What a horrible Birthday !

Il devait être dix-huit heures et je pestais en sous-vêtements contre ma garde-robe. Je n’avais jamais aimé les fêtes d’anniversaires, surtout celle faisant partie du monde de Calixte Seymour. Je ne savais même pas pourquoi j’avais reçu dans ma boîte aux lettres une invitation il y a de cela quelques semaines. Je partageais quelques points communs avec Calixte, notamment au sujet des mutants et nous avions passé de vraiment bons moments ensemble mais de là à dire que nous étions de bons amis étaient peut-être présomptueux. Sur mon lit traînait son cadeau, emballé à la va-vite dans un simple papier bleu foncé. Je lui avais déniché un masque, mais pas n’importe lequel : un masque représentant une personne âgée. Car je l’avais entendu plus d’une fois se plaindre de son âge et que nous avions passé le cap des blagues. J’éviterais peut-être de le laisser l’ouvrir en pleine foule, mais j'étais certaine qu’il en rirait.

Je soupirai longuement en contemplant mes robes. Je n’avais pas les moyens de m’acheter une robe hors de prix pour ce genre d’événement, surtout si c’était pour ne l’utiliser qu’une seule fois, mais l’une des miennes devait bien convenir. J’en sortis plusieurs, les fis passer devant mon corps, face à mon miroir et je relâchai un long soupir. Je finis par opter pour une simple robe bordeaux que j’avais l’habitude de mettre pour les mariages ou les anniversaires de mon entourage. J’avais pris le temps de boucler mes cheveux et décidai donc de les laisser lâches. Un collier offert par mon frère vint se fermer autour de mon cou et j’enfilai mes escarpins noirs. Je ne mettais pas souvent de talons, mais Calixte méritait bien cet honneur. Je passai un dernier coup de crayon sur mes yeux et contemplai mon reflet. Je n’avais aucune idée de l’impact de mon look dans une telle soirée, mais en avais-je quelque chose à faire ? Réellement ? Je faisais déjà l’effort d’y aller, il ne fallait pas trop m’en demander.

Une fois l’heure du départ arrivée, je pris une grande inspiration, attrapai mon sac à main, mes clés et mon portable puis me dirigeai vers le salon où se trouvait mon frère. « Alors ? Je passerai inaperçue parmi les bourges de la Haute ? » Je ponctuai ma phrase d’un sourire et tournai sur moi-même. Alejandro tourna sa tête vers moi et me sourit franchement. « Tu te mêleras parfaitement à eux, même si t’as jamais été faite pour disparaître dans la foule. » Je sentis mes joues s’empourprer et je déposai un baiser sur sa joue avant de sortir de l’appartement.

La boîte de nuit se dressa devant moi et je remarquai vite l’ampleur de la réputation des Seymour. Il y avait du monde partout. Habituellement à l’aise dans les lieux peuplés, je sentis toutefois un léger trac me prendre les tripes. J’inspirai une nouvelle fois et me lançai, me dirigeant vers la sécurité. Mon sac fut fouillé, on me demanda mon invitation et mon attestation de dépistage. Je les tendis l’une après l’autre et on me laissa finalement entrer. J’arrivai alors dans le vestiaire et je décidai de m’ajouter à la longue file pour y déposer ma veste. J’aurais pu ne pas en prendre juste pour m’éviter la torture des vestiaires, mais les nuits étaient encore fraîches en cette saison. Pas le choix. Je me contentai donc d’attendre mon tour, observant mon environnement.

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What a horrible Birthday !

L’attente semblait interminable, j’avais l’impression d’être dans cette file depuis des heures. J’avais toujours constaté que les vestiaires prenaient des plombes et je ne comprenais simplement pas pourquoi c’était le cas. Oui, il fallait chercher les affaires de chacun et les amener à la bonne personne, mais fallait-il réellement des heures pour le faire ? Et très souvent, l’un des employés se contentait de fixer les gens sans se bouger ou il y avait toujours celui qui prenait son temps, marchait tranquillement parmi les rayons de vestes et cherchait lentement les étiquettes. Pourtant le monde présent et impatient devait bien les stresser non ?

Je soupirai une nouvelle fois et entrepris de replacer ma robe. Les gens commençaient à s’amasser derrière moi et je ressentis le poids de la foule autour de moi. La chaleur montait et je m’impatientai. Je n’avais pas fait l’effort de venir jusque-là pour poireauter dans l’entrée. J’avais envie de passer à la suite, de retrouver des visages connus – même si je doutais en retrouver beaucoup parmi cette bande de m’as-tu-vu – J’avais également et surtout envie de saluer le grand maître de la soirée ; Calixte. Je ne l’avais pas vu depuis quelques semaines et le revoir me ferait plaisir. J’espérais bien avoir droit à une danse, quand même. Déjà qu’il n’avait pas pensé à mon bar pour les boissons, il me devait bien ça.

Je me retournai un instant pour constater le monde autour de moi, adressai un léger sourire à la blonde derrière moi, puis avançai en même temps que la file. Une jeune femme passa près de moi, habillée d’un pantalon couleur cochon et je ne pus retenir un léger rire. Il n’y avait que ce genre de population pour porter des couleurs pareilles.

Mon tour vint enfin et je faillis faire une remarque au personnel. Je me retins toutefois, préférant me dire que ce n’était pas leur faute et que plus vite j’en finirais avec ma veste, plus vite je rejoindrais la salle. Alors je tendis ladite veste à une femme derrière le comptoir et attendit qu’elle aille la ranger. Je tapai nerveusement des ongles sur le comptoir en attendant qu’elle revienne avec ce qui me servirait à récupérer mes affaires plus tard. La jeune femme se fit désirer et je me demandai si elle ne s’était pas perdue. Je fronçai les sourcils et la guettai. Je serrai mon sac près de moi en la voyant revenir et me tendre un petit billet avec un numéro. Je m’empressai de le ranger dans mon sac, veillant à le placer à un endroit sécurisé pour ne pas le perdre et je remerciai la demoiselle avant de filer vers la porte de la grande salle. Je pris une inspiration et me lançai au milieu de cette foule.

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