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(calixte) veilleur, par le sang et l'horreur Empty (calixte) veilleur, par le sang et l'horreur

Dim 14 Jan - 15:04
H. Calixte Seymour
humain
H. Calixte Seymour
humain
Messages : 1386
Date d'inscription : 15/12/2017
Crédits : (avatar) sølune.
Métier : contrôleur de gestion des Laboratoires Asclepios ; altiste
H. Calixte Seymour
Charlie Cox
©️tearsflight

état civil

Nom : Seymour.
Prénoms : Henry, Calixte.
Âge : 29 ans (29 février 1988, Bristol)
Classe sociale : Aisée.
Origines : anglaise, avec des traces de français et d'italien.
Emploi : contrôleur de gestion, responsable du budget des Laboratoires Asclepios.
Situation amoureuse : libre comme l'air
Groupe : Veilleurs, par le sang et l'honneur.
Tatouage : un délicat lambda, tatoué sur son torse.
loyal Ξ indiscipliné Ξ désordonné Ξ excessif Ξ libertin Ξ honnête Ξ achluophobe Ξ artiste Ξ généreux Ξ rancunier Ξ protecteur Ξ photogénique Ξ exaspérant Ξ m'as-tu-vu Ξ playboy Ξ mécène Ξ trouillard Ξ

Votre personnage en détails


01. né trop tard : c’est une conviction qu’il a, une épine plantée dans sa poitrine qui se répand en douleur à chaque fois qu’il respire. Il est né trop tard. Cadet, il ne supporte pas sa place de deuxième. Oh, il en a profité et il en profite encore, mais il a parfaitement conscience de la position ingrate dans laquelle il est ; une position qu’Edward se plaît à lui rappeler continuellement. Il n’héritera pas du titre, il n’héritera pas du rang, il n’héritera pas du domaine. Alice, elle, a bien de la chance : elle est la fille, la princesse, la grâce et l’élégance. Calixte n’est, lui, que le second. Et il déteste ça.
02. artiste dans l’âme : Calixte est un artiste. Depuis sa plus tendre enfance, il s’est épris des arts, quels qu’ils soient. Peinture, chant, musique, dessin, cinéma, photographie, Calixte aime le beau, aime le vertige des émotions transmises par l’art. L’art est son refuge, sa vocation ; Tout comme son frère, il a appris le piano. Il s'en est rapidement détourné pour laisser courir ses doigts sur les cordes de l'alto. Et à l’inverse de son frère, Calixte sait déverser son âme dans ce qu’il joue, son âme et ses émotions ; jouer mieux que son frère fait sa fierté, avoir dû abandonner une carrière d’altiste accentue encore sa rancoeur.
03. contrôleur de gestion : Calixte est né trop tard ; parmi les multiples conséquences de ces trois années qui le séparent de son aîné, on aurait pu le croire libéré des attentes qui pèsent sur l’épaule de son frère mais il n’en est rien. Le Duc de Somerset lui a imposé les mêmes exigences de réussite qu’à son aîné et à Alice : pas de carrière dans la peinture, pas de carrière dans la musique, Calixte s’est retrouvé enfermé dans la finance et l’économie, puisqu’Edward avait embrassé le droit. Comme l’a si bien dit son père “Jamais on a vu de duc altiste”, et s'il arrivait quelque chose à Edward...
04.veilleur :  il a été formé, comme son frère et sa soeur, pour hériter avec aplomb de l’héritage et du devoir des Seymour vis à vis de la couronne. Veilleur jusqu’au bout des ongles, il n'a qu'une seule mort sur la conscience, qu'il n'accepte pas, mais il sait qu'il recommencera si un jour les choses dégénèrent et, plus encore, si les Veilleurs deviennent le seul rempart consistant entre la menace croissante des mutants et l’avenir de l’humanité. Parce que c’est bien ainsi qu’il considère la tourmente dans laquelle le monde menace d’être plongé à tout instant : une guerre, où la défaite n’est pas envisageable. Il se voit comme un sauveur, comme un preux chevalier, comme un guerrier d’élite, comme un bon nombre de choses. Comme un Seymour, finalement. S’il aurait grand besoin d’un suivi psychologique ? Oui.
05. lâche et trouillard : depuis sa plus tendre enfance, Calixte se traîne une réputation de lâche, de trouillard et de poltron, pour la simple raison qu’il est très fortement achluophobe. Il a peur du noir. Oui. Malgré les années, sa peur ne s’atténue pas, est renforcée par des terreurs nocturnes et les nuits imposées à l’extérieur pour l‘endurcir (sans succès). Faites le marcher dans une nuit profonde et vous aurez la joie de le voir devenir hystérique, grossier, vulgaire, paniqué et violent. Un cocktail tout à fait charmant. Calixte ne parvient à prendre sur lui que lorsqu’Edward est dans les parages, parce qu’il ne supporte pas l’idée que son frère le voie comme ça
06. libre comme l’air : comme l’air d’une bouteille oxygénée, sa liberté est toute relative. Il n’est pas fiancé, contrairement à sa soeur et son frère ; conséquence une nouvelle fois de sa position de cadet. Pas de mariage arrangé à l’horizon, il ne faudrait pas qu’il se marie à un meilleur parti que son frère ; comme dans tous les domaines, Calixte est une cartouche de secours qu’il ne faut surtout pas brûler avant l’heure. Il enchaîne les rencontres sans lendemain et a acquis bien malgré lui une réputation de libertin
07.mécène : il n’a pas eu le loisir de devenir artiste, même s’il joue encore régulièrement, même s’il dessine encore régulièrement ; sa passion reste un loisir, et il donne et subventionne plusieurs de ses amis musiciens et peintres, ainsi que des galeries.
08. la famille avant tout : malgré la rivalité qui l’oppose à son grand-frère, Calixte est un Seymour et comme tous les Seymour, son allégeance va à sa famille. Il est très protecteur avec Alice, s’intéresse de très près aux recherches des laboratoires que les Seymour et les Percy possèdent ; il travaille même chez eux en tant que contrôleur de gestion, et il est l'un des responsables du budget des laboratoires.
09. chien de chasse poitevin :  Calixte possède un chien, après avoir laissé Arsène, son chat dans les bras d’Edward. Ce n’est encore qu’un chiot, mais Calixte l’emmène déjà chasser régulièrement, même s’ils ne ramènent que rarement du gibier. Le chien répond au nom d’Edison, régulièrement surnommé Eddie. Oui. Comme Edward. Coïncidence ? Tout le monde en doute, malgré ce que peut soutenir Calixte.
10. photogénique : Calixte est à l’aise en société. A l’aise lorsqu’il s’agit de faire la une des magazines. Plus à l’aise encore lorsqu’il s’agit de paraître à la télévision, d’être pris au piège par des paparazzi ou quoique ce soit d’autre. Il a ce don certain pour poser continuellement sur les photos, se mouvoir avec grâce et élégance. S’il n’a pas l’éloquence de son frère, il a l’assurance de son nom et il aime se montrer, il aime être au centre de l’attention, il aime sortir de l’ombre et y reléguer Edward. Peut-être un peu trop : c’est un reproche constant que lui faisait son père, de ne pas savoir rester à sa place. slurp

Allégeance de votre personnage

Engagé
Calixte est un Seymour, et de ce fait, il est un veilleur. Toute sa vie n'est orientée - aux yeux de ses parents - qu'en fonction de ces deux choses. Son allégeance va et ira toujours à sa famille, à son nom, au devoir qu'il a été donné à son ancêtre par Henri VIII et même si Cal est régulièrement en conflit avec ses aînés, il sait où va son devoir. Il l'a compris, c'est la seule chose qui lui permette d'accepter non seulement l'abandon de sa carrière d'altiste, mais aussi son enfermement dans un métier qui ne l'intéresse pas et la mort, par sa main, d'Abigail. Parce que si un jour Calixte se retrouve à remettre en question sa position, ses actions et son allégeance, s'il se retrouve un jour à se questionner sur son engagement - concret - en tant que veilleurs, il sait qu'il ne supportera plus de se regarder dans une glace. Et qu'il commencera à regretter. Et que le regret le rongera, plus fort que jamais. Alors le matin, dans le miroir, Calixte se répète qu'il est un Seymour, qu'il est un veilleur, et qu'il a un devoir.

Implication chez les veilleurs

Contrôleur de gestion, il fournit les fonds, débloque le budget
Calixte a fait une croix sur ses ambitions de musicien sur la demande de son père, mais il a fini par (presque) accepter ça en voyant dans son métier un moyen de servir, du mieux qu'il peut, la cause des veilleurs.
En effet, il va gérer les budgets alloués aux différentes recherches, masquer des fonds ou en débloquer tout particulièrement pour les recherches officieuses des laboratoires. Il protège les veilleurs et leurs actions comme il peut. Actif, Calixte est conscient qu'il a aussi un rôle sur le terrain si jamais un mutant commence à devenir dangereux face à lui : il se prend pour un chevalier, protecteur de la veuve et de l'orphelin, Calixte sait que son rôle est celui d'un défenseur et il se comporte comme tel. Être veilleur, c'est lutter pour une guerre dont l'Humanité n'a pas encore conscience.


Dernière édition par H. Calixte Seymour le Sam 4 Mai - 20:44, édité 4 fois

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Histoire de votre personnage


Comté de Somerset, dans le sud-ouest de l'Angleterre, 1997 : 9 ans

“Henry, pour l’amour du ciel, où étais-tu encore ?”
Le garçon regarda sa nourrice avec un petit sourire mutin. Où était-il encore passé ? En voilà une bien bonne question, à laquelle il ne comptait absolument pas répondre pour le moment, trop occupé qu’il était à chercher du regard la silhouette de son grand frère. Grand frère admirable, grand frère exemplaire, grand frère qu’il veut suivre, imiter, parodier, caricaturer, dépasser, grand frère qu’il idolâtre, grand frère qu’il singe avec la maladresse de l’enfant. Henry délaissa la nourrice dans un éclat de rire, fuyant ses yeux sévères et fatigués, fuyant ses bras solides qui veulent l’immobiliser pour essuyer - au moins un peu - la terre, la boue et les herbes folles qui parsèment ses cheveux blonds clairs de petit prince. Il avait toujours quelque chose de princier sur les photos, le cadet Seymour, quand on lissait correctement ses cheveux, cirait avec application ses petits souliers vernis et qu’on traçait avec minutie une raie sur le côté, agrémenté d’un petit col bien fait, et des joues pincées pour mieux les rosir. Il avait toujours ce petit quelque chose de princier, mais il s’amusait toujours, aussi, à le ruiner dès que possible en courant se rouler dans l’herbe entre les pattes de la meute de chiens de chasses du grand oncle Cyrus.

“Edwaaard ! Edwaard !” Il s’enfuit donc vivement, courant dans l’imposant manoir des Seymour, du Comté du Somerset, hurlant et s’égosillant en faisant fuir le personnel de maison, glissant et répandant derrière lui des poussières de terre séchée et le surplus de vêtements qui lui tenait bien trop chaud maintenant qu’il avait quitté le jardin. Il courut, quelques couloirs, quelques pièces, jusqu’à l’ultime glissade qu’il l’amena dans l’ultime pièce, où se tenait Papa, où dansait Maman - parce que Maman était bien trop élégante et gracieuse pour seulement marcher, et où se dressait Edward avec un air sérieux et des yeux attentifs. Et un regard aussi sévère que celui de Papa, aussi sévère que celui de Maman. Il soupira, Henry, en reculant sous le poids de tous ces regards cumulés. Il soupira, leva les yeux au ciel, secoua la tête, envoya voltiger ses cheveux un peu long, les résidus du jardin qui s’échouèrent sur le tapis. “Ah, tu es là Edward. Et vous êtes là, Papa et Maman. Et...”, il pencha la tête sur le côté avec insolence, pour dévisager tous les autres grands dont il avait interrompu les discussions par son arrivée. “Vous êtes là aussi, gros monsieur inconnu et grosse madame inconnu. Bonjour Oncle Cyrus.” Avec sa voix fluette, ses grands yeux, sur les photos, Henry avait parfois l’air d’un petit prince, oui. Mais il suffisait en général que la photographie s’anime pour qu’il en aille tout autrement. Et que l’on perde nos illusions. “Edward, tu viens jouer avec moi ? J’imagine que non. Donc je vous laisse, c’est ça ? Et… Papa !” Il recula davantage, Henry, mais sans que ce ne soit de son propre chef cette fois : le duc de Somerset lui saisit le bras pour le traîner hors de la pièce.

Moustache qui s’agite, yeux sévères, poigne de fer, Henry voulut échapper à tout ça mais rien n’y fit : il se retrouva secoué et jeté dans un bureau avant d’avoir pu finir de protester. s’époussettant inutilement avec la dignité d’un enfant de neuf ans. La moustache cessa de s’agiter, le garçon recommença à écouter. Elle reprit. Qu’était en train de dire son père ? Certainement tout un tas de choses intéressantes, mais, malheureusement, que des choses qu’il avait déjà entendues bien trop de fois. Par exemple que ce n’était pas des manières de courir tout crotté dans la maison. Qu’on n’interrompait pas en criant comme un gorée les conversations des grands. Qu’on obéissait à la gouvernante, à la nourrice, et qu’enfin, par l’amour du ciel (quand c’était Maman qui le sermonnait, Henry avait droit à bonté divine), insulter des invités et des membres de la famille étaient tout simplement le pire, et, enfin… La moustache de Papa cessa de s’agiter, un profond et long soupir, chargé de lassitude, secoua sa carrure et il se passa une main nerveuse sur le visage. Henry envisagea très sérieusement de profiter de cet instant de répit pour s’enfuir à nouveau, mais à peine eut-il fait le plus petit mouvement que les doigts de Papa agrippèrent davantage son poignet prisonnier. “Henry...” Le petit garçon laissa ses lèvres se tordre d’un sourire crispé, bien que sachant parfaitement ce qui allait suivre son prénom prononcé une fois de trop. “Oui Papa ?” Le couperet tomba, une fois de plus. “Ne pourrais-tu pas prendre exemple sur Edward, parfois ? Tu sais, ce n’est pas parce que tu es le deuxième qu’il n’y a aucune chance que tu hérites du titre. Tu te dois d’être aussi exemplaire qu’Edward, en tout point, si jamais...” Il cligna des yeux. Exemplaire, titre, héritage, voilà des mots qu’il entendait de plus en plus souvent ces derniers temps, sans qu’ils n’aient plus de substance ni d'appétence à ses yeux que école, contrôle ou orthodontiste. L’idée même qu’il pouvait réellement arriver quelque chose à Edward le dépassait. C’est dire. Quoiqu’il en soit, le doute qui traversa les prunelles de Papa fut invisible aux yeux d’Henry qui accueillit avec joie la libération de sa main. “Je peux y aller ?” Insolence. “Certainement pas” Désillusion. Une chaise fut tirée, des feuilles de papier vierge furent extirpées d’un tiroir, un crayon de papier roula dessus. Et dans un fracas supplémentaire, ce fut un dictionnaire de français qui chuta lourdement sur le bureau de Papa. Henry s’affola devant ces armes de torture. “Oh non, Papa… s’il vous plaît, non...” Inutile rébellion, Papa croisa les bras. Henry prit place sur la chaise avec répugnance. “Résumons. Tu as été insolent, impertinent, indiscipliné, insultant. Tu me feras la lettre I. Et puisque la politesse a également du mal à devenir un principe, rajoute moi la lettre P.” “Mais Papa, ça ne sert à rien ! Et...” “Tu réponds ? Vraiment ? Et bien, I, P, auquel nous rajoutons R. Et si j’entends une nouvelle fois mais, le M y passera aussi.” Le dictionnaire s’ouvrit sur un I calligraphié. Henry se retint de répondre quoique ce soit. Et quand la porte claqua, il contempla les feuilles blanches, le dictionnaire, le crayon et le français, signes de longues heures passées à recopier de stupides mots, de stupides traductions, de stupides définitions.



Comté de Somerset, dans le sud-ouest de l'Angleterre, 2001 : 13 ans

Deux heures. Cela faisait deux heures que ses doigts glissaient sur les codes de l’alto, sans interruption - ou presque. Deux heures, et la note, cette fichue note, sur le troisième temps de la quinzième mesure, refusait encore et toujours de se plier aux désirs du cadet Seymour. Deux heures qu’il répétait, inlassablement, le mouvement. Deux heures qu’il décortiquait, avec un pli concentré, qu’il reproduisait, lentement, la séquence. Deux heures qu’elle se refusait à lui, légèrement trop haute, à chaque fois. Deux heures et si fatigue il y avait, si agacement il y avait, si colère il y avait, impatience se faisait toujours aussi absente. Il répétait, sous des angles divers. Il tentait, il s'obstinait comme jamais sous les yeux attentifs de son professeur particulier. “Encore, Henry.” Un soupir, non de lassitude mais de détermination, se fit entendre. Et Henry reprit, encore une fois, depuis le début de la partition, décidant pour cette fois de fermer les yeux et de laisser la technique - qu’il avait, indéniablement - prendre le pas sur sa réflexion. Les notes se remirent à virevolter, à s’envoler vers les plafonds chargés de sculpture, peinture, dorure. Se remirent à résonner, à remplir la pièce de leur présence, se faufiler dans les moindres recoins pour mieux vibrer en harmonie avec le reste. Mesure dix, mesure douze, on fut bientôt à la mesure quinze. Et le troisième temps survint bien trop rapidement, comme un écueil. Dépassé. Mesure seize, mesure vingt.

Lorsqu’Henry ouvrit les yeux, ce fut avec un sourire franc et sincère, avec un apaisement certain. Et il quêta immédiatement l’approbation dans le regard de son professeur. “Recommencez, Henry. Une fois, c’est un coup de chance. Transformons-le en certitude” Ses doigts se crispèrent sur son archet, ses yeux s’égarèrent sur la fenêtre ouverte sur le parc et sur la voiture qui fit crisser, dans un virage, les graviers de l’allée. L’alto perdit de son attrait en une fraction de seconde, Henry se précipita à la fenêtre, monta sur la pointe des pieds pour voir, davantage, la silhouette de son frère s’extirper du véhicule, suivie de près par celle bien plus sautillante et flamboyante d’Alice. Ses doigts pincèrent machinalement quelques cordes, pour faire patienter le précepteur. Ses yeux cherchent sa montre. Avisèrent l’heure, et les deux heures écoulées. Il ne lui fallut guère davantage pour redevenir un jeune adolescent de treize ans, peu enclin à rester davantage enfermé. “Nous pourrons transformer ça en certitude demain ?” Question polie, réponse non attendue. L’alto fut rangé - posé - dans son écrin, l’archet délaissé à côté, la porte ouverte et Henry s’enfuit dans les couloirs de l’étage pour mieux dégringoler les marches et réceptionner sa soeur qui se jeta dans ses bras.

“Henry ! Tu m’as manqué ! Pourquoi est-ce que tu n’es pas venu ? Regarde la jolie robe que Maman m’a achetée ! Et nous avons vu Sergent-Vif-Argent, le poulain de Belle du Soir. Papa m’a promis de me l’offrir quand il sera plus grand.” Agrippée au cou d’Henry, la petite interpella Papa, avec la moue exigeante de l’enfant peut-être trop gâtée. “N’est-ce pas, Papa, que vous me l’avez promis ?” Le Duc de Somerset secoua lentement la tête. “Seulement si tu suis davantage l'exemple d’Edward et non celui d’Henry, ma princesse. À ce propos, Henry, veux-tu bien me suivre ?” Le cadet reposa à regrets sa petite soeur. Retrouva le bureau de son père. Le bureau du Duc. Se tint droit, mains croisées dans le dos. Menton relevé. Où donc se trouvait désormais l'enfant couvert de terre qui fuyait l'autorité d'une gouvernante pour retomber dans celles de ses parents ? Il s'était égaré en chemin, entre la rébellion adolescente et la maturité exigée par les Seymour.

Sa posture guindée se relâcha sitôt le duc lourdement assis sur son fauteuil. Pas de siège pour les impertinents. “Alors, tu as réfléchi à ton comportement ?” Plus de dictionnaires laborieusement recopiés, non plus. La dizaine passée, les dissertations et rédactions les avaient remplacés. Henry haussa les épaules, désigna d’un mouvement les quelques feuilles jetées sur le bureau. Froissées. Brouillonnes. Couvertes non de mots mais d’esquisses, cueillies au vol par la lassitude du Duc. “Est-ce ainsi que tu te vois ?” Au coeur de la première page, siégeait une main aux quatre doigts repliés. Le cinquième dressé fièrement. “Ou bien est-ce ainsi que tu me vois ?” “Vous m’avez demandé de réfléchir à mon comportement. Voilà le fruit de ma réflexion.” La feuille retrouva ses consoeurs, toutes du même acabit. Joli trait de crayon, soit-dit en passant. “Mais encore ?” Une invitation à poursuivre, la posture d’Henry se relâcha un peu plus, il rompit son immobilité, dénoua ses mains. “A quoi ça sert ? A quoi je sers au juste ? Où que vous allez, vous y traînez Edward. Mon fils, mon fils, le futur duc, le prochain duc de Somerset. Qu’il est beau, qu’il est grand, qu’il est parfait. Il n’y en a que pour lui depuis qu’il a eu seize ans, bon sang ! Et moi, alors ? Si c’est lui qui est si important, mon comportement, pourquoi vous vous en souciez ?” Il s’échauffait vite, Henry, depuis toujours, mais plus encore depuis quelques mois.

Jalousie tiraillante, jalousie brûlante, jalousie amère. Né deuxième, né trop tard, place ingrate. Amertume et rancoeur. “Ton frère… ton frère arrive à un âge où il prend conscience des responsabilités qui lui incombent. Mais ce n’est pas une raison pour que toi, qui as le luxe de ne pas les avoir, tu t’abaisses à… un comportement de vaurien par jalousie. Voler, vraiment ?” Voler, oui, pourquoi pas. Henry aussi les épaules. Indifférent à la colère de Papa. “Et ce sera quoi la prochaine fois ? Stupéfiants ? Ivresse ? Bagarre ?” ” Qu’est-ce que ça peut vous faire, c’est Edward qui importe.” Le duc se leva brusquement. Henry recula, lui, précipitamment, dans un mouvement motivé par la surprise et l’intimidation. Papa n’avait pas une carrure particulièrement imposante mais il était Papa et cela suffisait pour faire taire Henry lorsqu’il allait trop loin. Comme maintenant. “Il suffit. Ton frère n’a pas un rôle facile, toi non plus. Vos deux places sont différentes mais garde bien en tête qu’il n’est pas exclu que tu sois duc un jour, alors comporte-toi comme tel.” Il n’est pas exclu. Cette phrase, cette expression, cette promesse, cette menace, se faisait jour après jour de plus en plus pressante. Comme un remord, comme un regret, comme l’angoisse latente qui enserrait le coeur du duc de Somerset depuis que son fils aîné avait frôlé la mort, avant d’avoir fêté ses dix ans. Comme un rappel constant du si, de ce si qui oscillait sur la nuque d’Henry, épée de Damoclès. Un jour peut-être. Un jour jamais. Un jour potentiel. Henry releva le menton, une énième fois. ”C’est injuste, je veux pouvoir faire ce que je veux.” ”La vie est une chose injuste. Mais c’est ainsi. Alors je ne veux plus devoir aller te chercher au poste de police une seule fois, Henry. Et crois-moi, toi non plus, tu ne le veux pas. Tu as une place ingrate, mais c’est la tienne, alors cesse de te plaindre. Parce que ce sera la tienne toute ta vie.”

Effronté. Henry releva la tête, encore. Planta ses prunelles dans celles de son père. “Je suis la roue de secours et je le serai toute ma vie, c’est ça ? C’est ça qu’il faut que je comprenne ? Faut que je reste insignifiant toute ma vie, juste parce que je suis le joker à dégainer si jamais il arrive quelque chose à Edward ? Et bien vous savez quoi, Papa ? Je vais finir par souhaiter qu’il lui arrive quelque chose.” Effronté, colérique, la porte claqua quand Henry sortit du bureau sans même attendre de Papa la moindre invitation à prendre congé. Roue de secours, joker, finalement, c’était tout ce qu’il était, quoiqu’on puisse dire, penser de lui. Ne te fais pas remarquer, reste dans l’ombre de ton frère, ne fais pas de vague mais tiens-toi prêt. Henry commençait tout juste à ouvrir les yeux sur la réalité de sa place, de son rôle, dans sa vie, dans sa famille, dans le comté de Somerset, et il en avait déjà assez. D’un mouvement rageur, il dégringola les marches, heurta le sol d’un pas lourd, sortit dans le parc sans s’arrêter pour aller chercher refuge dans un arbre, dans un pré, auprès de son cheval ou juste se défouler dans la salle de sport éloignée du manoir.



Demeure Seymour, Killingworth, 2005 : 17 ans

Bouteilles vides, épaves échouées. Corps dénudés enlacés entre des draps torturés. Corps endormis. Lumière d'un soleil déjà établi, d'une matinée déjà rongée par le temps, d'un midi prochain. Ils avaient bien dansé la veille au soir, dans l'une de ses soirées données en l'honneur de… en quel honneur ? Aucun. Celui de Bacchus. Celui de la débauche. Ils avaient bien dansé, bien parlé, bien bu aussi. Et en bon aristocrate, entre quelques syllabes perdues dans les bouteilles d'un alcool ayant coulé à flots, Henry lui avait proposé de la raccompagner. Chez lui. Dans sa chambre. Dans son lit. Que lui avait dit son père, quelques années plus tôt ? “Et ce sera quoi la prochaine fois ? Stupéfiants ? Ivresse ? Bagarre ?” et bien l'ensemble venait d'être fait, en une soirée dont retombaient désormais les vapeurs et les soupirs, prémices d'un retour à la réalité tenu au loin pour le moment par les rêves et les songes de Morphée. Pour le moment.

Porte qui claque. Fenêtre ouverte. Morsure du vent. Silhouette chargée de mépris et d'élégance, de reproche et de stature. Réveil brutal pour Henry et son amie, pour Henry et sa conquête d'un soir. ”Putaiiiiiin la fenêtre !” Il se jeta sur les draps et couvertures pour les tirer un peu plus. Et protéger Gemma non seulement du froid mais également - voire surtout, soyons honnête - du regard de celui qui venait d'entrer avec force et assurance dans la chambre. Regard chargé de mépris. Acide au bout des lèvres. Traits glacés. Contraste. Edward.

«  Quand  tu  auras  fini  de  sauter  tout  ce  qui  bouge,  Henry,  peut-être  pourras-tu  nous  faire  l'honneur de  ta  présence  ?  Père  nous  attend pour le  déjeuner. Et au  passage...  Pense  à  descendre  ton  linge  sale.  Tu  sais  bien  que  Grace  a  horreur  de  trouver  ce genre  de  chose  dans  ton lit. » Les mots mirent quelques secondes à se frayer un chemin dans le cerveau encore endormi du cadet. Moins éloquent. «  Les portes ont une utilité, bordel, sors de ma chambre Eddie, avant que je...  » Quelques secondes. «  Papa est de retour ? Ici ?  » Question sans réponse : Edward venait de sortir de la pièce. Henry se laissa retomber sur ses oreillers. Repoussa Gemma quand elle chercha à l’enlacer.

Ici. Les Seymour possédaient plus d'une propriété, plus d'une résidence et toutes pouvaient être considérées comme principales. Le manoir  - château ? - du comté de Somerset qui les avait vu grandir, la résidence de Killingworth, plus proche des Percy, famille alliée, davantage convenable pour de jeunes adultes destinés, comme se plaisait à dire Papa, à changer le monde. D'une manière ou d'une autre. Changer le monde, durcir la formation de veilleurs, se défaire des rondeurs de l'enfance, se défaire des illusions de l'enfance. Se défaire, aussi, de l'innocence de l'enfance. Il n'était plus un enfant, Henry, et ce depuis quelques temps déjà. Gemma n'était pas la première à s'octroyer un droit de visite dans sa chambre à coucher, les bouteilles n'étaient pas les premières à s'être vidées sans mesure. Les substances fumées… ah, si, c'était bien aujourd'hui leur premier round. Et certainement le dernier si Papa en avait vent.

Le Duc de Somerset était un homme exigeant, qui exigeait de la part de ses enfants rien de moins qu'une perfection presque inatteignable. Résultats scolaires, éloquence, comportement en société, comportement en privé… rien n’échappait à l'exigence du Duc. Rien, si ce n’était Henry, auquel Papa concédait, davantage par lassitude qu’autre chose, une certaine liberté d’action. Edward se profilait comme le parfait héritier, Henry n’acceptait pas sa position ingrate de cadet… plus les années passaient, moins le duc n’avait envie de se battre avec Henry. Exceptions faites de quelques limites, par trois fois franchies la veille au soir et cette nuit.

Henry ferma les yeux, refusant de donner victoire à son frère en obtempérant. Les rouvrit presque immédiatement. Père  nous  attend pour le  déjeuner. “C’était ton frère ?” ”Ouais.” “Tu vas avoir des problèmes ?” ”Je ne sais pas. Mais faut que t’y ailles, je crois.” Décision prise. Henry n’était pas un exemple de maturité et de moralité, ça non. Mais s’il y avait bien une chose qu’il craignait, tout en refusant de l’admettre, c’était bien le respect de Papa, et les quelques pouces de liberté gagnées.   “C’est moi le linge sale ?” Il haussa les épaules, en s’appuyant sur le coude, pour laisser ses doigts courir pour suivre les courbes de Gemma. Allait-il la revoir ? Non, certainement pas. Peut-être, dans une autre soirée. ”Tu es au courant que tu n’es pas la première ?” Elle éclata d’un rire cristallin en se redressant à son tour, plaquant une main sur le torse d’Henry pour le faire basculer sur le dos. “Et certainement pas la dernière, si j’en crois les rumeurs.” Elle l’embrassa, volant ses lèvres et un baiser, avant de s’extirper hors du lit. “Henry Seymour, pas majeur, déjà décadent. Ce n’est pas ainsi qu’on te présente, après tout ?” Henry fronça les sourcils, s’assit à son tour sur le bord du lit. Gemma riait. Lui, ne riait pas. Loin de là. C’est une chose que de se démener pour obtenir quelques pouces de liberté, c’en est une autre que de… “Henry Seymour, la cat...” Un oreiller la coupa dans son élan, mais le reste de sa phrase se perdit entre eux deux, concrète de sous-entendu. Henry glana un jogging propre, s’habilla en quelques mouvements. “Dégage, Gemma.” Elle leva les yeux au ciel, choisit parmi les vêtements délaissés une chemise appartenant au Seymour, l’associa à la robe de la veille. Atteignit le bout de la patience d’Henry, qui la poussa hors de sa chambre, non sans lui avoir mis entre les mains chaussures et sac à main retrouvés à la va-vite. “Tu peux passer par derrière si tu veux.” Il eut un temps d’arrêt, considérant Gemma, souriante, espiègle. ”Je parle de la porte. Naturellement. Tu descends par là, et… Papa…” Henry blêmit. George Seymour, Duc de Somerset, se tenait dans le couloir. Silencieux, imposant. Vraisemblablement alerté par Edward, Henry s’en fit aussitôt la remarque. ”Ce n’est pas la peine de vous cacher. Miss Mikaelson. Gemma, n’est-ce pas ? Nous allons vous raccompagner chez vos parents. Henry, dans mon bureau. Tout de suite.” Il jeta un regard vers la porte encore ouverte de la chambre du cadet Seymour. Ne fit aucun commentaire : c’était inutile.



Allée commerçante, Killingworth, juillet 2005 : 17 ans et demi

”Je suis désolé, Papa.” Henry marchait, mains dans les poches, lunettes de soleil sur le nez, chemise et jean décontractées, aux côtés de Papa. Ce dernier l’avait emmené se promener quelques dizaines de minutes plus tôt mais n’avait pas décroché un mot depuis que le chauffeur les avait déposés en amont de la rue commerçante. “Dites quelque chose ! Je suis désolé si je vous ai manqués de respect tout à l’heure… Mais avouez que…” Il prit son inspiration pour ne pas, une nouvelle fois, manquer de respect à Papa. Difficile, pourtant. Difficile de rester plus longtemps silencieux. Henry accéléra le pas pour se placer face au duc et l’empêcher d’avancer plus loin. “Vous étiez sérieux ? Vous n’étiez pas sérieux, n’est-ce pas ? Ce serait ridicule.” Si Papa était sérieux… Henry ne voulait même pas y songer plus longtemps. Que lui avait-il dit un peu plus tôt ? Rien. Papa s’était contenté de soupirer, comme savait si bien le faire, tout en déchirant avec lenteur et application le courrier tout juste reçu par Henry. Qui s’était aussitôt laissé aller à des insultes plus vulgaires et imagées les unes que les autres, des hurlements et des menaces, des malédictions et des cris, qui avaient résonné dans les étages de la demeure Seymour.

Papa se contenta de regarder Henry, et de le contourner, provoquant chez ce dernier un soupir sonore d’agacement. Ne pas manquer de respecter à Papa était de plus en plus difficile. “Bonté divine, regardez-moi au moins ! Je suis accepté au London Symphony Orchestra, ce n’est pas rien ! Pourquoi m’avez-vous laissé passer les concours, les examens si c’est pour…” Devant la tranquilité affectée de Papa, Henry perdit définitivement patience. Et dépassa, sciemment, une limite. ”Bon sang Papa ! Est-ce que vous m’écoutez au moins ? Vous voulez ruiner ma vie, c’est ça ?” Une main se posa sur son épaule, en réponse non pas aux cris - c’eut été trop beau - mais aux regards attirés par les éclats de voix. Si Papa n’aimait pas les esclandres d’Henry et encore moins sa jalousie grandissante envers son frère, il aimait encore moins les scandales et l’attention qu’attirait sans cesse Henry, par ses incartades, sa légèreté et ce que l’on pouvait qualifier d’une arrogance narcissique exacerbée. A dix-sept ans, et demi. Déjà. ”Baisse d’un ton, Henry, tout de suite.” ”Pourquoi ?” Papa l’entraîna dans une ruelle, pour l’éloigner de la rue piétonne et des oreilles attentives. ”Jamais on a vu de duc altiste, ne sois pas stupide. Si par malheur tu deviens duc, un jour, personne ne te prendra au sérieux. Sans compter que tu dois veiller. Et que jouer de l’alto, c’est bien mignon, mais ce n’est pas ainsi que tu feras avancer les choses.”

Veiller. Oh, Henry avait bien des choses à dire sur les autres propos de Papa, à commencer ce jamais on a vu de duc altiste, promesse miroitée, mais ce verbe, veiller, avait soufflé toute velléité de sa part. “Veiller, Papa ?” Veiller, une autre promesse faite, à demi-mots. Une de celles que Papa et Maman pouvaient tenir. ”C’est notre devoir, c’est le tien, à égale mesure de ton frère. Il a choisi le droit, tu peux choisir autre chose. Génétique, police, finance, ce que tu veux pourvu que ça ait le moindre intérêt, que ça te place au bon endroit, pour le jour où tout basculera. Mais fais une croix sur l’alto en professionnel. Il est temps de grandir.” Henry s’arrêta de marcher. Laissant Papa prendre de l’avance. “Vous plaisantez… Vous ne pouvez pas être sérieux… j’ai déjà choisi ce que je veux faire, je veux jouer en orchestre, je veux devenir premier alto solo, je...” “Non, ce n’est pas ta place.” “Je… allez vous f…” “Henry ?” Les mots moururent dans la gorge d’Henry. La colère les étranglant, tout comme elle étranglait déjà sa respiration. Pendant quelques secondes le temps sembla en suspens, entre le regard calme, tranquille mais menaçant de Papa et la colère brûlante, violente, difficilement contenue d’Henry. Silence. “Je préfère ça. Si tu étudies la génétique, tu auras des stages tout trouvés dans les laboratoires Asclepios, bien évidemment. La finance, les affaires, nous te trouverons bien une utilité quelque part, je suis certain que les Howard t’accueilleront avec joie. Ils ont bien des choses à t’apprendre. Tu oublieras vite l’alto et tes rêves d’enfant, Henry.” Sans un mot de plus, Papa lui tourna le dos.



Dojo Howard, Newcastle, 2009 : 21 ans

“Plus haut, ta garde, Cal’. Plus haute. C’est pitoyable que je parvienne encore à te donner des coups aussi directs.” Silhouette brune, perdue la blondeur de l’enfance, contre silhouette tout aussi noire. Elancées toutes les deux. Brillantes de transpiration. Cheveux plaqués dans la nuque, contre le front, tee-shirt taché, gants luisants, protège-dent pour mieux inarticuler quelques sons. Ils tournaient, au milieu du dojo, terre d’arts martiaux, transformée en ring le temps d’un énième cours de krav-maga. Il sautillait, avec la souplesse acquise en boxe française. Il monta sa garde, puisqu’elle le lui demandait, sans vraiment de conviction mais avec beaucoup de fatigue. Finies les rondeurs de l’enfance, finies depuis longtemps. L’entraînement s’est intensifié avec les années, les courses et les arts martiaux se sont enchaînés après l’école, avant l’école, pendant l’école, comme une nécessité. Fleuret, équitation, noblesse oblige. Mais pas que. Silhouette brune, il secoua la tête, esquiva un coup, porta un uppercut maladroit, se fit plaquer au sol dans un bruit sourd, impressionnant et humiliant, sans plus de cérémonie. Crachat son protège-dents, détourna la tête quand elle lui tendit une main généreuse, soupira pour mieux l’attraper et se dresser à nouveau sur ses jambes flageolantes. Fatigue, oui. Lassitude, aussi. S’il peut laisser courir ses doigts des heures durant sur les cordes d’un alto, sur les touche d’un piano, sur le corps d’une femme ou sur un papier à dessin, c’est avec bien moins d’enthousiasme qu’il hante les murs des salles de sport, le cadet Seymour. Vérité générale, vérité qui ne fléchit pas. Calixte, il avait abandonné le prénom Henry en même temps que ses illusions sur une carrière d’altiste, s’épongea le front et s’étira dans un grognement à l’élégance toute relative. Elle le rejoignit, vola sa bouteille d’eau, s’en fit la propriétaire sans plus de cérémonie, une fois encore. Le poignet de Calixte vola pour enserrer le sien, la ramener vers lui. Elle esquissa dans la foulée quelques pas de danse, virevolta et s’accapara les bras du brun. Sans plus de cérémonie. Jamais, avec Abigaëlle, cousine éloignée des Howard, avec qui Calixte s’entraînait depuis maintenant trois ans. Leurs lèvres se trouvèrent, ils reculèrent jusqu’à heurter le mur. Transformer le dojo en salle de danse, et non plus de combat. Danse des corps, danse des sens. Pas le premier amour, pas le dernier. Pas la première amante non plus, peut-être la dernière. Trois ans qu’ils s’entraînaient ensemble, les deux Veilleurs, deux ans qu’ils s’entraînaient différemment. Deux ans déjà. Un soupir se glissa, il l’embrassa à nouveau, sentant la main de la jeune femme titiller ses omoplates, ses côtes, remonter dans sa nuque. Yeux brillants. Sourires étincelants. Complicité.

Elle lui avait redonné le sourire, sur les bancs d’une haute école de finances. Elle lui avait redonné le sourire, lui avait offert le cadeau de l’encourager à continuer de jouer régulièrement. A continuer à être un artiste, crayon à la main, archet entre les doigts. Elle l’avait extirpé des raies de l’aristocratie exacerbée des Seymour, sans pour autant le pousser dans une débauche qui l’attirait plus que jamais. Elle lui avait non pas redonné confiance - la confiance en soi de Calixte ne faisait clairement pas pitié - mais elle lui avait donné une raison de faire le deuil de sa carrière. Et de revêtir, pleinement, sans presque, sans peut-être, la raison d’être des Seymour, des Howard, des Percy. Cousine éloignée, très éloignée de la famille de Veilleurs mais pourtant mise dans le secret, tout comme lui, dans le secret de ces aberrations qui traînent et se terrent, à l’ADN détraqué, à la complexité génétique sans pareille. Et redoutable combattante, aussi, à le surclasser dans tous les domaines officieux de la veille. Sportive professionnelle. Athlète. Mordante. Ce n’était guère compliqué, Calixte avait les yeux brillants, qui la dévoraient du regard, sitôt qu’elle apparaissait dans son champ de vision. Il etaiy simplement amoureux d'elle, de ses rires, de son humour, de ses lèvres et de son corps, de son intelligence, de la façon

Souffle raccourci, le tee-shirt trempé de sueur s’échappa, suivi de celui d’Abigaëlle, dans la foulée. Souffles raccourcis, chaleur intense. Souffle coupé. Cris de stupeur. Calixte bondit en arrière, sa main - perdue sur les côtés et les courbes d’Abi - rougie. Brûlée. Vapeur. Depuis trois ans, ils s’entraînaient ensemble, oui. Depuis deux ans, ils se consumaient ensemble. Souvent, il s’était senti brûlant à son contact. Jamais littéralement. Yeux écarquillés, souffles coupés. Stupéfaction. Compréhension. Calixte fit un pas en arrière, considérant d’un regard nouveau, méfiant, craintif, une Abigaëlle environnée de vapeur. “Qu’est-ce que…” Yeux écarquillés. Souffle coupé. Coeur emballé. Paniqué. Calixte tendit une main tremblante, son instinct lui hurlant d’agir face à une Abigaëlle aussi tétanisée que lui. “Pas toi… s’il te plaît, pas toi…” Parce qu’il savait, Calixte, il le savait, le Veilleur, il le savait autant qu’elle, ce que ça signifiait. Pas de moyen possible - pas encore - de le prévoir, mais la certitude, désormais, que ces aberrations qu’il était formé à repérer, à traquer, à éliminer si besoin était, que ces aberrations, Abigaëlle en est une évidente représentante. La chaleur s’intensifia, une odeur de brûlé se répandit. A ses pieds, au niveau de ses habits restants. “Arrête ça. Tout de suite.” Elle secoua la tête. ”Je ne peux pas…” Le Veilleur recula, sortit du tatamis, heurta un mur, un banc, ses affaires déposées quelques heures plus tôt en arrivant. La chaleur se transforma en flamme, au niveau de l’épaule d’Abi. Il avisa l’extincteur, trop loin. Fumée dense. Il se jeta dans sa direction au moment où Abi se transformait totalement en torche humain, dévastatrice, plus brûlante encore qu’un brasier. Fournaise. L’extincteur cracha ce qu’il put sur le corps de l’amante de Calixte, sans le moindre succès, sans le moindre effet autre que de la faire hurler de cesser.

Fournaise, étouffante. Ecoeurante. Brûlante. “Je t’en supplie, Abi, essaye de contrôler ça !” Hurlement. Je ne peux pas ! Elle tenta de sortir de la pièce, Calixte fit barrage. Veilleur, c’était bien ça sa vocation, non ? Plus que pour le titre de duc - qu’il ne portera de toute manière jamais - c’était pour veiller qu’il avait abandonné l’alto, non ? Pour protéger la population, par tous les moyens, pour… juste… l’incendie propagé par le corps d’Abi commença à ronger dans une lourde odeur de plastique le tatamis, Calixte avisa une nouvelle fois ses affaires. Avança en direction d’Abi, pour la faire reculer. Espérer qu’elle recule. “Tu ne peux pas sortir maintenant, pas comme ça, le gymnase, il y a des enfants, il faut… il faut faire évacuer, et te confier aux…” Un hurlement, Abi venait de pousser lourdement le torse dénudé de Calixte sur le côté, pour se précipiter vers la porte. Evacuer, oui. La confier aux Howard, l’un comme l’autre savaient ce que ça sous-entendait. Tout mettre de côté, légalité, honneur, morale, pour la veille et la protection d’une Humanité encore aveugle. La trace de la main d’Abi dessinait des doigts brûlés sur son épaule, ses doigts à lui plongèrent dans son sac, extirpèrent une arme à feu, pressèrent à trois reprises sur la gâchette. Pour la toucher dans le dos, au moment où elle ouvrait la porte. Une, deux, trois fois. Quatre, cinq, six, incapable de s’arrêter. Malgré l’immobilité d’Abi, et la disparition des flammes. Significative. Lourde de sens.

Calixte laissa retomber sa main, ses doigts lâchèrent l’arme à feu, sans s’en rendre compte. La troquèrent contre son téléphone, contre le premier numéro de son répertoire, contre quelques sonneries, alors qu’à genoux auprès d’Abi, il cherchait désespérément un pouls, quelque chose. “Edward, j’ai un problème… je…”



Laboratoires Asclepios, Newcastle upon tyne, 2012 : 24 ans

“Seymour, on t’appelle au bâtiment D.” Calixte cligna des yeux, enleva le casque qui l’isolait de tous bruits extérieurs, s’arrachant au concerto de Tchaïkovsky qui remplaçait son travail depuis quelques dizaines de minutes maintenant. “Pardon ?” “On t’appelle. Bâtiment D, c’est urgent. Le duc lui-même t’appelle.” Bâtiment D. Le sang de Calixte se glaça dans ses veines. Le bâtiment D n'était pas qu'un simple bâtiment, c'était celui réservé à une infime partie de la population. Une partie à laquelle il appartenait bien évidement. Ayant éteint son ordinateur, il se leva. Soupira. Se pressa malgré une attitude des plus décontractées. Salua Coline de la compta, Max au secrétariat, déclina un premier café, déclin un deuxième café, ferma sa veste de costume et accepta le troisième proposition de café puisqu'elle venait de Brigitte, la petite nouvelle, qui avait des questions sur le budget alloué, justement, à la recherche du bâtiment D. Maladies rares, peu communes, dangereuses ou héréditaires. Le Seymour s'empara du café, y trempa ses lèvres, laissa un regard et un sourire traîner sur la couverture du magazine ouvert sur le bureau.

Athlétique, torse nu, probablement complètement ivre vu le sourire niais et décoincé qu'il arborait, l'homme en grand titre de l'article était tout de même plutôt bel homme, Calixte se fit la remarque. Dommage, songea-t-il immédiatement après, qu'on ne l'ait pas informé de l'article a son propos. Étonnant, enfin, qu’Edward ne lui ait pas encore reproché cette apologie de la débauche et de l'exhibition qui fait la honte de notre famille, de notre rang, et de tout ce que tu ne mérites pas, Henry. Magnifique. Sourd aux propos de Brigitte, il lui offrit des hum, hum, c'est pas faux, bien évidemment avant de se saisir du magazine pour mieux lire ce que l'on disait à son propos. “Je peux ?” Brigitte s'interrompit. “Vous n'écoutez pas, monsieur ?” Il releva les yeux de l'article, drôle au possible, Henry Seymour est-il toujours célibataire ? pour considérer la femme bien plus compétente et diplômée que lui. “Tu peux me tutoyer et m'appeler Calixte, ou Cal, voire Choupinou si tu te sens suffisamment à l'aise. Et bien sûr que non, je ne t'écoute pas. Je n'ai pas la moindre idée de ce dont tu peux parler mais je suis sûr que  c'est très pertinent et intéressant. Tu me fais un dossier ?” un sourire charmeur, il laissa retomber le magazine dans un petit mouvement de poignet et se leva du coin de bureau où il avait pris le temps de s'asseoir. “Je dois y aller, je suis pressé. Percy Senior m'appelle. Enfin, je veux dire, monsieur le duc, c’est comme ça qu’on doit dire ? Quoiqu’il en soit… c’est très intéressant, votre café est très bon, je veux bien qu’on en rediscute autour d’un verre.” Pressé, oui, Calixte l’était souvent quand ça l’arrangeait et à dire vrai, là, ça ne l’arrangeait pas. Mais… mais. Il prit son inspiration. Brigitte, il l’aimait bien, d’où le café. Et il ne voulait pas que ça change. D’où… “SEYMOUR !” Il offrit une grimace à la jeune femme, soupira. Et sortit du bureau. “On en rediscute, promis. Et… la fille, là…” Il désigna celle qui faisait l’objet - avec lui - de tout l’article. “C’est juste une amie.” Ou un plan-cul. “Je suis toujours célibataire.” Un clin d’oeil, il s’esquiva réellement.

Pour arriver une poignée de minutes au milieu d’un chaos innommable, d’agitation et de Veilleurs regroupés en masse. Ce ne fut qu’à cet instant, finalement, que Calixte comprit qu’il se passait réellement quelque chose, et quelque chose de potentiellement grave. Sur un ordinateur tournaient en boucle différentes vidéos de mutants faisant preuve de leurs capacités. Rien de particulièrement surprenant, bien qu’inhabituel. Ce qui l’était davantage - quoique la surprise laissait place à l’inquiétude, c’était que ces vidéos n’étaient pas sur le serveur ordinaire qui hébergeait la partie sous-marine des recherches des laboratoires Asclépios. Non. Ces vidéos se trouvaient sur… “Facebook ? Youtube ? Twitter ? Bordel, c’est quoi ce merdier ?” “Croyez-moi, Henry, c’est bien là toute la question.” Le duc de Northumberland était là. Suivi par son épouse. Précédé par le patriarche Howard et son fils, Anthony, que Calixte connaissait depuis des années. Comme tous les veilleurs présents. Le Seymour tourna sur lui-même, on répondit à sa question informulée : Edward et Papa étaient également en route, appelés eux aussi pour ce qui semblait être une cellule de crise. “Qui a diffusé ça ?” chuchota Calixte à sa voisine, l’une des tantes Percy dont il avait oublié le nom, malgré les quelques mois passés à fréquenter sa fille qui avait, comme souvent, fini par se lasser du mauvais-garçon Seymour. “Nous n’en avons aucune idée pour le moment… mais ça s'est diffusé comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux... “

Calixte ne brillait plus, depuis des années, par son sens des responsabilités et son sérieux. Loin de la, même. Il avait fini par comprendre qu'il n'aurait ni titre, ni rang, ni prestige, qu'il n'avait que la pression d'attente sur les épaules sans aucune récompense. Et il avait même fini par croire que l'abandon de sa carrière de musicien et que la mort d’Abigaëlle n'avaient été, pour finir, que deux immenses gâchis, que deux innocents sacrifiés sur l'autel d'illusion et de fausses promesses. Les mutants existaient oui. Mais en marge, jusque-là, d'une société qui refusait de les voir. Les éliminer était une nécessité, mais pas nécessairement la sienne.

Calixte ne brillait plus, depuis des années, par son sens des responsabilités et son sérieux. Libertin, volage, insolent, électron libre depuis toujours, il avait pris le parti de vogue avec légèreté sur les avantages de son nom et de son argent tout en rejetant avec dédain ses devoirs. Et il en avait conscience. Il n'y avait pas une fille dans cette pièce avec qui il n'avait pas flirté au moins une fois, il n'y avait pas un magazine people dont il n'avait pas fait au moins une fois l'objet d'un article. Et ça lui convenait, finalement. Sans cette jalousie brûlante qui le consumait à chaque fois qu'il croisait son frère, futur duc de Somerset, Calixte aurait pu se satisfaire de sa vie telle qu'elle était. S'il n'y avait pas eu son incapacité à aller au bout des choses, à s'affranchir définitivement de l'argent de sa famille pour renouer avec l’alto ou juste ces galeries d'art dont il était le mécène, il aurait pu être heureux autrement que par le biais du sexe, de l'alcool et des soirées. S'il n'y avait pas et la cicatrice d'une brûlure sur son torse, comme une main posée sur lui, s'il n'y avait pas les cauchemars d'un dojo en flamme, s'il n'y avait pas la culpabilité et ce besoin de se convaincre qu'il avait bien agi, Calixte aurait pu tourner la page de la Veille, rejeter son héritage, sans l'ombre d'une hésitation. Mais il y avait Edward, mais il y avait la facilité de la famille et de la richesse. Mais il y avait désormais ceci. Quelques vidéos. Une réalité. Les mutants sont parmi nous et tout le monde le sait.

“Et du coup, on réagit comment ?”



Centre de dépistage, Newcastle upon tyne, 2015 : 27 ans

“Vous êtes sûrs que c’est sans risque ?” Le regard de l’infirmière fut éloquent et dissuada Calixte de poser une troisième fois la question. Il fixa avec appréhension la seringue qui s’approchait de lui avec dangerosité, et inéluctabilité. Il considéra son avant-bras, la seringue, la seringue, son avant-bras, prit son inspiration sans raison aucune. “Détendez-vous, monsieur, tout va bien se passer…” Calixte arracha un soupir de ses lèvres avec rage et agacement. Tout va bien se passer ? “Ce n’est pas à vous qu’on injecte un virus qui peut tout détruire de votre vie, ça se voit.” Un virus. C’était l’un des secrets les mieux gardés, pour le moment, des laboratoires Asclepios, à quelques jours de la conférence de presse annoncée, organisée et attendue, qui allait dévoiler à l’ensemble du Royaume-Uni la grande campagne de dépistage mise en place en réponse à la révélation des mutants. Et Calixte, en bon veilleur, en bon veilleur dispensable, face à son frère si important et si fragile, contracta la mâchoire sous la piqûre et l’injection. Premier Seymour à passer sous l'aiguille. “Et voilà, c’est fini. Vous pouvez tenir ceci s’il vous plaît ?” Oui, il pouvait. Aux dernières nouvelles, il n’était pas encore suffisamment impotent pour ne pas pouvoir faire ça, il pouvait tenir la compresse, le temps qu’elle sorte de quoi non seulement couvrir la zone de l’injection, mais également qu’elle l’identifie par un marqueur pour qu’on puisse suivre, dans les jours à venir, les conséquences et résultats.

Calixte avait beau paraître décontracté, c'était loin, vraiment loin, d'être le cas. Qu’allait-il fait s’il s’avérait porter un gène mutant ? Il n’en savait rien, refusait de l’envisager réellement, refusait de se poser la question. Et de réfléchir à la réponse. Envisager d’être un mutant, c’était envisager tant d’implications qu’il en avait le vertige. Et qu’il en venait à revoir Abigail s’embraser, s’enflamme, et s’éteindre dans une chute définitive. Les heures s'égrenèrent, il refusa de rentrer chez lui pour y attendre le verdict, préféra se changer les idées dans un court de tennis, à frapper de petites balles jaunes pour ignorer les démangeaisons - somatisées ? - qui venaient de son bras. Il attendit, patienta, gagna quelques sets et en perdit tout autant contre sa soeur au regard angoissé. Demain allait être son tour.

Puis l’heure venue, il revint. L’heure venue, Calixte revint dans la pièce stérile. Auprès de l’infirmier. Auprès de son regard. Il finit par revenir, Calixte, parce qu’il n’avait pas le choix. Il finit par soupirer, détourner le regard, tendre son bras, fermer les yeux et les rouvrir tandis qu’on relevait sa manche, qu’on enlevait le pansement. Quelques heures, pas plus, c’était le temps que prenait le sérum pour faire effet. Quelques heures, pas plus. Et… “Il n’y a rien”. Un soupir de soulagement. “Attendez…” Respiration coupée. Calixte tourna la tête brusquement, fit craquer ses cervicales, considéra son bras. Le cercle rouge tracé au feutre, entourant la zone du sérum. Peau rougie. Pas de réaction significative. Mais peau rougie. “C’est rien. C’est rien ça !” D’un mouvement brusque, il repoussa le Percy. “Ce n’est pas positif ! Ce n’est pas positif ! C’est quoi ce attendez ? Ce n’est pas positif !” Il revint au contact, ses doigts enserrent le col de l’infirmier, le repoussèrent jusqu’à un mur : sa tête le heurta dans un bruit sourd. “Ce n’est pas positif, oui… c’est juste… peut-être un peu de gènes porteurs, pas assez pour déclencher mais… je vais le noter dans le dossier.” Calixte le fixa, sans oser respirer, laissant le constat devenir phrases puis sens dans son esprit. Il n’était pas un mutant. Tout allait bien se passer maintenant. Tout allait bien se passer. Ce n’était que quelques gènes, finalement. Non porteurs, pas assez pour déclencher une mutation. Pas assez pour être renié, être déchu de son rang de Veilleurs, pas assez pour passer de l’autre côté de la population. Pas assez… pour craindre pour sa vie. Son avenir.

Derrière l'écran

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Prénom : Céline
Pseudo : Marelle
Âge : nan. je veux pas dire. j'aime pas. Caca. (25  Suspect ).
Pays/fuseau horaire : dans le pays du saucisson et du camembert et de la baguette
Tu viens d'où : huhu. je suis tombée dedans.
Un avis ? : :mdr: c'est le plus beau des fofow
Un dernier mot ? : love you (calixte) veilleur, par le sang et l'horreur 3151417142
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