôlée, mesurée, comme le patriarche savait si bien le faire. Une colère froide marquait bien plus que de monter le ton. Cecil le savait, mais son fils préférait encore se faire gueuler dessus. Il la voyait cette petite veine, qui palpitait nerveusement dans le creux de son cou, tandis que dans son attitude, tout indiquait que pour lui, la discussion des résultats scolaires était close. Il prendrait sa décision, en temps et en heure. Pour l’instant, l’homme s’employait seulement à passer ses nerfs sur l’objet de sa contrariété.
- « Pourrons nous compter sur ta sœur et toi au dîner de bienfaisance samedi ?
Un autre que lui aurait certainement perdu contenance face à ce changement radical de sujet, mais pas le Howard. Il connaissait le fonctionnement de son géniteur par cœur, il lui en voulait toujours, mais il prenait simplement le temps de la réflexion.
- Parce que monsieur parfait St Jenny ne vous suffit pas ? Rétorqua-t-il avec une pointe d’agacement.
- Votre présence, à tous les trois, serait la bienvenue. Et recommandé.
Ça lui coûtait d’exiger leur présence, il le savait. Mais le gamin ne saisit que l’occasion d’ajouter la goûte d’eau qui ferait déborder le vase.
- Je peux inviter Eavan dans ce cas ?
Ses oreilles frémir, et son teint manqua virer au cramoisi de façon instantanée. La maîtrise de sa colère mise à mal, le Duc lui jeta la déception de ses résultats en plein visage, faisant voler les feuilles en tous sens.
- Cette catin irlandaise… ! Cracha-t-il. Tu ferais mieux de ne plus prononcer son nom sous ce toit. Ramasse-moi donc ta médiocrité et disparaît. Et brûle ça ! Ces papiers ne sont même pas dignes d’être recyclés ! »
Touché, coulé.

Quelques jours plus tard, Louciane s’attendait à payer cher son insolence, ainsi que son laissé allé scolaire. Bien qu’il ignorait encore de quelle façon, il faisait confiance à ses géniteurs pour être vicieux. De toute manière, quoi qu’en pense sa mère, elle ira toujours dans le sens de son mari, en sa présence. Ce qui avait le don d’agacer au moins un de ses enfants.
Se pointant dans le salon, il s’attendait à moitié à trouver ses deux parents, trônant sur les fauteuils faisant face à un foyer encore éteint. Parfait, au moins il n’aurait pas à se répéter pour ce qu’il avait à leur annoncer. En revanche, en voyant leur visage, il flaira vite l’embrouille. Cet instinct animal de se sentir prit au piège. Et en croisant le regard du Duc et de la Duchesse du Norfolk, celui-ci venait juste de se refermer.
- « Le retour du fils prodigue.
Aie… Il annonçait la couleur d’entrée. Au moins pas besoin de se forcer, et adopter tout de suite une position défensive.
- Sais-tu ce que tu veux faire maintenant, Louciane ?
Ses doigts se resserrèrent sur le papier, soigneusement plié dans sa poche. Il était prêt à leur montrer avec une certaine fierté, et leur prouver qu’il était capable de mener quelque chose à bien.
- Oui, justement je voulais vous en parler.
Sa mère afficha un air contrarié, tandis que son mari semblait quelque peu amusé d’engager un nouveau bras de fer. Car il savait que pour celui-ci, il se trouvait déjà victorieux. Mais il prenait toujours plaisir à enfiler ses gants et monter sur le ring.
- Vraiment ? Et que vises-tu ? Oxford ? Cambridge ? Durham ? Ou peut être un peu moins présomptueux, Harvard ?
Le gamin se rembrunit quelque peu.
- Je n’ai pas l’ambition de prétendre à ces écoles.
- Justement, c’est bien là qu’est ton problème : tu n’en as aucune. Sauf peut être celle de me décevoir.
Round 1 : père 1-fils 0
- Et puis tes résultats ne peuvent pas vraiment te permettre d’y entrer.
Tenta Frances, afin de tenter d’adoucir un minimum les propos de son mari. Hélas, l’intéressé se trouvait déjà lancé comme un cheval de course.
- Je sais ce que je vais faire de toi Louciane. Tu iras à l’université de Northumbria, tu étudieras le commerce, les chiffres… Tu aurais des cours privés pour te maintenir à niveau. Tu auras ton diplôme et d’ici deux – trois ans, tu iras aider ton frère au sein de l’entreprise. Et tu veilleras sur lui.
Le gamin se décomposa d’un coup, ses doigts lâchant le papier pour serrer le bas de sa veste. Il ouvrit la bouche pour protester de façon violente, puis se ravisa.
- Franchement ? En quoi être coincé derrière un putain de bureau, ou à jouer les chiens de garde pour Jens, sers la Veille ?
- Comment crois tu que nous faisons ? Écoute moi bien, je ne dépenserais pas un sou de plus pour te voir tout ruiner encore plus longtemps. Je te l’avais dit, que je ne perdrais pas mon temps outre mesure.
Round 2 : père 2 – fils 0. Cependant, il ne voulait pas encore s’avouer vaincu.
- Et vous ne voulez pas savoir ce dont je voulais vous parler ?
Sa mère semblait sincèrement désolée, quand elle lui affirma que ça ne changerait pas grand-chose à la décision. Néanmoins, son père parut curieux. Surtout curieux de savoir comment il pourrait l’enfoncer encore plus.
- Je veux devenir flic. À mon sens, c’est le meilleur moyen de servir la cause des Veilleurs. D’ailleurs…
Cecil Howard ne riait pas souvent. D’ailleurs, ses enfants ne l’avaient peut être jamais entendu exprimer sa joie par le rire. Mais son mépris… un peu trop souvent.
- Toi ? Policier ? Le coupa-t-il. Et par quel miracle ? Louciane, mon garçon, tu rates tout ce que tu entreprends, parce que tu es incapable d’aller au bout des choses. Quand bien même tu pourrais t’inscrire, tu ne passerais même pas le concours d’entrée.
Round 3 : père 3 – fils 0. C’était une victoire par KO. Jamais Louciane ne pensait autant endurer la méchanceté de son père. Sa mère ne voulait même pas essayer d’apaiser les choses, c’était toujours peine perdue. Seulement le brun n’était pas totalement à terre. La colère bouillait au fond de ses tripes. Il l’avait cherché après tout, il savait que la sanction tomberait tôt ou tard, sauf qu’il y avait bien une chose qu’il détestait par-dessus tout : qu’on lui dise ce qu’il avait à faire. Et le fait que son père décide comme ça de son avenir, il en était absolument hors de question. Alors il explosa.
- Tu sais quoi, cher père ? Va te faire foutre ! J’ai pas besoin de toi. Et tes projets d’avenir, tu peux te les mettre au derche ! Ses doigts sortir le papier de sa poche et il le posa sous leur nez, frappant le mot "reçu" du plat de la main. Le concours je l’ai passé. Et j’ai été reçu ! Dans-tes-dents !
Le Duc se redressa de toute sa hauteur, la fureur suintant de tous ses pores. Le gamin s’était déjà montré particulièrement insultant et insolent, mais jamais il ne lui avait tenu tête à ce point. Seulement, il était bien décidé à ne pas le laisser verser son poison une seconde de plus.
- Alors regarde-moi bien papa, que tu le veuilles ou non, je vais faire l’école de police. Et la déception se casse. »
Puis, juste histoire de le décevoir un peu plus, il quitta la pièce en levant ostensiblement son majeur.
Regarde papa, j’ai déjà appris le français.


------------------------------------------------
Pension pour garçon, Newcastle
1985
I love you, me neither
------------------------------------------------


Ses lèvres étaient de velours sur son corps, brûlant sa peau à chacun de leur contact. Ses doigts caressants, avec une rare habilité, le faisaient frissonner chaque fois qu’ils effleuraient un point sensible. Son souffle chaud glissa dans sa nuque, avant de se mêler au siens, étouffant le chant de son plaisir. Puis quand celui-ci atteint son paroxysme, les lippes de son amant se firent de miel au creux de son oreille, pour y souffler ces mots :
- « Je t’aime. »

C’était la première fois qu’il s’aventurait sur ce terrain-là. Lui qui n’avait toujours eut de goût que pour les femmes, souvent un peu plus âgé que lui. Et pourtant, cela faisait deux mois maintenant qu’il avait un homme pour amant. C’était arrivé comme ça. Louciane ne souffrait nullement de sa solitude, dans cette chambre de la pension. Il avait rencontré Camden à l’école de police. Camarade discipliné et studieux. À peu près bon au tir, mais bien trop technique. Le Veilleur avait fini par avoir pitié de lui.
Les deux garçons ont alors passé un pacte : il l’aidait à améliorer tout ce qui était pratique, et lui l’aidait à se concentrer sur le théorique.
Ils n’avaient pas cherché cette relation. Une mauvaise interprétation, un baiser accidentel… Louciane aurait pu le mettre à la porte de sa chambre. À la place, et sans savoir vraiment pourquoi, il l’avait fermé à clef.
Maintenant, il se trouvait emporté dans cette histoire, dont personne n’avait connaissance, et dans une situation qu’il détestait. Jamais il ne pourrait lui donner ce qu’il réclamait de lui.

En rentrant dans la chambre, ce matin-là, Cam masqua son inquiétude derrière un large sourire. Mais il n’était pas stupide. Il savait bien ce que cachait la distance du brun. Mais comme tout imbécile amoureux, il ne voulait juste pas le voir.
- « Écoute Cam, je crois qu’on devrait arrêter là. Finis par lâcher le Howard comme une bombe, sans un préambule. Ce qu’on a fait, c’était pas une bonne idée.
Son visage se décomposa. Quelque part, il s’y attendait, en appartenant à ce monde-là, il ne pouvait pas tolérer ce genre d’incartade. Cependant, Camden commençait à bien connaître son ami.
- Laisse moi deviner, t’as fait ça pour faire chier ton père, c’est ça ? Mais en faite il est même pas au courant, et t’as juste la trouille qu’il l’apprenne. C’est sûr que là, t’as atteint un bon niveau de déception. Surtout pour moi.
Soupir. Louciane détestait vraiment ce genre de situation, car il n’y avait jamais vraiment de bonne ou de mauvaise manière de s’en tirer. Et puis il avait en partit vu juste.
- Le prend pas comme ça Cam. Je suis pas… comme toi. Je peux pas…
- Oh te fatigue pas ! Le coupa-t-il en levant les mains d’agacement. Pas comme moi ? C'est-à-dire ? Quelqu’un qui s’assume ? Bah ça mon vieux, c’est pas vraiment une nouveauté. Tu sais, moi je suis sincère, je t’aime vraiment. Je ne me suis pas engagé dans cette relation, rien que pour le prestige de mettre tapé un putain de Howard ! Si c’est ce que tu t’imagines. Cracha-t-il, avant d’enchaîner sans lui laisser la moindre chance d’en placer une. Mais toi, tout ce que t’aime visiblement c’est décevoir papa. Tu vie que pour ça, tu te cache derrière ça. Grandis merde ! Pourquoi t’as choisi l’école de police ? Parce que t’en avais envie, ou juste pour le plaisir d’aller à l’inverse de lui ? Ouvre les yeux, arrête de perdre ton temps, et celui des autres. Assume tes putains de choix, et assume-toi tout court !
Le cœur battant, Camden le foudroya du regard, prêt à lui laisser une toute petite chance de s’expliquer, se rattraper, ou au moins entendre une excuse bidon. Mais il savait que ça ne viendrait jamais. Car il était comme ça incapable d’aller au bout des choses et toujours à fuir. Il finit par ouvrir la bouche, seulement son vis-à-vis décida qu’il ne voulait pas entendre ses fausses justifications. À la place, il le planta là, en claquant la porte.

Depuis cette rupture, il n’avait pas revu Camden. Celui-ci s’était arrangé pour changer d’école. C’était pas plus mal en un sens, ça évitait les situations gênantes. Néanmoins, la claque qu’il lui avait donnée l’avait fait réfléchir. Pour lui qui ne semblait fonctionner qu’aux coups de pied aux fesses.
De retour au manoir pour un week-end, Louciane ne réagit même pas aux remarques acerbes de son père sur ses résultats, frisant ce qu’il avait toujours eut. À la place, le gamin finit par se lever, et alors que le Duc s’attendait à nouveau flot d’insultes de sa part, à la place il lui sourit.
- « Tu sais quoi cher père ? Je m’en moque de tes menaces. Regarde-moi bien, parce qu’à la fin de l’année, je serais premier. »
Père et frère avaient rit. Premier ? Celui qui s’était toujours complu d’être bon dernier. Celui qui avait bien faillit ne pas aller aux bouts de ses études. Celui qui ratait tout…
Et Louciane tint sa promesse. À presque vingt ans, le Howard sortit diplômer, et major de sa promotion.


------------------------------------------------
Forest Hall - Killingworth
1990-92
I love you, but I Hate you
------------------------------------------------


Son cœur ne battait plus aussi fort ce soir-là, savourant lentement sa bière, écoutant d’une oreille distraite la musique rock que diffusait le bar.
C’était sa première mission en tant qu’infiltré, depuis qu’il avait intégré le Vice Squad. Son père qui lui avait toujours rabâché qu’il manquait d’ambition, qu’il le regarde bien. Dés qu’il avait quitté l’école, et intégrer l’uniforme, Louciane avait tout fait pour le quitter et intégrer ce service. Car on n’y entre pas aussi facilement. Il avait persévéré et y était arrivé. À présent le voilà jeté dans le grand bain, se frayant un chemin au sein d’une organisation de trafiquant d’armes et de drogues.
Si ses premiers rendez-vous, avec son collègue et agent de liaison, lui avaient collé des sueurs froides, au bout de quelques mois, il avait fini par se détendre. Surtout qu’à présent, il sentait la fin proche. Bientôt, ses chefs auront assez d’informations pour lancer le coup de filet final.
Le rejoignant au comptoir, l’homme lui flanqua une grande accolade pour donner le change, manquant bien lui faire renverser sa bière. Le gamin le lui rendit, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Puis, tandis qu’il fit son rapport, l’autre se commanda un verre de gin.
- « Bientôt la fin ? S’enquit-il en scrutant son visage, qui semblait porteur d’une mauvaise nouvelle.
- Écoute Rob, ça va pas te plaire. Son collègue balaya les alentours pour être bien sûr que personne ne pouvait les entendre, puis baissa un peu plus le ton. Va falloir que tu te rapproches un peu plus de Nolan. De nouvelles infos sont tombées, le NCIS est formel, le cousin Waylon Travis est sorti du bois.
- Putain, et vous le voulez aussi ?
- Écoute, ça fait plus de cinq ans qu’ils bossent sur ce dossier, c’est la première fois qu’il va faire venir Waylon, ça prévois un gros coup. Je sais que c’est risqué, mais si on les a tous les deux, ça va être sacrément bon pour nos carrières.
Louciane se dandina nerveusement sur son siège, sentant la pression remonter d’un cran.
- Bientôt huit mois bordel… Combien de temps ça va encore durer ?
- Je sais que c’est dur, mais on ne peut pas te faire sortir maintenant. Ce serait trop risqué. Ses doigts se resserrèrent autour de son épaule. Tu verras, après ça, tu te sentiras plus fort, et tu voudras plus jamais rien faire d’autre. »
L’envoyant paître, les deux hommes se quittèrent après avoir fait le point sur leur prochaine entrevue. Louciane resta seul avec seul avec sa bière, se disant qu’un verre de tequila serait bienvenu.
- « Je ne savais pas que c’était un bar gay ici.
Il aurait pu sursauter, s’il ne l’avait pas vu approcher du coin de l’œil, accoudé au bar, un verre de shot à la main.
- Et moi, je ne savais pas qu’ils avaient fait tant de progrès en chirurgie. Lança-t-il du tac au tac, plantant ses yeux dans les siens. J’espère que vous n’êtes pas coupé, pour leur prouver que vous êtes des leurs, sinon vous allez vous faire jeter dehors, malgré vos belles meules.
La jeune femme haussa les sourcils et prit un faux air vexé.
- Et bien… J’espère que vous êtes aussi doué pour de draguer les femmes, que vous ne l’êtes pour les faire fuir, si on porte atteinte à votre virilité.
- Je ne faisais que mon devoir de mec à homme. Les gays n’aiment pas trop voir trainer des femmes sur leur territoire, aussi sûrement qu’il déteste les lesbiennes. Si vous êtes une femme, vous ne m’intéressez pas. Il tendit le menton en direction de son verre vide. C’est quoi ton poison, monsieur ?
S’installant à côté de lui en riant, la brune recommanda une tequila et garda la bouteille, qu’ils commencèrent à descendre.
- Je sais bien qui deux mecs proches ne sont pas nécessairement gay. Mais je déteste perdre mon temps avec des mecs qui n’ont pas d’humour. Dit-elle en lui donnant un léger coup d’épaule.
Il était clair qu’elle avait déjà un peu bu, lui aussi. Mais au moins ça avait le mérite de détendre un peu l’atmosphère.
- C’est un ancien camarade de l’école militaire. Lui a réussi, moi j’me suis fait recaler.
Haussant un sourcil, elle lui lança un regard brillant, légèrement embrumé par l’alcool.
- Pourquoi ? Les pieds-plats ?
- Oh, vous savez c’est périmé ça, ils sont passés au-dessus.
- Au-dessus ?
- Ouais, la queue. Plate, comme les castors. C’est pas conforme pour l’uniforme. »
Le regardant d’abord sans comprendre, elle se mit à rire.

Elle s’appelait Elsie Pike. Une jeune femme pétillante, montée de sa campagne pour voir la ville, mais aussi pour ses études. Elle était forte et loin d’être bête. Bonne vivante, elle adorait les défis, détestait se laisser vivre. C’était peut être risqué pour elle qu’il la fréquente, cependant et peu à peu, elle devenait un point d’encrage, elle lui permettait de reprendre pied dans une certaine réalité. Loin des affaires du gang. Même s’il était quelqu’un d’autre, et que tout ça s’arrêterait sûrement avec la fin de Robin Hayes, il savait apprécier ces moments avec elle, quand ils se retrouvaient. La jeune femme rendit plus supportables ces deux années d’enquête en immersion, qui se soldèrent par l’arrestation complète des cousins Travis et de leur organisation.

***
La gifle cingla si fort qu’elle résonna dans l’espace ouvert du centre commercial. Plusieurs passants se retournèrent, certains affichant un air choqué, d’autre un regard mauvais pour celui qui l’avait bien mérité. Car dans l’esprit du badaud moyen, un homme qui se prend une baffe, c’est qu’il l’a réellement mérité. En l’occurrence, pour Louciane, c’était en partit le cas.
- « FLIC ! S’emporta-t-elle. Et tu comptais me le dire quand ça ?! Après trois ans de vie commune, un mariage à la chaîne dans une mairie quelconque, trois enfants, deux chiens, un pauvre poisson rouge qu’on fait passer pour centenaire à force de le remplacer, ton ventre à bière et mes dix kilos en trop ?! Parce qu’après plus d’un an à me raconter n’importe quoi, je me demande pendant combien de temps tu comptais encore me prendre pour la reine des connes ! Parce que si c’est tout ce que t’as trouvé pour expliquer trois mois de silence radio… je…
Son doigt s’enfonça dans sa poitrine, incapable de trouver un mot de plus tellement elle était en colère. Ses boucles brunes partaient en tous sens, et ça l’énervaient encore plus. Alors elle le frappa une nouvelle fois. Et il se laissa faire. Elsie n’avait pas très bien digéré la nouvelle. Surtout après qu’il ne lui ait donné aucune nouvelle pendant autant de temps.
- J’étais sous couverture, je ne pouvais rien te dire. Le secret professionnel, ça te dit quelque chose ? Agacé, il lui attrapa une main, et de l’autre il lui colla sa plaque sous le nez. Ça te va comme preuve ?
Soufflant comme un bœuf, ses cheveux se soulevèrent de devant son visage. Elle observa alternativement la plaque, puis l’homme. Au final elle l’attrapa, lui jeta au visage, puis lui flaqua un coup de genou entre les jambes pour lui faire lâcher sa prise. Le souffle coupé, Louciane se laissa retomber sur un banc, la main plaquée à l’endroit meurtrit, il ramassa sa plaque. L’homme pouvait comprendre qu’elle soit en colère, mais à ce point-là ! Et pourquoi elle lui avait parlé d’enfants ? C’était un exemple parmi d’autres ou bien ? D’accord ça faisait plus d’un an qu’ils se fréquentaient, mais ils avaient pris leur précaution. Non ?
- Pourquoi tu me parles d’enfants ? Je suis sûr qu’après le coup que tu viens de me donner, je ne pourrais plus jamais en avoir. Demanda douloureusement le Howard.
Son regard se fit plus noir que jamais, tout comme sa colère. L’homme connaissait sa fougue, mais à ce point, c’était quelque chose. Attrapant son sac à deux mains, Elsie lui envoya en pleine figure.
- J’aurais peut être dû le faire avant alors ! Parce que tu m’as mis enceinte ! Connard ! »

***
Si on lui avait dit qu’un jour, il rencontrerait une femme qu’il s’autoriserait à ce point à aimer, et à qui il passerait la bague au doigt, jamais il ne l’aurait cru. Le mariage était une chose que le Howard n’avait jamais envisagée. Ça le rebutait même. Lorsqu’il voyait le pâle exemple que donnaient ses parents, cette perspective lui donnait plutôt l’envie de prendre ses jambes à son cou. Cependant, étant issu d’une famille d’aristocrate, et en particulier des Howard, il savait pertinemment que sa descendance ne serait vu que comme une bâtardise. Une erreur de parcours qu’ils pourraient facilement balayer. En épousant Elsie avant la naissance de l’enfant, toutes deux seraient au moins considérés comme une erreur de jugement.
Il avait été tenté de faire les choses dans leur dos, invitant à peine quelques amis, puis leur annoncer plus tard. Cependant, convaincre Elsie que se marier avant la naissance, serait le mieux à faire, avait déjà était assez compliquer, alors le faire dans le dos de ses parents, elle aurait refusé.

Ça c’était passé en petit comité, entre amis et quelques membres de la famille. Hélas, tout s’était organisé trop rapidement pour que les Pike puissent être présents. Alors dans le respect des traditions, Louciane demanda à son père d’accompagner sa future femme jusqu’à l’hôtel. Le regard du patriarche Howard fut des plus glacials. Jamais, de toute sa vie, il ne l’avait vu aussi froid.
- « Tu engrosse cette coureuse de comptoir. Tu la ramènes sous notre toit avec ta progéniture en l’appelant ta femme, sans même avoir consentit à demander notre bénédiction. Tu épouses cette coureuse de dot, rien que pour le plaisir de tâcher le nom des Howard. Tu craches sur notre blason, et en plus, tu voudrais que je m’affiche au bras de cette décrotteuse d’arrière de vache, pour l’accompagner jusqu’à l’hôtel ? Es-tu au moins sûr, mon fils, que ce rejet de semence soit bien le tiens, et pas celui d’un dealer notoire ? Élever l’enfant d’un autre serait bien ironique, par moment, je demande si tu es bien de moi.
Une colère froide, une méchanceté sans borne. C’était même la première fois qu’il lui entendait un vocabulaire aussi ordurier. Louciane en fut presque choqué. Sa propre rancœur faisait pulser son cœur jusque dans ses tempes. Les mots se bousculaient contre ses lippes, hermétiquement closes. Il aurait voulu hurler, défendre l’honneur d’Elsie et de son enfant à naître. Le traiter de tous les noms d’oiseaux, le frapper jusqu’à lui faire ravaler toutes ses phrases. Ses poings se serrèrent jusqu’à en trembler. Mais il n’en fit rien. À la place, il prit sur lui, lui affichant le même calme. Ne lui faisait pas le plaisir de se rabaisser à un niveau encore plus bas que le siens.
- Très bien. Elle n’est peut être pas la merveilleuse fille de bonne famille, élevée avec une petite cuillère en argent dans la bouche, mais elle est assez grande pour marcher toute seule, en portant ma fille. Je suis de ton sang, père, mais si ne pas être comme toi est une fierté pour toi, et bien j’en suis ravi, ça l’est pour moi aussi. Fais ta mauvaise tête si ça te chante, mais si tu pouvais au moins être présent… »

Il fut présent Cecil Howard, coincé dans un costume sombre, comme s’il se rendait à un enterrement. La posture digne, le visage crispé. Le Duc avait tenu à rester au fond de la salle, contraignant la Duchesse à faire de même. Mais au moment de l’échange des vœux, l’homme se leva et quitta la cérémonie.

***
L’incident du mariage avait marqué Elsie. La jeune femme s’interrogeait déjà sur sa place au sein de cette famille, sur ces choix de vie. Sans doute aurait-elle dû rentrer chez elle, sans jamais lui révéler cette grossesse. Mais comme une idiote elle l’aimait. Comme beaucoup de petite fille, elle avait rêvé d’un mariage de princesse, d’une vie de famille… Leur union avait été loin de ses espérances, alors au moins pouvait-elle se raccrocher à une vraie vie de famille. Elle avait souhaité en parler à Louciane, cependant l’homme se renfermait comme une huître dés qu’il s’agissait de sa famille. Seulement la naissance de la petite avait quelque peu balayé les nuages.
- « Prend la… Lança-t-elle doucement, la voix encore un peu enrouée.
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
- Si tu poses tes fesses sur ce lit, tu ne la feras pas tomber, si c’est de ça dont tu as peur. Maintenant prend là. Insista Elsie d’un ton inquisiteur.
Après l’avoir pratiqué pendant toute sa grossesse, ainsi qu’à l’accouchement, le Howard n’eut pas courage de l’affronter une fois de plus. Attrapant le bébé, il le cala maladroitement entre ses bras. Ouvrant de grands yeux ronds, la petite lui offrit un grand sourire et attrapa son pouce entre ses doigts.
- T’as vu cette petite grenouille ? Elle a tes yeux.
- On va pas se battre là-dessus, les tiens aussi. Dit-il en s’autorisant à sourire à son tour. Mais pourquoi grenouille ?
- Tu l’a pas vu bouger dans son berceau ? On dirait une petite grenouille.
- Alors je ne l’embrasserais pour qu’elle devienne une princesse. Ça pourrait la transformer en crapaud.
Souriant faiblement, elle le frappa du poing et il fit semblant d’avoir mal.
- Et du coup Kaisa, c’était ta reinette de compagnie, quand tu étais petite ?
- Suffit… C’est le prénom d’une lointaine arrière-grand-mère qui était finlandaise. Je te demande, moi, d’où te viens Heather ?
- En l’hommage de cette chère grenouille, qui a fait traverser ce vilain scorpion.
- Je te déteste…
- Je t’aime aussi. »
Son regard s’illumina. Elle aurait dû l’enregistrer, ce n’était pas tous les jours que cet ours mal léché lui disait ce genre de chose, avec ce genre de regard. Si c’était toujours ainsi, alors ça pourrait marcher.


------------------------------------------------
Manoir Howard – Tribunal de Killingworth
1993-95
Between love and hate…
------------------------------------------------


Jamais Elsie n’aurait pensé que vivre avec policier serait aussi compliqué. Louciane ne faisait pas partit de ceux qui partaient le matin, et rentraient tranquillement le soir, pour retrouver leur famille. Lui travaillait énormément, de jour comme de nuit. Parfois, il s’absentait pendant plusieurs jours, sans même rentrer.
Il faisait également partit de ces pères qui ne savaient pas comment s’y prendre. Mettant les couches à l’envers, parfois. Souvent… Se trouvant aussi trempé que le bébé à l’heure du bain. Il l’enroulait dans une nappe pour lui donner à manger, s’endormait avec souvent dans le canapé, la tenait comme s’il s’agissait d’une bombe. Parfois, il partait courir avec la poussette, oubliant que bébé et un peu de pluie ne font pas bon ménage. Même épuisé, il se levait en pleine nuit pour la bercer, quand Elsie ne se réveillait pas, et lui chantait du vieux rock anglais, détestant par-dessus tout les comptines pour enfant. Il était loin d’être le père de l’année, ou le mari parfait, mais il s’en sortait.

La première année suivant leur mariage, Louciane avait tenté de l’intégrer au sein de sa famille. Seulement celle-ci ne semblait pas très réceptive. Cecil brillait par sa froideur et sa méchanceté, qui ne semblait pas s’arranger avec l’âge. Frances était plus subtile, cependant son mépris était équivoque. Jensen ne lui accordait jamais le moindre regard, s’employant à merveille à faire comme si la jeune femme n’existait pas. Elle ne pouvait pas non plus trouver d’allier du côté de sa femme, qui à part quelques sourires et politesses, ne trouvait pas d’intérêt en sa compagnie. Quant à Cassidy, elle ne semblait pas vraiment apprécier que ses deux frères aient d’autres femmes qu’elle dans sa vie. Elsie ne se sentait absolument pas à sa place dans cette famille, et elle en venait à regretter sa campagne. Elle voyait que cela rongeait doucement Louciane, hélas à l’image de l’étalage de ses sentiments, l’homme refusait d’en parler. Et pourtant, elle sentait bien sa colère qui bouillait lentement au fond de ses tripes.
Mais il était bien loin l’adolescent rebelle, qui disait toujours ce qu’il pensait, même les mots les plus injurieux. Seulement, il le savait que ça ferait trop plaisir à son père, qu’il se rabaisse à l’insulter ouvertement, ou lui crier dessus. À la place, il lui opposait le même calme ainsi que des mots de plus en plus acerbes. C’était ironique, lui qui s’était toujours employé à aller à l’inverse de lui, à tout faire pour ne pas être comme lui, voilà qu’il lui ressemblait de plus en plus. Les regards qu’il lançait étaient aussi insultants que les mots qu’il pouvait prononcer. Tranchant, cassant. Elsie en vient à regretter de ne pas avoir épousé Robin Hayes. Au moins lui savait encore rire, ou se mettre en colère, comme une personne normale.
Puis il y eut la journée de trop.

Le repas se déroulait sans trop d’accroches, Elsie commençant peu à peu à leur prouver qu’elle était une femme forte, capable aussi de leur couper le sifflet. Seulement le côté têtu de son mari ne venait pas de nul par. Il avait fallu que d’un regard du père à son fils, une phrase, qui pourtant n’était pas la plus blessante qu’elle ait put l’entendre lui dire. Cependant, ce fut la goutte qui déclencha la tempête. Attrapant le bord de la table, il la renversa. Avec toute la vaisselle et les plats, qui se déversèrent sur le sol. Il la retourna comme si elle ne pesait rien. Personne n’avait rien vu venir, et tout le monde c’était reculé, surpris. Mais pas le Duc, dont le visage fut traversé quelques instants par la stupeur.
- « Tu sais quoi père ? Regarde nous bien, parce c'est que la dernière fois que tu nous vois dans cette maison. Cracha-t-il, la colère martelant contre ses tempes.
- Est-ce tout ? Lui répondit l’intéressé de son calme habituel, en le défiant du regard.
- Oh, j’aurais pu lâcher un laïus de ton cru, en vous sortant tout ce que vous pouvez m’inspirer. Mais je m’en voudrais de te faire perdre plus ton temps. »
Après cet incident, tous trois ne sont jamais retournés au manoir. Cependant, Elsie se mit à avoir peur. Peur de voir jusqu’où sa retenu pourrait aller. Il était un homme en colère, mais un homme qui refoulait tout. Ne la laissant s’exprimer qu’au gymnase familial, ou dans son travail. Elle en vint à regretter l’homme qu’il était durant ses missions, car au moins là, il était différent.
Louciane se mit à détester ce qu’il était devenu, et s’enferma un peu plus dans son boulot. Il disparaissait des semaines entières : descentes, infiltration mineur, mission d’observation… Il les laissa livrer à elle-même pendant plus de six mois en partant en infiltration. Passant de peu présent à carrément absent.
Puis un jour, le Howard rentra plus tôt, s’en prévenir. Certains maris trouvent leur femme en train de vider la réserve de chocolat, d’autre en train de danser de façon ridicule en faisant le ménage, ou encore les surprenne avec leur amant. Cependant, pour un Veilleurs, il y a pire à surprendre que d’être trompé.  

***
La gifle cingla sous le regard incrédule des avocats, marquant sa joue d’un arrière-goût de déjà vu. Sa colère il l’avait vécu, sa haine… jamais.
- « T’es satisfait ? T’as eut ce que tu voulais ? Et en plus tu m’enlèves ma fille !
- Kaisa est aussi ma fille. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Si le juge en avait décidé autrement, tu m’aurais balancé que je me suis débarrassé des deux mutantes de la famille.
- Ah, c’est facile ça. Et dit moi ça va être quoi sa vie ? Élevé par une nourrice ? Son poing frappa sa poitrine. T’as pas le droit de me la prendre !
Agacé, le flic lui attrapa les mains pour qu’elle arrête de le frapper.
- Et toi, tu t’apprêtais à faire quoi, quand je t’ai surpris avec les valises ? Tu m’aurais laissé une chance de lui dire au revoir au moins ?
Se dégageant vivement, la brune se retint de ne pas le frapper d’avantage, mais ne put s’empêcher de fondre en larmes.
- Tout ça, c’est de ta faute ! Ça aurait put se finir autrement. »

Mutante, c’est ce qu’il avait surpris ce jour-là. Et la décision avait été difficile à prendre. Tirailler entre son devoir de Veilleur, et les vœux qu’ils avaient échangé. Mais il fallait se rendre à l’évidence. Leur mariage ne tenait que parce qu’il y avait Kaisa dans l’équation. Sans elle, ça ferait longtemps qu’ils seraient déjà séparés. Ce mariage était voué à l’échec dés le départ, et sa famille n’était pas la seule chose à blâmer. Il était fautif, sur toute la ligne, et il le savait parfaitement. Seulement, sur le moment, il n’avait pas su quoi faire. Puis la peur lui avait noué l’estomac. Celle que quelqu’un l’apprenne. Comment allait-il pouvoir regarder sa fille en face, et lui dire pourquoi sa mère était morte ? Et pourquoi il n’avait rien fait. Le divorce lui avait paru être la meilleure chose à faire. Seulement Elsie avait voulu partir avec Kaisa, et ça il ne pouvait pas l’accepter. Alors il avait choisi de passer pour le méchant, en la traînant au tribunal.
Elle pouvait le haïr à présent, vouloir le tuer, grand bien lui fasse, tant qu’elle ne risquait pas de se faire tuer. À son sens, la gamine aurait été mieux avec sa mère. On donnait toujours la garde à la mère. Mais le juge en avait décidé autrement. Et il avait laissé faire, restant simple spectateur de toute cette mascarade.
À présent, ils se trouvaient officiellement divorcés, et le Veilleur ne lui avait laissé d’autre choix que de rentrer chez elle. De toute manière, plus rien ne la retenait à Killingworth…

Pour la première fois en quatre ans, Louciane se retrouvait totalement seul, avec une gamine à laquelle il ne savait pas quoi dire, et une maison bien trop vide. Il était une véritable épave en proie à ses remords. Alors il fit la seule chose qui lui sembla juste sur le moment, et alla frapper à la porte de sa sœur. L’aîné aurait pu lui demander de l’aide, à elle qui n’avait jamais eut une relation allant au-delà de quelques mois, et à part le jeune Anthony, n’avait jamais dû être en contact avec le moindre enfant. Pourtant, il n’avait pas hésité à lui confier la gosse et toutes ses questions, puis disparut une semaine entière.


------------------------------------------------
Bureau de la SOCA, Newcastle
2012
Revelation. Not yet…
------------------------------------------------


Après presque seize ans passé au sein du Vice Squad, intégrer la SOCA dés sa création, lui sembla être une bonne continuité. Quelque part, ça lui permit également de passer un peu plus de temps avec Kaisa. La pauvre gamine qui en avait subit des frayeurs, en ses absences et ses séjours plus ou moins expresses à l’hôpital. Alternant sa vie entre leur maison et celle de sa sœur.
Il avait plus de responsabilités, mais également plus de juridiction. Ce poste servait au mieux la Veille dans la surveillance des mutants. Et, non-négligeable, l’éloignait un peu des frasques des enfants Seymour et Percy.

Louciane aimait traîner au service de cyber-criminalité. Avec les nouvelles technologies, la plupart du temps, c’est ici que tout ce passait. Et puis ça lui permettait également de se tenir au fait des dernières avancées, lui évitant d’être, à quarante-cinq ans, totalement dépassé.
Tournant dans la pièce, ses doigts s’amusant avec le porte clef que lui avait offert Kai pour la fête des pères, il fut surpris de recevoir un appel de son frère. Les deux hommes se parlaient peu, pour ne pas dire jamais. Leur relation ne se trouvait déjà pas au beau fixe du vivant de leur père, mais depuis que le Duc de Norfolk lui avait passé le flambeau, leur entente avait prit une tournure disons, étrange. Néanmoins, le cadet le soupçonnait de seulement profiter de la position qu’il occupait, dans les forces de l’ordre, pour asseoir un peu plus sa position auprès des autres Veilleurs. Considérés comme le FBI anglais, la SOCA était un centre névralgique important d’informations. Louciane savait que les Percy et les Seymour tenaient souvent leur famille à l’écart des grandes décisions, alors avoir une longueur d’avance sur eux lui permettait d’asseoir un peu mieux ses positions. L’agent s’en moquait bien, lui, de leur petite guéguerre de pouvoir. Lui s’occupait de son job, et laissait les grosses têtes se tirer dans les pattes. Avec la disparition de leur père, il en avait fini avec tout ça.
- « Jenny ! S’exclama-t-il faussement mielleux, en décrochant.
- Oh arrête avec ça ! S’agaça l’aîné. Louciane on a un problème qui concerne la Veille.
- Et tu voudrais que je rapplique comme un bon toutou ? Y en a qui bosse pour de vrai, j’te signal. Cingla-t-il sans la moindre forme d’humour.
Au même moment, une activité importante alerta un des techniciens.
- Hé les mecs, c’est dément ! Faut que vous veniez voir ça. Je crois que les agents de terrain ne vont pas tarder à avoir une augmentation de la prime de risque !
- Écoute Jenny, on en parle plus tard. J’ai l’impression qu’on va le trouver votre problème. »
Raccrochant sans lui laisser le temps d’en placer une, le Veilleur assista, comme beaucoup de ses collègues, à la révélation du monde qu’ils avaient toujours caché.
Instinctivement, ses doigts plongèrent au fond de sa poche, serrant entre ses doigts son alliance qu’il ne s’était jamais résolu à jeter. Alors que Louciane assistait impuissant à la révélation des mutants, sa seule pensée fut pour elle. Où qu’elle soit, il espérait qu’il ne lui arrivera rien de fâcheux.

Le soir même, il attendit le retour de sa fille. Comme tous ses camarades, elle avait du la voir, cette satanée vidéo sur laquelle toute une équipe s’afféra déjà. Sans encore parvenir à en remonter la source. L’homme se dit que c’était peut être le bon moment pour lui dire. Lui révéler que sa mère était une mutante. Depuis toute petite, il lui avait toujours dit et répéter que sa mère l’aimait. Qu’elle était partit pour la protéger, sans lui dire de quoi. En réalité, il ne savait pas comment lui dire. Y avait-il une bonne ou une mauvaise façon de dire ces choses ? Et jusqu’à quel point ? Mais avec la vidéo de publiée, ça lui semblait plus simple.
- « Grenouille, tu devrais t’asseoir, faut que je te cause d’un truc.
C’était pas souvent que son père employait son surnom d’entrée de jeu. Ça, plus la situation, ça donnait quelque chose d’inquiétant. Parce qu’elle savait qu’il l’attendait, et son ton annonçait quelque chose d’important.
- C’est à cause de la vidéo, c’est ça ?
- Entre autre chose… Tu te souviens que, je t’aie dit que ta mère était partie pour te protéger ?
- Oui. Mais tu ne m’as jamais dit pourquoi.
La jeune fille parue soudainement sur la défensive, et son père ne pouvait la blâmer pour ça. Le sujet de sa mère avait toujours été tabou. Louciane refusait d’en parler, et éludait toujours la moindre de ses questions.
- Ta mère est partit, parce qu’elle est mutante. Et il y a de forte chance pour que tu puisses l’être aussi. »
Il aurait pu lui révéler la suite. Lui dire une bonne fois pour toute la vérité, dans son entièreté. Néanmoins, la réaction de la jeune fille fut assez violente sur celle-ci pour ne pas en rajouter d’avantage. Certaines vérités ne sont pas bonnes à dire. Faite pour rester sous silence. Sans doute qu’il ne lui révélera jamais, les circonstances de leur séparation. Mais maintenant elle savait pourquoi il lui avait toujours dit de faire attention. Sa mémoire exceptionnelle pouvait être une mutation, comme elle ne pouvait être qu’à une capacité comme une autre, que tout humain peut avoir, avec un minimum de travail.
Seulement, il ne pouvait s’empêcher d’avoir peur pour elle. Peur que quelqu’un ne vienne à l’apprendre, et qu’on lui fasse du mal. Il avait été incapable de s’en prendre à sa mère, jamais il ne pourrait s’en prendre à sa fille. Et il préférait encore lui mentir, ou mourir, que de risquer de la mettre en danger à cause de ses gênes. Elle pouvait l’aimer, ou le détester, peut lui importait. Son seul soucis, restait et restera toujours sa sécurité.


------------------------------------------------
Poste de police de Killingworth
2018
Familly debts
------------------------------------------------


La journée était calme au bureau ce jour-là. L’inspecteur travaillait de son côté, et très peu d’agents gravitaient au poste. Un bon moment pour remettre de l’ordre dans sa paperasserie. Louciane soupira. Il aurait pu faire plus intéressant, mais également pire. Retrouver l’uniforme, aller patrouiller, ou faire la circulation…
Cela faisait presque trois ans que Jensen était mort, et qu’Anthony avait reprit le flambeau, ramassant les miettes de sa chute. Tout comme son père, ce cher Duc de Norfolk, le Veilleur n’arrivait pas à regretter la disparition de son aîné. Pas comme s’ils avaient été réellement proches. À part leur nom, leur sang et leurs devoirs, rien ne les reliait. Cependant, il n’y avait pas que leur mauvaise entende de toujours, qui lui avait donné envie de cracher sur sa tombe. Les frasques de son frère avaient littéralement ruiné sa famille, léguant de lourdes dettes à ses enfants. Parfois, il regrettait que son père ne soit pas encore en vie pour voir ça. Jensen son héritier, sa fierté. Voilà que c’était lui qui avait causé le plus de tort à leur nom. Détruisant tout ce qu’il avait mis tant d’année à construire.
Pire encore, pour le flic en tout cas, il avait torpillé sa carrière. Tout se sait dans le milieu, car il s’avère que la loi est souvent plus forte que l’aristocratie.
La loi sur les crimes et tribunaux avait sonné la fin de la Serious Organised Crime Agency (SOCA), en 2013, donnant pour successeur la National Crime Agency (NCA). Intégrer cette organisation avait été pour l’agent une suite logique. Cependant, sa candidature avait été refusée, à cause de son frère…
Alors, peut être égoïstement, sa mort ne l’avait pas ému le moins du monde.
Louciane aurait pu naturellement réintégrer le Vice Squad, néanmoins il en avait fini avec ça.

Finir sergent-détective au sein du département des enquêtes du CID, lui avait semblé au final être une bonne finalité. Surtout qu’eux ne faisait pas trop la fine bouche, les postes de police de tous les comtés s’arrachaient les services des détectives. Il fallait dire que le Ministère de l'Intérieur n’avait pas trop aidé ce département, avec leur fichue commission Sheehy. Mais l’homme n’avait pas trop à se plaindre. Le travail se trouvait conséquent, le salaire discutable, les indemnités risibles… Mais que demande le peuple ? D’être protégé. Lui, de faire son boulot. Surtout celui dont personne ne voulait.
Dossier en main, il alla frapper à la porte de son Inspecteur.
- « Vous voulez enquêter sur le cas des overdoses, Sergent Howard ? Vous savez que les stups se sont emparés du dossier ?
- Et vous savez que c’est aussi du ressort du Vice Squad ? Où j’ai gardé de nombreux contacts. Avec tous les morts qui ont été semé, je suis sûr que c’est qu’une question de temps avant que la NCA ne mette le nez là-dedans. Lâcha le Howard, sans se démonter.
- D’accord, mais je ne vois pas bien en quoi ça vous concerne vous. Souligna le supérieur, dubitatif.
- Je ne sais pas. Peut être ce qu’il y a écrit sur ma plaque, et qui me donne le droit d’enquêter sur des crimes en série ? Répondit le Sergent avec une pointe d’insolence.
L’Inspecteur réprima un rire.
- Vous n’allez pas un peu loin là ?
- Quand on vend une drogue qui tue des gens, directement, ou indirectement, comme vous voulez, on est coupable d’homicide involontaire. Mais quand on le sait que cette drogue tue, et que l’on continue à en vendre, là ça passe à l’homicide volontaire, avec préméditation. Mais ça, vous le savez…
- C’est un peu fort comme jugement non ? Rétorqua le supérieur, légèrement piqué au vif.
Le Sergent haussa les épaules.
- Une femme qui empoisonne son mari à petit feu, et qui finit par le tuer, c’est un meurtre avec préméditation. Pourquoi ça serait différent pour des dealers qui sèment des cadavres dans tout le pays ? On sait qu’il est chez nous. Allons-nous attendre qu’il continue à jouer les petits poucets ?
L’homme soupira en referment son dossier.
- Très bien. Si vous voulez enquêter, et bien enquêter. Mais si un autre dossier tombe, vous vous débrouillerez avec.
- Comme toujours… Rétorqua le détective en se décollant de la porte.
- Mais Sergent, s’il vous plaît, ne parlez pas de meurtre en série. On a déjà assez affaire avec ces Be Human, Be proud qui nous pourrissent la vie. Là, vous allez ameuter toute la ville.
- C’est promis, chef, je serais discret. »
Aussi discret qu’un Veilleurs puisse l’être.

Derrière l'écran

Nouveau !
Prénom : Lucifer
Pseudo : Areigan ou Sirius, c'est selon le contexte ~
Âge : ouech ça se demande pas ça :gaa: 25 ans 8 ans et demi  :tongue:
Pays/fuseau horaire : sur K-Pax (on ne change pas une équipe que gagne)
Tu viens d'où : Ma soucoupe a atterrit sur un chien, et j'ai pris son nom. La loose hein ? Nan mais c'est la faute des admins. C'tout :nop:
Un avis ? : Il est beau, il est chouette, jolem, vous avez bien bossé :jesus:
Un dernier mot ? : Longue vie à ITS \o/


Dernière édition par Louciane J. Howard le Mar 22 Mai - 15:43, édité 6 fois

Louciane || Here I am I'm an angry man Empty Re: Louciane || Here I am I'm an angry man

Lun 15 Jan - 21:05
Edward T. Seymour
humain*
Edward T. Seymour
humain*
Age : 31
Messages : 1062
Date d'inscription : 11/11/2017
Crédits : Summers
Métier : Avocat
Yo toi ! :creep: Toi z'ici, c'est étrange ! :smile:
Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiiiiiche ! :red: Étant donné que tu vas jouer un Veilleur, c'est @H. Calixte Seymour qui sera ton admin référente, donc si tu as des questions c'est par là que ça se passe, et s'il faut te taper sur les doigts, c'est elle qui le fera ! :laugh: (ouais j'suis violente dès l'arrivée... :flirt:)

Ed a hâte de défendre son poto Veilleur ! :red:

Louciane || Here I am I'm an angry man Empty Re: Louciane || Here I am I'm an angry man

Lun 15 Jan - 22:45
H. Calixte Seymour
humain
H. Calixte Seymour
humain
Messages : 1386
Date d'inscription : 15/12/2017
Crédits : (avatar) sølune.
Métier : contrôleur de gestion des Laboratoires Asclepios ; altiste
Bienvenuuuuuuuue, on va bien s'entendre toi et moi, je crois :smile:

En vrai, comme l'a si bien dit Eddie, je suis ta référente pour la fiche, donc n'hésite pas à me contacter par MP si tu as la moindre question :red: j'essayerai d'y répondre rapidement :puppy:

Louciane || Here I am I'm an angry man Empty Re: Louciane || Here I am I'm an angry man

Dim 21 Jan - 17:52
Helena M. Percy
humaine
Helena M. Percy
humaine
Age : 28
Messages : 706
Date d'inscription : 14/01/2018
Crédits : CrazyDiva
Métier : Designer Graphique
Papi Loulou :explos:
Je passe quand même te souhaiter la bienvenue, parce que tu le vaut bien :dramaqueen:

Louciane || Here I am I'm an angry man Empty Re: Louciane || Here I am I'm an angry man

Lun 22 Jan - 20:26
Louciane J. Howard
non tatoué
Louciane J. Howard
non tatoué
Age : 57
Messages : 1437
Date d'inscription : 14/01/2018
Crédits : Avatar : Kurt Iswarienko
Métier : Det Sgt au sein du CID, il travail énormément sous couverture.
Merci à vous pour cet accueil :jesus:

Et tu sais ce qu'il te dit le papi :hippo: ?

Et du coup, je suis profondément navré pour la longueur de ma fiche :mdr:

Louciane || Here I am I'm an angry man Empty Re: Louciane || Here I am I'm an angry man

Ven 26 Jan - 20:57
H. Calixte Seymour
humain
H. Calixte Seymour
humain
Messages : 1386
Date d'inscription : 15/12/2017
Crédits : (avatar) sølune.
Métier : contrôleur de gestion des Laboratoires Asclepios ; altiste
Bonjour petit papi veilleur, tu es validé !
Bienvenue parmi nous, Papi des Veilleurs :toi: plus sérieusement, j'ai vraiment hâte de voir Loulou évoluer parmi nous, surtout que j'aime vraiment beaucoup la façon que tu as eu de l'intégrer dans l'intrigue 01., c'est génial ! Un veilleur au plus fort de l'action, au plus près des problèmes, c'est parfait :mdr: On s'est déjà presque tout dit par MP, donc je ne m'étale pas davantage : bon jeu :red:


Pour réellement t'amuser sur ItS, il te reste quelques (toutes petites, promis) formalités à remplir, dont je t'indique le chemin :puppy:


  • recenser tes différentes informations dans ce topic, c'est indispensable si tu ne veux pas que quelqu'un te pique ta bouille
  • créer ton topic de relations par ici
  • créer ta fiche de RP par ici
  • et si tu le souhaites, créer ton téléphone et ton adresse de messagerie juste là


Si tu souhaites rapidement te trouver des partenaires de RPs, je te conseille de te diriger vers >> ce forum << où tu trouveras tout ce qu'il faut par rapport au RP.

N'oublie pas de passer régulièrement du côté des >> annonces << pour donner ton avis sur les nouveautés.

Petit lien utile à garder dans tes favoris :

>>> le guide du nouveau <<<<


Enfin...   :fou:  :slip:  BON JEU SUR INKING THE SOULS  :slip:  :fou:

Louciane || Here I am I'm an angry man Empty Re: Louciane || Here I am I'm an angry man

Contenu sponsorisé
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum