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Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Jo Télesphore ♖ La Tour

Ven 26 Jan - 0:48
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Josée

©️️Ivo

état civil

Nom : Télesphore
Prénoms : Josée
Âge : 30 ans (6/6/1987 à Bristol)
Classe sociale : Moyenne
Origines : Françaises et Anglaises, le Tunnel sous la Manche a fait le reste
Emploi : Officiellement, disquaire. Officieusement, medium à temps perdu, avec comme clientèle principale des petits viocs qui se demandent où ils ont égaré leur cachets...
Situation amoureuse : Difficile d'approche
Groupe : Mutants
Mutation : Psychométrie
Tatouage : Aucun, et jamais, merci.
Ardente & Directe Ξ Vaillante & Diligente Ξ Protectrice & Loyale Ξ Tenace & Débrouillarde Ξ Tendre & Concernée Ξ Abrupte & Familière Ξ Revêche & Bornée Ξ Caustique & Menteuse Ξ Désorganisée & Susceptible

Votre personnage en détails


I. Home sweet home : Si vous avez l’incroyable autorisation de pénétrer le petit appartement de Jo, vous y trouverez un fatras d’objets pêles-mêles, comme une grande toile en progression, que l’anglaise rapatrie ici et là afin de s’entourer d’énergies qui la font vibrer ou qui l’apaise…
II. Coco Chanel : Jo est assez BCBG dans son genre, style sobre et sans extravagances, mais vous verrez parfois se greffer à sa tenue de drôles de pièces de vêtements - un chapeau, une écharpe qui ne s’agence pas, un macaron pour enfant en forme de goldfish… doutez-vous bien que ce sont des objets qui ont là une histoire qui a su plaire à la mutante.
III. Petite bombe : Elle a le bon coeur, et le coeur au bon endroit, mais la méfiance et le sang noir se sont installés dans son corps à la force des années. Jo est rapide à décrocher l’insulte, à montrer les crocs, à exploser, bruyamment. Elle a également beaucoup de mal à croire les bons sentiments qu’on puisse lui exprimer. Mais elle résiste très peu à la détresse humaine, quelle que soit sa forme - si l’opportunité d’aider lui effleure les doigts, elle l’attrapera.
IV. Buisness : Jo bosse chez un disquaire qui fait aussi de la location d’équipements sonores ou d’instruments en tout genre. Son patron, Gregory, est aussi devenu un excellent ami : dire qu’ils sont associés serait plus juste. Depuis quelques mois, Jo a aussi commencé, non officiellement, à vendre ses services de médium - ça, c’est la faute de sa mère qui a spoilé sa mutation à quelques amis, puis quelques connaissances, en la suppliant d’accepter ces contrats, puis cet argent sous la table. C’est pas de quoi vivre, c’est plutôt pour rendre service, disons, mais ça rajoute à sa paye.
V. Mommy : Jo a beaucoup de mal à dire non à sa mère depuis qu’elles ont réussi à se rapprocher, cette année - mélange de culpabilité et de honte après toutes ces années à l’avoir ainsi cruellement balancé au bout de sa Grande colère.
VI. Brother : Sujet délicat. Pas totalement éteint, pourtant. Jo va parfois rendre visite à Samuel en prison, et c’est toujours très pénible. Elle sait qu’il lui faudrait adresser le problème que cette relation lui cause encore, mais elle préfère tout enterrer - après tout, elle n’a qu’à s’endurer le mal-être une demie-heure par mois, désormais, alors à quoi bon.

Info-rafale ? Jo est une véritable machine aux échecs, ses connaissances et ses goûts musicaux sont élargis, elle préfère les jours de pluie aux jours ensoleillés, elle est malhabile avec les animaux et les enfants, elle aime écouter les histoires des personnes âgées, les fruits de mer sont un péché mignon, elle peut perdre mille ans dans un bain, l'odeur de la mer lui rappel son enfance près du port de Bristol, elle met du miel dans son café, elle n'aime pas le fromage, elle ronge ses ongles, danser est un véritable exutoire, la nuit est une bonne alliée, elle fume à l'occasion, elle déteste le vin rouge mais adore le whisky, elle n'a pas un filtre verbal très à point, dire un compliment ou une insulte se fait à peu près au même niveau, elle a la morsure facile et le sourire aussi, cinéphile nocturne qui apprécie regarder des vieux classiques jusqu'à pas d'heure...

Allégeance de votre personnage

Craintif
À qui va son allégeance, sa confiance et sa foi ? À une époque, la réponse lui a semblé immuable : Son frère. Aujourd'hui, Jo a autant confiance en son jugement qu'en celui des autres - Prescrivez-lui une action et elle fera l'inverse. Ce qui ressemble à de la provocation n'est que de l'instinct. Pour les grandes Trahisons, il n'existe pas de bon remède : qu'une rébellion à cultiver dans le terreau d'un esprit méfiant.

Description de la mutation

Psychométrie
La psychométrie permet, par le toucher, une lecture de la charge relative à un objet. Pour Jo, cette capacité à reconstituer l'histoire d'un objet peut prendre différentes formes : visions claires ou morcelées, flash d’événements (clairvoyance), bruits (clairaudience), sensations physiques tangibles (télétouché) ou encore des odeurs, des goûts... Plutôt aléatoire, le moyen de perception diffère d'un objet à l'autre – il n'y a que la force du ressenti qui semble suivre une certaine logique : plus Jo remonte dans le passé d'un objet, plus l'énergie relative aux souvenirs lointains s'amenuise et devient diffuse.

Ainsi, la lecture d'un passé rapproché dans le temps renforce les sensations perçues. Mais ce facteur temporel n'est pas le seul qui influe sur l'intensité des visions; la charge énergétique (ou émotionnel) de l'objet en question y est pour beaucoup. Toucher la bouche d'un canon ayant déjà craché ses balles dans la poitrine d'un homme avivera des souvenirs beaucoup plus puissants que de toucher un pistolet encore vierge de tout usage.

Pour l'heure, Jo contrôle très mal cette mutation. Tout ce qui entre en contact avec sa peau est susceptible de déclencher sa psychométrie – ces afflux constants d'informations (loin d'être anodines lorsqu'elles l'impacte physiquement ou mentalement) l'obligent à sélectionner avec soin les composantes de son environnement. Les vêtements ont une importance capitale, imaginez-vous bien. D'ailleurs, vous la verrez rarement sans sa paire de gants, mesure de précaution (des gants d'équitation en polyamide, pour qui s'y connaît, ayant appartenu à une quelconque cavalière... les enfiler, c'est sentir la douceur du duvet sur les naseaux d'un cheval, puis un souffle profond. C'est de voir de grands yeux noirs et doux). Aussi, vous ne la verrez pas souvent sans son chapeau, un sombrero de feutre noir trouvé dans une friperie et dont la charge énergétique est reposante pour sa tête (un couvre-chef ayant appartenu à un vieux gentleman amoureux, voyez-vous, un romantisme tendre et bancal comme il ne s'en fait plus – mais qu'il fait bon en sentir la légèreté, et l'odeur des tulipes...)

Étant donné l'éveil récent de cette mutation, de son caractère très énergivore et perturbateur, Jo n'est présentement pas en mesure de diriger ses lectures. Inutile de lui demander de jouer les détectives en tentant de reconstituer le passé exacte d'un objet incriminant : au mieux, un accueil total de la lecture ne fera qu'exacerber les perceptions reçues et brouiller le tout en un violent amalgame de sensations de toutes sortes.

Conséquences : Vous êtes-vous déjà demandé, après un cauchemar particulièrement éprouvant, si les rêves n'avaient pas quelque pouvoir sur votre vie? S'ils ne pouvaient pas laisser des séquelles car, bien que les événements expérimentés en rêve ne vous soient pas réellement arrivés, ils ont toutefois été imaginés et vécus avec tellement d'intensité, de réalisme... Pour Jo, on en est là. Sentir la douleur qu'une lame de couteau peut faire sous la peau. Tomber, pour quelques secondes, au plus creux d'une dépression post-partum. Mais aussi, expérimenter l'euphorie d'une victoire à travers une médaille d'or. Se retrouver au cœur d'un récif corallien ou entendre le rire tout-à-fait candide d'un enfant.

Il semble que rien ne soit irréversible, mais qu'également rien ne puisse être totalement effacé. Je vous laisse considérer le prix à payer d'ainsi trop vivre le passé des choses, d'être constamment parasité d'images et d'émotions qui ne sont pas les nôtres. Comment il est éprouvant, pour le corps, pour l'esprit, d'essuyer quotidiennement de telles charges. Et s'il est aisé d'y trouver l'excès, il est également facile de basculer dans la recherche constante de sensations fortes, ou apaisantes, à travers le bon objet qui vous fera vibrer.

* Accoutumance & transposition : Progressivement, Jo peut affaiblir l'intensité du message reçu de la part d'un objet avec lequel elle est en contact au quotidien. La lecture deviendra plus diffuse, plus tolérable, moins intrusive. Son chez elle devient donc un havre de paix – littéralement. Mais cette situation l'emmène aussi à la prudence : étant donné la mémoire des objets, elle évite systématiquement de parasiter son espace de vie. Si elle est en colère, angoissée, etc., Jo évitera son appartement. Ça peut mener à quelques... complications, surtout dans ses relations interpersonnelles. Emmener son coup d'un soir dans son lit? : Idée de merde, parfait pour que les draps en gardent le souvenir pendant des mois! Utiliser le pieux du valeureux élu? Ces draps là, c'est pire, vous voyez. Mieux vaut tout simplement ne pas touchez à ses affaires, ce sera plus simple comme ça.

* Absorption : Certains objets plus spécifiques semblent avoir une mémoire type, ou dominante. Ainsi, un miroir aura fortement tendance à renvoyer à Jo des souvenirs sous forme graphique. Des instruments de musique, sous forme sonore. Les murs sont aussi de bonnes éponges pour les bruits et les voix.


Dernière édition par Josée Télesphore le Mar 6 Fév - 22:57, édité 8 fois

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Ven 26 Jan - 0:49
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Histoire de votre personnage


*Dialogues en italique = en français dans le texte

The first move is for the white ones

Cette histoire n'est pas la tienne, mais celle de ton frère. Comment s'expliquer chaque phrase dite dans le soucis de lui plaire, chaque décision calquée sur les siennes, chaque choix aveugle imputable qu'à toi-même, toi qui ne voulais pas te voir, toi qui ne voulais pas vivre autrement que dans la tranchée boueuse que ton frère laissait derrière lui en sachant que tu y ramperais avec l'esprit engourdi et les convictions inébranlables d'une jeune combattante qui n'a encore rien combattu.

Non, cette histoire ne parle pas de toi, et pourtant, il nous faut commencer quelque part. À sa naissance, peut-être.

Samuel est né en 1982,  à Bristol, cinq ans avant toi. Vos parents se sont rencontrés dans un coloc - elle, une linguiste française, beaucoup plus politisé à l’époque de sa fringante jeunesse, lui, un frais ressortissant historien qui commençait tout juste à décrocher des contrats d’enseignement à l’Université de Bristol. Votre mère n’est pas rentré au pays (qui sait, ton prénom aisément malmené par les anglais vient peut-être de cette nostalgie qu’avait ta mère, une demie décennie après son exil - Tu portes d’ailleurs son patronyme, et ton frère, celui de votre père. À cette époque, déjà, ça sentait l'écartèlement). Tu n’étais pas attendue : tu n’as jamais posée la question, tu crains trop la réponse. Il te semble simplement l’avoir décelé dans le regard de votre mère, à certains instants - ces instants d’observation où le vide d’une réflexion sans forme tâchait ses rétines fixes, elle, une épaule contre le cadre de la porte, sa tasse de café à la main, encore en robe de chambre, déjà levée déjà fatiguée, toi, jouant sagement dans le salon ; il serait sans doute dans ton intérêt de souligner que tu étais une enfant tranquille avant que tu ne comprennes que ton silence délicat pourrait t’effacer derrière les cris de ton frère. Oui, ton frère a toujours su faire comprendre qu’il existait, c’est son plus grand talent. Il ne se fera jamais oublier. Tu lui as probablement envié cet extraordinaire pouvoir, tu as été terrorisé par la place que tu occupais, et par haine, tu as aimé Samuel plus que de raison.

Mon extension, mon roc, mon frère.

Dépression. C’est ainsi que tu as connu votre mère. Soutien. C’est ainsi que tu as connu votre père ; une force tranquille, une expression de tendresse tellement soutenue, tellement omniprésente, qu’à la fin, on veut en gerber. C’est probablement ce qu’en a pensé ton frère, et votre mère. À trois ans, tu imitais déjà Samuel - tu étais son ombre turbulente dans chaque recoin de la maison, le crescendo de sa voix, et ton frère, en parfait Conquistador, savait te faire sentir qu’il s’agissait là du parfait comportement à tenir pour lui. D’un coup de peluche sur l’épaule, il te fit chevalier dévoué à sa cause. D’un crachat dans la main, il te fit sceller des promesses intenables, il te fit t’accrocher à votre duo avec la hargne d’un chien fidèle. Tu acceptais tout sans condition - on ne fait pas de compromis, quand notre identité humaine est en jeu.

À tes cinq ans, pourtant, tu n’étais pas encore totalement sous le joug du chantage émotionnel de ton aîné. La douceur de votre père arrivait à te dérober quelques moments d’accalmie. Ces heures de redditions, vous les passiez à lire ensemble, à boire un chocolat, à apprendre les échecs. Votre père se passionnait pour ce jeu qu’il disait être la meilleure invention de l’homme. En enfouissant son long nez dans tes cheveux fins, il te susurrait « ma Tour… », un surnom que pour toi et dont tu avais du mal à saisir la provenance, et en cela, c’était tout à fait rassurant, surtout dans la bouche aux accents dansants de ton père. Tu étais sa Tour, et Samuel ne s’intéressait pas aux échecs.

Tu avais huit ans lorsque votre père tomba. Aux funérailles, tu hurlas sur votre mère dont le discours d’adieu avait été atrocement court, trop peu, trop rien. Elle n’avait même pas mentionné les échecs. Devant l’assemblée, tu jappas : « MON PÈRE ÉTAIT UN ROI, VA TE FAIRE FOUTRE !* » Samuel t’avait suivi. Vous vous souteniez, quoi qu’il en coûte. Puis vous avez déménagé à Killingworth pour fuir les souvenirs. Dès lors, ton dernier rempart raisonnable fut anéanti et tu t’élanças, pleine puissance, dans le grand vide que Samuel avait construit pour toi. Lui qui rentrait de plein fouet dans l’adolescence, ah, oui… vous firent un couple terrible et monstrueux. Votre mère en paya les frais, sans jamais réellement broncher, à bout de souffle.

Insultes, vols, vandalisme : votre carrière de petits voyous commença comme elle devait commencer. Ton frère brisait une vitre, hurlait comme un loup à la lune - tu l’observais faire avec un sourire énorme sur ton jeune visage, un sourire tiré là par des forces qui te dépassaient, puis à ton tour, tu hurlais, tu brisais, en signe de solidarité. Vous étiez chimiques, exceptionnels, exclusifs : Samuel te prenait dans ses bras et te serrait en soupirant « ma soeur, ma soeur ! », comprenant que cela avait toujours suffit à te combler ; te faire méchante, insensée, impensée, totalement à sa main. Il découvrait sa puissance, la satisfaction d'un potentiel de manipulation qui, dans le coeur des Hommes, n'attend que de germer à chaque nouvelle génération. Tu découvrais le dévouement, l’apaisement d’un amour compris de nul autre que vous. Peut-être ton frère t’avait-il déjà aimé sincèrement… mais ces sentiments d’enfant avaient lentement fait place à la corrosive satisfaction d’une emprise infaillible sur ta personne. Il ne faut pas en vouloir aux bêtes d’être bêtes, c’est ce que tu t’es toujours forcé à penser, quand le visage déçu de ton père te jaillissait dans l’arrière du crâne comme du sang sur une scène de crime.

Hurles plus fort, pour le silence.

Tu as toujours eu le potentiel de réussir, malgré la force avec laquelle tu as repoussé ta chance : Samuel avait un monstre dans sa tête, comme il le disait si bien, mais pas toi. Tu aurais pu faire des études - ça ne s’est pas concrétisé. Votre mère s’est battue contre toi, a crié, supplié, pleuré, menacé. Ultimement, tu as tout de même suivi la pente de ton frère ; décrochage scolaire, fugues, drogues et autres merdiers. Mais avec tes demie pills d'ecstasy à quatorze ans, ton frère avait toujours une longueur d’avance sur toi avec son crack pour ses dix-neuf ans. C’était comme de se démener dans l’eau, d’essayer de rattraper un corps qui coule plus vite que nous dans les profondeurs d’un lagon ; t’avais beau nager vers le bas avec tout le désespoir du monde, t’arriverais jamais à le sauver en touchant le fond avant lui. Mais tu voulais lui prouver que tu toucherais le fond avec lui, pour lui, même si ce n’était pas en même temps. En te battant contre tout le monde, le monde entier, et spécialement contre votre mère, qui se démenait depuis toujours ses dernières énergies sur ton cas. Tant d’acharnement sur sa fille, rien pour son fils. Elle avait de l’instinct, probablement, on ne peut pas leur enlever cette chose-là, aux mères ; de savoir ce qui est perdu, ce qui est récupérable. Tu lui en a voulu, de savoir. De te regarder droit dans le creux de l’âme et, après que tu lui aies craché que tu la détestait, de te dire : « Tu ne seras jamais comme ton frère, Josée. Il y a d’autres façons de l’aimer. »

Tu ne comprends pas, espèce de conne, espèce de CONNE.

« Tu sais pourquoi ton père t’appelais ma Tour ? »

Ne me parles pas de mon père.

« En général, c’est une des dernières pièces du jeu à bouger. C’est la plus longue à mettre en action… mais une fois qu’elle est lancée, elle est redoutable.* »





Black Checkmate

Il s’avéra que, malgré tous tes efforts, ton frère se montra toujours plus doué que toi pour se tirer dans le pied. Avec la vingtaine sonna l’amour, les plans de vie, le choc d’un passage. Ce n’est pas pour autant que tu t’extirpas de l’emprise de ton frère : Samuel réprima systématiquement tes rares amis, tes rares conquêtes amoureuses - aucun n’était à ta hauteur, qu’il disait. Implicitement, il n’y avait de place que pour lui dans ta vie à peine entamée. Et comme tu ne te sentais pas très haute, tu le laissais sans cesse gagner ce combat des hauteurs ; Samuel aurait fait un règne infernal. Appartement, petits boulots, ce départ se tissa dans une précarité que tu chérissais comme l’enfer que ton frère t’avait appris à croire incontournable. En 2012, l’apparition au grand jour des mutants ébranla Samuel et donna à son esprit malade un nouveau type de carburant.

Au début, ce fut la méfiance. Puis l’agressivité, puis la haine, qui ne se fit pas prier pour prendre le pas, violemment. Tu n’avais pas d’opinion - tu te convainquais très bien sur ce point. Alors ton opinion était celle de ton frère, comme toujours. Lorsqu’il fut possible de se faire dépister en 2015, ton frère, ses amis et toi vous ruèrent sur les tests avec l’assurance arrogante et mauvaise d’être normaux, d’avoir ce droit acquis de persécuter, de détester. Vous en étiez à attendre dehors quelques réactions du corps : ça se manifesta, comme il fallu que ça se manifeste un jour, à la lumière de tous, à la lumière de ton frère, de ton univers. La réaction cutanée virulente n’arriva même pas à équivaloir le fracas du masque tombant de Samuel, de ton grand mensonge : « Va-t’en. »

Cet ordre là lui avait pris plusieurs longues secondes avant de se matérialiser hors de sa bouche crispée. Il t’avait longuement fixé, sous l’attention tendue de ses amis silencieux. Tu étais sourde. Ses yeux voulaient dire : tu m’as menti. T’as même pas trouvé la force de le convaincre du contraire ; c’est à toi-même que tu avais menti, trop longtemps, trop souvent, et le poids de votre union en pleine dissolution te pesa sur le crâne, à cet instant, comme les milles débris des choses que vous aviez brisé ensemble.

« Fais de l’air la mutante ! * »

Il partait. Avec ses amis, sans se retourner. Tu les suivais, comme le chien son maître. Il te hurla de foutre le camp, encore, puis il se tourna, leva le poing - tu figeas là, l’appela à mesure qu’il s’éloignait de toi.

« Sam ! »

Gênant. Pathétique. Tu n’existes pas sans ton frère. Ton identité, c’est la sienne.

« SAAAM ! »

Vertige. Tu allas chez ta mère comme un tempête, et comme elle n’était pas là, tu te vangeas sur son portefeuille laissé près de l’entrée. Étrangement, il y était toujours. Et à l’intérieur, il y avait, à chaque fois, le même nombre de billets. Puis elle apparut, sa tasse à la main, le visage sans jugement, simplement observatrice alors que tes doigts étaient fourrés au fond du porte-monnaie.

« Moi aussi j’ai détesté ma mère. Plus tard, j’ai compris qu’elle avait fait du mieux qu’elle pouvait avec ce qu’elle avait…
Pitié. »

Tu siffles, tu pars. Mais en sortant, il n’y a plus ton frère pour te soutenir dans cette cruauté gratuite distribuée aux pauvres. Ta colère doit s’alimenter d’elle-même, est c’est bien plus dur de garder ce feu en vie. Tu fuis - déjà, tes larmes roulent sur le brasier.

Chaque heure, chaque jour, tu tentas de contacter ton frère. Il était coriace, mais toi aussi. Après une semaine, la ligne fut décrochée. Il ne parla pas, mais toi, tu vidas ton sac : pas mutante, erreur, s’il-te-plait, je t’aime, mon extension, mon roc, mon frère. Dans le combiné, sa voix croassa de ne plus jamais l’appeler, ou il enverrait Mat’ te briser les jambes.

Il raccrocha et, face à toi-même, enfin, une rage bigarrée de toutes les couleurs qui puissent exister te voila les yeux. Ouragan localisé dans ton petit trois et demi. Le cellulaire explosa contre le mur, le mur explosa sous tes jointures frêles, tes jointures explosèrent contre la poutre de bois.

Odeur de pins.

Tu t’appuyas contre la patère tremblante.

Poids des manteaux.

Tu attrapas le seul pot vide dans ton logis pour le fracasser au sol.

Image des fleurs l’ayant jadis habité.

Tout ce que tu touchais déclenchait des tempêtes par-dessus les tempêtes existantes, juxtaposant les orages, et dieu que tu en as touché des objets cette journée là, dans le seul but de les détruire. L’explosion de ta mutation et ta colère comme une déesse vengeresse eurent raison de ton énergie - tu t’effondras juste avant de briser cette vitre empêchant l’air froid du dehors de venir refroidir l’incendie de tes doigts.

Année complète de réclusion. À la fin de celle-ci, tu reçu un coup de fil de ton frère - fol espoir ; il te demanda en chialant de le couvrir. Accident, qu’il disait, un mutant, un doigt qui glisse sur la gâchette, juste un coup, juste un accident, oui. Si votre mère n’avait pas été, à cet instant précis, assise dans ton salon, tu aurais probablement laissé Samuel t’entraîner une fois de plus, et ça aurait été la dernière. C’est de derrière les murs d’une prison qu’il tenta de t’appeler encore, à tant de reprises que tu pensas devenir folle, mais cette fois-ci, tu n’arriveras pas à repousser l’aider de ta mère - tu n’étais tout simplement plus capable de te battre sur cent fronts à la fois. Elle te tenue les mains avec douceur quand tu voulu les tendre vers ce téléphone, t’écouta t’excuser un million de fois, ne jugea aucun raz-de-marée de larmes, comme une mère, t’aima, encore.

Puis elle fut ta confidente pour cette mutation, t’aida à trouver des astuces quotidiennes, puis, plus tard, te fit mettre cette psychométrie au service d’amis proches. Tu te sentis incapable de refuser à la première demande, puis au premier virement d’argent, puis au premier vrai client, puis à cette petite routine que ta mère avait amorcé pour toi.

C’était, en général, de petits contrats. Mais ce n’était pas toujours facile pour autant. Une fois, tu pensas tout envoyer balader : c’était après cette visite dans une résidence de personnes âgées, à la demande d’une fille qui demandait d’examiner le quotidien de son vieux père. « Juste comme ça, vous savez, il est grognon, non mais quand même, je viens le voir à chaque mois, et il est grognon, il ne me parle pas beaucoup, vous savez, quand ils vieillissent… »

Tu enlevas un gant, posa ta main sur le lit du vieillard. La voix agressante de sa fille se dissipa, tu plongeas dans les images d’un passé rapproché comme on plonge au fond d’un lac : et tout ce que tu vis, c’est cet homme, prostré au bord de son matelas, jour après jour, à appeler sa défunte femme, sur le même ton, inlassablement, à oublier qu’elle ne répondait plus à son appel, et à recommencer. Chaque jour. Chaque soir. Huis-clos de solitude sans réponse.

« Alors ? Alors, vous avez-vu quelque chose ? Alors ? »

Parfois, il y avait des choses de ce genre qui réussissaient à te submerger entièrement - les petites vagues partant d’un bas-fond pas si bas, pas si profond que ça, bonnes à te noyer. Tu remis ton gant, bouscula la fille avec ses lèvres en forme de cul de poule consterné, passa ta mère qui t’appelais, malaisée, alertée, mais déjà prête à abandonner, pour regagner ta tanière.

Et quand tu y fus enfin, ton poids plume, mais te sentant si pesante, tout appuyé sur ta porte d’entrée claquée avec hargne, là, tu pleuras. Sûrement ne pleurais-tu pas seulement pour la solitude d’un vieillard, ou la perte d’un amour, mais parfois, il semblait n’y avoir rien de particulier à ta tristesse ; juste un écho ratissant trop large.  


19h22, 1 nouveau message vocal, Gregory.

Salut Jo, alors j’ai cette superbe commande de viet pour deux personnes - avec les rouleaux frits - et une caisse de bière que tu me laisseras pas boire seul car tu es une bonne personne qui tient à la santé fragile de mon foie, alors je t’attend, mais dépêche-toi sinon je ne garanti pas de te laisser tes rouleaux ; j’ai loué un film là, un Tarantino, bon, et j’ai des chips aussi, bon, je crois que si tu ramènes pas tes fesses je te laisserai te taper l’inventaire de la boutique toute seule la semaine prochaine, un Tarantino quoi, je sais que t’aimes ça, bon… Rappelle moi !

Derrière l'écran

Nouveau !
Prénom : Isabeau
Pseudo : Ivo
Âge : VINGTEUDEU.
Pays/fuseau horaire : Land of Maple
Tu viens d'où : Louciane m'a montré le droit chemin  What a Face
Un avis ? :  :tongue:  Me gusta af
Un dernier mot ? : Plutôt deux.


Dernière édition par Josée Télesphore le Mar 6 Fév - 18:06, édité 3 fois

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Ven 26 Jan - 8:18
H. Calixte Seymour
humain
H. Calixte Seymour
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Date d'inscription : 15/12/2017
Crédits : (avatar) sølune.
Métier : contrôleur de gestion des Laboratoires Asclepios ; altiste
Hellooooo darling :fan: :fan: Bienvneue sur ItS :red: je suis déjà conquise par tout ce que tu as écrit sur sa mutation, ça donne vraiment envie d'en savoir plus :dramaqueen:

J'espère que tu vas te plaire sur le forum :puppy: N'hésite pas à nous questionner si jamais quelque chose n'est pas clair côté intrigue, contexte, annexe etc :red:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Ven 26 Jan - 13:43
Louciane J. Howard
non tatoué
Louciane J. Howard
non tatoué
Age : 57
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Date d'inscription : 14/01/2018
Crédits : Avatar : Kurt Iswarienko
Métier : Det Sgt au sein du CID, il travail énormément sous couverture.
Iiiiiiivoooooooooo :jesus: Je ne peux pas m'empêcher de venir te souhaiter la bienvenue :hug: J'adore vraiment le début de ta fiche. Jojo à l'air vraiment cool :puppy:
Et sinon, ça m'avais manqué, j'ai hâte de rp de nouveau avec toi :waii: :amour: :fan:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Ven 26 Jan - 14:02
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Invité
Invité
Louciane :smile:

Merci M'sieur Seymour ! J'allais justement demander confirmation pour sa mutation, vu que ça semble partir dans tous les seeeeens, et puis je n'arrive pas à la classer : idk si c'est davantage d'ordre psychique, ou physique, ou temporel... :toi:

J'aurai peut-être besoin qu'on me prenne un peu par la main au début, krkr, déjà que j'ai, en bonne et due forme, harceler notre cher Louciane hier ~ *range la grosse lampe d'interrogatoire Jamesbondienne* En tout cas, KOEUR TOTAL sur ce forum et sur les familles (omg, miam quoi), j'ai bien hâte d'écrire parmi vous ! :waa:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Ven 26 Jan - 19:18
Edward T. Seymour
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Edward T. Seymour
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Crédits : Summers
Métier : Avocat
Bienvenue parmi nouuuuuus, Ivo ! :red: Depuis le temps que Lou me parle de toi, il était temps qu'on te voit arriver ! :hihi: Très heureuse que le forum te plaise et j'espère que toi aussi tu te plairas ici ! :jotem:

Comme tu joues une mutante, je vais être ta référente ! N'hésite pas si tu as des questions ou des hésitations, nous sommes bien sur là pour ça. Concernant ta mutation, ne te fais pas de souci pour le groupe : on se concertera entre admins pour voir ce qui nous semble le plus juste comme groupe, nous te le proposerons pour voir si tu es d'accord et si ton personnage est tatoué, nous te donnerons la lettre attribuée ! :jotem:

Bon courage pour ta fiche, j'ai vraiment hâte d'en savoir plus parce que la description de la mutation donne déjà envie ! :waii:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Ven 26 Jan - 20:59
Helena M. Percy
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Bienvenue par ici Jo :amour:
J'adore cette mutation, même si ça sent le voyeurisme :hippo:
Bon courage pour la fin de cette fiche déjà bien entamée !

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Sam 27 Jan - 0:51
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Invité
Invité
:yay: J'ai oune référente !

Miki, le voyeuquoi... ? :laugh:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Mar 30 Jan - 18:39
Anakin Hawk
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Crédits : TAG
Métier : Propriétaire du bar le Cocktail Colors (centre ville)
Bienvenuuuuuuuuuuue !!!
:fan:
Nous les mutants on est les meilleurs t'façon. Cool
Bonne chance pour ta fiche ! J'ai hâte d'en savoir plus !!! :red:
:pq:


Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Mer 31 Jan - 14:34
Rosamund A. Fraser
humaine
Rosamund A. Fraser
humaine
Messages : 366
Date d'inscription : 11/11/2017
Crédits : marley smith
Métier : Avocate au barreau
Bienvenuuuue o/

C'est moi Rosy, l'admin toujours à la traîne 8D bon courage pour ta fiche, j'ai hâte de voir ce que tu vas nous en faire :red:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Dim 4 Fév - 11:36
avatar
Invité
Invité
Moi c'est Colomba, la traqueuse à la traine :smile:
Bienvenue parmi nous en tout cas, avec un nom pareil, elle va rester en tête ^^.
J'ai hate de voir ce que tu vas nous en faire, alors dépeche toi vite de nous finir cette fiche :hug:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Lun 5 Fév - 16:37
avatar
Invité
Invité
Merci beaucoup tout le monde pour ce chaleureux accueil ;_; sorry je suis un peu (beaucoup) à la ramasse, j'essaie de finir cette fiche demain #Grandsgrandsespoirs

:no:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

Mar 6 Fév - 21:03
Edward T. Seymour
humain*
Edward T. Seymour
humain*
Age : 31
Messages : 1062
Date d'inscription : 11/11/2017
Crédits : Summers
Métier : Avocat
Bonjour petite mutante, tu es validée !
Et bien me voilàààà ! :red:
Tout d'abord, je tiens à te dire que ton style d'écriture est un gros coup de cœur ! :jesus: Habituellement, j'ai plutôt du mal avec l'écriture à la deuxième personne, mais tu maîtrises ça très bien, c'est très fluide et vraiment adapté à ton histoire ! C'est très plaisant à lire, Jo a personnalité et un background bien définis dont je n'ai rien à redire ! Mutation intéressante, histoire toute tristoune (le papaaaa, quoi ! :bouh:) qui se lit très bien et une bonne compréhension du forum.
Je te valide donc sans hésiter et vais de ce pas aller t'ajouter à ton groupe, te mettre ton rang et je te souhaite un bon jeu sur ITS ! :red:


Pour réellement t'amuser sur ItS, il te reste quelques (toutes petites, promis) formalités à remplir, dont je t'indique le chemin :puppy:


  • recenser tes différentes informations dans ce topic, c'est indispensable si tu ne veux pas que quelqu'un te pique ta bouille
  • créer ton topic de relations par ici
  • créer ta fiche de RP par ici
  • et si tu le souhaites, créer ton téléphone et ton adresse de messagerie juste là


Si tu souhaites rapidement te trouver des partenaires de RPs, je te conseille de te diriger vers >> ce forum << où tu trouveras tout ce qu'il faut par rapport au RP.

N'oublie pas de passer régulièrement du côté des >> annonces << pour donner ton avis sur les nouveautés.

Petit lien utile à garder dans tes favoris :

>>> le guide du nouveau <<<<


Enfin...   :fou:  :slip:  BON JEU SUR INKING THE SOULS  :slip:  :fou:

Jo Télesphore ♖ La Tour  Empty Re: Jo Télesphore ♖ La Tour

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